emil19 a écrit:C'est un peu facile de taper sur le dernier maillon de la chaîne !
Les agriculteurs n'achètent pas des pesticides et autres produits chimiques, qui leur coûtent de l'argent et les empoissonnent, pour leur bon plaisir. Le fait est que les acheteurs veulent des tomates uniformes, sans tâche, pas chères, qui se conservent longtemps et si possible en toute saison ... et pour ça il faut en principe pulvériser, faire des serres, etc.
Je ne suis pas d'accord. Il y a trente ans, avant toute la folie de l'agriculture intensive, les pommes étaient normales, les tomates avaient des défauts, et les gens les achetaient quand même, puisqu'ils ne connaissaient que ça. Ce sont les industriels qui ont inondé les étals de leurs produits calibrés qui ont faussé toute perspective. C'est compréhensible, l'esprit humain choisit le beau, entre une armée de pommes rondes et brillantes et d'autres moins jolies et déformées, l'on choisira les belles, signe apparent de santé. Et ainsi en quelques décennies toute l'échelle de logique a été faussée par les grands producteurs.
emil19 a écrit:Il ne faut pas mettre dans le même sac les quelques "agriculteurs" qui sont plus des industriels (du type "ferme des 1000 vaches" et autres… ) et la grande majorité qui, s'ils ne traitent pas, ne vendront rien et couleront.
Malheureusement, le rapport est faussé aujourd'hui. Les agriculteurs industriels du type ferme des 1000 vaches sont majoritaires, car ils sont les plus riches et pèsent le plus politiquement et économiquement, mais aussi car ils dominent les terres. Là où les petits producteurs sincères sont sûrement les plus nombreux en nombre, ils sont écrasés côté taille. Combien de petits paysans faut-il pour égaler les milliers d'hectares de maïs qui poussent en monoculture intensive dans ma région du Sud Ouest par exemple ?
Les agriculteurs comme on les aime, ceux qui limitent les intrants, qui produisent local, saisonnier, et en respectant leur milieu, existent et sont nombreux je suis sûr. Mais le poids économique des gros industriels est énorme. C'est un véritable lobby, qui se bat contre toute tentative de diminution des pesticides ou contre toute remise en cause de leur mode productiviste. Le combat est noble, mais il sera long et difficile.