Nouveautes 2017 dans les parcs francais

[zoovenirs]

Au zoo de Bordeaux-Pessac.

[Philippe]

Et si vous deveniez soigneur d’un jour au zoo de Pessac ?

Le zoo de Pessac proposera, à partir du 15 janvier 2017, une nouvelle animation. Se mettre durant une journée dans la peau d’un soigneur.

" Une vraie immersion au sein du zoo ", promet le directeur du zoo de Pessac, Mathieu Dorval. A partir du 15 janvier, le site proposera une nouvelle animation : soigneur d’un jour. Le zoo l’a annoncé sur sa page Facebook un peu avant les fêtes de fin d’année.

Concrètement, il s’agit de faire le métier comme un soigneur professionnel (évidemment encadré par un des 16 employés) à partir de 8 h 30 et jusqu’en milieu d’après-midi (avant une visite libre des lieux). A Vous les pandas roux, les loriquets, les fauves…

De 160 à 240 euros

Le zoo de Pessac s’étend sur cinq hectares et présente 65 espèces différentes pour un total de 250 animaux. Les vedettes sont lions et tigres blancs, girafes, guépards, pandas roux ou encore tapirs. Il accueille 120.000 visiteurs par an.

Pour s’inscrire au programme soigneur d’un jour, il faut compter 160 euros pour les plus de 16 ans et 240 euros pour les moins de 16 ans qui doivent être accompagnés.

Source : Sud-Ouest.

[okapi]

Les zoos ont longtemps compté sur leur fonds de commerce de base pour exister, se développer ou simplement survivre: des animaux enfermés et des visiteurs peu exigeants. Aujourd'hui, les parcs capitalisent sur ces mêmes ressources pour créer de nouveaux modes d'enrichissement, mais ils inventent peu: les uns après les autres s'approprient lodges et séances participatives, à la fois pour augmenter leur rentrées d'argent, mais aussi pour faire comme les autres... On aimerait une vraie politique de répartition autour de ces nouveaux moyens financiers, notamment pour abonder des fonds de protection, y compris dans le cadre d'une mutualisation des moyens et des actions. Imaginez que sur le papier, en amont, trois parcs s'associent volontairement pour verser dans un fonds commun les ressources générées par l'opération soigneur d'un jour sur six mois ou un an dans trois établissements qui possèdent une même espèce soutenue par un projet in situ? En communiquant bien, les visiteurs intéressés le seraient peut-être encore davantage...

[raphaël]

Je crois que c'est le programme Soigneur d'un jour le plus cher que j'ai jamais vu non ?
Pour le zoo de Pessac, c'est un peu exigeant je trouve... Un parc à renommée internationale ou très populaire comme Beauval ou La Flèche peuvent se permettre d'avoir un coût important mais là... Quand je pense qu'à Asson ils font des programmes sur la demi journée à 50 ou 60 euros...

[guirosama]

Ouf ! moi qui pensais être le seul à trouver cela cher... mais qui n'osais pas le dire... le pire c'est pour les enfants : qui peut offrir à son gamin 240€ pour une journée "dans la peau de..." ?

[okapi]

Allons! Plus c'est cher, plus c'est désirable: c'est un mécanisme de base de la consommation! La taille du parc ne change rien à l'affaire: dans un "petit" zoo comme Pessac, la superficie est au contraire un atout. Les soigneurs d'un jour ont toutes les chances d'être impliqués dans un plus grand nombre de tâches et d'être au contact de plus d'espèces. Et puis, on parle de quelques heures de jeu, donc que le zoo fasse 5, 10, ou 30 hectares, si l'action est concentrée sur un, deux ou trois services, c'est déjà beaucoup! Pour ceux qui y participent, ce doit être une expérience inoubliable à laquelle ils vont attacher une valeur: quelques dizaines d'euros, ça banalise l'accès à ce "service magique" qui fait tant rêver les petits...

[Philippe]

Pour ma part, je suis assez réservé face à ces offres. Evidemment,le rêve a un prix et celui-ci contribue à sa valeur dans une logique commerciale mais nous savons tous que pour certaines familles, cela restera un rêve inaccessible. J'imagine combien il peut être douloureux pour un loulou qui en rêve de savoir qu'il ne pourra pas caresser le museau des lamantins (par exemple) parce que ses parents n'en ont tout simplement pas les moyens.
240 euros, désolé, mais ce n'est pas rien pour beaucoup !

[okapi]

Et surtout, ne l'oublions pas, c'est un tiroir-caisse inédit: ça ne coûte pas grand-chose au parc, les soigneurs sont déjà payés, ils perdent peut-être un peu de temps à expliquer les choses, mais j'imagine que tout est ciblé et calculé pour que l'incidence sur le travail soit minime. Dix ou quinze gamins à 240€ par semaine, ça commence à faire des sous, non? Je serais curieux de connaître les chiffres exacts, mais je pense que c'est une ressource annuelle qui doit flirter avec les 100 000€... Un million sur dix ans, juste pour laisser des gosses pousser une brouette ou couper des carottes: c'est pas un bon plan, ça?

[raphaël]

Je ne sais pas pour Pessac et l'organisation varie sûrement selon les zoos, mais là où j'ai pu en discuter avec des soigneurs dans plusieurs parcs, c'est tout de même une activité très chronophage. Bien sûr que cela fait gagner de l'argent au parc, c'est le but et c'est calculé pour, mais le plus souvent cela réquisitionne une personne au moins pour toute la session.

[okapi]

Certes, mais la personne joue un rôle clé aussi pour ancrer le désir de revenir, encore et encore, au zoo: c'est un investissement à court et moyen terme pour fidéliser une clientèle susceptible de faire "tache d'huile". Le gosse, il en parle autour de lui, à l'école, il crée des adeptes futurs et surtout, il est incité à revenir visiter le zoo en "initié". C'est sûr, le prix est un sacré frein pour beaucoup de familles, mais comme pour les lodges, le zoo joue à fond une carte commerciale imprévue et ça marche! C'est clairement un loisir de masse, populaire, mais il se découvre aussi comme un support à caractère élitiste pour une frange de son public et quand on fait les comptes, avec des taux de remplissage de 100% dans certains cas, c'est un pactole qui peut faire réfléchir bien des directeurs!

[Therabu]

Pour ma part, je suis assez réservé face à ces offres. Evidemment,le rêve a un prix et celui-ci contribue à sa valeur dans une logique commerciale mais nous savons tous que pour certaines familles, cela restera un rêve inaccessible. J'imagine combien il peut être douloureux pour un loulou qui en rêve de savoir qu'il ne pourra pas caresser le museau des lamantins (par exemple) parce que ses parents n'en ont tout simplement pas les moyens.
240 euros, désolé, mais ce n'est pas rien pour beaucoup !

On est dans un zoo privé et le seul juge de paix sera la rentabilité. Je suis moi même étonné que des gens payent ce prix là pour donner une carotte aux girafes en coulisses mais si la rentabilité de l'offre a 240 euros contrebalance financièrement la perte de volume par rapport à une offre à 60 euros, je ne vois pas ce qu'il y a à redire.

[abel]

J'ai eu la chance de recevoir pour Noël une journée "soigneur d'un jour" à La Boissière, je me suis renseigné, il me semble que c'est un des meilleurs rapports qualité/prix, 150 euros pour une journée complète avec visite libre du parc et repas. Il semblerait aussi que les "soigneurs d'un jour" participent vraiment aux tâches des soigneurs, contrairement à d'autres parcs. L'objectif n'étant évidemment pas de tout découvrir sur le métier de soigneur en un jour, mais de faire une journée sympa me permettant de découvrir les coulisses d'un grand zoo. Après, je suis d'accord, ça reste quelque chose de très cher et un peu élitiste, heureusement que c'est un cadeau, c'est sûr que je ne ferais pas ça tous les ans.

PS: le prix de Pessac est exorbitant, surtout pour les moins de 16 ans, mais je crois que Beauval et La Flèche aussi sont très chers.

[raphaël]

160 euros pour les adultes et 240 pour les enfants ?
C'est un système de paiement très inédit de faire payer plus cher les enfants que les adultes.
Et ces mêmes enfants devant absolument être accompagnés (bien entendu) cela signifie que pour offrir cette activité à son fiston ou sa fille, il faudra sortir 400 euros !!!

A moins d'être un parent célibataire qui veut en mettre plein la vue pour concurrencer son ex, cela me parait énorme...
A ce prix là je paye un billet pour une destination exotique !

[Philippe]

je ne vois pas ce qu'il y a à redire.

Sous l'angle de la rentabilité, rien sans doute... Sur le fond, ces offres pour certaines très chères et excluant de facto une partie du jeune public me gênent, voilà tout (d'autant que les zoos privés ne sont pas les seuls à jouer cette carte, le parc zoologique de Paris surfant par exemple sur cette vogue).
Que ressentent les petits visiteurs qui doivent rester derrière la chaîne à regarder les autres nourrir les lamantins ou les ratons-laveurs ? Le sentiment d'exclusion ne m'apparaît pas le plus efficace pour sensibiliser à la cause animale.

[okapi]

Bienvenue dans la marchandisation des plaisirs inconnus, inédits et donc fortement tarifés: franchir la porte des coulisses a forcément un prix (pas un coût, un prix) et seuls ceux qui pourront payer y auront accès. En ouvrant cette boîte de Pandore imprévue, le zoo crée une belle fracture sociale totalement inattendue dans un univers qui s'est toujours voulu populaire. Philippe, il faut relativiser un poil: quand as-tu vu pour la dernière fois un ou plusieurs soigneurs d'un jour filer une laitue au lamantin au nez et à la barbe des visiteurs présents? La séance commence tôt et le public n'est ni dans les cuisines, ni dans les loges de nuit au moment où le gros des choses se passe. Les soigneurs épisodiques balaient les saletés de la nuit, coupent les légumes, accompagnent le responsable dans le verger pour y cueillir des concombres, astiquent les portes de l'usine de méthanisation, charrient les bottes de foin, préparent les gamelles, mais ils ne s'exhibent pas forcément devant les autres petits enfants dépités.
De toute façon, comme l'a souligné Therabu, c'est la rentabilité qui aura toujours gain de cause: faites les comptes, on parle vraiment d'argent!
Tous les parcs rêvent d'avoir de quoi faire payer 35 ou 40€ l'entrée derrière leurs grilles et ils augmentent insidieusement le panier du consommateur en développant les offres parallèles, mais ils créent aussi ces fameux nouveaux services qui leur permettent d'exploiter un capital dormant: sérieusement, arriver à faire payer de jolies sommes pour accéder à des arrière-cours parfumées à la paille souillée, pour jouer les commis de cuisine dédiés à l'épluchage ou pour balayer des planchers sales, c'est un beau tour de force, non? Bien sûr, il y a aussi l'inestimable bonheur de se retrouver là où aucun visiteur n'accède, de pouvoir , discuter avec les soigneurs, d'approcher certains animaux et d'être, pour quelques heures, au coeur du zoo, d'en effleurer le quotidien inconnu...