On est effectivement dans le délire même si je voulais éviter le débat sur le bien-fondé du véganisme.
Pour ce qui est de la production de viande locale, cela me paraît économiquement irréalisable. Entre les normes sanitaires d'abattage, l'absence d'économie d'échelle (élever un bœuf n'est pas rentable, il faut en avoir un certain nombre avant que cela vaille le coût) et le faible coût de la viande issue d'invendus, je ne vois pas de raisons de le faire. Enfin, je ne pense pas que le gaspillage de viande se trouve à abattage avec des pièces entières qui finiraient direct à la poubelle.
L'ensemble d'une carcasse est valorisée par l'industrie agroalimentaire, pour faire de la gélatine, du carré de bouillon, des steaks pas chers pour le Mcdo... Le gaspillage se trouve bien plus au niveau du consommateur et des produits invendus. Cela vaut tout autant pour la laiterie qui occasionnerait d'importants coûts fixes.
Après pour des œufs pourquoi pas, certains parcs élèvent bien lapins, rats et insectes pour nourrir leur propre cheptel.
A l'inverse, certains zoos (Jersey notamment il me semble), produisent eux même des légumes pour leur propre consommation. Une équipe de jardiniers peut facilement s'occuper à la marge d'un potager sur un terrain non utilisé par le zoo sans que cela nécessite un travail et des compétences insurmontables.
abonnepdz a écrit:L'offre restauration doit être variée et répondre à toutes les demandes, des plats végétariens pour ceux qui en veulent, mais aussi des plats traditionnels et de la cuisine du monde en fonction de la zone "géographique" où se trouve le restaurant dans le parc.
C'est exactement l'inverse de ce que je disais dans le message au-dessus : passer de ce que désire le client, le visiteur, vers un relais d'éducation en faisant découvrir de nouveaux modes d'alimentation, qui ne renient ni au goût, ni à l'équilibre nutritionnel ni à "la fameuse tradition".
abonnepdz a écrit:Le 100% végan, c'est une belle connerie, j'ai jamais vu à Koh lanta, des candidats réussir sans manger au moins du poisson et des crustacés, que dire de l'épreuve de confort ou un gros steack est à gagner... l'être humain est comme ça depuis toujours.
Alors le tofu et les carottes rapés pour le militant-végan qui fait pas grand chose de sa journée dans un bureau, mais sur un chantier par -5°, par contre demandez aux ouvriers de manger ça ou un bon boeuf bourguignon.
le choix sera vite fait.
Et si c'est pour remplacer la viande par des produits industriels qui ressemble à de la viande bourrer de E... et autres produits toxiques (dans 10 ans), ce n'est pas la peine.
Au delà de la condescendance envers ce mode d'alimentation et de la comparaison avec Koh Lanta (la vraie vie
), je pense qu'il faudrait rétablir 2 ou 3 vérités :
- Le véganisme/végétarisme, ce n'est pas que du tofu et des carottes rappées. Okapi évoque par exemple la cuisine indienne, surement plus ancienne que notre gastronomie française, qui n'utilise pas de viande : comme quoi ce n'est pas vieux comme le monde. Heureusement pour eux, c'est plus varié et plus élaboré et le succès de cette cuisine à l'échelle mondiale n'est pas à démentir. La cuisine française aussi comporte son lot de plats végétariens bien traditionnels.
Pour moi, l'un des axes d'une cuisine "militante" (dans le bon sens du terme) que j'aimerais voir dans un zoo serait justement de faire découvrir des plats végétariens tout aussi élaborés et goutus que ceux habituellement à la carte des restaurants.
- Le végétarisme ne signifie pas des apports nutritionnels déséquilibrés. La viande, ce sont des protéines et des graisses, que l'on trouve tous les deux dans les produits végétaux. Pour l'apport calorique des fameux ouvriers, tu as du apprendre lors de tes cours de biologie, que le carburant du corps humain, les calories, l'énergie que nous utilisons, provient avant tout des glucides qu'ils soient lents ou rapides. Les protéines servent en petites quantités, principalement à reconstruire nos organes. Donc ce qu'ils faut aux ouvriers qui travaillent par moins 5° sur la Terre du froid, c'est une bonne soupe chaude et des sucres lents !
Pour une énième preuve, il existe nombre de sportifs de haut-niveau qui ont adopté des régimes pauvres ou sans viandes et qui n'ont pas relevé de pertes de performance (parfois même une amélioration). Si des sportifs comme Karabatic ou Honrubia (handball) se passent de viande, je pense que le commun des mortels peut physiologiquement s'en passer.
- L'aspect psychologique : ta vision de l'histoire me paraît très courte. Comme l'a expliqué okapi, la viande a longtemps été réservée aux grandes occasions dans les classes populaires et ce jusqu'à récemment. Seules les classes aisées pouvaient se permettre ce luxe donnant à la viande son rôle de marqueur social et de richesse, à l'instar de la voiture ou des bijoux. Ce n'est que récemment que des campagnes encourageant la consommation de viande et de produits laitiers ont fait grimper en flèche notre consommation accompagnant la hausse impressionnante de la production.
Tu remarqueras que l'on n'interdit pas formellement de manger de la viande ou du poisson, plus de limiter sa consommation en ouvrant les yeux aux visiteurs qui sont tous des consommateurs. A titre indicatif, les portions de viande retenues dans la restauration collective sont plutôt de l'ordre de 100 à 120g plutôt que les 200-250g que tu recommandes. Toujours pour illustrer que les niveaux stratosphérique de viande que nous consommons actuellement ne sont pas motivées par une nécessité nutritionnelle, un français consommait en 2013, environ 1,3 kilo de viande par semaine là où les nutritionnistes recommandent 500g par semaine pour un adulte.
Je ne suis pas pour un abandon total de plats contenant de la viande et encore moins pour forcer les gens car je ne pense pas que cela soit productif pour faire changer les mentalités. Par contre, je pense qu'il faut bien mettre les gens face à leurs responsabilités et leur faire reconnaître que, égoïstement vouloir manger un steack-frites à chaque repas est plus destructeur qu'un tour du globe en avion.