"Nous aurions préféré qu'elle meure dans la nature" : l'ourse ayant tué un jogger en Italie accueillie à contrecœur par ce refuge
La fondation pour les ours, Stiftung für Bären a accueilli JJ4, dimanche 20 juillet en Forêt-Noire (Allemagne). L'ourse de 20 ans avait causé la mort d'un jogger en Italie en 2023. Elle restera en captivité jusqu'à sa mort dans un enclos d'un hectare d'un "parc alternatif pour ours et loups", situé à moins d'1h30 en voiture de Strasbourg.
JJ4 finira sa vie dans la Forêt-Noire (Allemagne). Cette ourse d'une vingtaine d'années avait causé la mort d'un jogger en Italie en avril 2023. Elle est arrivée dimanche 20 juillet dans la matinée au parc alternatif pour loups et ours de la Forêt-Noire, dans le Bade-Wurtemberg, à moins d'1h30 en voiture de Strasbourg.
D'abord vouée à être abattue, la justice italienne a estimé que l'ourse devait vivre, après la mobilisation de nombreux activistes. C'est ainsi qu'elle a été confiée à la fondation pour les ours, Stiftung für Bären, qui l'a placée dans son parc alternatif.
Dix autres ours, principalement victimes de maltraitance, y sont hébergés. JJ4 est le troisième ours sauvage à être recueilli par la fondation. Les deux autres sont sa mère et sa demi-sœur.
"Personne n'a pensé à l'ourse"
À la fondation pour les ours, on ne se réjouit pas de l'arrivée de JJ4. Selon Leona Köver, responsable de projet, "nos enclos sont vastes, naturels et il y a des endroits où se cacher. Mais pour un ours qui a vécu toute sa vie dans la nature, c'est une horreur absolue de vivre dans un enclos". Alors que les ours sauvages se déplacent régulièrement sur plusieurs centaines de kilomètres, JJ4 vivra désormais dans un enclos d'un hectare.
"Même si ces parcs sont soucieux du bien-être de l'ours, on observe des signes de dépression quand on enferme un animal sauvage. On l'a beaucoup observé sur les orques, par exemple", abonde Adrien Spiesser, référent en Alsace de l'association de défense des grands prédateurs, Ferus. "L'animal ne pourra plus chasser, n'aura plus de contact avec ses congénères et ne va plus pouvoir se reproduire. Il ne va pas comprendre."
Le refuge dénonce un "débat politique intense" où "personne n'a pensé à l'ourse". "Dans ce cas particulier, il aurait été mieux qu'elle soit abattue", ajoute encore Leona Köver. "Nous aurions préféré qu'elle meure dans la nature. Maintenant, elle doit vivre, et mourir, en captivité."
Une situation fréquente quand il s'agit de grands prédateurs, souligne Adrien Spiesser. "On refuse de cohabiter avec plus dangereux que nous. Donc dans ce genre de situation, il faut apaiser le collectif. Si des tirs sont effectués, c'est pour calmer la ferveur autour de tout ça. Puis, pour ne pas froisser les associations et les naturalistes, on prélève l'animal [dans la nature]. Ça paraît moins choquant de laisser l'ours mourir de vieillesse que de le tuer."
Afin de permettre à l'ourse de s'acclimater à son nouveau mode de vie, le parc a fermé trois jours. Les visites ont repris le samedi 26 juillet. Pour les visiteurs français, des brochures et des guides sont disponibles dans notre langue. En revanche, impossible d'apercevoir JJ4 : le sentier pour les visiteurs ne passera pas devant son enclos.
La fondation pour les ours a déclaré qu'elle n'accueillerait plus d'ours sauvage à l'avenir, pour des raisons éthiques.
Source (avec photos) : https://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/bas-rhin/nous-aurions-prefere-qu-elle-meure-dans-la-nature-l-ourse-ayant-tue-un-jogger-en-italie-accueillie-a-contrec-ur-par-ce-refuge-3191556.html
