Quel avenir pour les parcs animaliers en France ?
Interview
Quel avenir pour les parcs animaliers en France ? Dans son rapport, Raphaël Arnaud, fondateur du Rocher des Aigles avance des propositions. Interview.
Raphaël Arnaud, fondateur et directeur du Rocher des Aigles, a organisé et animé plusieurs réunions de travail pour plancher sur l'état des lieux, l'évolution et l'avenir des parcs zoologiques en France. Un rapport comprenant des propositions sera remis mi-janvier au sénateur Fouché qui le remettra ensuite au Premier ministre et au ministère de l'Environnement.
Quelle est la situation des parcs zoologiques en France?
Il existait un décalage énorme entre les services de l'état qui nous contrôlent et nos parcs. C'est pourquoi j'ai voulu associer ces services à la réflexion qui s'est révélée fructueuse et positive. On s'est rendu compte que notre image souffrait de méconnaissance de la part des services souvent non formés à la connaissance de la faune sauvage, en dépit de nos qualifications. Les parcs représentent 40 000 emplois. Depuis 2004, des arrêtés ministériels nous confient des rôles très précis de conservation et de protection des espèces faunistiques et floristiques, avec une formation spécifique du personnel. Nous sommes en mesure d'apporter des explications pédagogiques sur les espèces locales que nous conservons dans les parcs ou non. On est loin du mercantilisme véhiculé par des idées préconçues.
Que préconisez-vous dans votre rapport ?
Davantage de collaboration entre les parcs zoologiques et les autorités de tutelle (DREAL, services vétérinaires, ONCFS, Douanes). Il s'agit de mettre en adéquation les moyens nécessaires à ces nouveaux rôles que l'on nous confie, dans l'intérêt des espèces qui sont souvent menacées d'extinction dans leur propre pays. Que faire d'un bébé gorille ramené par des touristes dans les bagages ? Rien n'est prévu dans les textes. Nous sommes prêts à devenir des centres de placement, selon nos spécialisations, dans l'intérêt de l'animal avec les soins adaptés pour une réintroduction dans son milieu naturel. Nous travaillons déjà, depuis des décennies, à des reproductions dans des minibiotopes reconstitués à l'identique du milieu naturel.
Existe-t-il des problèmes majeurs soulevés par le rapport ?
Oui. L'enquête nationale a démontré que les services de la DREAL n'avaient pas pris conscience de leur intérêt à délivrer des documents tels le certificat intracommunautaire (CIC). Par exemple, un oiseau né en captivité à Rocamadour et destiné à un programme de reproduction dans un autre parc à l'étranger a besoin d'un CIC. Si le CIC est délivré dans un délai raisonnable (2 mois), je peux faire ce transfert mais, s'il est délivré au but d'un an ou pas du tout, cela empêche tout le programme de conservation pourtant prévu par les arrêtés de 2004 et cela nous met dans une position de concurrence déloyale de la part d'autres parcs européens ».
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2011/01 ... rsite.html
Interview
Quel avenir pour les parcs animaliers en France ? Dans son rapport, Raphaël Arnaud, fondateur du Rocher des Aigles avance des propositions. Interview.
Raphaël Arnaud, fondateur et directeur du Rocher des Aigles, a organisé et animé plusieurs réunions de travail pour plancher sur l'état des lieux, l'évolution et l'avenir des parcs zoologiques en France. Un rapport comprenant des propositions sera remis mi-janvier au sénateur Fouché qui le remettra ensuite au Premier ministre et au ministère de l'Environnement.
Quelle est la situation des parcs zoologiques en France?
Il existait un décalage énorme entre les services de l'état qui nous contrôlent et nos parcs. C'est pourquoi j'ai voulu associer ces services à la réflexion qui s'est révélée fructueuse et positive. On s'est rendu compte que notre image souffrait de méconnaissance de la part des services souvent non formés à la connaissance de la faune sauvage, en dépit de nos qualifications. Les parcs représentent 40 000 emplois. Depuis 2004, des arrêtés ministériels nous confient des rôles très précis de conservation et de protection des espèces faunistiques et floristiques, avec une formation spécifique du personnel. Nous sommes en mesure d'apporter des explications pédagogiques sur les espèces locales que nous conservons dans les parcs ou non. On est loin du mercantilisme véhiculé par des idées préconçues.
Que préconisez-vous dans votre rapport ?
Davantage de collaboration entre les parcs zoologiques et les autorités de tutelle (DREAL, services vétérinaires, ONCFS, Douanes). Il s'agit de mettre en adéquation les moyens nécessaires à ces nouveaux rôles que l'on nous confie, dans l'intérêt des espèces qui sont souvent menacées d'extinction dans leur propre pays. Que faire d'un bébé gorille ramené par des touristes dans les bagages ? Rien n'est prévu dans les textes. Nous sommes prêts à devenir des centres de placement, selon nos spécialisations, dans l'intérêt de l'animal avec les soins adaptés pour une réintroduction dans son milieu naturel. Nous travaillons déjà, depuis des décennies, à des reproductions dans des minibiotopes reconstitués à l'identique du milieu naturel.
Existe-t-il des problèmes majeurs soulevés par le rapport ?
Oui. L'enquête nationale a démontré que les services de la DREAL n'avaient pas pris conscience de leur intérêt à délivrer des documents tels le certificat intracommunautaire (CIC). Par exemple, un oiseau né en captivité à Rocamadour et destiné à un programme de reproduction dans un autre parc à l'étranger a besoin d'un CIC. Si le CIC est délivré dans un délai raisonnable (2 mois), je peux faire ce transfert mais, s'il est délivré au but d'un an ou pas du tout, cela empêche tout le programme de conservation pourtant prévu par les arrêtés de 2004 et cela nous met dans une position de concurrence déloyale de la part d'autres parcs européens ».
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2011/01 ... rsite.html