Les travaux de nouveaux espaces pour accueillir perroquets, chameaux ou suricates ont commencé au parc d'Isle, à Saint-Quentin (Aisne). Non sans provoquer le débat en communauté d’agglomération.
Les suricates ou les pandas roux qui investiront prochainement le parc d’Isle n’y sont pour rien. Mais vendredi 7 octobre au soir, alors que les travaux ont commencé, les futurs animaux accueillis dans de nouveaux espaces ont suscité le débat lors du conseil de la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin.
En cause, le budget prévisionnel de la première phase d’aménagement du parc, dont le montant s’élève à 3.025.140 € hors taxes. Celle-ci a commencé en septembre et devrait normalement durer trois mois.
« Il s’agit de construire une fermette, mais aussi une volière pour les perroquets et de créer l’île des petits sauvages, où il y aura des suricates, des porcs-épics et des pandas roux », a annoncé Xavier Bertrand, président de l’Agglomération. Des cheminements seront également aménagés pour cette première phase de travaux, qui devrait être subventionnée à 58 %, par la Région (42 %), l’État (15 %) et le Département (1 %). Il resterait donc environ 1,27 million d’euros à la charge de l’Agglomération. Ce qui n’est du goût ni de l’extrême gauche, ni de l’extrême droite.
« Je passe devant les wallabies tous les dimanches, ça ne respire pas la joie de vivre »
« Vous réaménagez une partie du parc, c’est très bien, mais je suis circonspect sur le fait de faire venir des suricates, estime Olivier Tournay (PC). Mettre des animaux dans des enclos, ça me pose un problème philosophique. Je passe devant les wallabies du parc tous les dimanches, et ça ne respire pas la joie de vivre. »
Sylvie Saillard (FN) juge de son côté qu’il y a d’autres priorités. « L’hiver, nous avons la neige, l’été nous avons la plage, il ne manque plus que le zoo, ironise l’élue. Amazon créé 500 emplois à Amiens, pendant qu’à Saint-Quentin nous adoptons des porcs-épics et des suricates pour trois millions d’euros. Nous, nous préférons l’emploi. »
« Je ne compare pas, mais il y a des priorités »
De quoi faire bondir Xavier Bertrand de son siège. « Comparer des demandeurs d’emploi à des animaux, je trouve ça indécent. Vous remarquerez qu’Amazon s’installe à Boves, du bon côté d’Amiens pour nous, vers Saint-Quentin. Les seuls à décider du lieu, ce sont Amazon. Je suis toujours fier de la plage et du village de Noël. L’idée de ce parc animalier, c’est de renforcer l’attractivité du Saint-Quentinois. Nous souhaitions que le parc soit gratuit, car même si l’entrée était à 2€, certaines familles ne pourraient pas les payer. »
Sylvie Saillard, elle, se défend de comparer animaux et demandeurs d’emploi. « Je ne compare pas, mais il y a des priorités. Les trois millions d’euros vont dans le parc plutôt que dans des aides à des entreprises. » Un raisonnement auquel Xavier Bertrand coupe court. « Les sommes dévolues au développement économique sont bien supérieures à ça. Ce n’est pas en caricaturant que l’on se donne une image de sérieux. » Comparer développement économique et animaux peut parfois s’avérer malheureux.
Les animaux au chaud pendant les travaux
Les travaux du parc d’Isle ont commencé en septembre et dureront trois mois. Pendant cette période, de nombreux pensionnaires du parc seront déplacés au calme et ne seront plus visibles, « pour éviter le stress lié aux travaux ». Ce sera le cas pour wallabies, émeus, lamas, moutons, poneys, ânes, chèvres et lapins. Seuls les bœufs Highland cattle et le porc laineux feront de la résistance.
Le public pourra traverser le site via un passage sécurisé pendant les travaux. Cependant, il ne sera pas accessible la semaine du lundi 10 au vendredi 14 octobre inclus.
Pendant ce laps de temps, il sera également impossible d’entrer dans le parc par Rouvroy. Les promenades en poneys sont aussi arrêtées pendant les travaux, alors que le karting à pédale continue.
Source :
Le Courrier picard.