Environnement. Le parc de Thoiry va transformer son fumier en énergie!
Ça y est ! Après huit ans de gestation, le projet d'unité de biométhanisation, permettant la transformation du fumier en énergie, est sur les rails. Les travaux ont débuté et l'usine sera en service en janvier 2018.-
Cela fait maintenant huit ans que l’idée a germé dans la tête de Colomba de La Panouse, directrice déléguée générale du parc. Son objectif initial : créer de l’énergie verte grâce au fumier des animaux afin de pouvoir chauffer les installations du parc zoologique et du château grâce à une énergie renouvelable.
Du biogaz pour chauffer le parc, le château et les communes voisines
Peu à peu le projet a pris forme et il y a quelques jours, la première pierre de la future unité de méthanisation Thoiry Bioénergie, a été posée au sein même du parc zoologique, à proximité immédiate de la réserve africaine. « Pour créer du biométhane, nous allons utiliser le fumier des animaux, environ 400 tonnes par an, les déchets verts du parc et ceux des villages alentour, le fumier bovin et équin d’éleveurs et de haras à proximité ainsi que les fruits et légumes invendus des supérettes. À la différence d’autres unités de méthanisation, il s’agit d’un vrai projet de territoire. Sur les 45 partenaires qui se lancent avec nous, près de 90 % d’entre eux se trouvent dans un rayon de 15 kilomètres », explique Sylvie Fleury,la conceptrice technique du projet et future directrice d’exploitation de Thoiry Bioénergie.
La capacité totale de cette unité est de 10.950 tonnes par an de déchets végétaux. « Elle est de petite taille mais de haute technicité avec un taux de rendement énergétique de 98 % », poursuit Sylvie Fleury. Le coût de cet investissement s’élève à 6 millions d’euros dont 44 % subventionnés par le conseil régional et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Mise en route en janvier 2018
Tous les déchets végétaux seront mélangés à du carbone, de l’azote et du phosphore. Ils passeront ensuite 21 jours dans le digesteur, en fait un réacteur où la température sera de 55°C. « Les bactéries feront leur travail en ingérant la matière et produiront ainsi du biogaz qui se transformera en biométhane à l’issue d’un procédé de purification », poursuit l’ingénieur.
Outre le gaz, de la matière fertilisante, près de 10.000 tonnes par an, sera produite. De l’engrais issu de déchets végétaux qui servira au parc mais également aux agriculteurs qui pourront substituer une partie de leurs fertilisants industriels par ce fertilisant naturel, « des digestats qui pourront être utilisés en agriculture biologique », ajoute Sylvie Fleury.
Quant au biométhane, il sera utilisé pour chauffer les installations du parc comme la maison des éléphants ou des girafes par exemple. « Mais aussi le château. Il s’agira du premier château classé Monument historique en France à se chauffer au biométhane ! »
Cette opération se fait également en partenariat avec GRDF, qui exploite le réseau. « Ce projet a permis le maillage du réseau jusqu’à Thoiry. Nous allons donc y injecter notre biométhane ce qui permettra, outre le parc et le château, d’alimenter près de 2000 foyers dans huit communes voisines et ce jusqu’à Plaisir. »
Thoiry Bioénergie, ce projet qui tenait tant à cœur à la famille de La Panouse, va permettre au parc d’œuvrer pour l’environnement en produisant sa propre énergie renouvelable. « Ce site, qui contribuera à une gestion vertueuse de tous les déchets organiques, permettra également de sensibiliser les visiteurs aux énergies vertes. »
Les travaux de la future unité de biométhane ont commencé la semaine dernière et le chantier devrait être terminé en novembre. « Ensuite, il y aura la phase de mise en route qui durera trois mois. Nous serons opérationnels en janvier 2018. » Thoiry Bioénergie emploiera trois personnes.

La vue en 3 D de la future unité de méthanisation de Thoiry, située à proximité immédiate de la réserve africaine. Afin de maîtriser le bruit et les odeurs, les déchets et les moteurs seront stockés sous bâtiment.
Source :
78Actu.