Zoo de Mulhouse : Des doyens remarquables
Circé et Thelonious, atèles de Colombie, forment le plus vieux couple du zoo. Bernadette est fondatrice de la population en captivité de lémuriens aux yeux turquoise. Rencontre avec quelques « seniors » emblématiques.
On ne connaît pas avec précision la date de leur union, mais cela fait quarante ans que Circé et Thelonious font cage commune au zoo de Mulhouse. Elle est arrivée en 1968, en provenance directe de la nature sauvage, via un marchand d’animaux, comme cela se pratiquait encore à l’époque. Lui a débarqué de la même manière deux ans après. Circé et Thelonious sont des atèles de Colombie. Aussi appelés singes araignées, ces primates au pelage noir se caractérisent par leurs bras immenses, leur absence de pouce (ils n’ont que quatre doigts), et leur longue queue préhensile dont ils se servent comme d’un 5 e membre — l’intérieur est d’ailleurs semblable à la paume d’une main.
Fondateurs de la population d’atèles noirs du zoo, restés fidèles l’un à l’autre, Circé et Thelonious ont eu de très nombreux descendants. « Leur premier bébé viable est né en 1976 », précise Pierre Moisson, le directeur du zoo. Par la suite, ils ont eu un petit tous les deux ou trois ans, qui sont, progressivement, allés peupler d’autres zoos.
Nées en 2002 et 2004, les deux petites dernières sont restées avec leurs vieux parents. « C’est une famille unie et très sympa, témoigne le directeur. Ils saluent toujours ceux qu’ils connaissent ». Malgré leur grand âge (au moins 42 ans pour elle, 41 pour lui) Circé et Thelonious sont en bonne santé, et ils sont restés d’une redoutable agilité. « Dans la nature, ils seraient sans doute morts depuis longtemps, car ils représentent des cibles faciles », remarque Pierre Moisson.
Ces deux atèles font partie des plus anciens représentants de leur race en captivité. Une population qui compte 216 individus dans 44 zoos au monde.
Femelle lémurien aux yeux turquoise, Bernadette n’est pas aussi âgée que les deux atèles, mais elle aussi a connu la vie sauvage, et c’est une vraie pionnière. Née « en 1983 ou 1984 », prêtée par le gouvernement de Madagascar où l’espèce venait d’être redécouverte, elle a débarqué au zoo en 1986, en compagnie d’un mâle, Jacques.
Treize petits pour Bernadette et Jacques
Tous les deux furent les fondateurs en captivité de la population de leur espèce. Jacques et Bernadette ont bien servi leur patrie, pour reprendre l’expression de Pierre Moisson. Ils ont eu 13 petits, dont le dernier est né en 2000. Deux de leurs fils sont des mâles reproducteurs dans d’autres zoos d’Europe. Mulhouse gère le programme européen d’élevage de cette espèce en grand danger (et seuls primates à avoir les yeux bleus en dehors de l’espèce humaine…) et s’investit aussi dans la protection sur le terrain ; il a notamment participé à la création d’une réserve sur la presqu’île de Shahamalaza, à Madagascar.
Jacques est mort le 24 février 2003, et, depuis, Bernadette est donc veuve. « Elle a été chargée de socialiser Bob, un jeune mâle turbulent né par césarienne en 2009 », explique Pierre Moisson. Courbée par l’âge, et souffrant d’une cataracte qui vient un peu ternir son regard digne de Michèle Morgan, la doyenne des lémuriens aux yeux turquoise a pourtant gardé toutes ses qualités d’éducatrice.
Source : Journal L'Alsace
Circé et Thelonious, atèles de Colombie, forment le plus vieux couple du zoo. Bernadette est fondatrice de la population en captivité de lémuriens aux yeux turquoise. Rencontre avec quelques « seniors » emblématiques.
On ne connaît pas avec précision la date de leur union, mais cela fait quarante ans que Circé et Thelonious font cage commune au zoo de Mulhouse. Elle est arrivée en 1968, en provenance directe de la nature sauvage, via un marchand d’animaux, comme cela se pratiquait encore à l’époque. Lui a débarqué de la même manière deux ans après. Circé et Thelonious sont des atèles de Colombie. Aussi appelés singes araignées, ces primates au pelage noir se caractérisent par leurs bras immenses, leur absence de pouce (ils n’ont que quatre doigts), et leur longue queue préhensile dont ils se servent comme d’un 5 e membre — l’intérieur est d’ailleurs semblable à la paume d’une main.
Fondateurs de la population d’atèles noirs du zoo, restés fidèles l’un à l’autre, Circé et Thelonious ont eu de très nombreux descendants. « Leur premier bébé viable est né en 1976 », précise Pierre Moisson, le directeur du zoo. Par la suite, ils ont eu un petit tous les deux ou trois ans, qui sont, progressivement, allés peupler d’autres zoos.
Nées en 2002 et 2004, les deux petites dernières sont restées avec leurs vieux parents. « C’est une famille unie et très sympa, témoigne le directeur. Ils saluent toujours ceux qu’ils connaissent ». Malgré leur grand âge (au moins 42 ans pour elle, 41 pour lui) Circé et Thelonious sont en bonne santé, et ils sont restés d’une redoutable agilité. « Dans la nature, ils seraient sans doute morts depuis longtemps, car ils représentent des cibles faciles », remarque Pierre Moisson.
Ces deux atèles font partie des plus anciens représentants de leur race en captivité. Une population qui compte 216 individus dans 44 zoos au monde.
Femelle lémurien aux yeux turquoise, Bernadette n’est pas aussi âgée que les deux atèles, mais elle aussi a connu la vie sauvage, et c’est une vraie pionnière. Née « en 1983 ou 1984 », prêtée par le gouvernement de Madagascar où l’espèce venait d’être redécouverte, elle a débarqué au zoo en 1986, en compagnie d’un mâle, Jacques.
Treize petits pour Bernadette et Jacques
Tous les deux furent les fondateurs en captivité de la population de leur espèce. Jacques et Bernadette ont bien servi leur patrie, pour reprendre l’expression de Pierre Moisson. Ils ont eu 13 petits, dont le dernier est né en 2000. Deux de leurs fils sont des mâles reproducteurs dans d’autres zoos d’Europe. Mulhouse gère le programme européen d’élevage de cette espèce en grand danger (et seuls primates à avoir les yeux bleus en dehors de l’espèce humaine…) et s’investit aussi dans la protection sur le terrain ; il a notamment participé à la création d’une réserve sur la presqu’île de Shahamalaza, à Madagascar.
Jacques est mort le 24 février 2003, et, depuis, Bernadette est donc veuve. « Elle a été chargée de socialiser Bob, un jeune mâle turbulent né par césarienne en 2009 », explique Pierre Moisson. Courbée par l’âge, et souffrant d’une cataracte qui vient un peu ternir son regard digne de Michèle Morgan, la doyenne des lémuriens aux yeux turquoise a pourtant gardé toutes ses qualités d’éducatrice.
Source : Journal L'Alsace