Toute l’équipe du zoo d’Amnéville est dans la peine, avec le décès de son directeur adjoint, Jean-Marc Vichard, survenu le 13 juillet à l’âge de 49 ans.

Né à Tarbes en 1962, Jean-Marc Vichard, après son service militaire dans un régiment parachutiste, avait quitté son poste dans un fast-food de Bordeaux pour rejoindre le zoo d’Amnéville, alors mis en chantier par Michel Louis, son directeur et fondateur. C’était au printemps 1985. Il en avait alors suivi toutes les étapes de la construction, participant au montage des bâtiments, jusqu’à l’ouverture, en juin 1986. Où il devint animalier. « Durant un mois, il a soigné seul les 165 animaux du zoo, dans des conditions pas toujours faciles. Songez que l’eau courante n’arrivait pas sur l’ensemble du site et qu’il fallait déplacer de lourdes citernes pour abreuver nos pensionnaires ! », se souvient Michel Louis.
L’état d’esprit amical
Qui n’a pas oublié non plus qu’un jour, alors que les finances du zoo n’étaient pas au mieux, Jean-Marc Vichard n’hésita pas à souscrire un crédit personnel pour financer l’achat d’un tracteur. Passionné par les animaux, les fauves en particulier, Jean-Marc Vichard devenait chef animalier début 87, puis directeur-adjoint en juillet de la même année. Formant avec Michel Louis un tandem qui devait conduire le zoo sur les chemins du succès.
Il avait initié notamment l’informatisation de l’entreprise. Outre la charge administrative du personnel, c’était un observateur vigilant et précis des tableaux de bord du parc. Garant aussi, avec son complice, de l’état d’esprit amical, qu’ils souhaitaient voir régner au sein du personnel du zoo, qu’il compte dix collaborateurs comme au départ, ou 105 aujourd’hui. Jean-Marc Vichard s’est également beaucoup investi dans les programmes de conservation des espèces.
Poursuivre le travail engagé
Luttant contre un synovialosarcome, une forme de cancer, depuis l’âge de 20 ans, jamais il n’avait faibli face à la maladie malgré ses attaques successives. Début 2008, il était au camp de base de l’Himalaya, à plus de 5.000 m d’altitude. En mars dernier c’est en mission au Népal qu’il réfléchissait à un nouveau programme de protection de la biodiversité. Jusqu’au 10 juillet, il a œuvré au développement du zoo, avant que le mal le rattrape et le fauche en pleine action. Durant cet été où le zoo d’Amnéville, qui l’occupait tant, fête ses vingt-cinq ans.
Profondément affectée mais unie, l’équipe va poursuivre le travail engagé dans le souvenir du directeur, du collègue, de l’ami. Dont les documents officiels de l’établissement feront désormais figurer son nom en tant que cofondateur, avec Michel Louis, tandis que l’association « Zoo d’Amnéville conservation » sera prochainement baptisée association Jean-Marc Vichard.
Source : est républicain