Le Centre de Réhabilitation de Faune Sauvage de Moholoholo a été créé en 1992 au sein d'une réserve de faune sauvage possédée par un passionné du monde animal, Monsieur Strijdom. Le régisseur de la propriété, Brian Jones, prouva rapidement qu'il était capable de s'occuper et de soigner des bêtes malades et âgées, qui lui étaient apportées, et l'idée du centre de réhabilitation germa alors.
Les donations d'animaux se multipliant et le centre grandissant de jour en jour, Brian Jones réalisa qu'il était également nécessaire de générer des fonds pour pouvoir se procurer les traitements adéquats, construire des cages, nourrir les animaux... C'est ainsi qu'un droit d'entrée fut demandé et que les premières visites guidées furent organisées.
Niché à la base de l'escarpement de Drakensburg dans la province de Limpopo, le Centre de Réhabilitation de Faune Sauvage de Moholoholo est aujourd'hui un des principaux centres de réhabilitation d'Afrique du Sud. Il est connu et reconnu à travers de multiples contrées et accueille des animaux blessés provenant de tous les coins d'Afrique du Sud. Le but ultime du centre est de soigner et de réintroduire ces animaux dans leur environnement initial ; toutefois, certains individus recueillis ne sont plus adaptés à une vie sauvage et restent donc hébergés au centre où ils joueront un rôle éducatif auprès du public. Une autre mission du Centre de Moholoholo est, en effet, de sensibiliser ses visiteurs aux nombreux problèmes auxquels est confrontée, aujourd'hui, la faune sauvage africaine. Les visites guidées quotidiennes, menées par des personnes qui transmettent leur passion, jouent un grand rôle dans cette éducation.
De nombreux programmes de reproduction ont également été établis à Moholoholo. C'est ainsi que des faucons taitas, espèce de faucon la plus rare d'Afrique, et des buses couronnées sont nés au centre. Le projet qui a connu les plus de succès est sans doute celui des servals. Plus de 120 servals sont, en effet, nés à Moholoholo et ont été relâchés dans de multiples zones d'Afrique du Sud et du Botswana ; dans certaines de celles-ci, des servals n'avaient plus été vus pendant les trente dernières années.
Une visite au Centre de Réhabilitation de Faune Sauvage de Moholoholo consiste en une visite guidée d'environ trois heures. Elle débute par une explication sur l'origine de la création du centre de réhabilitation, sur les menaces qui pèsent sur la faune d'Afrique du Sud et sur les mesures quotidiennes que doivent prendre les citoyens locaux.
Le visiteur part ensuite dans le parc, en compagnie d'un guide. Une première rangée de volières, où sont présentés divers rapaces, est abordée. Quelques animaux blessés, et ne pouvant donc pas être réintroduits dans leur milieu originel, sont approchés et servent d'exemples pédagogiques. Les actions néfastes qu'engendrent l'homme sur son environnement sont régulièrement rappelées, en vue d'une sensibilisation globale.
Deux vastes volières voisines abritent de nombreux vautours appartenant à plusieurs espèces. Le groupe de visiteurs, accompagné du guide, pénètre dans l'une d'entre elles et il est proposé à certains visiteurs de nourrir les animaux. Un gant et quelques morceaux de viande sont donc tendus aux visiteurs courageux.
D'autres volières et enclos, situés plus en arrière,abritent plusieurs animaux en convalescence ou faisant partie de programmes de reproduction.
Divers ossements, plusieurs systèmes de piégeage et de capture sont exposés un peu plus loin et sont un autre support de sensibilisation.
A l'arrière des bâtiments administratifs se situe un vaste enclos où vit un couple de lions. La présence de grands prédateurs est très couramment contesté dans les réserves privées d'Afrique du Sud et le guide tente de faire comprendre le rôle primordial que tiennent ces animaux dans la chaîne alimentaire et l'équilibre du milieu.
A l'autre bout du parc, en retraversant le jardin ombragé où se situent les premières volières, les visiteurs découvrent d'autres enclos où vivent quelques carnivores. Trois lions confisqués à un cirque de passage, un léopard dont la mère fut abattue par un fermier, des lycaons et des hyènes tachetées sont ainsi présentés dans cette zone, dans de vastes enclos ouverts.
Un espace vert parsemé de plusieurs monticules rocheux et massifs de végétaux est occupé par un groupe de damans des rochers. Les visiteurs tentent, en vain, de les approcher.
L'enclos des guépards est situé à une extrémité du parc, un peu à l'écart des autres enclos. La femelle hébergée à Moholoholo a donné naissance à deux jeunes animaux au début de l'année 2004.
La visite se termine par la découverte d'une espèce fort singulière et peu courante en captivité. Un ratel est présenté aux visiteurs dans une petite fosse ; ceux-ci sont invités à y entrer et à caresser cet animal à la solide réputation carnassière.
En conclusion, le Centre de Réhabilitation de Faune Sauvage de Moholoholo offre un enrichissant support à la sensibilisation des menaces qui pèsent sur la faune locale. Les visites, guidées avec passion et connaissances, obtiennent un véritable succès auprès des visiteurs. De plus, les locaux et l'expérience acquise au fil des ans ont permis la mise en place de programmes de reproduction et de réintroduction reconnus.