Après ce petit interlude temporaire sur le continent asiatique, on revient en Afrique avec cette fois-çi la zone Kiwara. Les okapis sont visibles en face de l'île des bonobos. Ils bénéficient de deux enclos. Le premier visible dans notre sens de visite est le plus grand et surtout le plus naturel. Il est situé complètement en sous-bois, le seul aménagement étant une hutte où se trouve un ratelier.
L'autre enclos est plus habituel des zoos allemands avec de l'herbe au sol, de grands arbres autour, des buissons épineux et quelques jeunes arbres plantés et protégés de l'appétit des okapis. J'ai pu y observer une femelle okapi et son jeune. Les céphalophes du Natal qui évoluent à leurs cotés sont restés invisibles (Leipzig est le responsable de l'ESB)


En sortant par une large boucle de cette zone forestière, nous débouchons sur la maison des ongulés de la grande plaine africaine. Le bâtiment est pénétrable et permet d'observer les loges des girafes ainsi que quelques terrariums pour petits mammifères et reptiles.
Devant la plaine, à proximité du bâtiment se trouve une île où sont présentés des flamants nains en été.
Différents points de vue permettent d'apprécier l'occupation de l'espace préférentielle des différentes espèces de la plaine africaine : girafes, zèbres de Grévy, oryx algazelle, autruches, gazelles de Thomson et cobes de Mrs Gray. Les deux dernières espèces ont accès à deux des enclos des rhinocéros noirs qui viennent d'être bâtis en continuité de la plaine.

Cobe de Mrs Gray


Gazelle

Girafe de Rothschild
Tout en longeant la plaine, d'autres enclos de superficie moindre ponctuent l'autre coté du sentier. Ce sont d'abord des lions (notamment un jeune lion du Kalahari en provenance de Bâle) puis de suricates qui volent la vedette. Une seconde mini-ferme africaine est disposée à cet endroit tandis que les hyènes tachetées disposent de deux petits enclos construits au premier plan de la plaine.




J'ai apprécié l'addition du complexe des rhinocéros noirs. Il est composé de deux enclos "normaux", plus grands que ce que je n'espérais et qui s'intègrent harmonieusement au reste de la zone Kiwara. Le visiteur évolue en fait sur une passerelle posée sur le toit du bâtiment des rhinocéros ce qui rend les coulisses invisibles.


Un petit enclos ont été ajouté au milieu de blocs de faux rochers rouges caractéristiques des zones africaines des zoos occidentaux, toujours dans l'idée de rythmer la visite. On y trouve des mangoustes naines et des porc-épic. Un troisième enclos ponctue la zone africaine et a suscité chez moi beaucoup de curiosité. Il s'agit de Kiwara Kopje, le fameux enclos de cohabitation entre rhinocéros, patas et guépards. L'espace, encore une fois, n'est pas ridicule, et surtout l'aménagement est très complexe. Un panneau explique d'ailleurs comment l'enclos a été conçu pour répondre aux besoins des trois espèces (trou d'eau pour les rhinos, arbres pour les singes, rocher chauffant pour les guépards...) tout en garantissant des possibilités de fuite pour chaque animal. Malheureusement, la cohabitation entre guépards et patas ne semble pas fonctionner avec les individus actuels. Je ne sais pas si des accidents ont été constatés ou ont pu être évités mais les singes semble désormais restreint à une volière conçue dès le début comme une aire de retraite. Les portes qui s'ouvrent sur les arbres alentours ne semblent donc pas ouvertes pour l'instant.


Après avoir fait le tour du Kopje et bénéficié d'un second point de vue sur les enclos des rhinocéros noirs, le visiteur évolue sur la zone sud-américaine qui le ramènera vers la sortie. Divers enclos discrètement séparés viennent d'être ouverts afin de présenter loups à crinières, tamanoirs, capybaras, pécaris du Chaco, alpagas et autres nandous. La visite s'achève près de la boutique avec une volière pour flamants des Caraibes, ibis rouges et différentes espèces du continent. L'installation a le mérite de prévenir les opérations de rognage des ailes des échassiers mais elle ne m'a pas impressionné.
Plutôt que d'achever ma visite directement, je décide de retourner au centre du zoo pour effectuer un nouveau tour. A l'occasion, j'en profite pour redécouvrir la maison de soiseaux dans laquelle j'avais passé beaucoup de temps lors de ma première visite. Finalement assez petite, elle est constituée d'une première pièce bordée de volières végétalisées et séparées par du verre.

Caille de Chine

Astrild queue de vinaigre

Loricule malais
Passé le sas d'entrée, on peut effectuer le tour d'une mini-serre. Divers oiseaux provenant des tropiques évoluent ici en liberté au milieu des visiteurs. Ils sont accompagnés d'une colonie de petits renards volants qui semblent être déplacés au fur et à mesure vers Gondwanaland.

Spréo améthyste

Bulbul à tête blanche

Iréne vierge

Loricule malais

Jeune éperonnier napoléon
A la sortie de cette petite serre, une volière séparée est le nouveau lieu de présentation des écureuils géants de Ceylan. Cette espèce, unique en Europe, est ici présentée en couple (un second couple est en coulisses).





Je conclue donc la visite du zoo de Leipzig, mais aussi de ce zootour, avec cette nouvelle espèce peu commune. J'ai vraiment apprécié la visite dans ce parc qui comporte désormais assez peu de vieilleries et de trucs moches. Dans la catégorie des zoos urbains jouant la carte de l'immersion, Leipzig est certainement celui occupe la première place européenne grâce à l'ampleur de sa collection et au rythme de rénovation effréné.
Néanmoins, j'exprime quelques réserves quant à l'avenir de ce parc et notamment de son évolutivité. Dans quelques années, le masterplan sera achevé avec la construction d'installation à manchots et otaries près de la sortie et la conversion des abords du lac central en monde asiatique avec cerfs, grues, porte-muscs, macaques, langurs et sangliers des Visayas.
Dans un scénario de montée des critiques envoyées au monde des zoos et de prise en compte renforcée du bien être animal, le zoo ne me semble pas à l'abri des critiques, particulièrement en raison de l'espace accordé à des espèces importantes comme les grands félins, ours et éléphants. Le handicap est que dans ce zoo tout juste refait et sans possibilité d'extension ou de zones inutilisées, il sera difficile de raser des zones récentes pour rester dans les standards européens. A moins d'un agrandissement, je ne vois pas comment le zoo puisse y faire face sans faire partir une ou des espèces emblématiques.