Date de la visite : 21 septembre 2018
Où : Barcelone
Parc de la Ciutadella
08003 Barcelona
Accès :
Le zoo est accessible en métro. La L1 via l'arrêt “arc de triomphe” (11 min à pied) d’où il faudra traverser une partie du parc de la Ciutadella et la L4 via l’arrêt Barceloneta (8 à 10 min à pied)
La gare de Barcelona-França se trouve non loin du zoo mais attention, toutes les lignes de train ne passent pas par cette gare.
Prix adulte 2018 : 21€40
Website : http://www.zoobarcelona.cat
Chiffres :
ouverture : 1892
ha : 13.5 ha
Nombre de visiteur par an : environ 1 000 000
Il y a 15 ans, j’ai séjourné sur la côte espagnole, bien au sud de Barcelone. J’avais effectué une visite d’une journée à Barcelone suivie d’une virée nocturne quelques jours plus tard. J’en gardais un très bon souvenir. Évidemment, en une journée, je n’avais vu que quelques points touristiques (La Rambla, Plaça Reial, Passeig de Gràcia, Mare Magnum) et une visite au zoo n’était pas envisageable à l’époque. Je m’étais juré d’y retourner, mais l’occasion ne s’est présentée que bien des années plus tard.
Cette fois-ci, j’ai séjourné dans Barcelone et y suis resté une semaine. Ma visite du zoo de Barcelone était programmée pour la fin du séjour. J’étais certain de revenir très vite à Barcelone avant même d’y être retourner. Mais progressivement, mon engouement pour la ville a diminué. J’avais peut être trop sublimé mes souvenirs où mes moments sur place à une époque où j’étais encore un adolescent et mis la barre de mes attentes trop haute. Toujours est-il qu’avec l’état général de la ville, avec de nombreux lieux qui attendent d’être rénovés ou qui sont en travaux, du monde partout, des prix exorbitants pour les visites, je me suis demandé s’il était judicieux de visiter le zoo. Au milieu du séjour, je savais que je n’allais pas revenir de si tôt à Barcelone. C’est donc sur cette dernière impression que j’ai finalement décidé de visiter le zoo. Le zoo a eu une solide réputation sur le plan zoologique, mais ces dernières années, il a été sujet à quelques controverses pas très élogieuses.

L’entrée est classique simple, et assez moderne dans son genre. J’avoue ne pas trop savoir ce que j’allais découvrir derrière ces arcades. Je connaissais les histoires du gorille blanc, des dauphins, des pachydermes et leur manque de place ainsi que les derniers choix peu judicieux de la municipalité en ce qui concerne la direction de l’établissement. Je m’attendais au meilleur ou au pire.
Étant un zoo public, la frénésie séparatiste qui tourbillonnait partout dans Barcelone a réussi à s’infiltrer jusque dans les murs du zoo. Mais je n’ai pas envie de m'attarder sur les problèmes politiques.
Une fois l’entrée passée, une première zone nommée El Palmerar se trouve sur la droite.

Il s’agit d’une sorte de petit jardin où diverses volières au look moderne se succèdent en une répartition plutôt dynamique. Le lieux est très végétalisé et offre une sympathique mise en bouche pour débuter. L’ensemble semble relativement récent.


Les volières sont de type asymétrique avec une structure tubulaire où une sorte de grillage y est fixé. Une des faces est vitrée. La hauteur n’est pas négligeable mais le fait que le haut se termine en pointe limite un peu l’espace de vol. Elles sont assez bien végétalisées que ça soit en interne ou en extérieur. Dans le cas de figure d’une espèce avec qui il est compliqué de garder de la végétation (perroquets par exemple qui détruisent beaucoup) elles sont couvertes de plantes grimpantes.
Volière typique de la zone, ici pour mainate et kookaburra.


On y trouve différentes espèces d’oiseaux parfois en cohabitation, avec une dominance pour les perroquets. C’est chez ces derniers, donc, que la végétation interne est un peu pauvre, chose normale vu que ces derniers ont l’habitude de tout détruire. On y trouve :
Mainate religieux
Amazone à joues bleues et agami
Kookaburra
Amazone à joues vertes et faisan de Palawan
Amazone d’Equateur et otidiphaps noble
Ara hyacinthe
Amazone à joues vertes
Ara à gorge bleue
Ara ararauna
Ara de Lafresnaye
Ara chloroptère
Amazone à front bleu
Cacatoès blanc
Kookaburra

Agami

Faisan de Palawan

Ara hyacinthe

Ara à gorge bleue

Ara de Lafresnaye

La zone est voisine du bâtiment des oiseaux, mais l’accès existant est condamné.

Entrée du bâtiment des oiseaux

La conception du lieu est assez basique et consiste en un chemin en U bordé de différents vivarium. J’ai trouvé les aménagements assez réussis et j’ai également eu un impression de rénovation récente. Bien que ce type de présentation semble un peu dépassé à l’heure des volières de contact, les différents biotopes sont pas mal réalisés et semblent répondre aux besoins spécifiques des pensionnaires.
Le premier espace sur la droite est en forme de triangle et de taille moyenne. L’aménagement avec un point d’eau n’est pas trop chargé en végétaux. On y trouve des otidiphaps nobles, des pigeons de Nicobar, des gouras de Victoria, des hérons striés et des caurales soleil. Une présentation qui est donc à dominance asiatique, mis à part le héron dont la répartition est plus importante et les caurales qui sont d’Amérique du sud.

Goura de Victoria

Un couple de Hocco vit dans un autre vivarium sur la gauche, assez semblable point de vue forme mais avec une végétation plus en hauteur. Ils vivent avec des geais verts.

Hocco (femelle)

Dans le vivarium suivant j’ai observé un motmot houtouc. Le vivarium est un peu plus petit mais très végétalisé.

Motmot houtouc

Le vivarium suivant est deux fois plus long que sur la photo, mais la seconde partie était en entretien. Il est complètement bordé d’eau le long de la baie vitrée. Un biotop idéale pour des martin-chasseurs à collier blanc et des jacanas noirs.

Jacana noir

Le vivarium suivant propose un biotope très tropical avec de gros troncs d’arbre, dont un est encastré dans la vitre. On y trouve 3 espèces de la région indonésienne : l’étourneau de Bali, le goura couronné et la gallicolombe poignardée.

Vient ensuite un autre vivarium Afrique-Asie : touraco vert et faisan d’Edwards.

Touraco vert

Le vivarium suivant abrite : Otidiphaps noble, gallicolombe poignardée, cotinga de Cayenne, tangara du Brésil, shama à croupion blanc, cossyphe à calotte neigeuse et ptilope superbe.
Avec le jeu de reflets, on ne se rend pas compte réellement de l’espace.

Ptilope superbe (femelle)

Le vivarium suivant est assez semblable à ce qui a déjà été vu. On y constate quand même un dégagement de la végétation en hauteur ainsi qu’une zone basse plus touffue. On y trouve carpophage blanc, ptilope turgris, gallicolombe de Bartlett, scissirostre des Célèbes et otidiphaps noble.

Ptilope turgris (femelle) et scissirostre des Célèbes

Scissirostre des Célèbes

carpophage blanc

Un autre vivarium à l’ambiance tropicale abrite des faisans de Palawan.

Un vivarium qui recrée un petit bout de savane présente un coliou rayé avec des inséparables à joues noires.


Vivarium du touraco de Pauline

En vis à vis, il est possible d’observer un local du personnel où l’on prépare les repas des oiseaux.
Dans le dernier vivarium, on peut apercevoir un autre coliou rayé ainsi que grive de Doherty, gallicolombe poignardée et roulroul couronné.

On sent que le concepte du bâtiment des oiseaux se base sur les modèles anciens. Cela dit, les aménagements ne sont pas trop mal et essayent au mieux de correspondre aux besoins des différentes espèces. Il arrive que les zones géographiques se mélangent un peu et l’on retrouve quelques répétitions d’espèces dans les vivariums ainsi qu’avec El Palmerar (zone précédente). Il est juste regrettable que les oiseaux ne bénéficient pas tous d’espaces extérieurs vu le climat chaud de la région. Sur le website du zoo, j’ai vu que le zoo hébergeait des paons du Congo, mais je crois que ce n’est plus le cas.
En sortant du bâtiment, on tombe directement sur l’enclos des kangourous roux.


L’enclos longe un bâtiment aux lignes épurées, assez moderne aux couleur de “Flocon de Neige” le célèbre gorille blanc du zoo. J’ai souvent lu que le zoo surfait beaucoup sur cet animal emblématique qui lui a donné une certaine renommée. Le bâtiment en question présentait une exposition temporaire sur les insectes, visitable selon un plan horaire prédéfini. Bâtiment fermé alors qu’il était censé être ouvert, j’ai donc continué ma visite. Je ne sais pas si une expo sur le gorille blanc se trouve également dans ce bâtiment. Mais vers la fin de visite, le long des parois métalliques qui entourent la zone en travaux dans la partie africaine, je suis tombé sur une série de panneaux informatifs à propos de “Flocon de Neige”. On y parle de sa vie, sa particularité, ses descendances.. L’histoire du début de sa vie en Afrique est évidemment légèrement romancée…
Bâtiment où se trouvait l'exposition sur les insectes.

Au bout du bâtiment se trouve l’enclos des suricates. Comme la plupart des enclos pour suricates, il est couvert de sable. Il y a aussi quelques buissons. J’ai trouvé cet apport végétal assez intéressant pour permettre d’offrir de l’ombre aux animaux. Il y avait également quelques objets en plastiques dans lesquels les soigneurs introduisent de la nourriture.



De ce côté, on a aussi un point de vue sur la savane africaine. On y trouve des autruches, gnous et zèbres de Chapman. Je reviendrai plus tard sur cet enclos.

C’est après que se trouve l’île des atèles variés. Ces singes font partie de la triste liste des 25 primates les plus menacés. L’île est toute en longueur et très étroite. On ne peut pas dire que l’aménagement soit exceptionnel. Quelques rochers qui semblent faux garnissent le sol et les structures grimpantes sont assez limitées en cordages.Quelques petites boîtes en bois sont placées sur le site.




De l’autre côté du chemin se dresse une volière en longueur, à laquelle une petit volière est adossée. Cette dernière sert certainement à isoler ou rassembler des oiseaux. Lors de ma visite, un accès entre les deux volières était ouvert. On y trouve des jabirus et des ibis sacrés. J’ai trouvé la volière un peu basse. Je n’ai pas vu de point d’eau et la végétation assez importante m’a semblé être une gène lors du vol des oiseaux.

Vient ensuite le complexe des mammifères marins. Il faut savoir que depuis quelques années, les spectacles de mammifères marins sont interdits en Catalogne. La zone a vraiment l’air à l’abandon et on a un sentiment d’une zone où le zoo ne semble pas savoir quoi faire ou décider. L’aquarama pour commencer, semble toujours en activité sur le website du zoo et on peut y trouver (toujours d’après le website) des otaries de Californies ainsi que divers aquariums avec le thème de la faune aquatique méditerranéenne et atlantique ainsi que des invertébrés. J’ai pourtant trouvé portes closes et sur le plan du zoo, les otaries se trouvent ailleurs. Le plan ne mentionne d’ailleurs rien du tout sur cette zone. Les 3 bâtiments s’y succèdent sans indications aucunes. Sur place, je n’ai vu aucune information sur d’éventuels travaux. Dans le passé, l’aquarama, qui aurait été construit à la fin des année 60, a abrité une orque mâle. Ulises est arrivé à Barcelone en 1983, en provenance du Rioleon Safari Park. Ce parc, devenu depuis un parc aquatique (Aqualeon), est le zoo où aurait eu lieu les premières naissances de rhinocéros blancs en Espagne. On y trouvait aussi le seul groupe de cobes noirs d’Europe dont certains individus se trouvent maintenant au Safari Madrid et au Safari Aitana. Certains animaux de Barcelone viennent de cet ancien parc, comme une des éléphants et je pense aussi le rhinocéros blanc du zoo. Ulises a quitté Barcelone pour le Seaworld San Diego en 1994. L’aquarama a été la zone de spectacle des dauphins ainsi que des otaries de Californie. Il me semble avoir lu que des vivariums avec divers amphibiens ainsi qu’un vivarium pour roussettes de Lyle se trouvaient également dans l’aquarama.
Aquarama

En 2014, le zoo a lancé un projet de 15 millions d’euro pour moderniser son delphinarium et l’agrandir par la même occasion. Ce projet fût décidé après la décision d’interdire les spectacles de cétacés en Catalogne en 2013. Mais un changement de maire a mené à l'annulation du projet pour des raisons financières mais aussi par rapport à l’éthique de conserver de tels animaux en captivité. Les deux plus jeunes des six dauphins présents au parc (Kuni et Leia) seraient partis au Oceanografic Valencia en 2016.
Il y a ensuite un deuxième bâtiment (pas de photo) qui semble avoir un lien avec l’aquarama et le troisième bâtiment qui est le delphinarium. Ce deuxième bâtiment semble cacher un lien “aquatique” entre l’aquarama et le delphinarium.
Le delphinarium est accessible à certaines heures de la journée. Il faut grimper un escalier qui mène à l’entrée du bâtiment. Une fois la porte passée, on dispose d’un petit espace au dessu des gradins d’où l’on peut observer les quatres derniers dauphins du zoo, Anak, Blau, Nuik et Tumay. J’ai entendu parlé d’un déménagement vers un sanctuaire marin pour ces dauphins, mais je ne sais pas si le projet est réel ou non.

Le bassin rappel un peu celui du zoo d’Anvers et m’a même semblé plus petit. Mais bon, les souvenirs sont parfois trompeurs. Le cadre général est en manque d’entretient et les dauphins ne font que tourner en rond dans ce petit bassin. Les contactes soigneurs-dauphins ont toujours lieu mais en privé. Une bande son avec diverses explications sur le mode de vie et comportement des dauphins est diffusée en continu.

En sortant, on a une vue sur l’enclos du rhinocéros. En arrière plan, on peut apercevoir la zone en travaux chez les éléphants.

Terra de Dragons est un projet assez récent qui a déjà eu droit à une rénovation qui semblait toucher à sa fin. On y trouve des espèces d’asie-pacifique : le varan de Komodo, le muntjac de Reeves, le pigeon de Nicobar et la roussette de Lyle (je suppose les individus qui vivaient dans l’aquarama). C’est trois dernières espèces vivent ensemble dans un enclos vitré en arc de cercle. Le zoo joue un peu la carte du modernisme et des dernières avancées en terme d'immersion pour les animaux dans leur milieu. Mais j’ai trouvé le résultat très artificiel. La visibilité via les baies vitrées est très médiocre avec le soleil, et il faudra certainement attendre que la végétation grimpante couvre les câbles tendus au dessus des visiteurs pour pouvoir observer les animaux dans de meilleurs conditions.


Enclos des muntjac de Reeves, pigeons et roussettes


Muntjac de Reeves et pigeon Nicobar

Muntjac de Reeves

Roussettes de Lyle

Les deux espaces pour les varans de Komodo sont un peu plus vaste. Entièrement sous vitre, ils possèdent chacuns un plan d’eau avec aquavision ainsi qu’une sorte de petite caverne équipée d’une lampe chauffante d’où les animaux sont visibles derrière une vitre. Suite à la rénovation, les varans n’étaient pas encore visibles. Les varans vivaient avec des paddas de Java, mais je ne sait pas s’il est prévu d’en lâcher à nouveau dans ces espaces. Le website du zoo qui me semble ne pas être vraiment à jour annonce aussi la présence de carpophages blancs dans cette zone.


Caverne

Une petite salle diffusait un reportage sur les varans de Komodo.