Deux responsables de la réserve animalière d’Emancé sont condamnés pour avoir détenu des animaux dans des conditions déplorables et s’être opposés à un contrôle vétérinaire
Deux responsables de la réserve zoologique du château de Sauvage, à Emancé, ont été condamnés lundi soir par le tribunal de grande instance de Versailles.
Le premier, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, a écopé d’une peine de trois mois de prison avec sursis et de 15000 € d’amende.
La seconde, la gestionnaire des animaux, doit régler, elle aussi, une amende 15000 €. La justice leur reproche, d’une part, de ne pas s’être mis en conformité avec la loi. Normalement, ce type d’établissement doit obtenir de l’Etat une autorisation d’ouverture au public. D’autre part, elle leur reproche l’obstruction à l’exercice d’inspection des services vétérinaires et des gendarmes. A plusieurs reprises, les services de l’Etat se sont présentés pour inspecter le site. Ils se sont heurtés à chaque fois à un refus.
Et pour cause, certains animaux étaient détenus dans des conditions déplorables. Un ours à lunettes provenant du zoo de Bâle (Suisse) vivait dans un hangar sans pouvoir s’ébattre à l’extérieur. Un chimpanzé, lui, était détenu dans un espace de 9 m2, haut de 2,70 m. Il ne pouvait ni s’asseoir ni s’allonger. De surcroît, les inspecteurs ont découvert qu’ils avaient subi des injections de kétamine.
En outre, ces deux animaux étaient très mal alimentés. Ils souffraient d’obésité au point de ne plus pouvoir tenir sur leurs membres. « Nous avons également constaté d’autres situations préoccupantes, indique-t-on à la préfecture. On ne peut pas jouer à l’apprenti sorcier avec les animaux, d’autant plus avec des espèces sensibles. » Ainsi, une antilope vivait dans le parc avec une fracture ouverte. Des perroquets, consignés dans un hangar, survivaient… déplumés.
L’affaire ne devrait pas s’arrêter là. Les responsables sont en contentieux avec l’Etat depuis des années concernant leur autorisation d’ouverture au public.
« Auparavant, il suffisait d’une déclaration pour pouvoir ouvrir au public. Ce que les responsables de la réserve ont fait. Mais depuis 1974, la loi a changé. Et les responsables de tels parcs doivent se soumettre à une autorisation de l’Etat. Or, il y a une volonté délibérée des responsables de détourner cette autorisation de déclaration, explique un représentant des services de l’Etat. La fermeture administrative risque d’être la dernière arme à brandir. Ce sujet risque de devenir d’actualité », conclut-il.
Source : http://www.leparisien.fr/yvelines-78/la-reserve-zoologique-de-sauvage-condamnee-05-10-2011-1639444.php