Le Jardin animalier de Monaco rouvre enfin ses portes ce samedi 1er juin 2019
Fermé au public depuis août 2018, alors que le charançon des agaves y ravageait la végétation, le parc - sécurisé - sera à nouveau accessible ce samedi 1er juin. Et, à cette occasion, l'entrée sera gratuite pour les plus jeunes
" Les travaux de consolidation et de sécurisation de la falaise seront achevés pour la fin du mois de mai 2019. Nous avons donc le plaisir de vous informer de la réouverture du Jardin animalier le samedi 1er juin 2019. "
C’est par ce message aussi enjoué que laconique, que l’Administration des Biens et l’équipe du Jardin animalier de Monaco ont mis fin à dix mois d’attente. Ajoutant que, pour " fête " la réouverture du mythique parc monégasque, l’entrée sera gratuite pour les moins de 16 ans toute la journée de samedi. Une manière de récompenser la patience des habitués et de séduire les touristes.
Fermé début août 2018 pour cause de canicule et de nécessité de protéger les animaux, le parc n’avait jamais rouvert ces portes depuis. La faute a une p’tite bête de deux centimètres à l’appétit d’ogre, comme nous le confiait le chef des jardiniers du Palais princier, Denis Gerenton, en octobre dernier. " Quand le parc était fermé pour canicule, on s'est aperçu qu'il y avait des brunissements à la base de certains agaves. "
En cause, ce cher - et inconnu jusque-là - Scyphophorus acupunctatus, ou charançon des agaves. Inoffensif pour l’homme et l’animal mais mortifère pour Dame nature. Car, une fois infestée par le charançon, une plante peut dépérir à une vitesse folle, voire être déracinée.
" Réduire le niveau de risque d’éboulement "
La bestiole, vorace, avait ainsi contraint les équipes du Jardin animalier à incinérer pas moins de cinq tonnes d’agaves, à la fin de l’été dernier, pour éviter toute propagation ! D’où la fermeture du Jardin animalier pour des raisons de sécurité, afin d’éviter toutes chutes de pierres ou de végétaux sur le public, les employés et, a fortiori, les animaux.
La première étape des travaux de sécurisation avait consisté à purger l’intégralité des agaves de la paroi rocheuse, avant que des études topographiques soient réalisées en vue d’une consolidation. Des travaux qui ont été délégués à une société extérieure, Geolithe, basée à Mouans-Sartoux et dont le chef de projet, Damien Caratti, a eu à " réduire le niveau de risque d’éboulement ".
" Deux parades complémentaires ont été mises en œuvre ", détaille l’Administration des Biens. " Des parades passives surfaciques ", d’une part, qui consistent en la pose de " nappes de grillages plaquées localement, pendues sur avaloirs ou rehaussées de barrières grillagées ".
Des " parades actives ponctuelles de trois types ", d’autre part : " un confortement par filet métallique plaqué (deux unités), un confortement par ancrages passifs (armatures métalliques scellées dans des trous de forage), et des micro-déroctages manuels [comprenez purge, ndlr]. "
Un chantier à l’impact environnemental limité
Un cahier des charges bien barbare pour les néophytes. Pour résumer, la falaise du Jardin animalier est aujourd’hui ficelée comme un rôti à titre préventif, et les matériaux ou techniques utilisés pour la purger, comme la consolider, n’ont pas vocation à entraver la vie de son microcosme.
La nature pourra donc reprendre ses droits selon l’Administration des Biens, qui avance un dispositif idoine. " Plusieurs dispositions particulières, et propres à ce chantier, ont été prises afin de limiter l’impact environnemental et favoriser l’insertion paysagère des ouvrages. "
L’occasion d’user à nouveau d’un jargon technique et de lister les " parades passives " : " Limitation de l’emprise des ouvrages aux zones présentant les aléas de ruptures les plus importants ; réduction drastique des débroussaillages avec préservation des espèces sensibles (lavatère, euphorbe, nivéole de Nice, oliviers, etc…) ; ouverture de fenêtres dans les nappes grillagées pour préserver des pieds individuels de végétation mais aussi de véritables jardins rupicoles ; peinture de camouflage des éléments métalliques ; réduction du diamètre et de la taille des plaques en tête des ancrages de fixation et de placage… "
Côté "parades actives ", sont listés " des ancrages passifs de confortement favorisés car moins impactant visuellement et “environnementalement” ; le scellement de certains ancrages à la résine pour éviter la propagation de coulis dans les fractures du massif rocheux ; ou encore le cachetage des têtes d’ancrages dans le massif pour les rendre invisibles depuis le jardin. "
Bref, le Jardin animalier rouvre samedi et il est sécurisé.
Quoi de neuf chez les amis de Pollux ?
Le Jardin animalier abrite plus de 250 animaux dont le plus célèbre, sa mascotte, l’hippopotame Pollux. Après dix mois de tranquillité, sans public, comment vont-ils réagir ? « Ils ne seront pas perturbés dans la mesure où il y a toujours eu du monde dans le parc entre les ouvriers et le personnel du jardin », assure-t-on sur place.
Et durant ces dix mois, la famille s’est agrandie.
Parmi les nouveaux arrivants : 8 chauves-souris du Vietnam ou trois nouvelles espèces de canards.
Le directeur du Jardin animalier, Laurent Peyronel, et son équipe, ont aussi enregistré l’installation d’un pigeonnier et d’un groupe d’une vingtaine de pigeons paon.
Profitant également de ce break forcé pour procéder à la réfection de plusieurs abris pour les animaux, repeindre et entretenir le parc dans sa globalité ou réaliser encore actuellement un nouvel espace pour les saïmiris (singes- écureuils).
Source :
Nice-Matin.