La vie du zoo de Mulhouse :
Pas peur des loups…
Les quatre loups du Canada du zoo de Mulhouse forment une petite meute aux relations complexes, aussi fascinante que parfaitement inoffensive pour l’homme.
Cet après-midi-là au zoo de Mulhouse, il fait un froid de loup et une sale petite pluie tambourine sur la toile de la tente indienne qui, devant l’enclos, abrite les admirateurs des loups du Canada. Sous l’un des arbres de l’enclos, ça roupille ferme. Nous avons là Lucky, au pelage gris. C’est l’unique mâle. Âgé de 8 ans, il est né au zoo de Mulhouse. Tout près de lui, voici Njurka, sa sœur, 7 ans, le poil crème, presque blanc. Couchée à deux pas, est-ce Nakka ou Adaeli ? Ces deux sœurs, de couleur plus sombre, sont nées au zoo de Heberstein (Autriche) en mai 2008 et arrivées à Mulhouse quelques mois plus tard. Mais là, à l’heure de la sieste, une des deux sœurs fait bande à part. Elle s’est allongée au fond de l’enclos à une distance respectable des trois autres.
Des louveteaux pour le printemps ?
Un signe qui ne trompe pas pour Corinne di Trani, la responsable du service Éducation du zoo. « Si elle est si loin, c’est qu’elle est dominée. Il me semble que c’est Adaeli. Elle a une tache plus claire à l’arrière. »
Deux soigneuses qui passent par là confirment. « La dominée, c’est Adaeli. Et la dominante, c’est Njurka. » Ancienneté oblige, la belle louve blanche ne semble pas vouloir lâcher sa position. Ce qui ne va pas sans poser de problème, vu que le mâle dominant n’est autre que son propre frère. Et que dans l’organisation d’une meute de loups, seul le couple dominant, dit « Alpha », peut se reproduire. « Mais Lucky ne s’intéresse pas à sa sœur… La nature fait bien les choses. » Celle qu’il a choisie, c’est donc Nakka, avec qui des accouplements auraient déjà eu lieu. Et l’on peut légitiment espérer une portée de louveteaux pour le mois de mai.
Ah, c’est pas simple, la gestion en captivité d’une meute de loups, aussi petite soit-elle comme c’est le cas actuellement au zoo de Mulhouse. Corinne di Trani se souvient d’une époque où ils étaient une douzaine dans l’enclos. Un casse-tête. Mais dans la nature, la meute a toute son utilité. « C’est une organisation pour optimiser la chasse », explique la spécialiste. Car seul, le loup ne peut pas s’attaquer aux grandes proies.
Le repas du dimanche
Et la grande force de l’organisation sociale du loup, c’est sa capacité d’adaptation. « La meute est à géométrie variable, c’est un équilibre subtil entre la taille du territoire et la disponibilité alimentaire », raconte Corinne di Trani. Sur les loups, l’éthologue est intarissable, surtout lorsqu’il s’agit de réhabiliter ce mal-aimé des contes et légendes, qui hante nos imaginaires collectifs et fascine grands et petits. Au zoo de Mulhouse, les groupes d’écoliers sont nombreux toute l’année à défiler devant l’enclos où ils peuvent passer une heure sans un poil d’ennui. Et il suffit que Corinne di Trani sorte devant eux un crâne de loup et un enregistrement de hurlements pour que la magie opère aussitôt.
Quant au mythe de la dangerosité du loup pour l’homme, le zoo de Mulhouse lui tord le coup avec une méthode imparable. Chaque dimanche, à 14 h 45 précises, le public peut assister à l’entrée dans l’enclos du soigneur chargé de poulets et de viande de bœuf. Pour nourrir sa petite meute, il se jette quasiment dans la gueule des loups… qui ne lui ont pourtant jamais cherché noise.
Source : http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2011/02 ... -des-loups
Pas peur des loups…
Les quatre loups du Canada du zoo de Mulhouse forment une petite meute aux relations complexes, aussi fascinante que parfaitement inoffensive pour l’homme.
Cet après-midi-là au zoo de Mulhouse, il fait un froid de loup et une sale petite pluie tambourine sur la toile de la tente indienne qui, devant l’enclos, abrite les admirateurs des loups du Canada. Sous l’un des arbres de l’enclos, ça roupille ferme. Nous avons là Lucky, au pelage gris. C’est l’unique mâle. Âgé de 8 ans, il est né au zoo de Mulhouse. Tout près de lui, voici Njurka, sa sœur, 7 ans, le poil crème, presque blanc. Couchée à deux pas, est-ce Nakka ou Adaeli ? Ces deux sœurs, de couleur plus sombre, sont nées au zoo de Heberstein (Autriche) en mai 2008 et arrivées à Mulhouse quelques mois plus tard. Mais là, à l’heure de la sieste, une des deux sœurs fait bande à part. Elle s’est allongée au fond de l’enclos à une distance respectable des trois autres.
Des louveteaux pour le printemps ?
Un signe qui ne trompe pas pour Corinne di Trani, la responsable du service Éducation du zoo. « Si elle est si loin, c’est qu’elle est dominée. Il me semble que c’est Adaeli. Elle a une tache plus claire à l’arrière. »
Deux soigneuses qui passent par là confirment. « La dominée, c’est Adaeli. Et la dominante, c’est Njurka. » Ancienneté oblige, la belle louve blanche ne semble pas vouloir lâcher sa position. Ce qui ne va pas sans poser de problème, vu que le mâle dominant n’est autre que son propre frère. Et que dans l’organisation d’une meute de loups, seul le couple dominant, dit « Alpha », peut se reproduire. « Mais Lucky ne s’intéresse pas à sa sœur… La nature fait bien les choses. » Celle qu’il a choisie, c’est donc Nakka, avec qui des accouplements auraient déjà eu lieu. Et l’on peut légitiment espérer une portée de louveteaux pour le mois de mai.
Ah, c’est pas simple, la gestion en captivité d’une meute de loups, aussi petite soit-elle comme c’est le cas actuellement au zoo de Mulhouse. Corinne di Trani se souvient d’une époque où ils étaient une douzaine dans l’enclos. Un casse-tête. Mais dans la nature, la meute a toute son utilité. « C’est une organisation pour optimiser la chasse », explique la spécialiste. Car seul, le loup ne peut pas s’attaquer aux grandes proies.
Le repas du dimanche
Et la grande force de l’organisation sociale du loup, c’est sa capacité d’adaptation. « La meute est à géométrie variable, c’est un équilibre subtil entre la taille du territoire et la disponibilité alimentaire », raconte Corinne di Trani. Sur les loups, l’éthologue est intarissable, surtout lorsqu’il s’agit de réhabiliter ce mal-aimé des contes et légendes, qui hante nos imaginaires collectifs et fascine grands et petits. Au zoo de Mulhouse, les groupes d’écoliers sont nombreux toute l’année à défiler devant l’enclos où ils peuvent passer une heure sans un poil d’ennui. Et il suffit que Corinne di Trani sorte devant eux un crâne de loup et un enregistrement de hurlements pour que la magie opère aussitôt.
Quant au mythe de la dangerosité du loup pour l’homme, le zoo de Mulhouse lui tord le coup avec une méthode imparable. Chaque dimanche, à 14 h 45 précises, le public peut assister à l’entrée dans l’enclos du soigneur chargé de poulets et de viande de bœuf. Pour nourrir sa petite meute, il se jette quasiment dans la gueule des loups… qui ne lui ont pourtant jamais cherché noise.
Source : http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2011/02 ... -des-loups