La couleur est annoncée dès l’entrée du site. En effet, c’est à travers une immense gueule de crocodile que les visiteurs pourront accéder à Croco Parc dont l’ouverture est annoncée pour les prochaines semaines. Ce premier parc animalier du genre dans la région Souss Massa et aussi au niveau du Maroc accueillera quelque 325 crocodiles du Nil. Tous importés de Djerba dont le climat est similaire à celui de l'Egypte, les reptiles ont trois ans et mesurent entre 1,50 et 2,50 mètres, et leur taille peut encore aller jusqu'à 5 m de long, exceptionnellement 6, à l’âge adulte. Et c’est une véritable jungle qui a été réalisée pour les accueillir.
Le lâcher des crocodiles dans le jardin botanique se fera prochainement, en présence des médias, annoncent les responsables du projet. La date n’a pas encore été avancée.
Croco Parc se situe dans la commune rurale de Drargua, sur la route nationale n°8, à une dizaine de minutes de la ville d’Agadir. Il s’étale sur une superficie de 4 ha et a nécessité une enveloppe budgétaire de 25 millions de DH (2,3 millions d'euros). Les fonds, privés, ont été avancés par les fondateurs, composés d’anciennes familles d’Agadir.
« A travers la réalisation de ce centre de divertissement pour enfants et adultes, nous avons tenu à participer au volet animation de notre ville tout en démystifiant ces reptiles auprès du grand public », déclare Philippe Alléau, initiateur du projet. Croco Parc se présente comme un pôle d’attraction touristique national et international qui promet de participer au rayonnement de la destination. C’est également un site à vocation scientifique, ouvert aux chercheurs et aux élèves, pour des visites divertissantes, éducatives et pédagogiques. L’espace se prête aussi au volet événementiel pour l’organisation de réunions et autres activités de groupe. La nuit, une ambiance féerique pare le site de mille et une lumières.
.L'équipe du parc met alors à la disposition des enfants des lampes de poche pour chercher les crocodiles dont les yeux luisent dans l'obscurité. Pour laisser aux visiteurs le loisir de profiter des lieux en fin de journée, Croco Parc restera ouvert en été jusqu'à 22h-23h selon l’affluence et également pendant le Ramadan. Le prix d’accès est de 70 DH pour les adultes et 40 DH pour les enfants.
Les porteurs du projet tablent sur près de 200.000 visiteurs la première année. Pour atteindre cet objectif, ils s’appuient sur le savoir-faire de Luc Fougeirol, expert en reptiles et consultant pour d’autres parcs animaliers.
« L’instauration des fermes de crocodiles dans le monde, ainsi que le développement des travaux scientifiques sont d’une grande nécessité pour la sauvegarde des crocodiliens, menacés par la destruction de leurs zones d’habitat », explique Luc Fougeirol. Ce professionnel a réussi à allier vie professionnelle et passion en créant, notamment, la première ferme aux crocodiles européenne à Pierrelatte, en France, qui attire 350.000 visiteurs par an ! Ainsi, le volet animation touristique se renforce à Agadir. Cette offre touristique spéciale donnant un nouveau souffle à une destination qui se réinvente.
Formation du staff
En tout, ce sont 35 emplois directs qui sont générés par le projet Croco Parc dont 18 recrues ont été formées dans le cadre des formations contractualisées pour l’emploi (FCE). Des formations entièrement financées par l’Anapec à travers son programme «Taehil». Dans ce cas précis, ce sont 113.400 DH qui ont été déboursés. La sélection des candidats s’est faite conjointement par l’Anapec, agence Inezgane, Croco Parc et Centaure Innovation.
D'une durée totale de 180 heures, la formation a été répartie sur plusieurs modules transversaux traitant notamment de la communication en anglais et en français, la gestion et l'animation des groupes d'enfants et la logistique événementielle. Les profils formés se déclinant en hôtesses d’accueil, secrétaires comptables, serveurs, guides et animateurs pour enfants.
Écosystème reconstitué
Pour les 325 futurs pensionnaires de Croco Parc, le confort de vie est assuré par plusieurs éléments importants. En effet, l’écosystème adéquat a été reconstitué dans le jardin botanique. Conçu par Sylvie Lascelles-Lloyd, paysagiste également native d’Agadir, il comprend plus de 300 espèces et variétés de végétaux. Grâce aux chutes d’eau et cascades, l’eau est oxygénée et filtrée à travers les végétaux aquatiques. Les crocodiles peuvent ainsi se rafraîchir dans l’eau, se réchauffer sur de larges plages au soleil ou se protéger dans les terriers.
Des zones de sable ont été aménagées pour accueillir la ponte des femelles. Des bassins de niveaux différents permettent de limiter les bagarres. Un dédale de sentiers et de passerelles permet aux visiteurs d’observer les reptiles dans leurs occupations quotidiennes : paressant au soleil ou démontrant la puissance de leurs mâchoires lors de leurs repas. Durant la visite, certains détails aiguisent la curiosité comme par exemple, au sol, ces empreintes de pattes de crocodiles ou de dinosaures croisant celles d’autres animaux ou encore le chantier du paléontologue… Des aires de jeux réalisés en bois naturel ont aussi été conçues à l’intention des enfants.
Dans ce parc étalé sur une superficie de 4 hectares, les promoteurs du projet ont tenté de créer un espace propice, réunissant toutes les conditions offertes par les endroits sauvages dans lesquels ces animaux vivent à l'état naturel. Le lâcher des crocodiles dans le jardin botanique se fera prochainement, en présence des médias, est-il annoncé, sans toutefois avancer une date précise.
Source : L'Economiste.