Le Shanghai Wild Animal Park fut inauguré le 18 novembre 1995 après plusieurs mois de construction et un investissement équivalent à plus de 30 millions d'euros. Ce premier Wild Animal Park chinois avait été voulu puis conçu par la municipalité de Shanghai et par l'office national des forêts.
Installé sur une surface de 162 hectares, il est situé à une trentaine de kilomètres au sud du centre-ville et est facilement accessible en taxi. Il faut compter environ une heure de trajet et l'équivalent d'une douzaine d'euros.
Depuis la création du Shanghai Wild Animal Park, le concept de Wild Animal Park s'est beaucoup développé en Chine et ce pays dispose aujourd'hui de plusieurs dizaines d'établissements de ce genre, parsemés sur tout le pays, majoritairement dans la périphérie de grandes villes. Une des caractéristiques de ce concept est, en effet, de pouvoir attirer un grand nombre de visiteurs. Une superficie importante et une collection animale développée sont également des points-clés, même si les espèces présentées sont souvent les mêmes et répondent à un plan de collection quasi-identique. Le lieu d'implantation est souvent choisi dans des zones naturelles et intéressantes sur le plan écologique. Il en est ainsi du Shanghai Wild Animal Park qui a été aménagé dans une importante zone de marécages et de points d'eau, milieux de vie d'importantes colonies d'oiseaux sauvages. Ces conditions propices ne sont ni utilisées pour les présentations animales ni mises en valeur, cela étant malheureusement un point commun à presque tous les Wild Animal Parks chinois. La visite de ces espaces zoologiques est divisée en une partie parcourue en véhicule et un parc plus traditionnel visité à pieds. Il faut tout de même noter que de nombreux visiteurs empruntent de petits véhicules électriques pour visiter cette seconde partie, allant ainsi d'installations en installations, elles-mêmes souvent séparées de plusieurs centaines de mètres. Des spectacles, shows et autres activités diverses sont proposés quotidiennement. Il est également possible d'assister au nourrissage des fauves par des proies vivantes, majoritairement des poulets, mais parfois également des vaches. Ce dernier point, malgré une mise en cause au niveau international ces dernières années, est toujours pratiqué dans ces établissements chinois.
Le droit d'entrée du Shanghai Wild Animal Park s'élève à l'équivalent d'une dizaine d'euros. Pour ce prix, la visite de la partie safari se fait en autocar, mais il est possible de louer sur place les services d'un minibus ou même d'entrer avec son propre véhicule, ou un taxi, après avoir payé un droit d'entrée supplémentaire.
Comme dans la majorité des zoos chinois, le bâtiment d'accueil est imposant et le visiteur traverse une arche avant de se retrouver sur une vaste place ouverte, bordée à une extrémité par un plan d'eau où évoluent une colonie de flamants (Phoenicopterus sp.).
Le parcours en voiture occupe toute la zone nord-est du Shanghai Wild Animal Park, qui est divisée en six enclos. Le premier, totalisant lui-même près de huit d'hectares, relativement nus et boueux, est occupé par la faune herbivore du parc. Il s'agit de grands troupeaux de gnous bleus (Connochaetes taurinus), de zèbres de plaine (Equus quagga), d'élands du Cap (Taurotragus oryx), d'oryx algazelles (Oryx dammah), de gemsboks (Oryx gazella gazella), de daims communs (Dama dama), de cerfs sikas (Cervus nippon), de chameaux domestiques (Camelus bactrianus), de mouflons méditerranéens (Ovis ammon)... Un immense bâtiment a été construit en son milieu et est bordé par un enclos bétonné pour une dizaine de takins du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana) et un enclos herbeux pour une dizaine de girafes (Giraffa camelopardalis).
Les cinq enclos suivants du parcours safari sont le lieu de vie de grands carnivores. Ils possèdent chacun une surface de trois ou quatre hectares et sont recouverts d'une végétation assez broussailleuse. La traversée de ces enclos permet d'avoir un aperçu du fameux nourrissage par proie vivante ; des poules vivantes sont en effet accrochées aux vitres supérieures des autocars pour attirer les fauves qui s'approchent ainsi au plus près des visiteurs. Les volailles sont finalement lâchées et dévorées sur place.
Quelques guépards (Acinonyx jubatus) occupent le premier enclos puis il s'agit d'un groupe de lions (Panthera leo). Trois espèces d'ours cohabitent dans le troisième enclos : ours bruns (Ursus arctos), dont des ours bleus du Tibet (Ursus arctos pruinosus), ours malais (Helarctos malayanus) et ours à collier (Ursus thibetanus). Les deux derniers enclos sont de plus petite taille et abritent des tigres (Panthera tigris) dans le premier puis enfin des tigres et des lions ensemble.
Une fois sorti de l'autocar, il est possible de poursuivre la visite par celle d'un zoo un peu plus traditionnel. Un immense lac se trouve au milieu du Shanghai Wild Animal Park et les présentations animales sont organisées tout autour. A l'est, en bordure du grand enclos des herbivores, se trouvent un vaste restaurant, plusieurs enclos et îles pour grues et anatidés, un enclos pour kangourous roux (Macropus rufus), wallabies de Bennett (Macropus rufogriseus) et kangourous géants (Macropus giganteus) et un enclos pour autruches d'Afrique (Struthio camelus), émeus d'Australie (Dromaius novaehollandiae), lamas (Lama glama) et blesboks (Damaliscus pygargus phillipsi).
Un grand enclos pour éléphants se trouve un peu plus loin ; deux éléphants asiatiques (Elephas maximus), dont un jeune mâle, étaient présents lors de ma visite en juillet 2007. Leurs voisins sont un groupe de quatre rhinocéros blancs (Ceratotherium simum). Au vu de la taille des bâtiments situés en arrière des enclos, il est fort probable que le Shanghai Wild Animal Park possède d'autres animaux de ces deux espèces. Une troisième éléphante asiatique intervient d'ailleurs dans le spectacle proposé dans une arène voisine.
Quatre spectacles sont proposés régulièrement aux visiteurs. Le premier est un spectacle de cirque traditionnel au cours duquel interviennent des chameaux domestiques (Camelus bactrianus), des chevaux (Equus caballus), deux ours à collier (Ursus thibetanus) dans un horrible match de boxe, des chiens (Canis lupus familiaris), quatre macaques rhésus (Macaca mulatta), l'éléphante asiatique précitée, un ours brun (Ursus arctos) et un petit chien, un zèbre de plaine (Equus quagga) et un lama (Lama glama). Ce show se termine par la prestation d'un jeune rhinopithèque de Roxellane (Pygathrix roxellana) qui traverse la piste de trapèze en trapèze.
Une seconde arène de présentation est située juste à côté de la première et est aménagée pour offrir des spectacles de fauves. Ceux-ci n'avaient pas lieu en juillet 2007 et il m'a semblé que le lieu était abandonné depuis plusieurs semaines.
Un emplacement où est les visiteurs peuvent se faire prendre en photographie aux côtés d'un éléphant, d'un dromadaire ou d'un primate, est également situé à cet endroit, ainsi que divers attractions, manèges et piste de kartings.
A côté du grand parking, non loin de l'entrée de la zone safari, le visiteur a déjà pu observer deux autres zones de spectacles. La première est un immense champ de courses où sont parfois organisés des courses de lévriers, des courses de chameaux ou tout simplement des tours à dos de poney.
Enfin, le dernier lieu de spectacle est un bassin pour otaries entouré de gradins couverts. Un second bassin, de grande taille, se trouve à l'arrière. Bien que celui-ci était rempli d'eau lors de ma visite, je n'ai pu y observer aucun animal et de graves fuites d'eau m'ont questionné quant à sa pérennité.
Après le spectacle de cirque dans le Baishoushan Performance Area, le visiteur peut poursuivre sa visite en empruntant le Science Corridor. Il s'agit en fait d'une longue allée recouverte d'un toit végétal et bordée par de nombreux panneaux d'information à propos d'espèces menacées, du rôle des parcs zoologiques, de la protection de la nature... Les présentations animales se trouvent à droite et à gauche de ce Science Corridor, mais sont séparées de plusieurs dizaines de mètres chacune. Une famille de gibbons à favoris hybrides (Nomascus gabriellae x N. l. leucogenys) et quelques mandrills (Mandrillus sphinx) vivent dans une installation constituée d'un bâtiment vitré avec deux loges et d'une vaste île herbeuse complètement nue. Un enclos voisin, également pour primates, était vide lors de ma visite.
Les oiseaux disposent de trois volières dans lesquelles le visiteur peut entrer. Les deux premières, de taille moyenne et circulaires, sont occupés par divers psittacidés : loris, cacatoès, perruches... La dernière est de taille beaucoup plus importante avec énormément de végétations et recoins. La faune qu'elle abrite est malheureusement cette fois assez limitée et peu mise en valeur. Il s'agit surtout de phasianidés, de quelques columbidés, de passériformes chinois et d'outardes.
A droite du sentier, des tigres blancs (Panthera tigris) et des lions blancs (Panthera leo) sont présentés dans deux enclos voisins. Une vingtaine de capucins bruns (Cebus apella) et de capucins à front blanc (Cebus albifrons) cohabitent dans une haute cage, très peu enrichie.
Trois chimpanzés mâles (Pan troglodytes) sont présentés dans l'installation suivante. Ils sont séparés les uns des autres et un seul vit sur l'île extérieure tandis que les deux autres occupent les deux loges intérieures vitrées.
Là encore, cette installation ne manque pas d'espace puisque les enclos et les bâtiments sont de tailles bien plus importantes que la moyenne pour de telles installations dans les zoos occidentaux, mais il faut noter encore une fois un manque d'enrichissement et de structures pour les animaux. De plus, lors de ma visite en juillet 2007, l'île extérieure des chimpanzés était jonchée de bouteilles vides de Coca-Cola et le mâle présent démontrait aux visiteurs sa dextérité pour ouvrir et consommer cette boisson.
L'Animal Kindergarten (littéralement jardin d'enfants en allemand) est une zone également assez fréquente dans les Wild Animal Parks chinois. Il s'agit d'une zone où sont présentés des animaux de petite taille, souvent proches des enfants, ainsi que de jeunes animaux dans une nursery. A Shanghai, le visiteur pourra découvrir des capybaras (Hydrochaeris hydrochaeris), un groupe de makis varis hybrides (Varecia rubra x variegata), des animaux domestiques tels que chèvres, cochons, lapins, des cygnes à cou noir (Cygnus melanocorypha), des grues royales (Balearica regulorum), une série de bacs pour carassins dorés (Carassius auratus), des mouflons méditerranéens (Ovis ammon), plusieurs races de chiens, des saimiris écureuils (Saimiri sciureus) dans une grande cage de contact, et enfin des suricates (Suricata suricatta).
La nursery est située au centre de l'Animal Kindergarten et est constituée d'une série de pièces vitrées. Lors de mon passage, j'ai pu y observer quatre jeunes lions, nés en mai 2007, dont deux blancs intégrés à une portée de chiots, des jeunes suricates et une chélydre serpentine (Chelydra serpentina) dans un bassin peu profond. Divers foetus en bocaux et des oeufs de toutes tailles se trouvent également sur des présentoirs.
Le Science Corridor se termine par la présentation d'aras sur perchoirs. Les visiteurs peuvent à nouveau poser avec ces animaux pour obtenir un cliché photographique. D'autres rhinopithèques de Roxellane (Pygathrix roxellana), primate chinois si particulier, vivent dans deux enclos situés sur une presqu'île dans une dépendance du lac central. Une partie de ce point d'eau est d'ailleurs isolée et aménagée pour accueillir de nombreux alligators de Chine (Alligator sinensis) ; la taille de cette installation et les berges naturelles en font un habitat intéressant pour les crocodiliens.
L'enclos des petits pandas du Styan (Ailurus fulgens styani) et l'installation des grands pandas (Ailuropoda melanoleuca) se trouvent également dans cette zone. Les grands pandas, présents au Shanghai Wild Animal Park depuis novembre 1995, disposent ici de deux enclos extérieurs et d'un bâtiment vitré divisé en plusieurs loges. De l'autre côté, sur le plan d'eau principal, une île de près d'un hectare a été aménagée en enclos de contact avec makis cattas (Lemur catta). Elle offre de multiples zones pour les lémuriens, certaines particulièrement végétalisées. Enfin, en rejoignant la sortie, le visiteur passe devant une étendue d'herbe où il lui est proposé de nourrir des pigeons biset (Columba livia).
En conclusion, le Shanghai Wild Animal Park fut un parc précurseur en Chine et son concept a été aujourd'hui développé dans de nombreuses régions du pays. Les grands espaces et une végétation relativement présente sont des points forts non négligeables, mais un manque cruel d'enrichissement des diverses structures animalières, ainsi qu'une volonté de satisfaire et d'amuser à tout prix le visiteur, entraînent parfois des présentations inadaptées pour les animaux.
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