Zoo de Mulhouse (Alsace) :
Départ des jeunes lionnes asiatiques à Budapest
Les deux lionnes d’Asie, nées à Mulhouse il y a deux ans, sont parties jeudi pour le zoo de Budapest. Une illustration de la politique d’échange entre zoos.
Agitation et émotions fortes, jeudi après-midi à la fauverie. Kankaï et Shirwane, les deux jeunes lionnes, sont sur le départ. Direction le zoo de Budapest. On est à la veille de leur deuxième anniversaire et il est temps qu’elles laissent leurs parents seuls.
« L’absence des jeunes va aider au fonctionnement naturel du couple. Dans la nature, les lions d’Asie ne vivent pas en famille », remarque Benoît Quintard, vétérinaire au zoo. C’est lui qui chapeaute ce départ, un moment délicat. Les deux jeunes femelles — premières nées de Sita et Jetpur, le couple arrivé au zoo en 2005 — sont stressées. Elles ont été attirées dans les cages de la fauverie, et il s’agit maintenant de les endormir le temps de les embarquer.
Fusil hypodermique en main, Benoît envoie une seringue de sédatif. Une vingtaine de minutes plus tard, tout est calme dans la cage. Mais lorsque l’on s’empare de la bête pour la hisser dans la caisse, un des « porteurs » lui tire malencontreusement la queue. Pas une chose à faire, sachez-le…
Voilà la lionne qui se réveille, bouge la tête. Frayeur chez les soigneurs, on repousse le fauve. « C’est fou comme le stress et le caractère peuvent jouer, j’avais pourtant mis de quoi endormir une bête de 160 kilos », soupire le véto. Qui doit en remettre une petite dose…
Cette fois-ci, c’est la bonne. L’animal ne remue plus une oreille. Il est porté dans la caisse, puis hissé dans la remorque en passant d’abord sur la balance (verdict : 124 kilos). Même opération pour la frangine, un peu plus calme, et un peu plus lourde.
Une fois les caisses bien calées, le vétérinaire injecte aux fauves un antidote au sédatif. Elles ne doivent surtout pas voyager endormies pour éviter de s’étouffer. Très vite, des grondements résonnent dans la remorque. Kankaï et Shirwane ont retrouvé bon pied, bon œil. Le convoi peut partir… Sous le regard bonhomme du tigre de l’Amour qui, depuis son enclos, n’a pas loupé une miette de la manœuvre.
D’ici au zoo de Budapest, il y en a pour une quinzaine d’heures, calcule Marlies Slotta, la patronne de la société MSO, une entreprise allemande spécialisée depuis 25 ans dans le transport d’animaux sauvages. « Uniquement entre zoos dans toute l’Europe », précise-t-elle. Du ouistiti à la girafe, elle véhicule tous les formats !
Le départ des deux jeunes lionnes n’a été décidé ni par le zoo de Mulhouse, ni par celui de Budapest, mais par celui de Twycross. C’est en effet ce parc anglais qui coordonne le programme européen d’élevage (EEP) des lions d’Asie. L’espèce compte environ 180 individus en captivité dans le monde, dont la moitié en Europe (dans la nature, il en reste entre 300 et 400 dans la réserve du Gir en Inde). Chaque départ d’un de ces fauves répond aux impératifs de l’EEP, qui exclut tout échange commercial entre zoos. Ni achetés ni à vendre, les animaux ne sont là que pour la conservation de l’espèce.
On manque de mâles
Tout EEP se base sur un stud-book, le livre d’origine de l’espèce qui en recense tous les représentants depuis le premier présent en captivité. « La généalogie doit être parfaitement connue pour trouver à chaque animal un partenaire compatible génétiquement », explique Pierre Moisson, le directeur du zoo de Mulhouse.
Le hic, avec les lions d’Asie, c’est que les jeunes femelles sont beaucoup plus nombreuses que les mâles. Et c’est donc faute de géniteur potentiel que ce duo de filles part pour Budapest.
Quant au couple parental mulhousien, il reste là. De nouveau en tête à tête, Sita et Jetpur ont pour mission de donner d’autres petits à leur précieuse espèce. Et si possible des mâles !
Source : http://www.lalsace.fr/fr/region/colmar/ ... onnes.html
Départ des jeunes lionnes asiatiques à Budapest
Les deux lionnes d’Asie, nées à Mulhouse il y a deux ans, sont parties jeudi pour le zoo de Budapest. Une illustration de la politique d’échange entre zoos.
Agitation et émotions fortes, jeudi après-midi à la fauverie. Kankaï et Shirwane, les deux jeunes lionnes, sont sur le départ. Direction le zoo de Budapest. On est à la veille de leur deuxième anniversaire et il est temps qu’elles laissent leurs parents seuls.
« L’absence des jeunes va aider au fonctionnement naturel du couple. Dans la nature, les lions d’Asie ne vivent pas en famille », remarque Benoît Quintard, vétérinaire au zoo. C’est lui qui chapeaute ce départ, un moment délicat. Les deux jeunes femelles — premières nées de Sita et Jetpur, le couple arrivé au zoo en 2005 — sont stressées. Elles ont été attirées dans les cages de la fauverie, et il s’agit maintenant de les endormir le temps de les embarquer.
Fusil hypodermique en main, Benoît envoie une seringue de sédatif. Une vingtaine de minutes plus tard, tout est calme dans la cage. Mais lorsque l’on s’empare de la bête pour la hisser dans la caisse, un des « porteurs » lui tire malencontreusement la queue. Pas une chose à faire, sachez-le…
Voilà la lionne qui se réveille, bouge la tête. Frayeur chez les soigneurs, on repousse le fauve. « C’est fou comme le stress et le caractère peuvent jouer, j’avais pourtant mis de quoi endormir une bête de 160 kilos », soupire le véto. Qui doit en remettre une petite dose…
Cette fois-ci, c’est la bonne. L’animal ne remue plus une oreille. Il est porté dans la caisse, puis hissé dans la remorque en passant d’abord sur la balance (verdict : 124 kilos). Même opération pour la frangine, un peu plus calme, et un peu plus lourde.
Une fois les caisses bien calées, le vétérinaire injecte aux fauves un antidote au sédatif. Elles ne doivent surtout pas voyager endormies pour éviter de s’étouffer. Très vite, des grondements résonnent dans la remorque. Kankaï et Shirwane ont retrouvé bon pied, bon œil. Le convoi peut partir… Sous le regard bonhomme du tigre de l’Amour qui, depuis son enclos, n’a pas loupé une miette de la manœuvre.
D’ici au zoo de Budapest, il y en a pour une quinzaine d’heures, calcule Marlies Slotta, la patronne de la société MSO, une entreprise allemande spécialisée depuis 25 ans dans le transport d’animaux sauvages. « Uniquement entre zoos dans toute l’Europe », précise-t-elle. Du ouistiti à la girafe, elle véhicule tous les formats !
Le départ des deux jeunes lionnes n’a été décidé ni par le zoo de Mulhouse, ni par celui de Budapest, mais par celui de Twycross. C’est en effet ce parc anglais qui coordonne le programme européen d’élevage (EEP) des lions d’Asie. L’espèce compte environ 180 individus en captivité dans le monde, dont la moitié en Europe (dans la nature, il en reste entre 300 et 400 dans la réserve du Gir en Inde). Chaque départ d’un de ces fauves répond aux impératifs de l’EEP, qui exclut tout échange commercial entre zoos. Ni achetés ni à vendre, les animaux ne sont là que pour la conservation de l’espèce.
On manque de mâles
Tout EEP se base sur un stud-book, le livre d’origine de l’espèce qui en recense tous les représentants depuis le premier présent en captivité. « La généalogie doit être parfaitement connue pour trouver à chaque animal un partenaire compatible génétiquement », explique Pierre Moisson, le directeur du zoo de Mulhouse.
Le hic, avec les lions d’Asie, c’est que les jeunes femelles sont beaucoup plus nombreuses que les mâles. Et c’est donc faute de géniteur potentiel que ce duo de filles part pour Budapest.
Quant au couple parental mulhousien, il reste là. De nouveau en tête à tête, Sita et Jetpur ont pour mission de donner d’autres petits à leur précieuse espèce. Et si possible des mâles !
Source : http://www.lalsace.fr/fr/region/colmar/ ... onnes.html