AsieDe retour sur la place principale du zoo, nous avons l'entrée de la zone africaine sur notre droite. Mais en cette fin de matinée nous choisissons de nous orienter sur le sentier de la zone asiatique, la plus vaste du parc. Cette zone commence à vrai dire dès l'entrée du zoo, la première installation visible du public étant l'enclos des rhinocéros indiens. Cette vieille installation était à l'époque une des meilleurs d'Europe mais l'enclos devenu terreux avec le piétinement des mastodontes commence vraiment à faire son âge. La superficie n'est pas immense et la proximité avec le public importante. Enfin, des sangliers des Visayas ont rejoint l'enclos principal de la femelle et de son jeune.

Un peu plus loin, deux plateaux sableux typique de la vieille époque de Planckendael accueille toujours deux espèces emblématiques d'Asie centrale. Sur la gauche, ce sont des chevaux de Przewalski tandis qu'un groupe de chameaux évolue sur notre droite.



Après quoi nous nous enfonçons un peu plus au sein de cette zone. L'installation suivante est une volière discrète et végétalisée pour des panthères des neiges qui resteront invisibles. J'aurais plus vu des panthères tachetées comme des Sri-Lanka qu'un couple supplémentaire d'onces mais cette espèce a vraiment la côte en parc zoologique. Nous arrivons désormais au premier point de vue sur l'enclos principal des éléphants.
Le Temple de Kai-Mook est l'installation récente développée à Planckendael pour héberger le groupe néo-reproducteur d'Anvers. Deux naissances ont déjà eu lieu, avec le concours de Chang, l'actuel mâle reproducteur qui venait du Pal.
L'enclos principal est assez sympa, vallonné, plutôt vaste et jalonné de dispositifs d'enrichissements par la nourriture. A l'ouverture le parc était essentiellement sableux et je suis agréablement surpris de voir qu'une herbe rase a réussi à s'installer. Le sentier thématisé du visiteur offre deux points de vue surélevé avant d'atteindre le principal point de vue sur le grand bassin.




Voir évoluer une famille entière est vraiment incomparable avec les groupes de femelles non-reproductrices. L'agitation du jeune concentre toutes les attentions et démultiplie les interactions entre les membres de la troupe. La présence d'un grand mâle est un autre facteur du dynamisme du groupe. C'est la seconde fois que je voyais des éléphants jouer en groupe dans l'eau et cette "séance" fut assez intense avec des jeux assez impressionnants entre les éléphantes.







On ressentait vraiment qu'il y avait de l'électricité dans l'air pour une raison que je ne peux expliquer. Quoiqu'il en soit, on voit que la vie émotionnelle de ces animaux est bien plus riche que celle d'animaux vivant dans des structures familiales non naturelles. Et pour le visiteur, c'est un régal





Un enclos secondaire, tout en longueur a été conçu pour le mâle qui heureusement pouvait évoluer avec le groupe. Le différentiel de taille avec les femelles frappe vraiment le public. J'avoue avoir vraiment du mal à comprendre la raison d'être de ce simple couloir pour le pauvre animal qui doit y être isolé.
Un des jeunes mâles détenu à Anvers a depuis rejoint le groupe. Il servira de partenaire pour les filles de Chang. Avec deux mâles, un d'entre eux devra à priori vivre dans ce petit enclos.
Le bâtiment, est vaguement inspiré de l'architecture indienne. Mon sentiment vis à vis de l'installation intérieur est mitigé. Esthétiquement je trouve cela moche aussi bien d'extérieur que dedans. La superficie est suffisante pour une petite famille mais pas immense non plus.
Par contre cela a dû être bâti pour un coût raisonnable, quelque chose qu'on ne peut pas attribuer à Cologne ou Zurich. Hormis la taille de l'enclos intérieur sableux, ce bâtiment offre les mêmes possibilités aux pachydermes et j'imagine est pratique et sécurisé pour les soigneurs.
En résumé, je trouve que cette installation intérieure devrait être le standard européen pour la détention d'éléphants en famille. J'entends ici standard comme le minimum, un socle basique à partir duquel on pourrait choisir d’augmenter les ambitions que ce soit en terme de superficie ou d'attrait esthétique.
En ressortant du temple de Kai-Mook, une volière discrète construite sous le couvert des arbres abrite une large diversité d'oiseaux. Tout comme pour la volière australienne ou la prochaine volière asiatique, j'ai été vraiment séduit par ces installations élégantes et qui permettent de présenter des grands oiseaux ou de nombreuses espèces moins courantes sans éjointage.
Je suis par contre moins séduit par le wagon servant d'observatoire sur la volière qui constitue à mes yeux une thématisation un peu trop présente.

Faisan de Wallich, une espèce classée vulnérable


Grue de Mandchourie

Cigogne orientale, rare en zoo et menacée

Hokki brun de Mandchourie, peu courant également et classé comme vulnérable
Un petit enclos terreux séparé par un fossé accueille une seconde famille de sangliers des Visayas. A coté, le plateau des lions d'Asie est très étroit et ne correspond plus aux standards de superficie et d'intimité que l'on peut voir dans d'autres parcs.

Une volière semblable à celle précédemment décrite précède l'arrivée dans la serre tropicale. On pourra voir évoluer les espèces suivantes dans cette volière :

Pirolle à bec rouge

Martin des berges

Pie bleue de l'Himalaya

Lophophore resplendissant


Paon vert de Java
La zone asiatique s'achève avec la serre tropicale du zoo. Le visiteur évolue au milieu de la végétation où il peut observer quelques espèces d'oiseaux profiter de l'espace. Sur le coté, un nocturama, assez peu réussi à mes yeux présente des loris, toupayes et pythons. Enfin à l'étage inférieure de la serre, bâtie en pente, se trouve l'île intérieure des gibbons qui est un désastre en terme de présentation. A la réflexion, ce bout de terre intérieur doublé de quelques plateformes et cordes rivalise largement avec les autres installations intérieures que j'ai pu voir dans des parcs comme la VDS par exemple. Mais une haute volière végétalisée aurait été tellement plus pertinente que cette fausse île qui n'est même pas plaisante à voir.

Rouloul couronné

Torquéole de Gingi

Grive de Doherty
La dernière partie de la serre est une sorte d'arène dégarnie de végétation et séparée d'un filet du reste de la structure. C'est ici que se tient le fameux nourrissage des loris à base de nectar. Encore une fois, une vaste colonie de loriquets arc-en-ciel occupe l'espace mais ils cohabitaient avec un rare et timide couple de loriquets eutèles.


A la sortie de la serre, deux îles dénudées constituent les installations des gibbons à favoris du zoo et d'une petite famille de macaques négres. J'(ai trouvé ces deux installations comme étant les pires du parc et mériteraient d'être rasées. Sous le couvert des arbres, un vaste parcours en hauteur est offert aux visiteurs qui peuvent déambuler à plus de 10 mètres de haut et atteindre un point de vue sur l’installation des éléphants. Je trouverais vraiment génial que des couloirs au milieu de la forêt soient aménagées pour ces pachydermes forestiers qui pourraient déambuler entre les arbres et sous les pieds des visiteurs. Ces passages mèneraient jusqu'à la pièce d'eau des singes remanié en second bassin pour les éléphants. Cela serait l'occasion d'avoir soit une extension de l'enclos principal soit un troisième enclos afin de gérer le groupe et d'offrir de la diversité aux animaux.
La zone s'achève avec un autre plateau pour bisons européens avant de regagner l'entrée du zoo.
En conclusion, j'ai trouvé cette zone asiatique assez complète, probablement la plus intéressante du parc. Evidemment l’installation des lions ou des rhinocéros mériterait des rénovations conséquentes et je trouve que les éléphants mériteraient encore plus d'espace. Néanmoins l'ensemble reste assez harmonieux esthétiquement (hormis la structure extérieure de la serre qui rappelle une jardinerie) et permet de présenter de nombreuses espèces intéressantes.