Le Zoo de Shanghai est installé sur un vaste site de 74 hectares, situé à l'ouest de la ville. Ce terrain fut d'abord utilisé comme piste de courses pour chevaux puis transformé en terrain de golf en 1916. La municipalité reprit possession des lieux en 1953 et décida d'y aménager un vaste parc public ; celui-ci fut inauguré le 25 mai 1954. Face au succès rencontré et suite au don d'un éléphant, il fut rapidement décidé de le transformer en véritable parc zoologique. Après la construction d'un bâtiment pour accueillir les pachydermes, le Zoo de Shanghai fut officiellement inauguré le 9 juillet 1955. L'évolution du parc zoologique fut relativement constante au cours des cinquante années suivantes, avec des périodes de constructions et d'autres plus calmes. En 1980, le nom "Shanghai Zoo" fut officiellement accepté, en remplacement de l'ancienne appellation "Western Suburb Park", utilisée depuis les années 1950. Depuis la fin des années 1990, l'équipe du parc zoologique entreprend de nombreuses rénovations et l'aménagement de nouvelles installations.
Dès son origine, le Zoo de Shanghai sut profiter de son vaste terrain naturel pour y bâtir des installations animales assez ouvertes, de conception souvent bien meilleure que dans les autres zoos chinois, où le béton et les gros barreaux sont encore trop souvent monnaie courante. Il est vrai que les petits mammifères ont longtemps été présentés dans de petites cages sombres et nues, mais les choses ont commencé à évoluer et certaines présentations déplorables ont été abandonnées récemment. Il en est de même pour le spectacle de cirque, pourtant fort apprécié des visiteurs asiatiques, qui n'est plus proposé depuis la fin des années 1990 ; c'est d'autant plus innovant que cela est encore en plein essor dans la plupart des zoos chinois.
Au Zoo de Shanghai, un soin particulier est également apporté à la flore et de véritables zones forestières persistent aujourd'hui au coeur même du parc. Il serait donc difficile de prendre le Zoo de Shanghai comme exemple de l'état actuel des zoos chinois, mais plutôt comme une évolution envisageable dans les prochaines années pour certains d'entre eux. Beaucoup de choses restent pourtant à améliorer, comme la pédagogie ou l'enrichissement du milieu, qui sont encore bien trop souvent complètement oubliés alors que de nombreuses choses simples pourraient être organisées... Le public chinois est également parfois très ignorant. Donner une banane à travers le grillage à un singe doré ou à un semnopithèque de François ou jeter une pierre à un tigre de Chine pour le faire bouger sont malheureusement des clichés encore très fréquents. Le Zoo de Shanghai n'échappe pas non plus à la démesure omniprésente en Chine, possédant une collection animale de 3900 animaux appartenant à 450 espèces, employant 575 personnes et accueillant près de 2 500 000 visiteurs chaque année...
Le Zoo de Shanghai est facilement accessible en taxi à partir du centre-ville. En juillet 2007, lors de ma visite, il fallait compter approximativement 5 € pour un départ du quartier Pudong et environ une heure de trajet. Le droit d'entrée au zoo s'élevait alors à l'équivalent de 3 €, mais divers tarifs combinés étaient disponibles : 3,20 € pour obtenir une carte postale au lieu d'un ticket d'entrée standard et 4 € pour un droit d'entrée au spectacle d'éléphants en sus de l'entrée au zoo.
L'entrée actuelle, construite en 1997, est constituée d'un vaste porche bordé par le profil de quatre éléphants en pierre. Une fois celle-ci franchie, le visiteur découvre un vaste bâtiment, lieu de présentation de poissons, de reptiles et d'amphibiens. Aménagé sur deux niveaux, celui-ci a été construit en 1994, mais a subi, depuis, plusieurs modifications. La première salle, de forme circulaire, est consacrée à la faune aquatique. Le visiteur pourra, entre autres, y découvrir des esturgeons chinois (Acipenser sinensis), un important nombre de poissons tropicaux, des requins limon faucille (Negaprion acutidens), des requins gris de récif à pointe blanche (Triaenodon obesus), des tortues vertes (Chelonia mydas), des tortues caouannes (Caretta caretta) et des tortues imbriquées (Eretmochelys imbricata).
Le premier niveau du bâtiment est consacré aux reptiles. Là aussi, le nombre d'espèces est très important et les terrariums de taille relativement grande, mais les aménagements sont assez sommaires et la fausse végétation d'assez mauvaise facture. On peut noter la présence de plusieurs espèces locales de serpents, de tortues, d'insectes et de lézards. Des varans malais (Varanus salvator) cohabitent avec des varans jaunes (Varanus flavescens) dans un vaste terrarium. Les présentations les plus surprenantes se trouvent sûrement dans la dernière salle circulaire, située à nouveau au niveau du sol. C'est là que le visiteur découvre la faune venimeuse : cobra royal (Ophiophagus hannah), cobra indien (Naja naja), vipère des cent pas (Deinagkistrodon acutus), vipère de Fea (Azemiops feae), vipère des bambous chinoise (Trimeresurus stejnegeri), Trimeresurus mucrosquamatus et Agkistrodon brevicaudus. La plupart de ces serpents, à part les cobras, sont entassés par dizaines d'individus dans des terrariums sableux. En quittant le reptilarium, le visiteur peut encore découvrir des salamandres géantes de Chine (Andrias davidianus), espèce quasiment absente des collections occidentales mais si courantes dans les zoos chinois...
Un second bâtiment est accolé au complexe des reptiles et des poissons. Il s'agit d'une vaste serre tropicale de 300 m². Inaugurée en avril 1999, elle fut d'abord conçue pour devenir une serre aux papillons, le Zoo de Shanghai s'étant lancé dans un vaste programme d'élevage de ces insectes au milieu des années 1990. Ceci semble aujourd'hui avoir été abandonné et la serre a été complètement modifiée pour accueillir un groupe d'alligators de Chine (Alligator sinensis), présentés en compagnie d'émydes géantes de Bornéo (Orlitia borneensis). Cette espèce indigène de crocodiliens se reproduit avec succès au Zoo de Shanghai depuis 1980.
En face du complexe des reptiles, toujours dans cette zone proche de l'entrée, se trouve le bâtiment pédagogique du Zoo de Shanghai. Il fut l'un des premiers bâtis dans un zoo chinois et est aujourd'hui relativement ancien. Plusieurs salles étaient fermées à la visite lors de mon passage en juillet 2007 et l'ensemble méritait un nouveau coup de jeunesse, mais il ne faut pas manquer la superbe et précise maquette du zoo, installée au rez-de-chaussée. Celle-ci permet au visiteur nouveau venu de commencer à comprendre l'organisation du parc zoologique et de situer les bâtiments les uns par rapport aux autres. Un squelette et une reconstitution grandeur nature d'un dauphin du Yangzi Jiang (Lipotes vexillifer), espèce aujourd'hui éteinte, se trouvent également à cet endroit.
Comme nous allons le voir, la collection animale du Zoo de Shanghai est présentée selon les grands groupes taxonomiques de la classification animale et non pas en fonction de la répartition géographique de chacune des espèces, comme cela est de plus en plus courant en Europe. Les primates sont représentés à Shanghai par plus de 35 espèces et sous-espèces. Malheureusement, un grand nombre de ces animaux vivent dans de petites cages, souvent sombres et très peu aménagées, et n'ont pas non plus accès à la végétation. Les aménagements plus récents sont par contre beaucoup plus intéressants et marquent un réel changement.
Le visiteur découvre tout d'abord un premier bâtiment organisé autour d'une cour intérieure. Sur une des façades, un groupe de saimiris écureuils (Saimiri sciureus) dispose d'une vaste fosse végétalisée, aménagée en l'an 2000. Le reste de l'installation est plus ancien et constitué uniquement de cages. Le visiteur découvre successivement des vervets (Chlorocebus aethiops), un cercopithèques de l'Hoest (Cercopithecus lhoesti), plusieurs familles de patas (Erythrocebus patas), des mandrills (Mandrillus sphinx), des babouins anubis (Papio anubis), des macaques à queue de lion (Macaca silenus), des colobes guéréza (Colobus guereza), faussement présentés comme des Colobus polykomos, des makis cattas (Lemur catta).
A l'intérieur, chacune des cages communique avec une loge intérieure vitrée. Un petit nocturama est le lieu de vie de roussettes d'Égypte (Rousettus aegyptiacus), d'un phalanger renard (Trichosurus vulpecula), de petits loris paresseux (Nycticebus pygmaeus) et de phalangers volants à queue courte (Petaurus breviceps). A l'étage, une autre série de cages est occupée par des tamarins-lions à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas), des tamarins pinchés (Saguinus oedipus) et des ouistitis à toupet blanc (Callithrix jacchus). Mais ce n'est qu'un début et le visiteur doit encore s'attendre à de très nombreuses surprises !
Un groupe d'hamadryas (Papio hamadryas) vit sur une vaste île bétonnée, relativement typique, construite à la fin des années 1950, et qui est donc encore un vestige des premières années d'existence du Zoo de Shanghai. A l'arrière se trouve un autre enclos pour makis cattas, cette fois végétalisé, mais les primates n'y étaient pas présents lors de la visite, un couple de cigognes blanches orientales (Ciconia boyciana) les remplaçant.
Un second bâtiment, de conception tout à fait identique au premier, se trouve un peu plus loin ; il est le lieu de vie de cercopithèques de De Brazza (Cercopithecus neglectus), d'atèles à face rouge (Ateles paniscus), de trois groupes de capucins (Cebus apella, Cebus libidinosus & Cebus olivaceus), de lémurs noirs (Eulemur macaco), à nouveau de makis cattas en grand nombre et enfin de makis varis noir et blanc (Varecia variegata).
Une rangée de cages, probablement plus anciennes, est le domaine, malheureusement bien peu aménagé, des macaques. Le Zoo de Shanghai présente huit espèces de ce genre, en incluant les macaques à queue de lion précités. Ici vivent successivement des groupes de macaques bruns (Macaca arctoides), de rares macaques de Formose (Macaca cyclopis), de macaques crabiers (Macaca fascicularis), de macaques rhésus (Macaca mulatta), de macaques de l'Assam (Macaca assamensis), de macaques du Tibet (Macaca thibetana) et de macaques à queue de cochon (Macaca nemestrina).
Après toutes ces découvertes de conception ancienne, le visiteur a le plaisir d'atteindre une zone où sont installés cinq volumineuses cages, offrant de nombreuses possibilités d'évolution aux occupants. Celles-ci sont également végétalisées et disposent de recoins et abris couverts où les animaux peuvent se dissimuler. Un couple de gibbons à favoris du Laos (Nomascus leucogenys siki) vit dans la première ; leurs voisins sont un couple d'étrange gibbons, le mâle étant à coup sûr un très rare gibbon hoolock (Hoolock hoolock), la femelle appartenant plus probablement au genre Nomascus, peut-être un gibbon à favoris blancs (Nomascus leucogenys leucogenys).
Un groupe reproducteur d'une demi-douzaine de semnopithèques à tête blanche (Trachypithecus francoisi leucocephalus), un autre groupe reproducteur d'une dizaine de semnopithèques de François (Trachypithecus francoisi) et une famille de quatre rhinopithèques de Roxellane (Pygathrix roxellana) sont présentés dans les trois dernières cages. Ces animaux se reproduisent avec succès à Shanghai depuis les années 1960 et, lors de ma visite, j'ai pu observé des jeunes dans chacun de ces groupes. La qualité de ces dernières installations, bien qu'elles ne soient bien sûr pas parfaites, est porteuse d'espoir, mais un travail gigantesque de rénovation et d'amélioration des présentations des primates est encore à effectuer.
Le Zoo de Shanghai possède également trois espèces d'anthropoïdes. Un imposant complexe, bâti à la fin des années 1970, est constitué d'un bâtiment principal entouré de deux îles herbeuses et d'une cage à gros barreaux et d'un second bâtiment, aujourd'hui partiellement abandonné. Trois groupes de chimpanzés (Pan troglodytes), dont deux reproducteurs et un groupe de sub-adultes, totalisant plus de 15 individus, partagent la première installation avec un orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus), mâle et solitaire. Les cages intérieures, rénovées il y a quelques années, restent malheureusement sombres et petites. Les deux îles extérieures manquent cruellement d'aménagement, le seul arbre étant; bien sûr, non accessible aux primates. La cage extérieure, bien que visuellement beaucoup moins agréable pour les visiteurs, comporte bien plus d'enrichissement.
Le second bâtiment du complexe des anthropoïdes est le lieu de vie d'un gorille des plaines de l'ouest (Gorilla gorilla gorilla) mâle. Bouleman est né en Afrique en 1974 puis a été importé vers l'Europe à l'âge de quelques mois. Il a vécu dans plusieurs zoos allemands, successivement à Saarbrücken, Heidelberg et Hanovre, avant de rejoindre le Zoo de Wassenaar (Pays-Bas) et d'être finalement offert au Zoo de Shanghai à la fin de l'année 1993. Le bâtiment dispose de plusieurs petites cages intérieures et extérieures, mais seule celle de Bouleman est encore visible, le reste étant actuellement abandonné. De plus, suite à la construction en 2007 d'une nouvelle installation pour accueillir trois jeunes animaux, il est fort probable que Bouleman rejoigne celle-ci assez rapidement et que le bâtiment soit alors complètement restructuré ou détruit.
Depuis plusieurs années, des pourparlers étaient, en effet, en cours entre les zoos de Rotterdam (Pays-Bas) et de Shanghai pour l'échange de primates. Rotterdam a d'ailleurs toujours été un zoo très ouvert vers la Chine et de nombreux échanges ont été conclus dans le passé. Cette fois, il s'agissait de fournir à Shanghai un groupe reproducteur de gorilles, animaux particulièrement convoités par les zoos asiatiques dans lesquels ils sont très rares, dans le but d'obtenir en échange des rhinopithèques, voire à plus long terme des takins ou même des grands pandas. Après plusieurs rebondissements et recours d'associations diverses, trois jeunes gorilles ont finalement quitter les Pays-Bas pour rejoindre la Chine en avril 2007. Il s'agit du mâle Dango, né au Zoo de Budapest (Hongrie) en 1992, et des deux femelles Quenta, née à Zürich (Suisse) en 1990, et Astra, née à Rotterdam en 1995.
Ces trois animaux disposent aujourd'hui à Shanghai d'une vaste installation, constituée de deux enclos extérieurs ouverts et de trois loges intérieures vitrées. Celle-ci est assez typique de ce qui se fait actuellement dans les zoos européens, avec une importante utilisation de rochers, de vaste zones herbeuses, l'utilisation de l'eau comme barrière naturelle mais aussi la présence de larges baies vitrées. Lors de mon séjour chinois, j'ai eu l'opportunité de me rendre à trois reprises à Shanghai, visites espacées de plusieurs jours, mais je n'ai jamais pu voir les gorilles dans leur enclos extérieur.
Le Zoo de Shanghai a une très longue tradition de présentation et de reproduction d'éléphants asiatiques (Elephas maximus). C'est d'ailleurs un de ces animaux qui a sûrement joué en faveur de la création du parc zoologique en 1954. Dès 1955 fut construit un vaste bâtiment pour les accueillir, bâtiment qui existe d'ailleurs toujours et qui impressionne encore par ses dimensions. La première naissance d'éléphant eut lieu en 1978 ; une naissance de seconde génération fut également enregistrée dès mai 1995 ; en juillet 2007, un jeune éléphanteau de quelques mois jouait encore auprès de sa mère, preuve de la continuité de cet élevage. Le bâtiment précité est bordé sur sa façade nord par trois enclos en longueur. Deux grands mâles et une femelle accompagnée de son jeune occupaient l'installation. Le Zoo de Shanghai présente également des pachydermes en spectacle. Celui-ci a lieu plusieurs fois par jour dans une arène située à l'arrière du complexe des reptiles, proche de l'entrée. Cinq éléphants, quatre beaux mâles et une femelle, tous âgés approximativement d'une dizaine d'années, y effectuent un show particulièrement audacieux.
En face de l'installation des éléphants se trouve une zone avec divers manèges, autos tamponneuses et trains à faible vitesse. Il est intéressant de noter que ce type d'attractions est fort courant dans les parcs chinois alors que les aires de jeux, avec balançoires, toboggans, bacs à sable, très présentes dans les zoos européens, sont, à ma connaissance, quasiment inexistantes en Chine. Un autre développement local est le transport des visiteurs en voiturette au sein même du parc. Ceci s'explique bien sûr par l'importante superficie des zoos chinois, mais il est tout de même étrange de croiser parfois plus de voiturettes, bondées de personnes, que de visiteurs à pieds.
L'installation des kangourous date du milieu des années 1970 ; elle est occupée par des wallabies de Bennett (Macropus rufogriseus), des wallabies bicolores (Wallabia bicolor), des kangourous roux (Macropus rufus) et des grands kangourous gris de l'Est (Macropus giganteus). Le visiteur atteint ensuite une zone assez homogène où vivent de nombreux herbivores. Certains enclos sont relativement bien aménagés, tout en longueur, avec des parties végétalisées et des endroits de retrait, d'autres sont beaucoup plus nus et petits. Cette zone du parc existe depuis 1959, mais a été agrandie et rénovée à plusieurs reprises. L'enclos des takins dorés (Budorcas taxicolor bedfordi) est constitué d'une immense structure rocheuse ; lors de ma visite, je n'ai pu observer qu'un seul individu de cette rare sous-espèce chinoise, le Zoo de Shanghai reproduisant ses takins depuis 1983. Quelques yacks domestiques (Bos grunniens grunniens) étaient présentés à l'arrière dans un petit enclos.
Le visiteur emprunte ensuite une allée qui longe les enclos, qui bordent eux-mêmes l'enceinte ouest du parc. Il découvre alors des anoas de plaine (Bubalus depressicornis), des kiangs du Tibet (Equus kiang), des chameaux domestiques (Camelus bactrianus), des cerfs à lèvres blanches (Cervus albirostris), des cerfs sambars (Cervus unicolor), des hémiones (Equus hemionus), des élands du Cap (Taurotragus oryx), des addax (Addax nasomaculatus), une famille de chevaux de Przewalski (Equus przewalskii), des oryx algazelles (Oryx dammah), un bison d'Amérique du Nord (Bison bison) mâle, un troupeau de près d'une vingtaine de bharals (Pseudois nayaur), des bouquetins des Pyrénées (Capra pyrenaica), de nombreux daims communs (Dama dama) et des thars de l'Himalaya (Hemitragus jemlahicus).
Cette zone abrite également une vaste installation pour girafes construite en 1965 et constituée de deux bâtiments et de deux enclos. Un groupe de plus d'une dizaine de girafes réticulées (Giraffa camelopardalis reticulata) occupait les lieux lors de ma visite. De nombreuses reproductions ont été obtenues avec succès dans le passé et deux jumeaux de quelques semaines étaient présents en juillet 2007 ! Deux petites installations, constituées d'enclos sommaires, sont encore le lieu de présentation d'herbivores : élaphodes de Chine (Elaphodus cephalophus), gorals à queue courte (Naemorhedus goral), cerfs-cochons (Axis porcinus), bouquetins de Nubie (Capra nubiana), mouflons (Ovis ammon), plusieurs couples de muntjacs noirs (Muntiacus crinifrons) et un très grand nombre de muntjacs de Chine (Muntiacus reevesi).
L'ancienne installation des rhinocéros blancs du Sud (Ceratotherium simum simum), probablement construite pour accueillir les trois individus importés du Japon en 1987, est aujourd'hui occupée par deux tout jeunes animaux, des femelles, sûrement originaires d'une réserve privée d'Afrique du Sud. Lors de mon passage en juillet 2007, une nouvelle installation pour ces pachydermes était, en effet, en construction dans une nouvelle zone africaine, en cours d'aménagement depuis 2003. Un mâle adulte rhinocéros blanc était déjà présent dans celle-ci.
Les hippopotames amphibies (Hippopotamus amphibius) disposent également d'un nouveau bassin dans cette zone ; leur bâtiment est visitable et le visiteur y découvre une large baie vitrée avec vue aquatique du bassin intérieur. Un tapir terrestre (Tapirus terrestris) mâle occupe également un nouvel enclos dans cette zone. Le reste n'est pas encore terminé et est pour le moment constitué de plusieurs enclos traversés par des passerelles surélevés. Une importante végétation prospère encore à cet endroit mais devrait disparaître dès l'arrivée des premiers groupes d'herbivores. Une autruche d'Afrique (Struthio camelus), des émeus d'Australie (Dromaius novaehollandiae), quelques addax et zèbres de plaine (Equus quagga) sont tout de même déjà présents. Les anciennes installations des tapirs et des hippopotames, construites au milieu des années 1970, étaient encore visibles lors de mon passage à Shanghai, mais étaient alors complètement abandonnées.
Des phoques tachetés (Phoca largha) et des otaries à fourrure du nord (Callorhinus ursinus) vivent dans deux larges bassins, aménagés au début des années 1960. Un bassin de spectacle a également été construit en 1992 et une courte représentation en public avec une otarie à fourrure mâle a lieu plusieurs fois par jour. Une autre petite zone avec divers manèges pour enfants se trouve à cet endroit. Il est aussi proposé aux visiteurs de pêcher des poissons rouges dans un large bac. Pour 0,20 € par minute, on dispose d'une canne à pêche et on peut à loisir attraper autant de poissons que souhaité. De petits aquariums en plastique sont également vendus pour 1 € et il n'est pas rare de croiser ensuite dans les allées de jeunes enfants promenant leurs poissons récemment acquis !
Le visiteur atteint ensuite la zone nord du Shanghai Zoo. L'ancienne zone des petits félins, animaux toujours présentés dans des conditions délicates dans les zoos chinois, a été complètement réaménagée au cours des dernières années. Il ne reste plus que quelques anciennes cages, nues et vides, où vivent encore des renards polaires (Vulpes lagopus), des renards corsacs (Vulpes corsac) et des renards roux (Vulpes vulpes). Des guépards (Acinonyx jubatus) et des panthères (Panthera pardus) disposent de deux nouveaux enclos, assez bien aménagés, avec également quelques endroits de retrait. Les herbivores, anciennement présentés sur l'emplacement de la nouvelle zone africaine, ont été relogés à cet endroit. Il s'agit d'un groupe de sikas de Pékin (Cervus nippon hortulorum), de cerfs du Père David (Elaphurus davidianus) et de cerfs de Mandchourie (Cervus elaphus xanthopygus) cohabitant avec des yacks domestiques (Bos grunniens grunniens). Des ours malais (Helarctos malayanus) et des sangliers (Sus scrofa) disposent également de nouveaux enclos à cet endroit.
Les trois vastes fosses végétalisées qui suivent ont été bâties en 1959. En sus d'un groupe de lions (Panthera leo) et de plusieurs tigres de Sibérie (Panthera tigris altaica), le visiteur pourra y découvrir les fameux tigres de Chine (Panthera tigris amoyensis), sous-espèce de tigre endémique du pays et considérée comme la plus menacée. Son statut dans la nature est fortement incertain et moins d'une trentaine d'individus survivraient dans le sud de la Chine. Un programme de reproduction a été établi dans plusieurs zoos chinois et la population captive a atteint aujourd'hui un effectif d'une cinquantaine de tigres. Plusieurs animaux ont également été envoyés en Afrique du Sud dès 2003 pour apprendre à chasser et à vivre en milieu naturel en vue d'une éventuelle réintroduction dans la nature en Chine. Le gouvernement chinois espère prouver sa bonne volonté par de telles réintroductions dès 2008 à l'occasion des Jeux Olympiques d'été à Pékin. Le Zoo de Shanghai reproduit, quant à lui, les tigres de Chine depuis le milieu des années 1960.
Un grand panda (Ailuropoda melanoleuca), autre animal chinois emblématique, vit non loin de là dans une ancienne installation construite, elle aussi, en 1959. Elle est constituée de deux enclos extérieurs et de deux petites loges intérieures vitrées, le tout paraissant aujourd'hui bien démodé et si peu enrichi... Le Zoo de Shanghai présente des grands pandas depuis 1957 et plus d'une trentaine d'individus y ont vécu plus ou moins longtemps, mais aucun véritable succès de reproduction n'a jamais été obtenu. Les premières naissances furent observées dès septembre 1967, mais les petits ne survécurent que quelques jours et il en fut de même pour tous les autres qui suivirent. Seul un petit né en août 1982 dépassa le cap des premiers quelques mois, mais décéda dès novembre 1983. Le Zoo de Shanghai ne présentait en juillet 2007 qu'un seul individu mâle, nommé Chuan Chuan et né en 1980 dans le milieu naturel. Deux autres grands pandas mâles, nommés Peng Peng et Zhuang Zhuang, nés respectivement en 1999 au China Conservation and Research Center for Giant Panda de Wolong et en 1989 dans le milieu naturel, l'auraient rejoint à la fin du mois de juillet 2007. Des petits pandas du Styan (Ailurus fulgens styani) sont présentés dans une installation similaire, voisine de celle des grands pandas.
Les installations des autres ursidés se trouvent non loin de là. Elles sont composées de trois fosses rocheuses et d'un enclos pour ours blancs et ont été aménagées à la fin des années 1950. Elles représentent donc bien encore un des vestiges des premières années d'existence du Zoo de Shanghai. Lors de ma visite, j'ai pu y observer cinq ours bruns (Ursus arctos), dont deux jeunes animaux, et un ours blanc (Ursus maritimus). Plusieurs des ours bruns étaient clairement identifiables comme possédant des caractéristique de l'ours bleu du Tibet (Ursus arctos pruinosus), en particulier les oreilles poilues. Des loups communs (Canis lupus) et des dholes (Cuon alpinus) vivent dans deux enclos forestiers. Une importante société brésilienne a également offert en 1999 au Zoo de Shanghai un couple de loups à crinière (Chrysocyon brachyurus).
Le Bai Ling Pets World est une zone située tout à fait au nord du Zoo de Shanghai. Plus de quarante races de chiens y sont présentées dans des cages diverses, mais toujours de taille réduite et sur carrelage ou béton uniquement. Le visiteur occidental, non habitué à de telles présentations, courantes dans les zoos chinois, sortira vraiment surpris devant une telle diversité et un tel regroupement de races d'origines si diverses ! Quelques petits mammifères, tels que ratons laveurs (Procyon lotor), ragondins (Myocastor coypus) et porcs-épics chinois (Hystrix brachyura hodgsoni) vivent également ici ; l'enclos des loutres était par contre occupé par un couple de cigognes orientales (Ciconia boyciana).
A l'avant, trois nouveaux enclos pour fauves ont été construits en 2001, juste à l'emplacement de l'ancienne installation datant des années 1950. Ils abritent des panthères noires (Panthera pardus), à nouveau des tigres de Chine et des jaguars (Panthera onca). L'aménagement intérieur est relativement développé avec de la végétation et plusieurs possibilités de repos au sol et sur des plateformes, mais l'absence totale de point de baignade m'a semblé particulièrement regrettable, en particulier pour les deux dernières espèces.
Le visiteur découvre ensuite la riche collection d'oiseaux du Zoo de Shanghai. Ces animaux sont présentés dans divers bâtiments et structures. Des calaos festonnés (Rhyticeros undulatus) et des calaos bicornes (Buceros bicornis) occupent les deux principales volières d'un premier bâtiment, où vivent également, entre autres, deux espèces de gouras. Plusieurs volières sont parsemées sur une petite place autour d'une fontaine ; des espèces de psittacidés, des rapaces diurnes et nocturnes, mais aussi des espèces locales, telles que la pirolle à bec rouge (Urocissa erythrorhyncha) et le loriot de Chine (Oriolus chinensis), y sont présentées. Quelques vautours moines (Aegypius monachus) occupent une haute volière en cloche, construite à la fin des années 1950.
L'installation des manchots du Cap (Spheniscus demersus) est plus récente ; constituée uniquement de faux rochers, elle est comparable à celles rencontrées dans les zoos européens. Près d'une dizaine d'espèces de grues et deux espèces de cigognes cohabitent dans un vaste enclos végétalisé aménagé en l'an 2000 ; celui-ci est une réussite malgré la forte concentration d'oiseaux. Le visiteur peut y observer des grues cendrées (Grus grus), des grues à cou blanc (Grus vipio), de très rares grues moines (Grus monacha), des grues demoiselles (Anthropoides virgo), des grues couronnées (Balearica pavonina), des grues du Canada (Grus canadensis), des grues du Japon (Grus japonensis), des cigognes orientales (Ciconia boyciana) et des cigognes noires (Ciconia nigra).
Deux vastes lacs, d'une surface totale de plus de trois hectares, sont situés dans cette partie du parc. Ils ont été eux aussi creusés dans les années 1950 lors de la création et du développement du Zoo de Shanghai. Les rives sont ombragées et il est agréable de s'y promener en observant l'importante faune qui évolue sur le plan d'eau. De nombreux pélicans frisés (Pelecanus crispus) et pélicans blancs (Pelecanus onocrotalus), sûrement bien plus d'une trentaine d'individus, naviguent au milieu de canards, de cygnes et autres anatidés. Il est également facile d'observer des bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax). Un des deux restaurants, situés au coeur même du zoo, est installé non loin du plus petit des deux lacs. Il est bordé par un vaste enclos de contact avec chèvres, cochons et volailles. Une grande roue domine également les alentours.
Une seconde zone pour oiseaux est aménagée à l'est. Le bassin des flamants date de 2002 et abrite plusieurs espèces dont des flamants nains (Phoeniconaias minor) et des flamants du Chili (Phoenicopterus chilensis). L'installation principale a été construite au milieu des années 1970 ; elle est constituée de plusieurs rangées de cages sombres où vivent plusieurs espèces de cacatoès, des aras, des calaos de Malabar (Anthracoceros coronatus), et d'un bâtiment intérieur avec de nombreux passériformes. Une volière de contact de 500 m² est également le lieu de présentation de passériformes, majoritairement d'origine chinoise, et de columbiformes. Construite en 1988, elle dispose de dix mètres de hauteur, d'une cascade, d'un point d'eau et d'une dense végétation.
Les installations des Phasianinae sont plus récentes et sont composées de volières fermées et d'enclos ouverts où vivent, entre autres, des tragopans de Temminck (Tragopan temminckii), des eulophes koklass (Pucrasia macrolopha), des hokkis bleus (Crossoptilon auritum), des faisans de Lady Amherst (Chrysolophus amherstiae), des faisans dorés (Chrysolophus pictus), des paons bleus (Pavo cristatus), mais aussi des grandes outardes (Otis tarda). Des autruches d'Afrique (Struthio camelus), des nandous d'Amérique (Rhea americana), des casoars à casque (Casuarius casuarius) et des émeus d'Australie (Dromaius novaehollandiae) disposent de nouveaux enclos dans cette même zone.
Après avoir quitté les oiseaux, le visiteur se dirige peu à peu vers la sortie. Il trouve encore le Goldfish corridor, installation courante dans les zoos chinois, celle du Zoo de Shanghai ayant été construite en 1972 puis rénovée en 2003. Il s'agit de la présentation de diverses formes très variées du carassin doré (Carassius auratus), plus communément appelé poisson rouge. Les bacs sont eux aussi de forme et géométrie particulières, organisées selon une symétrie traditionnelle. Le visiteur passe un peu plus loin devant l'arène de spectacle des éléphants, que nous avons déjà décrite précédemment, puis retrouve le bâtiment pédagogique.
En conclusion, le Zoo de Shanghai offre au visiteur occidental nouvellement arrivé une intéressante visite qui lui permet d'avoir une première approche des espaces zoologiques chinois. En effet, tourné vers l'occident et disposant déjà d'installations pour certaines relativement modernes, il permet une bonne transition et une ouverture vers la découverte de parcs peut-être plus typiquement chinois. A Shanghai, les conditions de vie des animaux ne sont finalement pas si mauvaises, bien que de nombreuses choses, en particulier l'enrichissement du milieu, pourraient être grandement améliorées, et cela assez facilement. En comparaison, le Zoo de Pékin, visité en janvier 2007, m'avait paru plus dépaysant et disposait d'une collection animale plus impressionnante, en particulier en ce qui concerne les reptiles, les oiseaux et bien sûr les poissons.
Pour avoir visité le Zoo de Shanghai en plein mois de juillet, je peux affirmer que les conditions climatiques sont alors particulièrement éprouvantes avec de très fortes températures et un taux d'humidité particulièrement haut, le tout encore accentué par une pollution omniprésente. Le printemps et l'automne sont donc probablement des saisons qui se prêtent un peu mieux à la découverte. A Pékin, l'hiver est, lui, particulièrement rude avec des températures très souvent négatives, les animaux étant alors rentrés dans les bâtiments. Tout voyage en Chine reste un moment marquant, accompagné de très nombreuses découvertes et surprises, pas forcément toujours agréables. Par rapport au monde occidental, l'approche des animaux, et du vivant en général, y est totalement différente.
Voir aussi Espaces zoologiques en Chine : passé, présent et... avenir ?!