Un documentaire sur Jeannette Mac-Donald et son "zoo"

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Un documentaire sur Jeannette Mac-Donald et son "zoo"

Messagepar Philippe » Jeudi 24 Septembre 2015 14:45

Joël Fauré : «Le zoo, les lions… et Jeannette ma deuxième maman »

Un documentaire tourné depuis hier à Buzet-sur-Tarn rend hommage à la célèbre dompteuse de fauves Jeannette Mac-Donald. Joël Fauré a côtoyé cette femme unique. Il raconte…

Comment avez-vous connu Jeannette Mac-Donald ?

Jeannette est arrivée à Buzet en 1973. Elle avait 55 ans et moi 11. La maison familiale était tout près du zoo. Le petit garçon sauvage que j'étais, plus habitué au meuglement des vaches qu'au rugissement des lions, a approché cette femme mystérieuse. Une amitié est née. Elle a duré plus de 25 ans ! J'étais le petit garçon de «Cinéma Paradiso» et elle la star de «Boulevard du Crépuscule» !

Quels grands moments avez-vous partagé avec elle ? Quelles anecdotes ont marqué votre histoire commune ?

Jeannette Mac-Donald a été ma deuxième maman. C'est tout dire. Elle m'a ouvert sur le monde.

Des souvenirs ? Il y en a des brouettées ! Toutes les sorties dans les cirques de passage où elle était reçue comme un mythe. Et puis il y a eu ce fameux procès avec Brigitte Bardot ! Mais je retiendrai surtout cette anecdote, plus personnelle. Jeannette devait se rendre à Toulouse pour des papiers. Elle m'avait confié la garde du zoo ! Seul, sans téléphone, sans rien, que se serait-il passé si un fauve s'était échappé ? Finalement, tout s'est bien passé, sauf avec les chèvres qui se sont montrées très capricieuses !

Que vous a-t-elle confié que vous n'auriez encore écrit ou dit ?

Jeannette avait des talents de conteuse. Elle fascinait ses auditoires, avec son accent de Montrouge, un peu à la «Arletty». Jeannette n'a jamais cessé de dire que sans ses bêtes, elle se flinguerait, qu'elle était née dans une caravane et qu'elle voulait mourir dans une caravane. Elle est morte dans une maison de retraite, à Grenade, un petit lion en peluche sur le cœur. Elle me confiait souvent, sur le plan plus intime, que bien que courtisée par les hommes, «elle n'avait jamais dansé avec eux». La bagatelle ne l'intéressait pas. Mais elle était très en avance sur la libération sexuelle. Elle m'avait vaguement parlé qu'elle avait été décorée de la Médaille d'Encouragement au bien. Mais elle ne s'est jamais étalée sur ça, pas plus que sur les deux caravanes qu'elle a offert en 1954 à l'abbé Pierre !

Pourquoi a-t-elle choisi de passer ainsi sa vie, dans une caravane, sans eau sans électricité ?


Elle n'avait pas trop le choix ! Après l'incendie de son cirque en Algérie et son rapatriement à Bordeaux, elle n'avait plus un sou. Arrivée à Buzet, ce fut le début de la déchéance. Elle n'a pas su utiliser sa notoriété.

Et ce cirque dont il ne reste qu'une caisse sous les ronces… a-t-il eu son heure de gloire ?

C'est le seul bâtiment qui subsiste ! Il faudra le classer monument historique ! Le zoo a bien fonctionné dans les années soixante-dix. Jeannette m'avait confié la caisse : l'entrée était de 5 francs pour les adultes et 3 francs pour les enfants. Le paquet de cacahuètes coûtait 1 franc, mais il y avait un retour presque immédiat chez les singes ! Jeannette pouvait raconter ses anecdotes au public qui en était friand. Si des lecteurs de La Dépêche possèdent des photos de l'époque, je suis preneur !

Que symbolise cet hommage à la TV pour vous ?

Une réhabilitation. Il n'est pas trop tard pour l'exhumer. Elle mérite cette lumière autour d'elle eu égard aux qualités qu'elle a véhiculées : le courage, la volonté, l'intégrité. Elle nous montre un exemple, surtout dans nos temps perturbés en manque de sens et de repères.

Quel est le programme de ce tournage ?

L'équipe de tournage va d'abord se rendre à Bordeaux, sur les quais où Jeannette a débarqué en 1969. Puis il y aura des prises de vues de l'ancien zoo à Buzet. Ensuite, l'après-midi du jeudi 24 sera consacrée aux interviews de témoins, dans la salle des mariages mise à la disposition par la mairie de Buzet. Le vendredi, tournage au musée du cirque d'Albi, de Bernard Albarède.

Comment participerez-vous à la réalisation de ce documentaire ?

J'ai mis à la disposition de Jacques et de Thomas toutes mes tripes et tout mon cerveau. Et puis bien sûr, les photos, affiches, programmes, lettres… de notre héroïne. Et de très nombreuses coupures de presse de «La Dépêche» !

À lire de Joël Fauré, Comme un tableau fauve : La Vie extraordinaire de Jeannette Mac-Donald et un peu de la mienne », Ombres Blanches, 2010.


Portraits décalés

La chaîne Arte a commandé à Jacques Malaterre une collection de 20 portraits de 26 minutes. Il a retenu entre autres René Dumont, le 1er écolo, Gala, la muse de Dali, Théo Sarapo, le dernier amour de Piaf, Jacqueline Auriol et… Jeannette Mac-Donald ! « Nous mettons en exergue des oubliés de l'histoire, des gens qui sont loin du politiquement correct, tout en racontant des faits de l'histoire. Il y a beaucoup d'images mais seulement 4 minutes d'archives. Nous ne voulons pas un docu poussiéreux. La diffusion est prévue l'an prochain », explique le réalisateur.
Source : La Dépêche.
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Re: Un documentaire sur Jeannette Mac-Donald et son "zoo"

Messagepar Philippe » Jeudi 24 Septembre 2015 14:51

Allez, je prends le temps de vous faire partager un autre article, paru hier sur le même sujet :

Les caméras tournent pour la dompteuse Jeannette Mac Donald

Une vie entière de passion, d'amour pour les animaux, les lions en particuliers ; une vie pour le cirque, avec ses joies, ses peines ; une vie aussi pour les autres, pour le bonheur simple de distiller l'émerveillement…
Jeannette Mac Donald était cette femme unique qu'une passion sans limites a portée tout au long de son existence, et a fini par dévorer. Buzétoise d'adoption et de cœur, elle s'est éteinte non loin de là, à Grenade-sur-Garonne, dans une maison de retraite, elle qui voulait mourir dans une de ses cages à fauves devenue son deuxième chez soi. En 1999, un lion en peluche sur son cœur, l'incomparable dompteuse est partie rejoindre ses pairs, au paradis des âmes libres, fortes, parfois un peu seules…

C'est l'histoire extraordinaire de cette femme hors du commun, enfant de la balle, personnage mis en avant dans nos colonnes moult fois, que le réalisateur Jacques Malaterre a choisi pour sa série de documentaires historiques « Les oubliés de l'Histoire », qui seront diffusés l'an prochain sur la chaîne Arte. Hier, à Buzet-sur-Tarn, sur les terres fantomatiques du vieux zoo, le matin, et l'après-midi en mairie, les caméras n'ont cessé de tourner. La ville s'est tout entière ouverte à cette aventure, tout comme Joël Fauré, qui a longtemps côtoyé Jeannette Mac Donald. L'auteur d'un livre sur celle qui, dit-il, «fut sa deuxième maman» vit ce moment comme «une vraie réhabilitation». Le terme est approprié pour relater l'histoire d'une femme pas tout à fait comme les autres…

Un lion dans… et sur le cœur


Jeannette est arrivée à Buzet en 1973 après l'incendie de son cirque à Alger. Elle s'y installe avec ses derniers animaux et y vivra 25 ans dans des conditions de plus en plus misérables. «Elle n'avait pas ni eau ni électricité et n'a jamais remonté la pente parce qu'elle n'a pas su se vendre», dit Joël Fauré, toujours avec beaucoup d'émotion

Avec ses cinq lions, quelques singes et des chiens, sa ménagerie a bien du mal à faire rêver au-delà du village. Les bêtes sont nourries en partie par des habitants qui apportent des restes et carcasses conscients des difficultés rencontrées par Jeannette. Mais la générosité affichée ne lui apportera pas que du bon… Brigitte Bardot déposera plainte contre elle pour «mauvais traitement des animaux».
A Buzet, c'est l'effroi, la colère.Une longue chaîne de solidarité pour «leur dompteuse» unit des habitants du villageois, et au-delà. Jusqu'au célèbre avocat Gilbert Collard, sensible à cette cause, ou encore Gilbert Edelstein, patron du cirque Pinder, qui met la main à la poche pour aider l'ancienne gloire du cirque. Mais la descente aux enfers, un court instant endiguée, ne s'arrêtera pas. Un incendie ravage la petite caravane. Les animaux, petits à petits, disparaissent. Jeannette ne survivra pas à la mort de son dernier lion. Elle s'éteint entre quatre murs, elle qui a passé sa vie à respirer le grand air. Elle repose aujourd'hui au cimetière de Bessières. Mais grâce au petit écran, la dompteuse de Buzet s'apprête à renaître pour le plus grand bonheur de ses admirateurs. La reine des fauves est de retour chez elle…
Source : La Dépêche.
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Re: Un documentaire sur Jeannette Mac-Donald et son "zoo"

Messagepar Philippe » Mercredi 30 Mai 2018 6:44

Hommage à Jeannette Mac Donald

Jeannette Mac Donald, de son vrai nom Jeannette Corfdir, était une grande dame du cirque. D'abord dompteuse, puis propriétaire d'un cirque, sa vie bascule lorsque son chapiteau brûle à Alger en 1967. En 1973, elle arrive en forêt de Buzet où elle installe un parc animalier sur un terrain que les anciens appellent toujours « le zoo ». Entourée de ses animaux, elle vit de façon précaire, sans eau ni électricité.

C'est là, alors qu'il a 11 ans, que Joël Fauré fait sa connaissance. « Une révélation » pour lui, et la naissance de ce qui est aujourd'hui encore une véritable passion amoureuse. Une passion qu'il nous a fait partager en 2010 dans son livre « Comme un tableau fauve ». Citée parmi les «Femmes d'exception en Midi-Pyrénées», titre du livre écrit par Philippine Arnal en 2012, Jeannette Mac Donald a également fait l'objet d'un magnifique documentaire de Thomas Cirotteau, diffusé sur Arte dans la série «Les oubliés de l'Histoire».

Samedi 2 juin 2018, à partir de 15 heures, elle sera à l'honneur à l'occasion de « La journée Jeannette Mac Donald », organisée sur le site de l'ancien zoo, en bas de la forêt, en présence de nombreuses personnalités du cirque. L'après-midi sera rythmée par un spectacle du Lido de Toulouse et de Récré-Magic-Circus, la projection du film de Thomas Cirotteau, « Une lionne parmi les lions », des expositions et une librairie éphémère. Gilles Joviado, maire de Buzet, dévoilera la stèle réalisée par Sébastien Langloÿs, en présence de l'artiste auquel on doit notamment la statue de Claude Nougaro à Toulouse.

La journée sera marquée par la remise du premier « Prix Jeannette Mac Donald » qui sera décerné à Carrie Harvey, artiste britannique qui s'est imposée comme « Madame Loyal » en animant de nombreux festivals de cirque depuis son entrée fracassante sur la piste du cirque Amaren 2005.

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Source : La Dépêche.
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Re: Un documentaire sur Jeannette Mac-Donald et son "zoo"

Messagepar Philippe » Lundi 10 Juin 2019 22:10

Jeannette Mac Donald, la dompteuse de fauves connue pour son numéro à dix lions

Il y 20 ans, disparaissait, à Grenade, au nord-ouest de Toulouse, cette vedette du cirque des années 1950 et 1960, connue entre autres, pour son fameux numéro à dix lions
.

Dans son édition du 15 janvier 1956, le magazine Radar publiait en pleine page, sous le titre « Sans rancune ! », le baiser de Jeannette Mac Donald sur le museau de Lola.
Une enfant de la balle

L’hebdomadaire à sensation présente les « réconciliations » de la jeune dompteuse, le poignet droit bandé, avec sa lionne. Les lecteurs et les amoureux des ménageries foraines sont pleinement rassurés. Car quelques semaines plus tôt, au Palais des sports de Marseille, à l’occasion du Festival du Cirque de la Cité phocéenne, la bête avait planté ses crocs dans la main de sa maîtresse.
La dresseuse, d’un professionnalisme à toute épreuve, avait réussi à se dégager et à finir son numéro, sous le regard d’un public fasciné et enthousiaste.

Un amour inconditionnel des fauves

De son vrai nom Jeanne Louise France Corfdir, la circassienne, née le 3 mai 1918 à Montrouge (Hauts-de-Seine), a voué, depuis sa plus tendre enfance, un amour inconditionnel aux fauves. L’écrivain Joël Fauré, qui a bien connu Jeannette et qui lui a consacré en 2010 un livre, « Comme un tableau fauve », nous en dit davantage :
" C’est vraiment une enfant de la balle, née dans la sciure, qui est entrée pour la première fois dans une cage à l’âge de six ans. Elle a grandi dans le sillage de son père Louis-Marie, un exceptionnel belluaire, champion des dompteurs de 1906 à 1922. Mais contrairement à lui, qui houspillait ses bêtes de manière à ce qu’elles fassent un certain effet, elle a constamment travaillé en douceur. Elle a été une des précurseurs de cette méthode. "

Connue pour son numéro à dix lions


Sous l’égide de son compagnon Shérif Amar, l’un des fils du fondateur du célèbre cirque éponyme, elle peaufine ses dons et prend définitivement son nom de scène.

Dans l’inconscient collectif, l’élégante et ravissante blonde, qui ne se départit jamais de son chemisier de soie, ses bottes vernies et ses gants blancs, devient, sur les affiches du dessinateur toulousain Ruddy, cette « maîtresse femme, représentée en pin-up qui tient un lion en respect » comme le rappelle Joël Fauré.

Reconnue dans sa sphère pour son numéro à dix lions dans lesquels elle introduit sa tête, elle brille dans de multiples tournées, dont celle du Cirque d’hiver Bouglione, notamment aux côtés du grand clown Achille Zavatta. De 1962 à 1967, elle dirige le Grand Cirque National Algérien et parcourt le pays avec sa troupe.

De la gloire à la déchéance


Mais un incendie causé par des pétards met fin à l’entreprise. Deux ans plus tard, elle rentre sur Bordeaux (Gironde) où elle survit en faisant la tournée des bars avec son singe.

En 1973, le directeur d’un petit zoo de Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne), à 28 kilomètres au nord-est de Toulouse, la contacte afin qu’elle s’occupe de son parc animalier. Dans sa ménagerie implantée en bordure de forêt, elle vit dans la misère, sans eau ni électricité, durant plus de 20 ans. Epuisée, elle finit par abandonner sa vie de saltimbanque pour une place à la maison de retraite de Grenade-sur Garonne, où elle décède le 1er mai 1999, avec un lion en peluche sur le cœur.

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Source : Actu Toulouse.
Biofaune : l'actualité de la conservation in & ex situ : http://biofaune.canalblog.com - www.facebook.com/biofaune
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