Quatre loups blancs sous protection
Une campagne sur les carnivores menacés accompagne leur arrivée.
L'après-midi, quand le soleil tape, autant être patient pour les voir. Dans leur immense enclos, les loups blancs de l'Arctique pioncent, à l'ombre. « Ils ont un peu chaud », reconnaît Fanny Lebrun. Étudiante en éthologie (étude du comportement des animaux), elle accueille jusqu'à fin août les visiteurs à côté de l'enclos des carnivores au zoo de Pessac.
Le matin et le soir, en revanche, les loups mangent, gambadent et parfois hurlent. Pas forcément de la même façon selon le message qu'ils se passent entre eux. Mais leurs voisins dans les 4,5 hectares du parc sont habitués.
Un mâle et trois femelles :
Les quatre canidés sont arrivés en avril. Ils ne vivent pas leur premier été en France. Depuis huit ans, ces loups nés en captivité au Canada passaient leur vie dans le parc animalier de la Flèche, dans la Sarthe. La meute compte un mâle et trois femelles. Pas de chasse au menu de leur journée. L'enclos immense a été aménagé pour que le visiteur puisse observer les quatre canidés à travers des baies vitrées.
Les loups blancs d'Arctique sont une espèce protégée. « Trop chassés, ils sont aussi touchés par la pollution », explique la responsable animalière du site, Nathalie Kilian. Ce n'est pas vraiment le réchauffement climatique qui met leur survie en question, mais plutôt les proies qu'ils mangent. « Il suffit qu'un sol soit pollué pour mettre en péril toute la chaîne alimentaire », poursuit-elle.
Sensibilisation :
Le zoo de Pessac profite de l'arrivée de ces quatre carnivores pour sensibiliser le public sur la question cet été. Menée par l'association EAZA, réunissant aquariums et zoos, cette opération sur la protection des carnivores se décline dans plusieurs parcs animaliers en Europe. « Un zoo n'a pas seulement vocation à montrer des animaux en cage, commente Nathalie Kilian. Nous avons un rôle à jouer sur la reproduction et le maintien des espèces en milieu naturel. »
La tâche n'est pas forcément aisée. Comment faire comprendre que les vautours, les lynx, les loutres ou les ours ont un rôle à jouer dans la nature ? « Le loup, par exemple, participe à une bonne tenue de l'écosystème, explique Fanny Lebrun. Il ne chasse que des bêtes faibles ou malades. »
Contrairement aux contes des « Trois petits cochons » ou du « Petit Chaperon rouge », il n'est pas méchant. « Le mythe du loup sanguinaire n'est pas fondé. En position debout, nous le dominons et nous lui faisons peur. Si le loup s'est rapproché de l'habitat humain, c'est parce qu'il ne trouvait pas assez de nourriture dans la nature », explique l'étudiante.
Mais de voir une relation étrange aujourd'hui entre l'homme et cet animal dont certaines espèces sont de retour dans le Mercantour dans les Alpes du Sud, et les Pyrénées (espagnoles surtout). « Nous l'avons chassé, tué et aujourd'hui nous le réintroduisons pour le protéger quitte à le domestiquer. C'est assez ironique. »
Recherche de fonds :
La campagne de protection menée par le zoo a pour vocation à récolter des fonds pour réintroduire en milieu naturel certaines espèces carnivores. Les visiteurs peuvent découvrir les différents programmes qui existent en Europe, se documenter sur les espèces. Intarissable sur le sujet, Fanny Lebrun raconte aussi les risques de ces types de programme.
Les quatre loups blancs du zoo de Pessac, eux, n'ont pas vocation à être relâchés mais à rester sur le site. Seul problème : depuis les huit années qu'ils vivent ensemble, aucun bébé n'est né. « Il y a sûrement un problème, relève Nathalie Kilian. Des étudiants vont venir observer ça dans les prochains mois. »
Source : http://www.sudouest.fr/2010/07/22/quatr ... 17-736.php
Une campagne sur les carnivores menacés accompagne leur arrivée.
L'après-midi, quand le soleil tape, autant être patient pour les voir. Dans leur immense enclos, les loups blancs de l'Arctique pioncent, à l'ombre. « Ils ont un peu chaud », reconnaît Fanny Lebrun. Étudiante en éthologie (étude du comportement des animaux), elle accueille jusqu'à fin août les visiteurs à côté de l'enclos des carnivores au zoo de Pessac.
Le matin et le soir, en revanche, les loups mangent, gambadent et parfois hurlent. Pas forcément de la même façon selon le message qu'ils se passent entre eux. Mais leurs voisins dans les 4,5 hectares du parc sont habitués.
Un mâle et trois femelles :
Les quatre canidés sont arrivés en avril. Ils ne vivent pas leur premier été en France. Depuis huit ans, ces loups nés en captivité au Canada passaient leur vie dans le parc animalier de la Flèche, dans la Sarthe. La meute compte un mâle et trois femelles. Pas de chasse au menu de leur journée. L'enclos immense a été aménagé pour que le visiteur puisse observer les quatre canidés à travers des baies vitrées.
Les loups blancs d'Arctique sont une espèce protégée. « Trop chassés, ils sont aussi touchés par la pollution », explique la responsable animalière du site, Nathalie Kilian. Ce n'est pas vraiment le réchauffement climatique qui met leur survie en question, mais plutôt les proies qu'ils mangent. « Il suffit qu'un sol soit pollué pour mettre en péril toute la chaîne alimentaire », poursuit-elle.
Sensibilisation :
Le zoo de Pessac profite de l'arrivée de ces quatre carnivores pour sensibiliser le public sur la question cet été. Menée par l'association EAZA, réunissant aquariums et zoos, cette opération sur la protection des carnivores se décline dans plusieurs parcs animaliers en Europe. « Un zoo n'a pas seulement vocation à montrer des animaux en cage, commente Nathalie Kilian. Nous avons un rôle à jouer sur la reproduction et le maintien des espèces en milieu naturel. »
La tâche n'est pas forcément aisée. Comment faire comprendre que les vautours, les lynx, les loutres ou les ours ont un rôle à jouer dans la nature ? « Le loup, par exemple, participe à une bonne tenue de l'écosystème, explique Fanny Lebrun. Il ne chasse que des bêtes faibles ou malades. »
Contrairement aux contes des « Trois petits cochons » ou du « Petit Chaperon rouge », il n'est pas méchant. « Le mythe du loup sanguinaire n'est pas fondé. En position debout, nous le dominons et nous lui faisons peur. Si le loup s'est rapproché de l'habitat humain, c'est parce qu'il ne trouvait pas assez de nourriture dans la nature », explique l'étudiante.
Mais de voir une relation étrange aujourd'hui entre l'homme et cet animal dont certaines espèces sont de retour dans le Mercantour dans les Alpes du Sud, et les Pyrénées (espagnoles surtout). « Nous l'avons chassé, tué et aujourd'hui nous le réintroduisons pour le protéger quitte à le domestiquer. C'est assez ironique. »
Recherche de fonds :
La campagne de protection menée par le zoo a pour vocation à récolter des fonds pour réintroduire en milieu naturel certaines espèces carnivores. Les visiteurs peuvent découvrir les différents programmes qui existent en Europe, se documenter sur les espèces. Intarissable sur le sujet, Fanny Lebrun raconte aussi les risques de ces types de programme.
Les quatre loups blancs du zoo de Pessac, eux, n'ont pas vocation à être relâchés mais à rester sur le site. Seul problème : depuis les huit années qu'ils vivent ensemble, aucun bébé n'est né. « Il y a sûrement un problème, relève Nathalie Kilian. Des étudiants vont venir observer ça dans les prochains mois. »
Source : http://www.sudouest.fr/2010/07/22/quatr ... 17-736.php