PARIS (AFP) - Les chasseurs français se disent prêts à financer tout programme scientifique susceptible de favoriser le retour du lapin de garenne, une de leur proie préférée dont la raréfaction est de mauvais augure pour l'évolution de la biodiversité.
L'Oryctolagus cuniculus apparaît au 4e rang des gibiers en France, derrière le pigeon ramier, le faisan et les grives, selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
Il a cependant disparu d'une bonne partie du territoire, décimé par les maladies virales, le bouleversement des paysages liés au développement de certaines pratiques agricoles ou l'urbanisation de certaines régions, déplore la Fédération nationale des chasseurs (FNC).
Or, pour la FNC, qui représente quelque 1,3 million de porteurs de fusils français, la chasse au lapin est "le symbole de la chasse populaire française".
Aussi, a-t-elle lancé un "appel à propositions de recherches" auprès des laboratoires afin de favoriser le retour de cet animal dans les campagnes françaises.
Tout projet de recherche qui pourrait contribuer à retrouver du lapin sur les territoires de chasse, peut faire l'objet d'un dépôt de dossier : biologie du lapin de garenne, dynamique des populations, comportement des animaux, toxicologie, prévention et résistance aux maladies, etc.
Car la FNC est prête à investir: un budget sera défini en septembre quand les dossiers retenus seront présentés au conseil d'administration de la fédération.
Pour effectuer un suivi de la population des lapins de garenne, l'Office de la chasse procède par sondages auprès des chasseurs.
Ainsi, la dernière enquête nationale réalisée par l'Office estimait les prélèvements à 3,2 millions de lapins "tirés" par des chasseurs pour la saison 1998/1999, contre 6,4 millions en 1983/1984 et 13,2 millions en 1974/1975.
"Ca baisse rapidement", commente Jérôme Letty, du centre national d'études et de recherches appliquées pour la petite faune sédentaire de plaine à l'ONCFS.
Le lapin a payé un lourd tribut à deux maladies virales, la myxomatose et la VHD (maladie virale hémorragique), mais il a également été victime d'une forte dégradation de ses habitats avec le développement de l'agriculture intensive.
"A chaque fois que des haies sont arrachées, il y a moins de place pour les lapins", fait remarquer Jérôme Letty.
Toutefois, la restauration de populations de lapins à des fins cynégétiques "doit s'inscrire dans une réflexion conduite en partenariat avec agriculteurs et forestiers" car cet animal est susceptible de commettre d'importants dégâts aux cultures et plantations forestières, souligne cet établissement public, placé sous la double tutelle des ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture.
Le déclin du lapin a également été constaté dans la péninsule ibérique, d'où il est originaire, et dans les îles britanniques. Mais outre-Manche, "ils le considèrent plus comme une nuisance que comme un gibier", souligne Jérôme Letty.
Il s'agit pourtant d'un indicateur de biodiversité. "Dans certaines régions comme la zone méditerranéenne, il a une valeur patrimoniale importante, notamment en Espagne, où certaines espèces qui se nourrissent essentiellement de lapins sont menacées, comme l'aigle impérial et le Lynx ibérique", indique-t-il. "En France, le lapin est une proie pour l'aigle de Boneli", précise-t-il.
source : yahou.com
je trouve ça un peu paradoxale , si on regarde les choses simplement , ils veulent leurs venir en aide pour les "flinguer" un peu plus tard
