Gerald Durrell loua le Manoir Les Augrès et ses 13 hectares de terre dans la paroisse de la Trinity en 1958 et le Zoo du Jersey fut alors ouvert au public le 26 mars 1959. Entre 1959 et 1963, la majorité des animaux présentés au zoo avaient été rassemblés par Gerald Durrell lors de ses voyages dans des contrées lointaines telles que le Cameroun en Afrique occidentale ou l'Argentine en Amérique du Sud. Certaines espèces furent achetées afin de rendre le zoo commercialement viable (le paradigme en est le premier gorille, une femelle nommée N'Pongo arrivée au zoo en novembre 1959).
En 1963, Durrell créa l'association de préservation alors nommée Jersey Wildlife Preservation Trust. Le Zoo de Jersey devint son siège social et Gerald Durrell son directeur honorifique. Les membres, initialement au nombre de 750 (pour la plupart des lecteurs des livres écrits par Durrell), élirent un conseil d'administration et un bureau. Finalement, vers la fin des années 1960, grâce à des finances stabilisées, l'association commença à transformer le Zoo de Jersey en centre de reproduction, de recherche et d'éducation zoologiques. Stimulée par les nombreux articles écrits par Durrell à propos du travail de conservation du zoo, la publication de ses livres animaliers et ses apparitions télévisées, l'association se développa jusqu'à compter en 1980 plus de 12 000 membres originaires de 48 pays.
En 1971, l'association consolida son avenir en achetant son siège social, le Zoo de Jersey. Durrell créait de plus une association équivalente aux Etats-Unis nommée Save Animals from Extinction puis Wildlife Preservation Trust International. En 1972, la Princesse Anne d'Angleterre accepta l'invitation de Durrell et devint la marraine de l'association. La même année, l'association organisa la première conférence internationale concernant la reproduction d'espèces menacées (First World Conference in Breeding Endangered Species).
Le centre international de formation (International Training Centre, ITC) fut établi en 1978 avec la première bourse de formation, attribuée à un Mauricien. La propriété voisine du Zoo de Jersey, Les Noyers, fut achetée pour y implanter ce centre. Le programme de formation a été conçu pour donner aux étudiants l'occasion d'apprendre les notions fondamentales quant à la conservation et à la reproduction captive d'espèces menacées. Si les participants aux cours atteignent un niveau requis évalué par un examen écrit, ils peuvent par la suite s'inscrire au diplôme de gestion des espèces menacées proposé par l'Université de Kent à Canterbury (Royaume-Uni). Ce diplôme représente une prolongation du certificat obtenu à Jersey.
Pendant les années 1970 et 1980, un certain nombre de nouvelles installations furent érigées au Zoo de Jersey, comprenant en particulier the Gaherty Reptile Breeding Centre (1976), the Veterinary Centre (1978), the Gorilla Breeding Centre (1981), the Nubel Bird Propagation Centre (1986) et the Alice Stanhey Jaye Veterinary Laboratory (1987). Ils furent tous financés par des donations ou des legs de membres de l'association. Et de façon logique, le nombre de visiteurs ne cessât de croître pour dépasser 250 000 en 1983. En 1985, l'association créa à nouveau une autre association équivalente, cette fois au Canada : Wildlife Preservation Trust Canada.
L'année 1989 fut une année record avec plus de 380 000 visiteurs au Zoo de Jersey et un nombre total de membres de l'association excédant 15 000, de 72 pays différents.
Considérant que les zoos peuvent fournir une base expérimentale et que la recherche en zoo a un rôle à jouer dans le lien à développer entre la conservation in situ et la conservation ex situ, l'association fonda en 1989 un département de recherche. L'association apporte beaucoup d'importance à la publication et les nombreux résultats des recherches sont communiqués par une multitude de moyens. Des articles paraissent dans la revue de l'association (Dodo) et dans des rapports scientifiques spécifiques ; les chercheurs sont activement encouragés à préparer des publications à soumettre aux journaux scientifiques. En outre, le personnel participe à de nombreux ateliers, conférences et colloques. De cette façon, l'information n'est pas seulement disséminée mais aussi échangée et discutée.
Afin de réaliser sa mission de sauver des espèces de l'extinction, l'association a de plus en plus concentré son attention sur des espèces vivant en populations fragmentées et de petites tailles, comme celles confinées sur des îles, indépendamment de leur popularité chez le public. Ces programmes consistent généralement en la protection des habitats. Toutes les espèces du milieu en bénéficient.
Un certain nombre de développements majeurs ont eu lieu pendant les années 1990. Il s'agit en particulier de the Princess Royal Pavilion (1990), Jim Scriven Home-Habitat for Orang-Utans (1994), the Centre for Conservation Programmes and Research (1997) et First Impressions (1999). A la mort de Gerald Durrell en 1995, la direction honorifique du zoo fut confiée à son épouse Dr Lee Durrell.
En 1996 et 1997, l'association a entrepris un audit, mené par un organisme externe, pour étudier de quelles façons le rôle de l'association dans la conservation pourrait être encore renforcé. L'enquête a conclu que l'association pourrait réaliser de façon plus poussée sa mission en mettant en application plus de programmes de conservation sur le terrain et que cette stratégie devait devenir un composant essentiel à l'avenir. L'enquête a également aidé l'association à identifier clairement sa place au sein de la communauté internationale zoologique.
En 1998, l'association a présenté son plan de conservation jusqu'à l'année 2004. Un document interne, Strategic Planning for Species Conservation, avec une mise à jour annuelle, a été créé en tant que guide de sélection et de gestion des espèces menacées.
Lors du quarantième anniversaire du Zoo de Jersey, le 26 mars 1999, l'association Jersey Wildlife Preservation Trust est devenue Durrell Wildlife Conservation Trust en l'honneur de cet homme remarquable qui a tellement fait pour changer la perception des zoos et qui a proposé à la communauté internationale zoologique un nouveau but. Selon mes informations, l'association s'occupait en 1999 de 33 espèces dans 13 pays différents.
La première rencontre des visiteurs est une statue de Gerald Durrell dans une pose sans cérémonie. Sur la roche à ses pieds se trouve un gecko de l'Île Ronde (Phelsuma guentheri), petit lézard plutôt terne et insignifiant originaire d'une île minuscule non loin de la côte de l'Île Maurice et dont l'association s'est tellement occupé. L'Île Ronde est une piqûre d'épingle sur une carte, mais elle représente une réussite de la conservation écologique. En raison de l'intervention de Durrell Wildlife Conservation Trust, cette île dévastée récupère lentement sa flore et sa faune uniques en leur genre, sauvées de l'extinction mais encore très fragiles. Un lémurien pose également sa main sur le bras de Durrell comme pour lui demander son aide.
L'ambiance du Zoo de Jersey est celle d'un parc avec des pelouses ouvertes, des massifs d'arbustes, des voies ordonnées et une vallée marécageuse qui serpente à travers le parc et fournit un lieu de vie à de nombreux oiseaux aquatiques. Le Manoir Les Augrès est un bel exemple d'architecture du style français de Jersey. Ses parties les plus anciennes remontent au quatorzième siècle. Les annexes de granit rugueux et les potagers sont aujourd'hui une partie intégrante du Zoo de Jersey.
L'installation First Impressions (littéralement Premières Impressions) a été inaugurée le 26 mars 1999 lors de la célébration du quarantième anniversaire du Zoo de Jersey. Sa construction a coûté £ 1 200 000 (environ 1 700 000 €) et elle est considérée comme un des aménagements les plus ambitieux et les plus chers qu'ait initié le zoo. Cette installation abrite trois espèces qui cohabitent : ours à lunettes (Tremarctos ornatus), loutre asiatique (Amblonyx cinereus) et coati (Nasua nasua). Il s'agit de deux grands enclos aménagés autour d'une maison centrale visible du public. Le tout est entouré d'un fossé rempli d'eau. Les deux enclos sont reliés par des cordes aériennes, permettant le passage des coatis, et par le fossé rempli d'eau. L'eau est d'ailleurs très présente dans cette installation. Différents aménagements tels que rochers, arbres, arbustes, cascade, stimulent l'activité des animaux.
Le premier ours à lunettes du Zoo de Jersey est arrivé en 1963. Les premières naissances ont eu lieu en 1974 et en 1976 ; il s'agissait de jumeaux. Le couple actuel composé de Barbara, originaire du National Zoo Washington (Etats-Unis), et de Wolfgang, issu du Zoo de Leipzig (Allemagne), est arrivé en 1987. Ils ont donné naissance à trois paires de jumeaux et à un autre jeune depuis cette date. Les petits ours ont été exportés vers les zoos de Zürich (Suisse), Washington (Etats-Unis), Moscou (Russie), Paris (France) et Mexico (Mexique). Barbara et Wolfgang sont pesés régulièrement pour surveiller leur état de santé à l'aide d'une balance installée dans leur enclos intérieur.
Un couple de loutres est arrivé de deux zoos britanniques en mars et avril 1999. Après leur période de quarantaine, les deux animaux ont été réunis avec succès et ont pu investir la nouvelle installation. La cohabitation avec les coatis a débuté en mai et celle avec les ours en juillet. Tout allait pour le mieux jusqu'en août, où l'ours à lunettes mâle Wolfgang blessa mortellement la loutre femelle alors qu'ils étaient ensemble dans un enclos intérieur. A la fin de l'année 1999, une nouvelle compagne pour Kuku arriva. Kuku et Temasa eurent accès au domaine extérieur en janvier 2000 et furent mis en contact avec les coatis le mois suivant. En août, ils ont commencé à cohabiter avec les ours et ont eu ainsi accès à la totalité de la superficie extérieure. De nouvelles loges intérieures pour les loutres ont été également construites.
Un groupe de 6 coatis (1 mâle et 5 femelles) est arrivé à Jersey en avril 1998 en provenance du Zoo de Chester (Royaume-Uni). Un point intéressant de l'installation First Impressions est le fait qu'elle offre à ses animaux de multiples possibilités d'évolution dans des branches hautes et des cordes installées à cet effet. Ils ont accès aux deux enclos qui composent l'installation grâce à des cordes aériennes et font aujourd'hui bon usage de la superficie totale. Tous les coatis de Jersey sont nés en 1997, exceptée la femelle dominante née en 1992. Avec la progéniture de trois des femelles, le groupe a maintenant atteint un effectif de 11 individus, ce qui correspond bien à la superficie de leur enclos. De ce fait et sachant que la population captive des coatis est importante, la reproduction de ces animaux n'est plus envisagée à Jersey pour le moment.
Les coatis et les loutres sont présentés à Jersey pour la première fois et peuvent être considérés comme des espèces "modèles". Elles permettent au personnel animalier d'affiner les techniques de présentation et d'élevage de ces types d'espèces en vue de la mise en place de programmes de reproduction pour des espèces menacées. Les deux espèces, que le Zoo de Jersey espère présenter et reproduire dans le futur, sont le coati de montagne et la loutre marine chilienne, actuellement très peu ou non représentés en espace zoologique.
The Princess Royal Pavilion a été officiellement inauguré le 5 mai 1990. Il est le centre éducatif du zoo et permet également de mobiliser des fonds, par l'intermédiaire du bureau de parrainage des animaux présentés au parc. Un théâtre audiovisuel peut accueillir 120 personnes. Il est utilisé quotidiennement pour la projection d'un film sur le Zoo de Jersey et sert également de lieu de conférence. Le foyer du pavillon abrite également des expositions temporaires. On peut noter aussi la présence de bénévoles qui présentent, de façon pédagogique, des pièces animalières, telles que des crânes ou des peaux.
The Gaherty Reptile Breeding Centre a été ouvert en octobre 1976. Cette installation pour reptiles est composée d'un bâtiment principal et de plusieurs enclos extérieurs ajoutés en 1987 et abritant des tortues et des lézards. La plupart des espèces présentées (amphibiens, serpents, lézards, tortues) sont très rares en captivité et le Zoo de Jersey s'implique énormément dans la reproduction de ces animaux. Toute une partie de cette installation est d'ailleurs fermée au public et abrite un véritable centre de reproduction et d'élevage.
Les terrariums sont aménagés avec une végétation importante et des conditions optimales pour les reptiles présentés. Les enclos extérieurs sont protégés par des filins électriques pour empêcher l'intrusion d'oiseaux. Un aperçu des espèces présentées pourrait être le suivant : gecko de l'Île Ronde (Phelsuma guentheri), scinque de l'Île Ronde (Leiolopisma telfairii), boa de l'Île Ronde (Casarea dussumieri), boa de Jamaïque (Epicrates subflavus), basilic vert (Basiliscus plumifrons), iguane des Antilles (Iguana delicatissima), tortue du Vietnam (Cistoclemys galbinifrons), tortue du Mexique (Terrapene coahuila), tortue rayonnée (Geochelone radiata), tortue charbonnière (Geochelone carbonaria), tortue de Madagascar Angonoka (Geochelone yniphora), pyxide à queue plate (Pyxis planicauda), crapaud de l'Île Majorque (Alytes muletensis), dendrobate doré (Dendrobates auratus), grenouille bleue vénéneuse (Dendrobates azureus), grenouille agile (Rana dalmatina), Leptodactylus fallax, Phyllobates terribilis, Dendrobates reticulatus, Colostethus trinitatus...
The Dodorestaurant se trouve au coeur du Zoo de Jersey. Des repas chauds et froids sont proposés aux visiteurs tout comme des gâteaux, pâtisseries ou autres confiseries.
Le Zoo de Jersey peut être fier de sa collection unique de ouistitis et tamarins sud-américains, représentée par neuf espèces ou sous-espèces, et du rôle significatif qu'il joue dans les programmes internationaux de reproduction. Il s'agit de : tamarin lion à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas), tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia), tamarin lion à croupe dorée (Leontopithecus chrysopygus), tamarin bicolore (Saguinus b. bicolor), pinché à crête blanche (Saguinus oedipus), tamarin empereur (Saguinus imperator), ouistiti argenté (Mico argentatus), tamarin de Goeldi (Callimico goeldi) et ouistiti de Geoffroy (Callithrix geoffroyi). Ces animaux sont hébergés dans quatre types d'installations différentes.
La première installation, construite récemment, est composée de trois structures identiques. Il s'agit d'enclos, autour d'un bâtiment central contenant les loges intérieures qui ne sont pas visibles du public, pour que les animaux puissent s'y cacher s'ils se sentent menacés ou si le temps est mauvais. Le secteur extérieur est aménagé avec un réseau étendu de cordes, des branches et des plantes vigoureuses, des rochers où les primates ont la possibilité de chercher des insectes dans les crevasses. Les animaux ont accès à la totalité des enclos de tous les côtés et peuvent ainsi suivre l'évolution du soleil dont ils apprécient les rayons. Le matin, ils se trouvent fréquemment dans les cages de l'Est puis ils migrent durant l'après-midi vers les cages de l'Ouest.
La deuxième installation, une partie boisée du parc, Tamarin Wood, abrite quelques familles de singes sud-américains en liberté. En effet, en juin 1990, un programme de recherche a débuté au Zoo de Jersey et a nécessité la libération ex situ d'un groupe stable de 5 pinchés à crête blanche dans un secteur reculé et boisé du zoo. Ce programme a connu un succès notable, et les animaux ont commencé à explorer les zones alentours puis de plus en plus éloignées. Les singes maintiennent toujours le contact entre eux et reviennent régulièrement au refuge chauffé où ils sont nourris. Ils passent également beaucoup de temps dans les bois à chercher de petits invertébrés. Ce projet a fourni des données intéressantes pour de futurs programmes de réintroduction in situ et offre également une expérience unique pour les visiteurs. Depuis cette date, d'autres groupes de tamarins et ouistitis appartenant à différentes espèces ont été libérés dans cette zone du Zoo de Jersey : tamarins lions et ouistitis argentés.
La troisième installation consiste en une île entourée d'un petit lac, entre les enclos des lémuriens, et qui abrite depuis de nombreuses années une famille de tamarins lions à tête dorée.
Dans la quatrième installation, enclos aménagé dans une des annexes du Manoir Les Augrès, des tamarins bicolores cohabitent avec des tamarins lions à croupe dorée.
Le tamarin lion doré (Leontopithecus rosalia) a été sauvé juste à temps de l'extinction. Un programme de reproduction en captivité coordonné par le National Zoo de Washington (États-Unis) est aujourd'hui devenu un modèle de programme d'élevage et de réintroduction. Le Zoo de Jersey a été, en 1978, le premier zoo européen choisi pour y participer. Deux couples reproducteurs ont donc été transférés de Washington. Depuis cette date, une cinquantaine de tamarins lions dorés sont nés à Jersey. Ces animaux participent aujourd'hui au programme européen d'élevage (EEP) pour cette espèce, mis en place en 1992. Environ 150 tamarins lions dorés vivent actuellement en captivité en Europe dans une cinquantaine d'espaces zoologiques. D'autre part, plus d'une centaine de tamarins de cette espèce ont été réintroduits dans la nature et s'y sont reproduits. Dans ce cadre, le Zoo de Jersey a fourni un groupe de 5 individus durant l'été 1999. Ces animaux vont être peu à peu adaptés à la vie dans la forêt tropicale pour être finalement rendu à la liberté.
Le Zoo de Jersey a démarré un programme de reproduction pour les tamarins lions à croupe dorée (Leontopithecus chrysopygus) en 1990 lorsqu'il accueillit trois couples reproducteurs en provenance du Centre de Primatologie de Rio de Janeiro (Brésil). Environ 110 individus de cette espèce vivent actuellement en captivité dans le monde. Il faut noter qu'un tiers de cet effectif est né à Jersey. Le tamarin lion à croupe doré est considéré comme l'espèce la plus menacée de la famille des Callitrichidae qui regroupe les ouistitis et les tamarins. Ceci s'explique par le fait que cette espèce est en concurrence directe avec l'homme car elle vit sur des terrains dans le Sud-Est du Brésil, utilisés actuellement dans le cadre du développement agricole. Dès le printemps 1997, un premier groupe de 6 individus a été préparé en vue d'une réintroduction dans leur milieu naturel brésilien.
Le Zoo de Jersey a commencé un programme de reproduction pour les tamarins lions à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas) en 1987 lorsqu'il accueillit quatre couples reproducteurs en provenance du Centre de Primatalogie de Rio de Janeiro (Brésil). Depuis cette date, plus de 70 individus sont nés à Jersey. Ces animaux participent aujourd'hui au programme européen d'élevage (EEP) pour cette espèce qui a été mis en place en 1993. Environ 150 tamarins lions dorés vivent actuellement en captivité en Europe dans une cinquantaine d'espaces zoologiques. Durant l'été 1993, un premier groupe de 3 individus a commencé une réintroduction dans le milieu naturel brésilien.
Six tamarins de Goeldi (Callimico goeldi) ont été importés en 1975. Depuis cette date, plus de 70 individus de cette espèce sont nés à Jersey et ont été exportés vers d'autres espaces zoologiques.
Le pinché à crête blanche (Saguinus oedipus) se reproduit bien en captivité et plus de 40 individus sont nés à Jersey et ont été exportés vers d'autres espaces zoologiques.
Des tamarins bicolores (Saguinus b. bicolor) nés en captivité sont arrivés à Jersey en 1990, en 1991 et en 1993 en provenance du Centre de Primatalogie de Rio de Janeiro (Brésil) et de l'Université de Bielefeld (Allemagne). Le Zoo de Jersey espère mettre sur pied prochainement un programme de reproduction pour cette espèce.
Le Zoo de Jersey a reçu ses premiers tamarins empereurs (Saguinus imperator) en 2000, lorsqu'un couple reproducteur accompagné de leur fille de 2 ans est arrivé du Zoo de Londres (Royaume-Uni). Ils se sont bien adaptés à leur nouvel environnement.
Les premiers ouistitis argentés (Mico argentatus) sont arrivés au Zoo de Jersey en 1973 et depuis cette date, plus de 70 individus y sont nés. Une soixantaine de ouistitis argentés vivent actuellement en captivité dans une dizaine d'espaces zoologiques. Le Zoo de Jersey présente un groupe reproducteur composé d'une dizaine d'individus qui vivent en liberté dans la partie boisée du parc. Bien qu'ils soient de plus petite taille, les ouistitis argentés dominent la famille de tamaris lions avec laquelle ils cohabitent.
Les gorilles des plaines occidentales (Gorilla gorilla gorilla) sont probablement l'espèce la plus célèbre du Zoo de Jersey. L'actuelle installation, nommée the Gorilla Breeding Centre, a été inaugurée le 30 mai 1981. Elle se compose d'une maison intérieure contenant deux grandes cages vitrées et d'un enclos extérieur herbeux d'une superficie de 2000 m².
L'enclos extérieur est aménagé avec un bac à sable, de grands troncs d'arbres, des filets, des cordes... Une grande partie de l'herbe n'est pas fauchée et fournit ainsi un enrichissement intéressant pour les gorilles. Le terrain est soigneusement aménagé pour fournir des zones diverses et des secteurs où les animaux peuvent se dissimuler. Il y a également un système important de bassins et de chutes d'eau. La couronne la plus périphérique de l'enclos est en pente descendante, entourée par un haut mur, formant ainsi une sorte de fosse. Mais du fait que le centre de l'installation est plus haut que le mur, ce dernier reste discret dans l'environnement et même invisible à une certaine distance. Le visiteur a alors l'impression d'observer des gorilles en liberté, en train d'évoluer tranquillement sur une colline.
Les cages intérieures servent de logis aux gorilles pour la nuit ou par mauvais temps. Les visiteurs ont la possibilité d'observer les animaux à travers des baies vitrées recouvertes d'un filet de camouflage, ce qui offre une certaine tranquillité aux animaux. Ces cages sont aménagées avec des structures en cordes et en métal. Des termitières artificielles sont régulièrement remplies de bouillie d'avoine ou de sirop en guise d'enrichissement. Les gorilles ont ainsi la possibilité de chercher cette nourriture, qui n'est accessible que par de petits trous, à l'aide de longs bâtons fins. Différents matériaux tels que des branchages leur sont proposés en fin de journée afin qu'ils puissent construire un nouveau nid pour chaque nuit.
Le premier gorille des plaines occidentales, une femelle nommée N'Pongo, âgée alors de deux ans, arriva en novembre 1959, quelques mois seulement après l'ouverture du Zoo de Jersey. Dans les premiers temps, le zoo ne pouvait réunir une somme assez importante pour acquérir un compagnon pour cette femelle et les échanges entre espaces zoologiques n'étaient pas encore monnaie courante. Le gorille Nandi est enfin arrivé deux ans plus tard. Les deux animaux se sont très bien acceptés, mais le mâle reproducteur ardemment attendu s'est avéré être une femelle. Sans renvoi ou remboursement possibles, le Zoo de Jersey a dû attendre 1971 pour qu'une aide de l'association permette enfin d'acheter Jambo, un mâle né le 17 avril 1961 au Zoo de Bâle (Suisse). C'était le premier gorille mâle né en captivité et le premier gorille à être naturellement élevé par sa mère et non par des humains.
Jambo s'est avéré être un mâle reproducteur très prolifique et s'est tout de suite très bien entendu avec les femelles du Zoo de Jersey. Entre 1973 et 1992, quatorze gorilles sont nés de l'union de Jambo avec trois femelles dont N'Pongo et Nandi. Ces animaux, dispersés dans d'autres espaces zoologiques dans le monde, apportent aujourd'hui une contribution importante à la population captive de gorilles en formant une deuxième génération.
Jambo est mort d'un accident cardio-vasculaire le 16 septembre 1992 d'une façon soudaine et inattendue. La vie de Jambo a été largement commentée par de nombreux magazines ou à la télévision où des millions de téléspectateurs ont pu voir les remarquables images montrant ce "doux géant" en train de protéger un jeune visiteur tombé dans l'enclos des gorilles en août 1986. De nos jours, une statue grandeur nature de Jambo, érigée en tant que mémorial permanent à l'animal qui fût le plus populaire du Zoo de Jersey, garde un oeil sur l'installation des gorilles et vérifie que Ya Kwanza, son successeur, fait du bon travail en tant que mâle à dos argenté du groupe.
Le groupe de gorilles du Zoo de Jersey se compose actuellement de 7 individus (un mâle à dos argenté, un mâle sub-adulte, quatre femelles adultes et un jeune né en juillet 2003).
Ya Kwanza est arrivé du Zoo de Melbourne (Australie) le 18 juin 1993 à l'âge de 9 ans et il a maintenant atteint sa taille adulte. Cet animal est en lui-même une célébrité. Ya Kwanza est en effet le premier gorille né en Australie, le 3 juin 1984, et le premier gorille du monde né suite à une insémination artificielle et ayant survécu. Son nom signifie d'ailleurs "le premier" en Swahili. Il a été élevé à la main. Au Zoo de Jersey, Ya Kwanza a établi plus particulièrement de bonnes relations avec Hlala Kahilli et Sakina.
Hlala Kahilli est née à Jersey le 23 janvier 1988, c'est la fille de N'Pongo (morte au zoo en 1999) et de Jambo. Hlala Kahilli et Ya Kwanza ont donné naissance à un mâle nommé Mapema. Il est né le 30 avril 1996. Il s'agit de la première naissance du nouveau groupe formé à Jersey et de la quinzième naissance au zoo. La deuxième portée de Hlala Kahilli et de Ya Kwanza est malheureusement morte in utero à six mois de grossesse en septembre 2000. Trois ans plus tard, un deuxième rejeton est né de l'union de Hlala Kahili et de Ya Kwanza dans la nuit du 21 au 22 juillet 2003. La naissance a eu lieu dans un enclos intérieur et, pour la première fois à Jersey, le mâle à dos argenté était présent aux côtés de sa famille. Se trouvant dans l'enclos voisin, les autres gorilles ont également eu la possibilité d'observer l'événement. Il s'agit du seizième gorille né à Jersey.
Kishka est née le 9 novembre 1978 au Zoo d'Howletts (Royaume-Uni) et est arrivée à Jersey le 24 juillet 1984. Elle fut mère pour la première fois en juillet 1986. Elle est actuellement la femelle dominante du groupe.
Sakina est née le 14 juillet 1986 à Jersey. Elle est la fille de Kishka et de Jambo. C'est le douzième gorille né à Jersey.
Bahasha est arrivée à Jersey au début du mois de mai 2001 en provenance du Zoo de Melbourne (Australie). Elle a été intégrée avec succès au groupe durant l'été et s'entend bien avec Ya Kwanza. Le Zoo de Jersey espère que ce couple se reproduira prochainement et participera ainsi au programme de reproduction.
L'adolescent Asato, dernier fils de Jambo, a été récemment transféré vers le Zoo de Paignton (Royaume-Uni) où il a rejoint un groupe de mâles célibataires.
Un groupe de wallabies de Parma (Macropus parma) est présenté dans un enclos qui se trouve à l'arrière de l'installation des gorilles.
L'impressionnante installation des orangs-outans, dénommée The Jim Scriven Home-Habitat for Orang-Utans, a été officiellement inaugurée le 15 mai 1994. Elle a coûtée £ 850 000 (environ 1 200 000 €) et est installée sur 0,8 hectare. Elle abrite des orangs-outans de Sumatra (Pongo pygmaeus abelii ou Pongo abelii) et des gibbons à mains blanches (Hylobates lar).
Cette installation a été conçue en tenant compte des besoins organiques et psychiques de ces grands singes. La partie extérieure est divisée en deux grandes îles herbeuses entourées d'un fossé remplie d'eau et aménagées avec un réseau étendu de structures en bois, de cordes, de plateformes aériennes... Les deux cages intérieures des orangs-outans, visibles par le public, ont une hauteur de 7,5 mètres et possèdent également des structures d'escalade, des nids aériens... Comme pour les gorilles, des termitières artificielles ont été installées en guide d'enrichissement du milieu.
Les gibbons cohabitent avec les orangs-outans sur les îles extérieures mais possèdent des petits zones qui leur sont exclusivement réservées. Ces zones sont séparées du reste de l'enclos par des fils électriques et seulement accessibles par une corde aérienne utilisable par les seuls gibbons. La cohabitation se passe bien. Seul les individus dominants ou plein d'assurance, en l'occurrence Dagu et Julitta, semblent apprécier véritablement la cohabitation avec les gibbons, toutefois les deux jeunes Wirawan et Kluet, aiment jouer avec Ulu. Les gibbons possèdent leurs propres loges intérieures.
L'ancienne aire de jeu située à côté de l'installation des gorilles a été remplacée par une nouvelle aire qui surplombe, cette fois, les îles des orangs-outans. Elle a été inaugurée le 28 juillet 1999. C'est une imitation en miniature des aménagements des enclos des orangs-outans.
Le Zoo de Jersey présente des orangs-outans depuis 1963. Entre 1963 et 1968, seuls des orangs-outans de Bornéo étaient présents. Entre 1968 et 1990, les deux sous-espèces (ou espèces) furent présentées. Puis, depuis 1990, seuls des orangs-outans de Sumatra vivent à Jersey. Quinze orangs-outans sont nés à Jersey durant cette période. Gambar, mâle né en 1962 dans la nature, a été confisqué à des vendeurs illégaux à Singapour. Il est arrivé à Jersey le 19 octobre 1971 en provenance du Zoo de Londres (Royaume-Uni). Il a participé grandement au développement du groupe de Jersey. Il est mort le 21 décembre 1997 après avoir été traité pour une maladie cardio-vasculaire grave pendant trois ans et demi.
En ce moment, 7 orangs-outans de Sumatra vivent au Zoo de Jersey (1 mâle reproducteur, 3 femelles reproductrices, 2 jeunes nés à Jersey, 1 mâle castré). Dagu, né le 19 avril 1985 au Zoo de Dresden (Allemagne), est arrivé à Jersey le 27 mars 1998 en provenance du Zoo de Dudley (Royaume-Uni). Il est le successeur de Gambar en tant que mâle reproducteur et dominant du groupe. Le zoo espère qu'il se reproduira bientôt avec Gina et Julitta ; un petit est déjà né de l'union avec Mawar en 1999.
Gina, femelle reproductrice née à Sumatra en 1964, est arrivée à Jersey en 1966. Julitta, femelle reproductrice née le 29 avril 1975 au Zoo de Bristol (Royaume-Uni), est arrivée à Jersey le 14 décembre 1994. Mawar, femelle reproductrice née le 16 mars 1989 à Jersey, est la fille de Gambar et de Gina. Elle a été mère pour la première fois en octobre 1999. Wirawan, né à Jersey le 15 février 1996, est le fils de Gambar et de Julitta. Il sera transféré au Zoo de La Boissière du Doré (France) à la fin de l'année 2003 et deviendra le mâle reproducteur du groupe de ce parc. Jiwa, né le 17 octobre 1999 à Jersey, est le fils de Dagu et de Mawar. Il est le premier rejeton du nouveau groupe formé à Jersey. Mokko, né le 27 octobre 1982 à Jersey, est le fils de Gambar et de Gina. Il a perdu ses testicules suite à un cancer et vit avec le groupe sans constituer de menace à la dominance de Dagu.
Un petit groupe de gibbons à mains blanches vit au côté des orangs-outans dans leur installation. Il est composé d'un mâle nommé George, d'une femelle nommée Hazel et de leur fils nommé Ulu. Les deux adultes sont arrivés à Jersey en août 1997 en provenance du Zoo de Twycross (Royaume-Uni) et Ulu est né le 21 octobre de la même année. Les gibbons à mains blanches sont bien représentés en captivité et les individus de Jersey sont considérés comme une espèce "modèle". Elle permet au personnel animalier d'affiner les techniques de présentation et d'élevage de ce type d'espèce en vue de la présentation d'une espèce plus menacée. Il est donc prévu que les gibbons à mains blanches ne se reproduisent plus à Jersey. Pour assurer la cohabitation de la petite famille, George a du être castré il y a quelques années, mais cela n'a pas affecté son chant.
La zone boisée du Zoo de Jersey, partie paisible du parc, a été récemment transformée en espace abritant des espèces originaires de Madagascar. Un vaste enclos ouvert abrite un groupe d'hapalémurs du Lac Alaotra. Des sarcelles de Madagascar et des oiseaux des marais africains et de Madagascar vivent dans une volière. Cette dernière est complètement fermée à la vue du public sur tous les côtés, seuls deux cabanes permettent une observation discrète. Cela assure un calme certain aux animaux. Une autre installation, du même type, consiste en un sentier entouré de palissades tressées, qui mène à un poste d'observation. De là, les visiteurs peuvent admirer un lac préservé où évoluent différentes espèces d'oiseaux indigènes.
The Lemur Woods, la forêt des lémuriens, abrite trois groupes de lémuriens dans deux enclos ouverts installés sur les berges d'un plan d'eau. Les animaux sont séparés des visiteurs par de simples fils électriques permettant ainsi une observation privilégiée. Les lémuriens ont la possibilité de grimper et de chercher de la nourriture dans les arbres et les herbes de leurs enclos.
Les premiers makis cattas (Lemur catta) sont arrivés au Zoo de Jersey en 1964. Les cinq mâles célibataires actuellement présents à Jersey ne sont plus impliqués dans la reproduction de cette espèce. De ce fait, ils représentent leur espèce et permettent d'instruire les visiteurs. Ils cohabitent pacifiquement avec les varis noirs et blancs. Des couples reproducteurs de varis noirs et blancs (Varecia variegata variegata) et de varis roux (Varecia variegata rubra) ont été prêtés par le Zoo de San Diego (États-Unis) en 1982. Ces trois espèces se sont reproduites avec succès à Jersey et un certain nombre d'individus ont été envoyés dans d'autres zoos. En dernière date, des triplés varis roux sont nés en avril 2003 de l'union du couple reproducteur de Jersey composé de Andreas et de Celestine.
La partie centrale du parc, formant en quelque sorte une vallée, a été aménagée pour accueillir dans un havre naturel des oiseaux aquatiques tels que des flamants roses (Phoenicopterus ruber roseus), des flamants du Chili (Phoenicopterus chilensis) et des oiseaux indigènes. Cette installation inclut un système de traitement de l'eau tout à fait innovant basé sur des éléments naturels comme les roseaux.
Le couple de loups à crinière (Chrysocyon brachyurus) du Zoo de Jersey, nommés Gus et Eva, vit dans une installation érigée récemment. Elle a été conçue spécialement pour eux, en ayant à l'esprit leur mode de vie particulier. Les enclos extérieurs sont aménagés avec de nombreuses cachettes, des rochers, des bosquets, des arbustes... La création de tanières multiples est également importante, car elles permettent aux animaux de s'éviter lorsqu'ils sont en conflit ou de déplacer leurs rejetons, comme ils le feraient dans la nature. La séparation avec le public s'est faite avec de simples fils électriques qui restent discrets.
Depuis que le programme de reproduction pour les macaques des Célèbes (Macaca nigra) a été initié au Zoo de Jersey en 1969, plus de cinquante individus ont vu le jour et un grand nombre ont été transférés dans d'autres espaces zoologiques. Le groupe actuel est composé d'une trentaine d'individus, dominés par un mâle adulte. L'installation des macaques, construite récemment, est composée d'une maison intérieure chauffée où vivent les macaques durant la nuit ou par mauvais temps et d'un enclos extérieur. Ce dernier est aménagé avec un réseau étendu de cordes, des arbres, des arbustes qui contiennent une abondance d'invertébrés que les macaques aiment chasser et manger. Cette installation constitue une innovation intéressante puisque ces primates sont maintenus par une simple barrière électrique, étonnamment basse. Elle a d'ailleurs remporté en 1991 un Zoo Award, récompense attribuée par l'UFAW (Universities Federation for Animal Welfare) aux installations remarquables des zoos britanniques. Cette structure est une expérience éducative pour le public tout en fournissant un environnement sain et stimulant pour les primates.
Le Zoo de Jersey possède une collection d'oiseaux très importante. La plupart des espèces sont très rares dans la nature et en captivité. L'un des succès les plus connus est celui du hokki blanc (Crossoptilon crossoptilon) originaire de Chine. Lorsque le Zoo de Jersey a reçu ses deux premiers couples, l'espèce n'était plus représentée que par une vingtaine d'individus connus. Plusieurs centaines d'individus sont nés à Jersey depuis cette date et un grand nombre ont été envoyés dans d'autres espaces zoologiques. Une autre espèce menacée est le pigeon rose de l'Île Maurice (Columba mayeri), qui a été sauvée de l'extinction alors que seule une dizaine d'individus survivaient dans la nature et six en captivité. Un programme européen d'élevage (EEP) a été établi pour cette espèce en 1992 et est coordonné par le Zoo de Jersey. Une centaine de pigeons roses de Maurice vivent actuellement dans une trentaine d'espaces zoologiques européens.
Les installations du Zoo de Jersey qui abritent ces espèces sont multiples et variées mais sont toutes aménagées avec une végétation luxuriante et des conditions optimales pour la reproduction de ces animaux. Un aperçu des espèces présentes à Jersey pourrait être le suivant : amazone versicolore (Amazona versicolor), conure à gros bec (Rhynchopsitta pachyrhyncha), perruche de l'Île Maurice (Psittacula eques), canard à ailes blanches (Cairina scutulata), canard de Meller (Anas melleri), bernache d'Hawaii ou bernache Néné ou encore bernache des Îles Sandwich (Branta sandvicensis), sarcelle de Bernier (Anas bernieri), bernache à cou roux (Branta ruficollis), grue à cou blanc (Grus vipio), grue couronnée (Balearica regulorum), grue de paradis (Anthropoides paradisea), hokki blanc (Crossoptilon crossoptilon), faisan d'Edwards (Lophura edwardsi), faisan du Vietnam (Lophura hatinhensis), éperonnier Napoléen (Polyplectron emphanum), paon congolais (Afropavo congensis), ibis chauve (Geronticus eremita), flamant du Chili (Phoenicopterus chilensis), flamant rose (Phoenicopterus ruber roseus), coscoroba blanc (Coscoroba coscoroba), pigeon rose de l'Île Maurice (Columba mayeri), martin de Rothschild (Leucopsar rothschildi), oriole de Montserrat (Icterus oberi), faucon crécerelle de l'Île Maurice (Falco punctatus), échasse blanche (Himantopus himantopus), touraco pauline (Tauraco erythrolophus), garrulaxe à gorge jaune (Garrulax galbanus).
Une nouvelle installation pour oiseaux est en cours de construction. Elle se nommera Jewels of the Forest (Joyaux de la forêt) et sera consacrée aux oiseaux chanteurs. Les visiteurs auront la possibilité d'entrer dans cette volière et d'admirer les espèces présentées parmi une végétation intéressante.
Un mini-labyrinthe a été aménagé dans un but éducatif non loin des volières. Les impasses mènent à des espèces malheureusement disparues telles que le dodo, le lion du Cap, l'ours de l'Atlas, le pigeon voyageur, le thylacine... Le centre du labyrinthe renferme, quant à lui, une espèce sauvée par l'association Durrell Wildlife Conservation Trust, le faucon crécerelle de l'Île Maurice. En 1974, cette espèce était considérée comme l'oiseau le plus rare au monde, avec seulement un effectif de quatre individus connus dans la nature. En 1998, après plus de vingt ans d'un travail intensif de conservation, l'effectif a dépassé 500 individus. Durrell Wildlife Conservation Trust et le Zoo de Jersey sont fiers d'avoir sauvé de l'extinction le faucon crécerelle de l'Île Maurice.
En 1995, 17 roussettes de Livingstone (Pteropus livingstonii), capturées lors de trois expéditions successives dans les Comores, ont été apportées au Zoo de Jersey. Un programme de reproduction pour cette espèce a alors pu débuter avec ces 17 fondateurs. Au début de l'année 2000, la population captive avait déjà augmenté jusqu'à atteindre un effectif de 31 individus. La population captive a maintenant largement dépassé le double de l'effectif capturé au début des années 1990 et les femelles nées en captivité donnent naissance à la deuxième génération, ce qui est un bon début pour ce programme. Une deuxième colonie a été établie en 1998 au Zoo de Bristol (Royaume-Uni) avec 7 individus provenant du Zoo de Jersey. Ces individus s'y reproduisent également très bien. Le succès de ce programme de reproduction est en partie dû aux connaissances et à l'expérience acquises dans un programme similaire établi en 1976 par l'association pour la roussette géante de l'Île de Rodriguez (Pteropus rodricensis).
Les roussettes de Livingstone vivent actuellement à Jersey dans l'ancienne installation des orangs-outans de Sumatra réaménagée selon leurs exigences après le transfert des orangs-outans dans leur nouvelle installation en 1994. Il s'agit de The Brian Park Complex inauguré le 30 avril 1972. Cette structure est aujourd'hui considérée comme la structure la plus importante au monde pour la présentation de cette espèce.
La colonie des roussettes géantes de l'Île de Rodriguez (Pteropus rodricensis) a été établie en 1976 lorsque Gerald Durrell a capturé 18 spécimens durant sa visite sur l'Île de Rodriguez. Huit ont été utilisés pour fonder une colonie sur l'Île Maurice et les dix autres ont été prêtés par le Gouvernement de l'Île Maurice à Jersey, pour établir une colonie reproductrice. Environ 200 individus parmi les 350 nés à Jersey depuis cette date ont été envoyés à de nombreux zoos dans le monde pour établir des colonies satellites. Le Zoo de Jersey héberge actuellement 70 individus. La reproduction a connu un tel succès que les mâles et les femelles sont aujourd'hui séparés en deux colonies pour limiter l'augmentation de la population. Un programme européen d'élevage (EEP) pour cette espèce a été mis en place en 1996 et est coordonné par le Zoo de Jersey. Environ 800 roussettes géantes de l'Île de Rodriguez vivent en captivité dans le monde dans plus d'une trentaine d'espaces zoologiques. Il s'agit plus particulièrement de zoos britanniques et américains mais le Zoo de La Palmyre (France) abrite également une colonie d'une cinquantaine d'individus en exclusivité en France.
Le aye-aye (Daubentonia madagascariensis) a longtemps été considéré comme l'un des primates les plus rares sur la terre. Il est un curieux parent des lémuriens et forme à lui tout seul une famille zoologique. Le aye-aye est également très peu représenté en zoo. Le premier aye-aye présenté en captivité fut un individu arrivé au Zoo de Londres (Royaume-Uni) en 1862, où il vécut deux ans. Par la suite, six ayes-ayes vécurent dans quatre zoos allemands : Zoo de Hambourg (1887 et 1909), Zoo de Berlin (1902-1903 et 1907-1916), Zoo de Dresde (1910) et Zoo de Francfort (1910-1918). Un aye-aye fut présenté à la Ménagerie du Jardin des Plantes (France) au début du XXe siècle. Le Zoo d'Amsterdam (Pays-Bas) posséda également un aye-aye, qui vécut 23 ans au zoo (1914 à 1937). En 1990, Durrell Wildlife Conservation Trust a lancé en collaboration avec le Gouvernement de Madagascar un programme de reproduction pour sauvegarder l'aye-aye. Six individus (2 mâles, 2 femelles et 2 jeunes) ont été capturés dans la nature pour être les fondateurs de la population captive. Cette capture a été effectuée par Gerald Durrell lors de la dernière expédition de sa vie.
Une nouvelle maison nocturne a été construite en 1992 dans les annexes du Manoir Les Augrès et les ayes-ayes ont enfin pu être présentés au public. Cette installation est composée de cinq enclos intérieurs spacieux aménagés avec des cordes et des branchages ainsi que des nids. Les ayes-ayes cohabitent dans plusieurs de ces enclos avec des rats sauteurs géants de Madagascar (Hypogeomys antimena). Cette cohabitation est intéressante et permet également de créer un enrichissement naturel. A Jersey, les ayes-ayes sont présentés dans des conditions de luminosité jour/nuit qui correspondent exactement à celles de Madagascar.
En août 1992, le premier aye-aye conçu en captivité a vu le jour à Jersey. Deux autres naissances survenues en 1992 au Centre de Primatologie de l'Université de Duke (États-Unis) ont donné un espoir pour le futur de cette espèce. Depuis lors, une dizaine de naissances ont eu lieu à Jersey et au Parc Zoologique de Paris (France). Le programme, institué et coordonné par l'association, impliquait déjà en avril 2001 la participation de quatre autres espaces zoologiques en Europe, à Madagascar et aux États-Unis. L'association a édité un stud-book international et le met régulièrement à jour. La population captive comptabilisait alors une quarantaine d'individus. Au début de l'année 2002, treize individus vivaient en Europe dans cinq espaces zoologiques. Le Zoo de Jersey présentait six individus (4 mâles et 2 femelles). Il est intéressant de savoir que les ayes-ayes adultes sont toujours isolés sauf lorsque les femelles sont réceptives. Un couple vivait au Parc Zoologique de Paris (France) et s'y était déjà reproduit avec succès depuis 1996. Deux autres couples se trouvaient aux zoos de Bristol et de Londres (Royaume-Uni). Enfin, un mâle né en 1996 à Paris avait été transféré au Zoo de Francfort (Allemagne) en décembre 2001. Un aye-aye est né à Jersey en février 2003. Il a été nommé Tappity.
Depuis que 5 rats sauteurs géants de Madagascar (Hypogeomys antimena) (2 mâles et 3 femelles) sont arrivés à Jersey en 1990, un grand nombre de petits ont vu le jour et ont été envoyés dans d'autres espaces zoologiques. Il y a actuellement un couple et un groupe familial à Jersey. Le couple partage son enclos avec un aye-aye. Leurs enclos sont aménagés avec des terriers artificiels, un substrat épais d'écorces, des branchages... Un stud-book international, coordonné par le Zoo de Jersey, permet de gérer finement la population captive qui consiste en une cinquantaine d'individus présentés dans une douzaine d'espaces zoologiques. L'espace limité disponible dans les zoos pour cette espèce, qui doit être maintenue en petits groupes familiaux pour éviter des infanticides, est une des raisons pour laquelle la reproduction est à l'heure actuelle limitée.
Un groupe de suricates (Suricata suricatta) est arrivé au Zoo de Jersey en 1999. Ils sont hébergés à Jersey en tant qu'espèce "modèle". Elle permet au personnel animalier de développer et d'affiner les techniques de présentation et d'élevage de ce type d'espèces en vue de la mise en place d'un programme de reproduction pour une espèce de la même famille zoologique mais beaucoup plus menacée. L'enclos recrée un paysage aride où les suricates ont la possibilité de creuser des terriers.
La mangouste malgache (Mungotictis decemlineata) est, quant à elle, une espèce menacée et beaucoup plus rare à l'état sauvage tout comme en captivité. Leur enclos à Jersey est spacieux et aménagé avec de nombreux rochers et branchages. Les suricates et les mangoustes possèdent également des enclos intérieurs où ils sont logés durant le nuit. Un groupe de rats sauteurs géants de Madagascar (Hypogeomys antimena) vit également à cet endroit dans un enclos voisin de celui des mangoustes.
En 1990, en collaboration avec le Gouvernement de Madagascar, Durrell Wildlife Conservation Trust a lancé un programme de reproduction pour l'hapalémur du Lac Alaotra (Hapalemur griseus alaotrensis). Dix individus ont été capturés à Madagascar lors de la même expédition qui permit de ramener les ayes-ayes et les rats sauteurs géants. L'hapalémur vit dans une région très petite de roselières aux alentours du Lac Alaotra située dans la partie occidentale de Madagascar. En parallèle à la capture des individus, une campagne de sensibilisation a été effectuée dans les villages se trouvant autour du Lac Alaotra. Cette dernière avait pour but d'exposer aux populations locales la situation difficile des hapalémurs.
Les dix fondateurs potentiels arrivèrent à Jersey à la fin de l'année 1990 et s'adaptèrent bien à leur nouvel environnement. Cependant, en 1992, les hapalémurs tombèrent malades et plusieurs d'entre eux moururent après avoir mangé une plante fourragère qui ne convenait pas à leur alimentation. Une telle tragédie est toujours un risque avec des animaux comme ceux-ci, particulièrement lorsque les connaissances biologiques sont encore très limitées. En fin de compte, seulement un couple se reproduit avec succès. Le premier hapalémur est né en août 1993, ce fut une première internationale pour cette espèce. Il fut suivi de jumeaux l'année suivante puis de un ou deux petits par an par la suite. Deux autres mâles du groupe des fondateurs s'accouplèrent avec succès avec des femelles nées à Jersey, formant ainsi une deuxième génération.
Les programmes de reproduction en captivité ne peuvent pas fonctionner si un seul couple produit un trop grand nombre de descendants. Cela réduit en effet la diversité génétique de la population et pose des problèmes liés à la consanguinité. Pour éviter cela, les zoos coopèrent habituellement au niveau international et échangent des animaux. Cependant, dans le cas de l'hapalémur du Lac Alaotra, il y avait un problème de compatibilité entre les individus présents en captivité et la seule manière de résoudre ce problème était l'importation de nouveaux hapalémurs originaires de Madagascar. Ainsi, dix hapalémurs furent à nouveau capturés et arrivèrent au Zoo de Jersey en mars 1997. Un programme européen d'élevage (EEP) fut alors établi. Six zoos européens s'impliquèrent à partir de cette date : Bristol, Edimbourg, Londres et Jersey (Royaume-Uni), Mulhouse (France) et Rotterdam (Pays-Bas). Le Zoo de Jersey a édité un stud-book international et le met régulièrement à jour. La population captive compte actuellement une cinquantaine d'individus. Une vingtaine d'individus vivent à Jersey et sont séparés en quatre groupes familiaux, chacun logé dans un enclos spécifique. Un des ces enclos a été installé dans la zone boisée du parc. Les trois autres sont construits autour d'une maison centrale, que les visiteurs ont la possibilité de visiter. La séparation avec les visiteurs est toujours très discrète (fils électriques) créant ainsi une observation particulièrement intéressante des ces animaux rares.
Ici, sur cette île hors du commun, Gerald Durrell et son équipe ont essayé avec dévouement et professionnalisme de redéfinir les concepts du zoo moderne. Durrell Wildlife Conservation Trust a maintenant des organismes équivalents aux États-Unis et au Canada, et a probablement fait plus que n'importe quel autre zoo dans le monde pour attirer l'attention sur la situation difficile et pressante que vivent actuellement les espèces menacées d'extinction de notre planète. Le monde est immense et les problèmes que rencontrent la faune sauvage sont trop étendus pour une seule organisation, pour un seul zoo. Mais, par son exemple, le Zoo de Jersey a engendré un mouvement qui pourra peut-être un jour s'appuyer sur des centaines d'espaces zoologiques. Les livres d'histoire du XXIe siècle, ou des siècles suivants, indiqueront si ce mouvement a réussi, et si c'est le cas, ils n'oublieront pas de mentionner le Zoo de Jersey.