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rififi chez les flamants roses nains.
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rififi chez les flamants roses nains.
aujourd'hui dans les kiosque un article étonnant dans le journal Libération "Rififi chez les flamants roses nains".
- pierre
- Messages: 10
- Enregistré le: Dimanche 05 Février 2006 17:18
Re: rififi chez les flamants roses nains.
Vraiment étonnant... Et ce type ne sera quand même pas puni, tellement il a le bras long, jusque dans les ministères concernés... La loi sur la détention des oiseaux d'importation sans papiers va être modifiée pour lui !!! Effarant !
- Milo
- Messages: 133
- Enregistré le: Mercredi 14 Mai 2008 16:20
Re: rififi chez les flamants roses nains.
pouvez vous expliquer le sujet je n'ai pas tout compris
merci
merci
- jeremdu10
- Messages: 81
- Enregistré le: Samedi 05 Janvier 2008 20:06
Re: rififi chez les flamants roses nains.
Voilà l'article en entier (source: http://www.liberation.fr/economie/01015 ... ontrebande )
Flamants nains en contrebande
Un éleveur des Landes est poursuivi pour importation illégale d’oiseaux d’Afrique. A moins qu’une intervention providentielle du ministère de l’Ecologie ne le tire d’affaire. Article de Laure Noualhat
Patrick Lalanne est un passionné d’oiseaux. Il les aime plutôt exotiques, grands, petits, colorés. Dans sa propriété de Mimbaste (Landes), il détient 200 specimens d’une soixantaine d’espèces qui s’ébrouent près de l’étang ou volettent dans des volières. Ingénieur chez GDF, l’homme est un amateur éclairé, si bien que sa passion l’a conduit à présider Aviornis, une association internationale d’éleveurs d’oiseaux. Sauf que sa passion l’a aussi rendu hors-la-loi. Qu’importe, l’oiselier a le bras long, si long que le ministère de l’Ecologie est en passe de modifier un texte de loi pour le blanchir.
Patrick Lalanne aime peut-être trop les flamants roses. Pas n’importe lesquels, les Phoenicopterus minor, des flamants nains qui nichent en Tanzanie, où la colonie est estimée à plus de 6 millions d’individus. Personne n’a le droit d’en détenir en France, sauf s’ils sont issus d’un élevage. Or, le flamant nain est douillet : jusqu’à présent, aucun ne s’est reproduit en captivité. De plus, il figure sur la liste des oiseaux protégés sur le territoire français, fixée par l’arrêté du 17 avril 1981. «Le texte interdit la détention des espèces concernées sur le territoire métropolitain et le territoire de l’Union européenne dès lors qu’elles ont été prélevées dans le milieu naturel après le 17 avril 1981, ou après l’entrée en vigueur de la directive Habitats de mai 1992 pour les états européens» explique Raymond Léost, juriste qui travaille pour France Nature Environnement. Le volatile est en outre classé à l’annexe II de la Convention internationale sur les espèces menacées (Cites). Son commerce est donc encadré : la Tanzanie dispose d’un quota lui permettant de vendre 1 600 individus par an dans le monde. Pas une plume de plus.
Sable. Quand Patrick Lalanne reçoit la visite des services vétérinaires en mai 2007, il dispose de 27 flamants nains. Le collectionneur ne peut prouver qu’ils sont nés en captivité. Et pour cause. Il présente les factures mais rien n’y fait, les oiseaux sont saisis et placés au zoo d’Amnéville (Moselle), à plus de 1 000 km. Deux jours après leur arrivée, l’un d’eux meurt et l’autopsie révèle un estomac bourré de sable. Ça la fiche mal pour le président d’une association d’éleveurs. Accusé de détention non-autorisée d’espèce protégée, Lalanne risque une amende. Jugement le 30 avril.
Contactée par Libération, l’association Aviornis n’hésite pas à qualifier la saisie des services vétérinaires de «hold-up». Au tribunal de Dax, Patrick Lalanne, qui a refusé de répondre à nos questions, a expliqué que la loi était mal faite. «Les textes sont en totale refonte. C’est comme si on saisissait vos meubles alors que vous êtes en train de contester votre dette aux impôts», prévient son avocat, Me Asselineau.
En effet, troublante coïncidence, mardi prochain, le Comité national de protection de la nature (CNPN) se réunira au ministère de l’Ecologie. Au menu : la modification du fameux arrêté sur les oiseaux protégés. Le texte qui sera examiné doit autoriser l’importation d’oiseaux capturés hors de France. Donc, des flamants tanzaniens. Or, Patrick Lalanne a une botte secrète : son carnet d’adresses. Il connaît personnellement quelques fonctionnaires haut placés du ministère de l’Ecologie, dont Jacques Winterguest, sous-directeur adjoint de la chasse, de la faune et de la flore au ministère. Et qui sera mardi le rapporteur du CNPN.
Colonie. Cette proximité agace prodigieusement des ONG et plusieurs fonctionnaires, lesquels contestent la modification du texte. «Le président d’Aviornis est hors-la-loi? Pas grave, il suffit de régulariser une situation illicite!, résume Jérôme Pensu, spécialiste des volatiles à la Commission départementale des Landes de la nature, des paysages et des sites. Lalanne fait partie de la coalition des éleveurs d’oiseaux exotiques qui tente régulièrement de modifier la loi en sa faveur.» Contacté, le ministère n’a pas répondu.
Pour les écologistes, le flamant nain est le piaf qui cache la colonie. Et un assouplissement de la législation ouvrirait la voie au trafic d’espèces protégées, troisième trafic au monde après le commerce de la drogue et des armes. «Derrière le flamant nain, on aura l’ibis chauve, le courlis esquimau, le courlis à bec grêle, le bouvreuil des Açores, des espèces qui figurent sur les listes rouges de l’UICN [Union internationale pour la Conservation de la Nature]», s’inquiète Raymond Léost. D’après lui, la détention d’animaux sauvages est inadmissible car «autoriser la détention d’oiseaux menacés, c’est inciter au prélèvement dans le milieu naturel».
«Marchandise». En tout cas, Cornel Roels, le vendeur de flamants, lui, n’est pas ennuyé. Son entreprise a pourtant perchoir sur rue. Sur son site, il propose des flamants nains, «uniquement sur commande ferme», qu’il va chercher en Belgique. Et il estime la loi française contraire à la loi européenne. «Ces oiseaux doivent circuler librement dans tous les pays européens. On peut en acheter en Belgique, en Espagne, et pas en France ? La loi française est contraire aux articles 28 à 30 du Traité de Rome, relatifs à la libre circulation des marchandises.» Avec un tel raisonnement, la France devrait autoriser la vente du cannabis dès demain au prétexte que les Pays-Bas en autorisent le commerce. Il n’empêche, Cornel Roels s’estime floué. Peut-être serait-il temps d’harmoniser les législations européennes en matière d’oiseaux. Par le haut.
Flamants nains en contrebande
Un éleveur des Landes est poursuivi pour importation illégale d’oiseaux d’Afrique. A moins qu’une intervention providentielle du ministère de l’Ecologie ne le tire d’affaire. Article de Laure Noualhat
Patrick Lalanne est un passionné d’oiseaux. Il les aime plutôt exotiques, grands, petits, colorés. Dans sa propriété de Mimbaste (Landes), il détient 200 specimens d’une soixantaine d’espèces qui s’ébrouent près de l’étang ou volettent dans des volières. Ingénieur chez GDF, l’homme est un amateur éclairé, si bien que sa passion l’a conduit à présider Aviornis, une association internationale d’éleveurs d’oiseaux. Sauf que sa passion l’a aussi rendu hors-la-loi. Qu’importe, l’oiselier a le bras long, si long que le ministère de l’Ecologie est en passe de modifier un texte de loi pour le blanchir.
Patrick Lalanne aime peut-être trop les flamants roses. Pas n’importe lesquels, les Phoenicopterus minor, des flamants nains qui nichent en Tanzanie, où la colonie est estimée à plus de 6 millions d’individus. Personne n’a le droit d’en détenir en France, sauf s’ils sont issus d’un élevage. Or, le flamant nain est douillet : jusqu’à présent, aucun ne s’est reproduit en captivité. De plus, il figure sur la liste des oiseaux protégés sur le territoire français, fixée par l’arrêté du 17 avril 1981. «Le texte interdit la détention des espèces concernées sur le territoire métropolitain et le territoire de l’Union européenne dès lors qu’elles ont été prélevées dans le milieu naturel après le 17 avril 1981, ou après l’entrée en vigueur de la directive Habitats de mai 1992 pour les états européens» explique Raymond Léost, juriste qui travaille pour France Nature Environnement. Le volatile est en outre classé à l’annexe II de la Convention internationale sur les espèces menacées (Cites). Son commerce est donc encadré : la Tanzanie dispose d’un quota lui permettant de vendre 1 600 individus par an dans le monde. Pas une plume de plus.
Sable. Quand Patrick Lalanne reçoit la visite des services vétérinaires en mai 2007, il dispose de 27 flamants nains. Le collectionneur ne peut prouver qu’ils sont nés en captivité. Et pour cause. Il présente les factures mais rien n’y fait, les oiseaux sont saisis et placés au zoo d’Amnéville (Moselle), à plus de 1 000 km. Deux jours après leur arrivée, l’un d’eux meurt et l’autopsie révèle un estomac bourré de sable. Ça la fiche mal pour le président d’une association d’éleveurs. Accusé de détention non-autorisée d’espèce protégée, Lalanne risque une amende. Jugement le 30 avril.
Contactée par Libération, l’association Aviornis n’hésite pas à qualifier la saisie des services vétérinaires de «hold-up». Au tribunal de Dax, Patrick Lalanne, qui a refusé de répondre à nos questions, a expliqué que la loi était mal faite. «Les textes sont en totale refonte. C’est comme si on saisissait vos meubles alors que vous êtes en train de contester votre dette aux impôts», prévient son avocat, Me Asselineau.
En effet, troublante coïncidence, mardi prochain, le Comité national de protection de la nature (CNPN) se réunira au ministère de l’Ecologie. Au menu : la modification du fameux arrêté sur les oiseaux protégés. Le texte qui sera examiné doit autoriser l’importation d’oiseaux capturés hors de France. Donc, des flamants tanzaniens. Or, Patrick Lalanne a une botte secrète : son carnet d’adresses. Il connaît personnellement quelques fonctionnaires haut placés du ministère de l’Ecologie, dont Jacques Winterguest, sous-directeur adjoint de la chasse, de la faune et de la flore au ministère. Et qui sera mardi le rapporteur du CNPN.
Colonie. Cette proximité agace prodigieusement des ONG et plusieurs fonctionnaires, lesquels contestent la modification du texte. «Le président d’Aviornis est hors-la-loi? Pas grave, il suffit de régulariser une situation illicite!, résume Jérôme Pensu, spécialiste des volatiles à la Commission départementale des Landes de la nature, des paysages et des sites. Lalanne fait partie de la coalition des éleveurs d’oiseaux exotiques qui tente régulièrement de modifier la loi en sa faveur.» Contacté, le ministère n’a pas répondu.
Pour les écologistes, le flamant nain est le piaf qui cache la colonie. Et un assouplissement de la législation ouvrirait la voie au trafic d’espèces protégées, troisième trafic au monde après le commerce de la drogue et des armes. «Derrière le flamant nain, on aura l’ibis chauve, le courlis esquimau, le courlis à bec grêle, le bouvreuil des Açores, des espèces qui figurent sur les listes rouges de l’UICN [Union internationale pour la Conservation de la Nature]», s’inquiète Raymond Léost. D’après lui, la détention d’animaux sauvages est inadmissible car «autoriser la détention d’oiseaux menacés, c’est inciter au prélèvement dans le milieu naturel».
«Marchandise». En tout cas, Cornel Roels, le vendeur de flamants, lui, n’est pas ennuyé. Son entreprise a pourtant perchoir sur rue. Sur son site, il propose des flamants nains, «uniquement sur commande ferme», qu’il va chercher en Belgique. Et il estime la loi française contraire à la loi européenne. «Ces oiseaux doivent circuler librement dans tous les pays européens. On peut en acheter en Belgique, en Espagne, et pas en France ? La loi française est contraire aux articles 28 à 30 du Traité de Rome, relatifs à la libre circulation des marchandises.» Avec un tel raisonnement, la France devrait autoriser la vente du cannabis dès demain au prétexte que les Pays-Bas en autorisent le commerce. Il n’empêche, Cornel Roels s’estime floué. Peut-être serait-il temps d’harmoniser les législations européennes en matière d’oiseaux. Par le haut.
- Milo
- Messages: 133
- Enregistré le: Mercredi 14 Mai 2008 16:20
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