Sharjah Desert Park - Semaine 4

Rapport hebdomadaire de mon stage 2008/2009 au Sharjah Desert Park
7 au 13 décembre 2008 - Semaine 4

La semaine débute tranquillement dimanche, journée durant laquelle je poursuis la préparation de la prochaine conférence de conservation. Je contacte plusieurs spécialistes locaux pour avoir leur contribution. J'avance également dans la compilation des deux stud-books pour les reptiles. J'assiste à la mise en contact pour la reproduction de veuves noires (Latrodectus sp.), araignées particulièrement dangereuses pour l'homme, qui sont élevées avec succès au BCEAW. Roland Wirth et ses amis, encore à Dubai pour quelques jours, avaient réussi à organiser pour demain une visite au Al Bustan Zoological Center, une des collections privées de la région ; cette visite est malheureusement annulée en dernière minute ! De nombreuses personnalités locales possèdent en effet des collections privées d'animaux exotiques ; celles-ci renferment d'ailleurs souvent de sacrées surprises ! Certaines de ces collections sont gérées de façon scientifique, et sont parfois même membres d'associations internationales telles que l'EAZA, d'autres sont plus fermées, ou encore complètement méconnues... De toute manière, il est toujours très délicat et très difficile de découvrir et de visiter ces établissements. Néanmoins, face à notre déception pour Al Bustan, Paul Vercammen réussit à organiser une visite de dernière minute au H. E. Sheikh Butti Maktoum's Wildlife Center, géré par Sean McKeown.
Lundi 8 décembre, nous nous dirigeons en fin de matinée tous ensemble vers Dubai. Au passage, nous nous arrêtons au Ras Al Kohr Wildlife Sanctuary, qui est une vaste réserve protégée où prospèrent, entre autres, une importante colonie de flamants roses. Les autorités de Dubai espèrent lister ce site auprès de la Convention de Ramsar, tout en poursuivant les importantes constructions tout autour et envisageant même la création de résidences à l'intérieur de la zone. Un peu plus tard, nous atteignons donc le H. E. Sheikh Butti Maktoum's Wildlife Center, situé quelque part en plein centre de Dubai. Il s'agit de la collection privée du Sheikh Butti Maktoum, installée tout autour de sa résidence particulière. Le site, qui englobe plus d'une quinzaine d'hectares, est entouré de hauts murs, qui cachent complètement le jardin d'éden recréé à l'intérieur. A peine le porche franchi, on découvre en effet de vastes pelouses, parsemées de bosquets d'arbres, où cohabitent en toute quiétude de nombreux oiseaux et mammifères ! Image de paradis perdu... Nous avons l'honneur de rencontrer personnellement le sheihk et ses deux fils, moment bref, impressionnant et intimidant, puisque nous nous trouvons dans son jardin privé au milieu de tous ses animaux. Nous passons ensuite un peu de temps à découvrir les différentes espèces sur place. Certains animaux, dont un groupe reproducteur de bongos, des hippotragues noirs ou encore trois girafes du Cap (Giraffa camelopardalis giraffa), vivent dans des enclos aménagés dans le parc. Nous entrons dans la cage des renards de Rüppell (Vulpes rueppellii sabaea), dont certains ont été élevés à la main. Les oiseaux forment aussi une part importante de la collection du Sheikh, tout particulièrement les rapaces, dont la majorité se trouvent dans un autre site, situé à l'extérieur de la ville. Ici, une immense volière, avec un salon couvert en son centre, est le lieu de vie de nombreuses colombes et espèces similaires, de quelques ibis et de pintades, dont certaines originaires de Somalie et très différentes de toutes les pintades que j'ai pu observer jusqu'à présent. C'est aussi la première fois que j'ai la chance de voir des gazelles de Waller (Litocranius walleri), aussi appelées antilopes girafes ou gérénuks, animaux quasi-mythiques et très rares en captivité ! Leur petite taille, et surtout leur finesse et leur grâce, m'impressionnent aujourd'hui. Parmi les onze autres espèces d'ongulés qui partagent les jardins, je découvre encore des gazelles de Grant (Nanger granti granti), des gazelles de Speke (Gazella spekei), des gazelles de Thomson (Eudorcas thomsonii), un superbe bontebok (Damaliscus pygargus pygargus) ou encore un groupe de gracieux petits koudous (Tragelaphus imberbis imberbis). Plusieurs espèces d'échassiers, dont plusieurs dizaines de grues couronnées à cou gris et près de 250 flamants, vivent également en liberté dans le parc. Quelle visite ! Nous allons nous restaurer tous ensemble au Wafi Mall, vaste centre commercial luxueux décoré selon un thème égyptien. C'est encore l'occasion d'échanger avec Roland Wirth et d'en savoir plus, grâce à Sean McKeown, sur les espèces que nous venons de voir. Sur la route de retour vers Sharjah, nous nous arrêtons encore à Ikea et dans un magasin d'outillages pour effectuer quelques achats.

Ras Al Kohr Wildlife Sanctuary
Ras Al Kohr Wildlife Sanctuary et gratte-ciel de Dubai en arrière-plan
Colonie de flamants roses et zones de construction aux alentours
Gratte-ciel de Dubai
H. E. Sheikh Butti Maktoum's Wildlife Center
Gazelles de Speke (Gazella spekei)
Gazelle de Grant (Nanger granti granti)
Gazelle de Grant (Nanger granti granti)
Bontebok (Damaliscus pygargus pygargus) et gazelle de Grant en arrière-plan
Gazelle de Waller (Litocranius walleri) femelle
Jeune gazelle de Waller (Litocranius walleri) mâle
Groupe de petits koudous (Tragelaphus imberbis imberbis)
Enclos des girafes
Girafe du Cap (Giraffa camelopardalis giraffa)
Fauconnet d'Afrique (Polihierax semitorquatus)
Plan d'eau dans les jardins
Renard de Rüppell (Vulpes rueppellii sabaea)
Renard de Rüppell (Vulpes rueppellii sabaea)
Renard de Rüppell (Vulpes rueppellii sabaea)
Wafi Mall, centre commercial décoré selon un thème égyptien
Intérieur du Wafi Mall

Le mardi 9 décembre est une journée variée au BCEAW. Dès le matin, Christel Griffioen, la curatrice des invertébrés, me fait visiter les élevages de criquets, de sauterelles et de vers de farine et me donne toutes les explications nécessaires. Depuis son arrivée, les productions de ces invertébrés, qui servent de nourriture pour de nombreux animaux du centre, ont beaucoup augmenté et leurs élevages sont aujourd'hui effectués avec une grande rigueur. J'accompagne ensuite Andries Lottering, un des curateurs des mammifères, originaire d'Afrique du Sud, pour aller capturer une gazelle d'Arabie mâle dans le grand enclos des ongulés. Le but est à nouveau de prévenir les conflits entre mâles et de transférer cet animal dans l'enclos d'isolement des individus mâles. Avant de le relâcher, plusieurs vaccins lui sont injectés. Malheureusement, nous découvrons alors que l'animal s'est blessé à la mâchoire inférieure lors de la capture. Il est donc décidé de l'euthanasier. Nous prenons des mesures diverses du corps et des cornes pour étoffer la base de données à propos de cette espèce. Comme des vaccins ont été injectés à l'animal, il est décidé de ne pas utiliser sa viande pour nourrir les carnivores. J'assiste la vétérinaire An Pas pour l'autopsie de l'animal. Nous en profitons pour effectuer celle d'un daim commun de la Children's Farm. Cet animal avait été trouvé errant dans le désert il y a quelques semaines. Son état physique, très mauvais à son arrivée, ne s'est malheureusement pas amélioré et il a été trouvé mourant dans son enclos il y a quelques jours. Lui aussi a donc été euthanasié. A l'autopsie, nous découvrons, comme le présumait An, un rumen complètement rempli de ficelles dont l'animal s'est probablement nourri lors de son errance dans le désert. A midi, je vais prendre mon repas à la cafétéria de l'Arabia's Wildlife Centre. Comme c'est encore les vacances, il y a un monde fou ! Une hyène rayée (Hyaenaa hyaen sultana) femelle, justement présentée dans un des enclos de l'Arabia's Wildlife Centre, a mis bas des petits dans la nuit de samedi à dimanche. Jusqu'à aujourd'hui tout s'est très bien passé. Malheureusement, du fait du grand nombre de visiteurs et du bruit engendré, la femelle ne se sent plus en sécurité, malgré les différents terriers aménagés pour elle dans l'enclos et la possibilité de s'isoler dans un boxe. Elle déplace ses petits sans cesse d'un terrier à l'autre et cherche à se soustraire au bruit. Du fait de plusieurs antécédents malheureux et de la nécessité d'augmenter la population de cette sous-espèce en captivité, il est décidé de retirer les deux petits et de les élever à la main. Christel se chargera de cette tâche prenante ! Je termine la journée en effectuant quelques recherches sur les espèces et la taxonomie de la sous-famille des antilopinés. Roland Wirth m'avait justement parlé d'un programme de conservation de l'antilope de Clarke (Ammodorcas clarkei), cousine de l'antilope girafe, et c'est avec beaucoup d'intérêt que je me penche sur les rares photographies disponibles sur le net. Il me reste encore pas mal d'espèces de cette sous-famille à découvrir et la visite des divers espaces zoologiques de la région sera propice à de telles observations !

Hyènes rayées âgées de quelques jours

Roland Wirth et ses comparses rentrent en Allemagne ce mercredi. Au moment des salutations, Roland m'invite à venir assister à la conférence annuelle de la ZGAP, qui aura lieu à Nuremberg début avril 2009. Pour mes diverses recherches pour la conférence de conservation, les Handbooks of the Birds of the World sont une source incroyable et je les parcours pendant des heures. A 15h, j'accompagne les soigneurs pour le tour de nourrissage des ongulés. C'est l'occasion de voir un jeune oryx d'Arabie né il y a quelques heures ou encore de nourrir une gazelle dorcas élevée à la main.

Mon poste de travail au BCEAW
Oryx d'Arabie âgé de quelques heures
Nourrissage des ongulés
Oryx d'Arabie (Oryx leucoryx)
Nourrissage d'une gazelle dorcas
Gazelle dorcas élevé à la main

Une nouvelle tâche m'est octroyée ce jeudi. Je dois réfléchir à l'implication de l'Arabia's Wildlife Centre dans l'actuelle campagne de conservation de l'EAZA (www.carnivorecampaign.eu). Celle-ci se concentre sur les carnivores européens, dont trois espèces sont également trouvées en Arabie : le loup d'Arabie (Canis lupus arabs), le chacal doré (Canis aureus) et le chat de Gordoni (Felis silvestris gordoni). Les différences culturelles et les impératifs locaux sont très importants et il faut bien les prendre en compte lors de la réalisation de panneaux pédagogiques et la conception de toute activité pour le public. Pour ma culture zoologique, Paul me donne à parcourir le classeur à propos des marchands d'animaux. Le BCEAW reçoit en effet régulièrement des offres diverses et variées et celles-ci sont, une fois transférées au bureau de l'EAZA pour suivi, archivées dans un volumineux classeur que je feuillette aujourd'hui. Certaines offres sont vraiment surprenantes, par la rareté des espèces proposées, par les prix indiqués ou encore par certaines pratiques ! Une fois la journée de travail terminée, Paul me dépose à l'aéroport de Sharjah où j'ai réservé une voiture de location pour les trois prochains jours. Malheureusement, la compagnie Budget, auprès de qui je m'étais adressé, ne délivre des véhicules que sur présentation de l'original d'un permis de conduire. Le permis international que j'ai avec moi ce soir n'est pas valable selon eux... Heureusement, ils acceptent d'annuler la réservation et l'acompte m'est remboursé... mais je me retrouve sans véhicule ! Trouvant cette histoire de permis valide un peu louche (bien que peut-être fondée après vérification sur le net...), je me rends au comptoir concurrent, celui de Thrifty, et me renseigne à propos de leurs conditions. Ils n'ont, quant à eux, aucun problème avec mon permis international. Leurs prix sont un peu plus élevés et les seuls véhicules disponibles sont à boîte automatiques, mais maintenant que je suis là et que j'ai un beau programme pour le week-end, je ne recule pas devant ces obstacles. Les choses se compliquent lorsqu'ils tentent d'enregistrer ma carte bancaire à titre de garantie... Cela ne passe pas et ils refusent donc de me fournir un véhicule. Au lieu de me diriger vers un troisième guichet, je me montre persévérant et insiste encore. L'hôtesse accepte d'appeler directement sa centrale et effectue l'enregistrement de ma carte manuellement. Encore une fois, s'agissait-il d'un problème de leur machinerie ou de ma carte bancaire, qui avait d'ailleurs déjà été refusée la semaine passée chez Air Arabia... Quoi qu'il en soit, je me retrouve au volant d'une Mitsubishi Lancer grise automatique, affichant au compteur moins de 5000 kilomètres. Après plus d'un mois sans conduite automobile, je m'étonne avec quelle facilité je me plonge dans la circulation, relativement dense ce soir. Une vingtaine de kilomètres me séparent du BCEAW où je rentre rapidement, mais c'est déjà l'occasion d'une première aventure automobile : quelques dromadaires traversant la route en plein désert ! Le week-end s'annonce dépaysant.

Ma Mitsubishi de location
Dromadaires traversant la chaussée en plein désert

Vendredi matin, de bonne heure, je prends la route pour Al Ain. Suite au froid de la nuit, il y a beaucoup de condensation sur les vitres de la Mitsubishi et je rencontre même du brouillard sur l'autoroute. Un trajet de 170 kilomètres environ me sépare de l'Al Ain Zoo et deux heures me sont nécessaire pour les parcourir. Je suis surpris par le peu de circulation ce matin sur les routes. Au volant, j'écoute les différentes stations de radio locales, dont la majorité diffusent exclusivement de la musique orientale. Une fois la vitesse de 120 km/h atteinte, le compteur du véhicule émet un bip régulier et désagréable, indiquant au chauffeur le dépassement de la vitesse maximum autorisée aux Émirats Arabes Unis. Il semblerait, d'ailleurs, que tous les véhicules locaux soient ainsi équipés.
J'atteins l'Al Ain Zoo juste après 9 heures et découvre alors qu'il est ouvert le soir jusqu'à 22 heures. Construit en 1969, cet espace zoologique, englobant une superficie de plus de 400 hectares, est actuellement le lieu d'un vaste programme de rénovation et de modification, aboutissant à l'Al Ain Wildlife Park & Resort. Ce projet, soutenu par l'équipe du San Diego Zoo et du Wild Animal Park, inclut la création d'un nouveau parc zoologique, celle d'un safari, ainsi que la construction de plusieurs résidences et structures hôtelières. Pour le moment, seule une zone de l'ancien zoo est accessible au public. Il n'y reste quasiment aucune structure historique, à part quelques volières et l'ancienne installation des anthropoïdes, d'ailleurs uniquement visible de loin derrière un grillage. L'Al Ain Zoo dispose par contre d'une récente zone africaine, ainsi que d'une installation pour grands carnivores, une maison des oiseaux et un reptilarium. L'enclos des ongulés africains est particulièrement réussi et regroupe un groupe d'une dizaine de girafes de Nubie (Giraffa camelopardalis camelopardalis), cinq jeunes rhinocéros blancs, des gnous bleus, des zèbres de Grant, des gazelles de Thomson, des oryx beisas... Dans cette même zone vit un gorille femelle solitaire. Il est dommage que cet animal vive seul et il serait judicieux de tenter de le regrouper avec le couple du Dubai Zoo. Je suis en contact avec Mark Craig, le directeur d'Al Ain Zoo, et il m'avait proposé de rencontrer le curateur général lors de ma visite. Je me dirige donc en début d'après-midi vers la zone administrative. Malheureusement, comme nous sommes un vendredi, tous les bureaux sont fermés. Il me faudra probablement revenir au courant des semaines à venir pour pouvoir en apprendre plus sur le projet de l'Al Ain Wildlife Park & Resort, et découvrir celles des nombreuses espèces uniquement visibles dans les coulisses, comme les gazelles de Bennett (Gazella bennettii), le troupeau d'une quarantaine de gazelles saoudiennes (Gazella saudiya), espèce considérée éteinte dans la nature, ou encore les étranges oryx à oreilles frangées (Oryx beisa callotis). La majorité des grands troupeaux d'ongulés sont, d'ailleurs, maintenus aussi dans des enclos isolés : près de 200 gazelles d'Arabie, une centaine de gazelles à goitre, une autre centaine de gazelle dorcas, une cinquantaine de gazelles de Speke...
Je prolonge mon après-midi pour profiter des lieux et de la partie publique. Je décide aussi de rester plus longtemps pour voir la face nocturne de l'Al Ain Zoo. En août 2004, j'avais eu la chance d'effectuer une visite nocturne au National Zoological Gardens of South Africa de Pretoria (Afrique du Sud), mais celle-ci ne m'avait pas convaincu. Je suis curieux de connaître comment le concept est appréhendé ici. Vers 17h, le soleil entame tranquillement sa descente et allume de mille couleurs l'enclos africain où viennent d'être nourris girafes, rhinocéros et herbivores divers. Les rhinocéros blancs sont d'ailleurs isolés pour la nuit et des gazelles de Mohr apparaissent une à une et viennent se joindre aux troupeaux amassés autour des points de nourrissage. A peine le soleil a-t-il disparu à l'ouest que la lune, pleine cette nuit, entre en scène à l'opposé. Progressivement, elle s'élève de derrière les montagnes qui bordent l'Al Ain Zoo. La luminosité change et l'air se rafraîchit. Je me promène encore dans les allées pour observer les différentes techniques d'éclairage et je suis, cette fois, agréablement surpris. Seuls certains enclos sont éclairés, d'autres étant complètement laissés dans le noir, ou même fermés au public pour ne pas déranger les animaux ou pour des questions de sécurité. Dans l'obscurité, l'ouïe s'avère importante pour repérer les animaux et c'est une toute autre façon de découvrir un parc zoologique ! Un spectacle de rapaces est proposé à 18h30, exercice difficile dans une culture où la fauconnerie est un art ancestral. Néanmoins, celui-ci est relativement réussi, avec quelques touches de pédagogie. Le trajet de retour vers Sharjah est long, surtout après cette journée fatigante. Je découvre que toutes les autoroutes sont éclairées, comme en Belgique, et sont donc, aussi, probablement visibles de la lune...

Départ matinal pour Al Ain
Brouillard sur les autoroutes
Enclos des oryx algazelles au Al Ain Zoo
Enclos des herbivores africains au Al Ain Zoo
Gazelle de Thomson (Eudorcas thomsonii)
Girafe de Nubie (Giraffa camelopardalis camelopardalis)
Panneau informant les visiteurs sur les travaux en cours
Signalisations diverses au Al Ain Zoo
Mosquée de l'Al Ain Zoo
Macaque bonnet chinois (Macaca radiata)
Coucher de soleil sur le groupe de girafes de Nubie
Couleurs du soir sur l'enclos des herbivores africains
Enclos des herbivores africains à la nuit tombante
Levé de la pleine lune
Girafe de Nubie et pleine lune
Groupe de girafes de Nubie et quelques herbivores africains
Visite nocturne de l'Al Ain Zoo
Retour nocturne vers Sharjah

Samedi matin, en route vers le centre de Dubai, je m'arrête dans une station pour faire le plein d'essence. Qui ne rêverait pas d'un plein à moins de 10 € en Europe ?! Ici, le gallon est vendu l'équivalent d'environ 1,30 € ce qui correspond à moins de trente centimes d'euros le litre d'essence ! Je visite ce matin le Dubai Dolphinarium, situé dans le Dubai Creekside Park. En arrivant, je décide de me présenter pour rencontrer quelqu'un de l'équipe et essayer de visiter les coulisses. Steve Preston, le directeur, me reçoit de façon très amicale. Je suis surpris, d'autant plus que c'est complètement à l'improviste et que je sais que cet établissement est sous la pression de plusieurs organisations anti-delphinarium. Il me présente Tommy Wilken, le Marine Mammal Specialist du Dubai Dolphinarium, et nous échangeons durant quelques minutes. L'établissement a été ouvert en mai 2008 avec trois grands dauphins de la Mer Noire (Tursiops truncatus ponticus), originaires d'Ukraine. Une partie de l'équipe, et en particulier les dresseurs, sont arrivés avec les animaux. Un des Ukrainiens, qui passe alors que nous discutons, me regarde d'ailleurs avec suspicion ainsi que l'appareil photographique que je porte autour du coup. Quatre dauphins supplémentaires, cette fois originaires du Pacifique (Tursiops truncatus gillii), ont été importés d'un aquarium japonais il y a une dizaine de jours et sont actuellement isolés dans les coulisses. Le Dubai Dolphinarium est géré par un partenariat entre une entreprise privée et les autorités locales de Dubai. Ces dernières poussent actuellement à la création d'un second delphinarium sur la côte et les quatre nouveaux animaux y sont destinés. Les travaux devraient débuter en 2009 et l'ouverture est prévue pour 2010. A 11h, j'assiste à un des spectacles quotidiens, qui est relativement typique, avec une musique tonitruante et les divers exercices pas toujours les plus intéressants pour mettre en valeur ces mammifères marins. Quatre otaries à fourrure, d'une espèce très particulière que je n'avais jamais observée jusqu'à présent, participent également au spectacle.
Après une rapide collation au Dubai Dolphinarium et une balade dans le Dubai Creekside Park, je me dirige vers Sharjah où je vais visiter le Sharjah Aquarium. Celui-ci a également été inauguré cette année et le Sharjah Maritime Museum voisin est d'ailleurs toujours en construction. Le Sharjah Aquarium fait partie du groupement des musées gérés par la municipalité de Sharjah et on ressent la même touche pédagogique qu'au Sharjah Botanical Museum, situé au Sharjah Desert Park. Le Sharjah Aquarium est relativement petit, mais avec une pédagogie fort développée et de très bonnes idées, comme la reproduction d'un petit port de pêche où sont expliquées les relations entre l'homme, la mer et l'industrie de la pêche. Ma visite est d'autant plus agréable qu'il n'y a quasiment aucun autre visiteur.
Je me rends ensuite au Al Jazeera Park, un des espaces verts de la ville de Sharjah, situé sur une île au milieu d'une crique. Un parc d'attractions, qui présente également quelques animaux, y est installé. Malheureusement, celui-ci n'ouvre qu'à 15h30 et il n'est que 14h30. J'en profite alors pour faire quelques courses au Mega Mall de Sharjah. Encore un autre centre commercial ! L'Al Jazeera Park est au final assez décevant avec une partie zoologique réduite à quelques cages, où sont présentés divers pigeons, quatre daims communs, deux flamants, des anatidés divers et un cercopithèque mone seul. L'observation la plus intéressante est sans doute celle d'un héron strié (Butorides striatus) sauvage, qui vole de cages en cages. Le parc et toutes ses attractions sont globalement très délabrés, mais semblent encore attirer les familles, qui viennent ici pour se reposer, faire un pique-nique de fin de journée ou un barbecue, ce qui explique aussi probablement les horaires d'ouverture si tardifs. Je suis de retour dans le désert juste à temps pour un superbe coucher de soleil sur les dunes. Au BCEAW, je vais encore voir les quatre vipères du Levant (Macrovipera lebetina), arrivées hier du Zoo de Moscou (Russie).

Dubai Dolphinarium
Grand dauphin du Pacifique (Tursiops truncatus gillii)
Bassin de spectacles du Dubai Dolphinarium
Spectacle de dauphins
Otarie à fourrure non encore identifiée
Spectacle avec dauphins et otaries
Dubai Creekside Park
Statue de dromadaire au Dubai Creekside Park
Publicité pour le Sharjah Aquarium
Installation portuaire au Sharjah Aquarium
Récif corallien au Sharjah Aquarium
Quelques poissons du Sharjah Aquarium
Vue sur Sharjah
Sharjah Mega Mall, autre centre commercial
Quelques cages de l'Al Jazeera Park
Cercopithèque mone (Cercopithecus mona)
Héron strié (Butorides striatus) sauvage
Attractions de l'Al Jazeera Park
Coucher de soleil dans le désert
Coucher de soleil dans le désert
Coucher de soleil dans le désert
Tombée de la nuit sur le désert

Je profite encore de toute ma journée du dimanche pour conclure ce week-end de découverte des Émirats et de certains de ces espaces zoologiques. Umm Al Quwain est une ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Dubai. Le ministère de l'environnement et de la pêche est installé dans plusieurs bâtiments tout au bout d'une digue et inclut un aquarium, le Marine Research Centre and Aquarium. Celui-ci a été bâti en 1984 par des Japonais et est assez simple dans sa conception. Après ma visite, je passe par l'administration pour obtenir quelques informations supplémentaires et je suis reçu comme un véritable invité de marque. A peine suis-je assis dans un fauteuil du bureau d'un des membres de l'équipe que quelqu'un m'apporte une tasse de thé. Nous discutons des travaux du ministère, mais aussi de la France, de mes études et des Émirats en général. Je repars avec quelques larges posters présentant la faune marine des environs. La route qui me ramène vers Dubai longe la côte et je m'arrête pour marcher un peu sur la plage et observer les vagues. La pollution est ici omniprésente et le nombre de déchets dans le sable est incroyablement élevé. De nombreuses zones en construction se trouvent également tout le long de la côte et ne prédisent pas un avenir des plus favorables. De retour à Dubai en fin de matinée, je vais visiter le Mushrif Park, vaste espace vert municipal de plus de 500 hectares. Je pensais y trouver quelques gazelles et autruches, comme me l'avait annoncé Paul, mais il n'y a plus qu'une seule volière avec quelques pigeons et tout de même un groupe d'une dizaine de talèves sultanes (Porphyrio porphyrio) ! Le reste du parc est aménagé en zones de pique-nique ; il y a également une piscine, un club hippique, quelques jeux pour les enfants... Depuis de nombreuses années, plusieurs projets de relocalisation du Dubai Zoo ont été proposés, et le Mushrif Park a souvent été cité. Malheureusement, pour diverses raisons financières, aucun projet n'a été mené à terme.
Je vais prendre mon déjeuner au Lime Tree Cafe à Jumeirah avant d'aller revoir le Dubai Zoo. J'ai la surprise de découvrir que le couple de gorilles a été transféré vers un nouvel enclos, beaucoup plus spacieux que l'ancien. Le loris paresseux pygmée, que j'avais pu voir il y a trois semaines, est probablement décédé, puisque deux lapins albinos occupent maintenant sa cage. Je passe deux bonnes heures à observer les différentes espèces du parc. En sortant, je récolte les quelques rares derniers guides disponibles en anglais. J'espère que cette édition, datée de 2005, sera vite remplacée par une nouvelle et que le nouveau guide sera publié avant mon départ fin février 2009. Je vais me promener sur une des rares plages publiques de Jumeirah, la Russian Beach. Face à la mer, les nombreux gratte-ciel forment un impressionnant horizon. Je roule ensuite tout le long de la Jumeirah Road jusqu'au Burj Al Arab, fameux hôtel de luxe classé sept étoiles. C'est la fin de journée et le soleil se couche en arrière-plan. Je vois aussi au loin Atlantis The Palm, un autre établissement hôtelier inauguré il y a quelques semaines à peine. Ces deux hôtels contiennent d'ailleurs chacun un aquarium... projets de découverte pour les prochaines semaines ! Le retour nocturne vers Sharjah me fait expérimenter les embouteillages de Dubai. Je fais encore le plein d'essence avant de ramener la Mitsubishi à l'aéroport de Sharjah. J'ai parcouru 800 kilomètres au cours des trois derniers jours, mais ai dépensé moins de 18 € d'essence ! Je prends une petite collation au McDonald's de l'aéroport avant de rentrer en taxi au BCEAW.

Marine Research Centre and Aquarium d'Umm Al Quwain
Tortue verte (Chelonia mydas)
Plage de sable d'Umm Al Quwain
Plage rocheuse d'Umm Al Quwain
Unique volière du Mushrif Park
Talève sultane (Porphyrio porphyrio)
Mushrif Park, possible lieu de délocalisation du Dubai Zoo
Reproduction de bâtiments culturels au Mushrif Park, ici exemple de l'architecture arabe
Panneau indiquant les toilettes pour femmes au Mushrif Park
Panneau indiquant les toilettes pour hommes au Mushrif Park
Iliouchine IL-76T, avion-cargo survolant le Mushrif Park
Boing 777-300 de la compagnie Emirates en cours d'atterrissage
Repas au Lime Tree Cafe
Un des lions du Dubai Zoo
Gorille mâle au Dubai Zoo
Jeune gorille femelle au Dubai Zoo
Ganga cata (Pterocles alchata)
Mangouste grise de l'Inde (Herpestes edwardsii)
Plage publique de Jumeirah, un des quartiers de Dubai
Coucher de soleil sur le Burj Al Arab
Coucher de soleil sur le Burj Al Arab
Coucher de soleil sur le Burj Al Arab
Embouteillages sur la route de retour vers Sharjah
McDonald's de l'aéroport de Sharjah