Nativité à l'aquarium tropical de la porte dorée à Paris

[Alexis]

Nativité à l’Aquarium Tropical de la Porte Dorée de Paris

8 petites raies d’eau douce d’Amazonie (Potamotrygon castexi) sont nées à l’Aquarium Tropical de la Porte Dorée de Paris dans la nuit du 21 au 22 décembre. Comme le souligne Michel Hignette, directeur de l’aquarium, « les raies ne sont pas des poissons mais des cartilagineux, au même titre que les requins et les chimères. Pour leur reproduction, il y a fécondation interne. Il existe donc une différence visible entre mâles et femelles bien pratique pour identifier les animaux et pour gérer les reproductions qui se font de manière naturelle.»

La façon dont les raies s’accouplent est d’ailleurs assez brutale aux yeux des humains et le directeur de l’aquarium s’est régulièrement demandé s’il fallait laisser les raies se reproduire dans les bassins visibles par le public. En effet, pour pallier les mouvements de l’eau et la surface lisse de la peau de la raie femelle, le mâle mord la femelle pour s'agripper lors de l’accouplement. Si la scène peut paraître impressionnante, elle ne laisse que peu ou prou de cicatrices à la femelle.

L’incubation dure alors entre 6 et 8 mois, sans connaissance précise sur sa durée réelle, et les petits naissent formés et autonomes.

Pour surveiller le développement des bébés raies, l’aquarium n’a pas hésité à demander au vétérinaire du zoo de Vincennes, situé à proximité, de réaliser une échographie ! Mais avec les raies, nul besoin de gel, l’eau est conductrice.

La naissance s’est faite une nuit de pleine lune, preuve selon Michel Hignette que même dans un aquarium sans ouverture sur l’extérieur, les raies gardent de façon inexplicable un cycle en relation avec les éléments naturels.

Les petites raies ne sont pas encore visibles par le public. Mais d’autres raies de la même espèce ou d’espèces différentes évoluent dans différents bassins. Il est même possible d’assister à leur repas dans l'après-midi. 100_3347.JPG

Certaines de ces nouvelles petites raies feront bientôt un voyage vers des aquariums d’autres pays pour éviter la consanguinité lors de prochaines reproductions.

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[Stavanger01]

CARNET ROSE - Huit bébés raies d'eau douce viennent de voir le jour. Cela faisait trois ans que les tentatives de reproduction échouaient…

Huit bébés raies viennent de voir le jour à l’aquarium de la Porte Dorée, à Paris (12è). Ces Potamotrygon castexi, une espèce de raie d’eau douce vivant dans les eaux amazoniennes, se reproduisent très rarement en captivité. «Tout d’abord parce qu’il y en a très peu en aquarium, surtout de cette taille», explique le directeur de l’aquarium Michel Hignette. La mère approche en effet le mètre de diamètre, quand la taille moyenne de l’adulte chez cette espèce est de 60 cm. Il s’agit donc d’un véritable événement pour l’aquarium, qui n’avait plus réussi d’accouplement de raies depuis 2007.
Une première: une échographie de la femelle enceinte


«Leur reproduction est rendue compliquée du fait que le mâle, qui se sert de ses deux nageoires pelviennes comme outil reproductif, n’a pas de prise en aquarium. Il doit donc mordre la femelle pour la pénétrer… » Faisant partie comme les requins des poissons cartilagineux, la raie est une espèce vivipare. Il n’est donc pas rare que, même en cas de succès de la fécondation, les petits se fassent dévorer par d’autres poissons à leur naissance. «Du coup nous avons voulu isoler la mère. Mais visiblement cela ne lui plaisait pas, car elle ne donnait naissance qu’à des avortons», poursuit Michel Hignette. L’an passé les scientifiques de l’aquarium avaient réalisé une première: une échographie sur la femelle enceinte. Cela n’avait pas davantage contribué au succès de l’opération.

«Cette fois-ci nous avons donc décidé de ne pas embêter la mère, et l’avons laissé dans son bac avec les autres poissons. La méthode naturelle a payé. Nous avons encore beaucoup à apprendre de cette espèce, dont on sait assez peu de choses.» Michel Jégu, chargé de recherche à l'IRD, nous apprend tout de même que cette raie est à l'origine un poisson d'eau de mer, devenue d'eau douce au moment de la formation de l'Amérique du Sud. Selon les différents scénarios, elle serait apparue il y a 100 millions d'années via le fleuve Amazone, à une époque où il coulait dans l'autre sens. "Une autre hypothèse indique qu'elle aurait pu se retrouver prisonnière lors de la formation de mers intérieures sur le continent. Son apparition serait alors plus récente" explique le scientifique. De l'ordre de quelques dizaines de millions d'années tout de même.

Quatre des nouveaux-nés ont été transférés vendredi au zoo de Beauval. «Cela évite les prélèvements en milieux naturels. Nous-mêmes irons chercher de nouveaux poissons en Belgique, afin de conserver des couples qui ne soient pas trop proches génétiquement.»

Mickaël Bosredon
Le lien avec une petite photo : http://www.20minutes.fr/article/653092/ ... ree-paris-