Un zoo racheté par Sea Sheperd France

[Vinch]

Le retour aux Seychelles des tortues géantes de Pont-Scorff menacé
Tenue secrète par l'organisation Rewild, repreneuse du zoo de Pont-Scorff, l'organisation du retour dans leur milieu naturel des tortues géantes des Seychelles a été dévoilée par la presse. Le zoo italien dont sont originaires ces tortues met en demeure Rewild de lui restituer les animaux.
Publié le 05/01/2021 à 19h54
Mis à jour le 05/01/2021 à 20h55
Le retour en milieu naturel de deux tortues des Seychelles est pour l'instant compromis

L'opération s'annonçait comme une première victoire pour l'organisation Rewild. Ce regroupement de sept associations (Sea Shepherd, Centre Athénas, Hisa, Le Biome, One Voice, Wildlife Angels, Darwin) avait racheté en décembre 2019 grâce à un financement participatif le parc animalier de Pont-Scorff, dans le but de transformer le lieu de captivité en centre de réhabilitation de la faune sauvage, et de réintroduire le plus possible d'animaux dans leur milieu naturel.

Un projet ambitieux, le premier en France à proposer cette reconversion, qui suscite l'hostilité de nombreux acteurs du secteur animalier, vétérinaires, directeurs de zoos ...

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Et les ennuis n'ont pas tardé : assainissement du site, morts suspectes d'animaux, dénonciations calomnieuses, mise en demeure de fermeture au public, depuis un an les tracasseries s'accumulent.

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Mais il en faudrait bien plus à ces militants rodés aux combats pour leur cause. Un premier rendez-vous avec le préfet du Morbihan a permis de régler certains dossiers, un prochain rendez-vous courant janvier devrait permettre d'en classer d'autres.

Le retour des tortues dans leur milieu naturel en suspens


C'est en raison de cette ambiance délétère que Rewild avait choisi de ne pas communiquer jusque là sur le retour des deux tortues géantes aux Seychelles. "On craignait des tentatives de sabotage" explique Lamya Essemlali, co-présidente de Rewild.

Les autorisations administratives d'importation et d'exportation obtenues des deux pays, l'organisation était en recherche du vol idéal, sans escale trop longue pour éviter à ces deux spécimens vulnérables d'être soumises à des changements de température auxquels elles sont sensibles.

Un article publié dans le journal le Monde a dévoilé cette opération ce mardi 5 janvier. Quelques heures plus tard l'avocat de l'organisation a reçu un mail du zoo italien dont sont originaires les tortues, mettant en demeure Rewild de lui restituer les animaux. Pas vraiment une surprise pour Lamya Essemlali : "Si on réussit à ramener ces tortues aux Seychelles, on fait la démonstration que la réintroduction, qu'ils disent impossible, est possible."

Le zoo italien appuie sa demande sur le fait que les deux tortues seraient soumises à un certificat de prêt. Rewild de son côté détient un certificat de cession.

Ces deux tortues, qui ne se reproduisent pas en captivité, risquent de rester dans le Morbihan jusqu'à ce qu'une décision de justice soit rendue.

Source: France Info . 3 Bretagne.

[Vinch]

La réaction de Rewild, visible sur leur page Facebook:

Le retour aux Seychelles de nos tortues compromis par une fuite dans la presse.

L'opération était maintenue secrète pour éviter toute tentative de sabotage. Le gouvernement des Seychelles a donné à Rewild son autorisation pour le retour des tortues dans leur pays d'origine, les autorisations d'export du gouvernement français ont également été obtenues et les certificats sanitaires des tortues ont été délivrés. Il ne manque plus qu'un avion disponible pour les ramener chez elles.

Conscients du fait que nos opérations de ré-ensauvagement et de sanctuarisation rencontrent une très vive opposition de la part de certains zoos et de l'industrie de la captivité, nous avions fait le choix de rester extrêmement discrets sur leur retour. Tous nos projets concernant les départs d'autres animaux ne feront l'objet d'une communication, qu'une fois ces derniers arrivés à bon port.

Ayant confié nos avancées sur les tortues à un journaliste du Journal Le Monde à qui nous avions demandé de ne pas divulguer l'information avant le départ de ces dernières, nous nous retrouvons dans la situation que nous voulions à tous prix éviter.

Quelques heures après la publication de l'article, notre avocat a reçu une mise en demeure du zoo italien Parco Faunistico "Le Cornelle" qui réclame la restitution immédiate des tortues, arguant qu'elles lui appartiennent. Nous disposons pourtant d'un certificat de cession, datant de 2014 qui stipule clairement que les tortues ont été données au zoo de Pont-Scorff.

Le Zoo de Cornelle détient déjà une dizaine de tortues des Seychelles et s'oppose catégoriquement à ce que ces deux tortues soient renvoyées dans leur pays d'origine, où elles sont nées en 1957.

Nous ne renonçerons pas à renvoyer ces tortues chez elles et cet acharnement à tenter de nous en empêcher ne fait que démontrer que l'argument de la Conservation avancé par les zoos pour justifier la captivité, n'est qu'un prétexte pour continuer à exploiter commercialement les animaux.

Le hasard veut que l'avocat du Zoo Le Cornelle soit également l'avocat de la famille Thomas, propriétaires des sols du zoo de Pont Scorff qui font tout pour nous empêcher d'atteindre nos objectifs.

Article de France 3 Bretagne : https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 11776.html

#Rewild

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[Thibaut]

Et les moutons vont tomber dans le panneau. Joli numéro du Rewild Circus.

[Vinch]

Morbihan : le retour à la nature des tortues géantes des Seychelles mal embarqué
Tenu secret, le transfert des tortues géantes de Pont-Scorff (Morbihan) vers les Seychelles est menacé par une mise en demeure d'un zoo italien dont elles sont originaires.

Par Rédaction Morbihan
Publié le 6 Jan 21 à 12:12

L’association à but non lucratif,Rewild, a racheté le zoo de Pont-Scorff (Morbihan) le 16 décembre 2019 pour en faire unpoint de passage pour réhabituer les animaux à la vie sauvage.

Un transfert tenu secret avant une fuite

Rewild regroupe 7 ONG internationales de défense des animaux : Sea Shepherd, Centre Athénas, Hisa, Le Biome, One Voice, Wildlife Angels, Darwin. L’association a levé des fonds pour transformer le zoo de Pont-Scorff en centre de soins des animaux sauvages et réhabituer les animaux à la vie sauvage. Rewild était pourtant confiant sur le transfert des tortues géantes aux Seychelles :

"L'opération était maintenue secrète pour éviter toute tentative de sabotage. Le gouvernement des Seychelles a donné à Rewild son autorisation pour le retour des tortues dans leur pays d'origine, les autorisations d'export du gouvernement français ont également été obtenues et les certificats sanitaires des tortues ont été délivrés. Il ne manque plus qu'un avion disponible pour les ramener chez elles".
Rewild

Le début d’un bras de fer judiciaire

Mais le transfert a fuité : « Quelques heures après la publication de l’article, notre avocat a reçu une mise en demeure du zoo italien Parco Faunistico « Le Cornelle » qui réclame la restitution immédiate des tortues, arguant qu’elles lui appartiennent ».

La coalition Rewild se défend d’avoir un certificat de cession de 2014 qui « stipule clairement que les tortues ont été données au zoo de Pont-Scorff ». Les Italiens s’appuient sur un certificat de prêt pour les deux chéloniens.

« Le Zoo de Cornelle détient déjà une dizaine de tortues des Seychelles et s’oppose catégoriquement à ce que ces deux tortues soient renvoyées dans leur pays d’origine, où elles sont nées en 1957. […] Le hasard veut que l’avocat du Zoo Le Cornelle soit également l’avocat de la famille Thomas, propriétaire des sols du zoo de Pont Scorff qui font tout pour nous empêcher d’atteindre nos objectifs », se défend Rewild.

Source: https://actu.fr/bretagne/pont-scorff_56 ... 29045.html

En principe, un certificat de cession cerfa n’atteste pas de la nature de la cession (don, prêt, vente, abandon...) et est un papier administratif strictement français, sans valeur hors du territoire. Il y a nécessairement d’autres documents qui accompagnent tout tranfert d’animaux entre deux zoos, surtout de deux pays différents: contrat de prêt; specimen report ZIMS qui précise la nature et le but du transfert, surtout entre deux parcs qui étaient en 2014 tous les deux membres de l’EAZA.

[chocolatine]

Que d'actualités autour de ce centre! Il faut s'accrocher pour pouvoir suivre et essayer de comprendre. Donc le centre de réhabilitation souhaite renvoyer ces deux tortues aux Seychelles mais au final elles ne leur appartiennent pas ? Comment pourraient ils l'ignorer ? Ou alors les papiers n'ont ils pas été faits correctement ? Divulguer des informations "secretes" a un journalistes alors que les acteurs de rewild semblent très méfiants me paraît insensé non? Ou est-ce un coup de communication ?

[éric13]

Ou plutôt se poser la question du pourquoi vouloir tenir secret une telle opération si elle serait légale…?!

[Thibaut]

Il apparaît évidemment que c'est un coup de force réalisé par Rewild. Manipuler l'opinionbet les informations pour obtenir quelques choses. C'est tellement prévisible de leur part une commence à avoir l'habitude.

[Achille]

Et si on parlait un peu de l'aspect scientifique des choses ? Parceque au delà du coté communication, sans doute faut-il rappeler qu'une "réintroduction" ça n'est pas lâcher des animaux et basta... ne soyons pas dupes, on ne peut se contenter d'amener ces animaux aux seychelles et dire " voyez que c'était possible" !
Quelques données publiées : la population des tortues des Seychelles régresse très légèrement ces dernières années. Non pas à cause de menaces exogènes ( chasse/pollution...) : depuis qu'elles ne sont plus consommées, leur population a explosé (rappelons-le, sur un atoll dont l'espace et la végétation sont, par définition, limités). La régression légère de cette population est liée au manque de ressources pour les tortues, leur taille moyenne régresse à age équivalent, leur carapace s'affine, leur fertilité diminue. C'est un phénomène naturel d'autolimitation dans cet environnement sans prédateurs pour toute population arrivée à son maximum. Ajoutons également que le gouvernement des Seychelles signe encore des permis d'exportations de tortues pour le commerce, et de nombreux jeunes d'origine sauvage étaient encore récemment proposés légalement à la vente en Europe ( annexe IIB de la CW/ réglement européen : commerce autorisé moyennant quotas). Pour deux qui arrivent, combien de centaines partent chaque années? L'iucn a classée "vulnérable" cette population qui se porte très bien du fait de la grande endémicité (on ne la trouve sauvage nulle part ailleurs) : renforcer cette population in situ n'a donc aucun intéret ( si ce n'est d'y envoyer des parasites ou des virus nouveaux : à quand la population des seychelles décimées par un virus importé ??? Ne croyez pas que ce scénar soit impossible...quand on joue à l'apprenti sorcier...). Ce qui en aurait, c'est de renforcer des population annexes (à Mada, à Maurice...) qui soient de vrais back-up.
Voilà les simples aspects scientifiques basiques de cette population. Mais bien évidemment, apporter ces faits qui devraient a minima moduler les ardeurs me classe immédiatement dans la catégories du rageux à la solde de la mafia des zoos... A quand une réflexion juste et alimentée de science plutot que de techniques de com ?

[caro62]

ils donnent l'info à la presse et après, ils se plaignent que la presse révèle. mais pourquoi avoir révélé l'information du coup ? c'est totalement incompréhensible leur truc.

[chocolatine]

éric13, bien sûr c'est complètement absurde de dissimuler une telle opération si tout va bien. Donc soit rewild savait qu'il y avait un "couak" avec ce zoo italien ou alors on se met du point de vue "parano" que tout le monde est contre eux et veut tout saboter.
Achille, tes paroles sont très importantes et une fois de plus donnent le point final à ce débat.. merci pr ces informations essentielles. Dommages que celles-ci ne soient pas assez partagées pour comprendre la réalité de la réintroduction et ouvrir les yeux à certains!

[Vinch]

Je plussoie tout ce que dit Achille.

Le scénario est déjà hélas connu chez les quelques populations naturelles encore existantes de nos tortues indigènes (tortues d'Hermann, cistudes d'Europe, émyde lépreuse).
Au delà de la concurrence imposée par l'introduction plus ou moins volontaires d'espèces exotiques (tortues grecques, tortues marginées, espèces aquatiques nord-américaines, asiatiques et africaines) et de la pollution génétique via hybridation d'espèces voisines ou identiques mais isssues d'autres populations (tortues d'Hermann italiennes, tortues boettgeri des Balkans, cistudes d'autres populations...), nos tortues locales ont désormais à souffrir de l'introduction de maladies inconnues, contre lesquelles leur système immunitaire peut se révéler déficient, voire complètement impuissant (herpès virus, picornavirus de la maladie X, ravavirus, parasites...).

Enfin, pour ce qui est des exportations, elles se font encore puisqu'on trouve toujours des annonces dans les sites spécialisés, quand elles ne concerne pas des bébés nés dans les élevages européens ( cette espèce se reproduit assez bien en captivité, même si c'est plus compliqué que chez la tortue des Galapagos ou la sulcata.
Le commerce et les exportations ne sont pas encore suspendus à la date d'aujourd'hui, et la plupart des sanctuaires (situés aux seychelles et ailleurs) exportent des tortues géantes des Seychelles ( annexe II B, commerce réglementé).
Par ailleurs, le gouvernement seychellois autorise un quota annuel de 15 tortues adultes et un nombre indéterminé mais soumis à autorisation par le ministère de l'Environnement seychellois de juvéniles de moins de 30 cm. Uniquement des individus élevés en captivité ("sanctuaires" et autres), pas des individus sauvages.
En principe, la réexportation de tortues des Seychelles n'est, à ma connaissance, pas, ou très rarement, autorisée.
Par ailleurs, la gestion des populations ne se font que par déplacement des individus, pour le renforcement d'autres populations, CAD favoriser le pool génétique et pour éviter autant que possible le surpeuplement dans certaines régions. En principe, cela ne se fait jamais par individus importés/réexportés de captivité autres que les individus vivats dans les sanctuaires in-situ, car il y a des risques idiots à ne pas prendre, comme l'a si justement fait comprendre Achille.

[Vinch]

* Il fallait bien sûr lire "ranavirus" et pas "ravavirus"...

[raphaël]

Merci Achille pour ces interventions toujours justes et intelligentes.

[bapt01]

Le journal Le Monde a fait un article qui est visible sur Snapchat (je ne sais pas si dispo Internet). Ils mettent l'accent sur la crédibilité du projet: Biome qui n'a jamais vu le jour, installations toujours précaires, 0 libérations et la communication douteuse, notamment avec l'utilisation du centre Athéna comme expert du "rewilding", mais qui enfaite s'agit d'animaux sauvages blessés.
On apprend plusieurs choses (je ne sais pas si c'est seulement moi qui découvre):
- Que rewild n'est propriétaire que de 70% du zoo (c'est qui pour le reste ?)
- L'association Wildlife Angel s'est retiré car il ne considérait pas le projet viable et selon lui l'asso allait perdre en crédibilité
- Le parc n'a pas les moyens pour relâcher les animaux (ils font la comparaison avec le zoo de beauval qui a dépensé 100 000 € pour 2 gorilles)
- Les 700 000 € de la cagnotte servent à entretenir le parc (80 000€/mois), et que le parc à 5 ans pour réunir 600 000€ pour le VRAI achat du zoo

En dehors de ça l'article note quelque chose de très important:
"les réintroductions doivent viser à produire un avantage pour la conservation au niveau d'une population, d'une espèce ou une écosystème et non seulement profiter aux spécimens transférés"

[Vinch]

Toutes ces questions posées l’ont déjà été et répondues tout au long de ce déjà très long post.
Surtout plusieurs choses:
- 30% des parts du zoo appartiennent toujours à Alain Le Héritte, ancien directeur et capacitaire toutes espèces. Mais il n’est pas actionnaire majoritaire.
- sur la véritable acquisition du zoo par Rewild, on lit tout et le contraire dans la presse et ailleurs. Difficile de se faire une idée claire.
- Wildlife Angel s’est vite retiré du collectif car, selon les propres dires de son président, Sergio Lopez, il n’avait jamais été question que WA fasse partie du collectif des 7 associations qui forment Rewild. Par ailleurs, trois autres associations se sont aussi retirées du collectif (HISA, One Voice et Darwin) et sont passées « partenaires » de Rewild. Restent donc Sea Shepherd France, Le Biome et Athenas, dont les présidents restent très engagés dans Rewild.
- En effet, un parc seul, sans ressources autre que des dons, sans activité commerciale rapportant un minimum de CA n’aura jamais pleinement les moyens de relâcher la moindre bestiole. De plus, parallèlement aux projets de relâchers, il faut des autorisations, les habilitations, un partenariat avec d’autres institutions, d’autres associations pour assurer le suivi des animaux relâchés.
S’imaginer pouvoir refaire une population d’une espèce sauvage en danger et lui assurer un avenir génétiquement sain et hors du danger représenté par les activités anthropiques (braconnage, agriculture, destruction de l’habitat...) ne peut pas se faire tout seul, sans moyens solides et est purement utopique.
Toutes les institutions zoologiques qui ont pu et font toujours de la conservation in-situ et des réintroductions depuis plusieurs décennies l’ont très bien compris.