Après avoir rejoint la côte et visité le Parque de Rescate de Fauna Sahariana, nous quittons Almería vers 15h ce mardi 4 avril 2006 et nous nous dirigeons à présent vers l'ouest. Nous longeons La Costa del Sol et envisageons d'atteindre la zone touristique de Málaga en fin de journée. En cours de route, nous décidons de faire une pause à Almuñécar. Nous avons recensé trois établissements zoologiques installés dans cette cité : un petit parc ornithologique, nommé Loro Sexi, un aquarium, actuellement en travaux, et un parc zoologique. L'appellation de ce dernier attire notre attention : Parque de la Naturaleza de Peña Escrita. Nous n'avons que très peu d'informations à son sujet et décidons d'en savoir plus.
Au centre-ville, nous questionnons des passants pour déterminer la direction à suivre. L'itinéraire, expliqué en Espagnol, nous paraît bien compliqué... mais nous trouvons finalement plusieurs panneaux d'indication qui nous confirment la route. Nous nous éloignons du centre-ville et de la côte pour emprunter rapidement une route de traverse qui serpente dans une zone d'habitations à flanc de colline. Le chemin se rétrécit peu à peu et nous nous retrouvons bientôt en pleine nature sur une route de plus en plus pentue. Notre curiosité est aiguisée ! Nous continuons l'ascension et les kilomètres s'accumulent. Nous arrivons dans une zone plus découverte et la route est bientôt bordée des deux côtés par des précipices abrupts... Soudain, nous découvrons une superbe vue sur la mer en contrebas et réalisons tout le chemin déjà parcouru ! Mais ce n'est pas fini, et nous continuons, de plus en plus curieux de ce que nous allons trouver au sommet. La route nous semble récemment macadamisée, mais il serait difficile d'y croiser un véhicule.
Quelques kilomètres plus loin, nous traversons un passage canadien et entrons dans une zone entourée de grillages. Sommes-nous arrivés au Parque de la Naturaleza de Peña Escrita ? Ne s'agit-il que d'un simple enclos aménagé à flanc de colline ? Nous poursuivons encore un peu... et arrivons dans une zone où se trouvent quelques enclos de plus petite taille. Juste au bord de la route, à notre gauche, nous tombons sur deux hippopotames ! Il s'agit de deux jeunes animaux qui croupissent dans un petit bassin. Un appentis voisin leur sert d'abri. Un cobe à croissant, trois élands du Cap, quelques autruches, des sangliers et de rares bouquetins d'Espagne, aussi appelés bouquetins des Pyrénées, (Capra pyrenaica) vivent dans les quelques enclos de cette zone ; d’autres sont actuellement en construction. Un plan du site, particulièrement bien fait et clair, se trouve également au bord de la route mais il n'y a toujours aucune trace de présence humaine. Nous remontons en voiture et poursuivons vers le sommet.
Un enclos pour deux ours bruns est aménagé autour d'une épingle à cheveux, quelques poneys de la race pottok et des lamas nous regardent passer. Nous faisons un second arrêt pour découvrir quelques petites installations étranges : un mouflon à manchette dans une volière, trois chameaux et un wallaby de Bennett. Tous ces enclos nous semblent récents, mais complètement inadaptés pour les espèces qu'ils abritent. Plusieurs sentiers de randonnée partent de cette place et se perdent dans les montagnes environnantes, le site totalisant une surface de près de 500 hectares ; nous observons au loin quelques mouflons de Corse et des daims, dont un individu blanc. La mer est toujours là, en contrebas, et la vue est superbe !
Un camion-benne gravit la route que nous venons d'emprunter et largue son chargement sur une pente... Nous réalisons alors qu'il s'agit de plusieurs centaines de kilogrammes de fruits et légumes pour nourrir les mouflons et les daims... Nous suivons un panneau qui indique une volière située un peu à l'écart et nous avons l'étrange surprise d'y découvrir quatre jeunes loups ibériques, visiblement imprégnés au vu de leur comportement à notre égard.
Un ou deux kilomètres plus loin, nous atteignons le sommet. Une bâtisse y est installée mais est complètement fermée... A travers les vitres, nous y découvrons un restaurant ; en lisant les panneaux qui l'entourent, nous comprenons qu'il est possible de louer, pour des séjours plus ou moins courts, de petites villas parsemées sur les flancs de la colline, séparées les unes des autres de plusieurs centaines de mètres et uniquement accessibles par de petits sentiers pédestres. Le concept est innovateur mais la présence des animaux, présentés dans des conditions si particulières et amassés là sans aucun discernement, reste inexpliquée.
Nous trouvons encore quatre babouins hybrides dans une sombre cage et quelques boxes pour chevaux. Nous sommes alors à près de 1200 mètres d'altitude et une quinzaine de kilomètres nous sépare du centre d'Almuñécar. Nous y sommes à nouveau vers 18h et trouvons rapidement Loro Sexi, malheureusement fermé à cette heure. Nous prenons un hôtel juste en face dans l'idée de visiter ce petit parc ornithologique demain matin avant de prendre la route ; du balcon de la chambre d'hôtel, nous avons d'ailleurs déjà une vue sur la majorité des installations et tentons d'identifier les espèces à la jumelle. Ce parc ornithologique a été inauguré en mai 1987 et abrite aujourd'hui environ 1500 oiseaux appartenant à 200 espèces ; il reçoit chaque année 30 000 visiteurs. Comble de l'ironie, Loro Sexi est situé dans une rue nommée Bikini ! Le lendemain, mercredi 5 avril, Loro Sexi n'ouvrant ses portes qu'à 11h, nous reprenons la route vers l'ouest sans attendre.
En conclusion, le Parque de la Naturaleza de Peña Escrita offre un cadre enchanteur pour des randonnées, activités diverses et séjours en montagne, non loin de la côte. La présentation d'espèces de faune locale et de grands groupes d'ongulés adaptés aux conditions du parc devrait être développée. Par contre, la présence de certaines espèces et la conception de certaines installations sont à déplorer.