Clemsy67 a écrit:Pour rappel l'espèce est éteinte à l'état sauvage, seules quelques populations vivent dans des réserves fermées en Afrique du Nord. En faisant des recherches j'ai pu voir que l'espèce se porte particulièrement bien en parcs zoologiques : selon l'IUCN il y aurait près de 1800 oryx dans 221 zoos (dont 93 européens), 11 000 dans des ranchs au Texas, et 4 000 dans des collections aux Moyen-Orient.
Malgré ces chiffes délirants, un seul projet de réintroduction en réserve ouverte a été débuté au Tchad en 2016, mais il me semble que les animaux une fois relâchés ont été/ seront suivis de près (monitoring empêchant de les considérer comme sauvages).
J'ai du mal à comprendre qu'avec autant d'acteurs, il n'y ait pas moyen de sécuriser plus de terres pour pouvoir en relâcher ...
Suite à ce message de Clemsy67 et au succès déroutant de la présentation de Save Vietnam's Wildlife , je vous propose cette fois de partager l'actualité de la conservation des antilopes sahéliennes et les mesures mises en oeuvre par le Sahara Conservation Fund.
Depuis 2017, l'association s'investit notamment dans la conservation de la gazelle dama. Les premières étapes ont concerné l'étude de la répartition et des effectifs de cette gazelle en danger critique d'extinction, avec l'utilisation de piéges caméra. Avec moins de 100 individus répartis en quatre petites populations isolées au Niger et au Tchad, la situation est préoccupante.
Un cheptel plus important existe en captivité, mais il fait face à des problèmes de faible diversité génétique.
Puis au mois de Janvier 2020, une équipe d'experts de contrées diverses se sont mobilisé pour participer à la capture de quatre individus dans une zone mal protégée et très isolée à l'ouest du Tchad (région de Manga). Au terme de 12 jours de missions et 30 heures de vols, leur efforts ont été couronnés de succès . Bien que le nombre d'individus concernés soit faible, un mâle et trois femelles, leur patrimoine génétique est très intéressant et non représenté. Ces individus ont été capturés et transportés dans la réserve de Ouadi Rimé-Ouadi Achim où l'on espère qu'elles vont se reproduire en toute sécurité puis se méler à la population locale, constituée d'une quarantaine d'individus à l'heure actuelle. Les gazelles profitent d'installations prévues et financées par le programme de réintroduction de l'oryx algazelle.
Ce sauvetage s'inscrit comme une des actions prioritaires du plan stratégique de conservation de la gazelle dama courant de 2019 à 2028, formalisé par le zoo d'Al AIn, l'UICN, Antelope Specialist Group et la société royale de zoologie d'Ecosse (RZSS).
En Novembre 2019, 25 addaxs ont été relachés dans cette zone afin de consolider une population existante faible et en déclin.
Il semblerait que les tentatives passées de réintroductions de l'espèce aient failli mais les récents succès enregistrés avec les oryxs algazelle et les addaxs donnent de l'espoir pour sauver ce splendide animal.
Lien vers l'article en anglais : https://saharaconservation.org/saving-t ... -gazelles/
Je vous invite à parcourir le site de l'association qui s'engage dans la conservation de plusieurs espèces menacées d'extinction et présentes dans les zoos européens. encore plus intéressant, l'utilisation de l'élevage captif est souvent recommandé pour booster les effectifs d'autruches à cour rouge d'Afrique du Nord, d'addaxs, oryxs algazelle, gazelle dorcas ou dama comme vu précédemment. Le soutien aux quelques parcs locaux pour améliorer l'élevage fait aussi partie des moyens d'action.
L'association est déjà soutenue par divers parcs zoologiques, notamment les zoos de Saint Louis, San Diego, Disney Animal Kingdom, Washington aux USA, la société zoologique de Londres, Marwell ou Hannovre mais pas la trace d'un seul parc français. Pourtant l'association intervient en Afrique francophone et semble avoir son siège basée en France.
De nouveaux programmes semblent se dessiner aussi pour favoriser la conservation des vautours du Sahel (oricou, de Rüppel, à capuchon, percnoptère, à dos blanc et à tête blanche) ainsi que les outardes (de Denham, de Nubie et d'Arabie). Ces deux classes d'oiseaux font face à des situations de plus en plus critiques, traduites dans les derniers statuts publiés par l'UICN.
Prises toutes ensemble, et avec quelques girafes de Kordofan et guépards du Soudan, toutes ces espèces feraient une belle zone africaine dans un zoo, avec une orientation évidente envers des projets de conservation concrets.
Vous pouvez évidemment effectuer vous même un don, directement sur le site de l'association, pour participer à la sauvegarde de ces espèces fascinantes ayant réussi à s'adapter à l'environnement difficile du Sahara et de la bande sahélienne.