Knut superstar: l'Allemagne se prend de passion pour un ourson
BERLIN (AFP), 09:26
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L'ourson Knut au zoo de Berlin le 30 mars 2007Il fait la "Une" des magazines people et attire chaque jour des milliers de fans. Sa légende se décline en chansons, sur des T-shirts ou des posters: Knut, devenu en quelques semaines l'idole numéro un des Allemands, n'est pourtant qu'un bébé ours polaire, star du zoo de Berlin.
Rejeté par sa mère à sa naissance, le 5 décembre dernier, et nourri depuis au biberon par les soigneurs du zoo, l'adorable boule de poils avait tout pour s'attirer l'affection du grand public. Mais c'est surtout depuis sa première apparition publique, le 23 mars, qu'il s'est imposé comme une star médiatique. Ce jour-là, quelque 500 journalistes, dont une centaine d'équipes de télévision du monde entier, s'étaient amassés devant son enclos pour le voir gambader.
Depuis, le soufflé n'est pas retombé, et la folie Knut continue à faire rage dans tout le pays. Le magazine people Vanity Fair, dont une édition allemande paraît depuis peu, lui consacre cette semaine sa première page, en titrant: "Moi, Knut, star mondiale venue d'Allemagne". La semaine dernière, c'est la chancelière allemande Angela Merkel qui faisait la Une de l'hebdomadaire.
Devant l'enclos du quadrupède, au zoo de Berlin, c'est quasiment l'émeute chaque jour entre 11H00 et midi, puis entre 14H00 et 15H00, au moment des apparitions publiques de la star, où se pressent des centaines de personnes.
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Knut et un soigneur au zoo de Berlin le 30 mars 2007Dans un brouhaha impressionnant, les enfants, juchés sur les épaules de leurs parents, photographient l'ourson avec leurs téléphones portables, tandis que des adultes se hissent sur un petit escabeau qu'ils ont emmené pour l'occasion.
Même les personnes âgées se laissent attendrir: "Il est si mignon, j'ai envie de le prendre dans mes bras", s'extasie Inge, une Berlinoise de 75 ans, venue "spécialement pour Knut".
Les enfants, bien sûr, ne sont pas en reste. "Il est adorable, on dirait un nounours", avoue Pauline, 10 ans. Venue avec sa famille de la région de Dortmund (ouest) pour des vacances dans la capitale, elle a convaincu sa mère de faire un crochet par le zoo.
"Pour mes filles, c'est un grand jour. A la maison, elles ne parlent que de Knut et ont recouvert les murs de leur chambre avec ses photos", explique de son côté Robin Höher, 37 ans, venu avec Toyah et Leonie, 5 ans et 8 ans.
Même les étrangers participent à l'engouement: "nos vacances à Berlin étaient prévues depuis longtemps, mais lorsqu'on a entendu parler de Knut à la télé britannique, on a décidé que nous irions au zoo pour le voir", expliquent Sharon et Andrew, un couple de quinquagénaires venu de Leicester, dans le centre de l'Angleterre.
La folie Knut est également commerciale. En mars, la fréquentation du zoo a plus que doublé par rapport à mars 2006, avec quelque 200.000 visiteurs. Près de l'enclos de l'ourson, T-shirts, posters, cartes postales et surtout peluches s'arrachent comme des petits pains dans une boutique spécialement installée pour l'occasion.
Le zoo a d'ailleurs déposé le nom "Knut" comme marque commerciale, car le filon est vendeur: Knut se décline en bonbons, en musique - déjà deux CD à sa gloire sont dans les bacs -, et sa photo décorera bientôt les cartes de paiement d'une banque berlinoise.
"D'ici l'été, et au plus tard à la fin de l'année, cette folie va très probablement retomber", prédit Andre Schüle, l'un des deux vétérinaires du zoo. "En décembre, Knut pèsera 80 à 100 kilos, et deviendra dangereux pour ses soigneurs. Il ne ressemblera plus à un adorable nounours, et l'engouement sera forcément différent".
Source :
http://www.orange.fr rubrique actualité, sous-partie sciences.
C'est affolant comme truc, non?