On n'aime pas les idées reçues, alors on préfère le dire tout de suite : l'ours à lunettes ne porte pas de lunettes. Cette famille menacée d'ursidés d'Amérique du Sud vient de placer deux de ses congénères dans les remparts de Maubeuge. À découvrir au zoo, avec ou sans lunettes.
PAR JULIEN CASTELLI
Selon la légende, l'ours à lunettes doit son nom aux auréoles qui entourent ses yeux : des marques jaune clair qui - avec beaucoup d'imagination - donneraient presque l'impression que l'ours en question sort de chez l'opticien. Il n'en est rien.
Depuis le 18 juin, deux mâles (Uco, 7 ans, et Amadore, 3 ans) ont pris une colocation à Maubeuge. Deux mâles ? Et pourquoi pas un mâle et une femelle ? Explications : le zoo de Cologne en Allemagne fait autorité en matière d'ours à lunettes. Selon le programme européen d'élevage, il se charge de répartir les 70 ours à lunettes recensés dans les 24 parcs zoologiques européens. Et lorsque Maubeuge s'est porté volontaire pour un couple, il n'y avait plus de femelles disponibles. On n'aime pas les idées reçues, mais il faut bien le dire : ces dames aiment se faire désirer.
Uco et Amador sont nés en captivité aux zoos de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) et de Lisieux (Basse-Normandie). Dans leur box maubeugeois, « ils peuvent se voir, se sentir. Ils cherchent le contact de l'autre », explique Jimmy Ebel, directeur adjoint. Pas question toutefois de leur faire prendre l'air ensemble : « Ils ne se connaissent pas. » D'ici une semaine pourtant, la cohabitation dans l'enclos devrait être rendue possible.
Jusqu'en novembre 2008, deux ours bruns avaient loué cette enceinte. Mais le couple avait fini par poser son préavis. Pas à cause de la tornade, mais parce que l'enclos ne répondait pas à leurs exigences de vie : « Il n'était pas très adapté à l'ours brun, qui parcourt de grandes distances », reconnaît Jimmy Ebel. Contrairement aux autres espèces, les ours à lunettes sont d'un naturel arboricole. Le personnel du zoo a ainsi dû modifier l'enclos en hauteur, pour qu'Amadore et Uco puissent faire de la grimpette. « L'ours a lunettes est très explorateur. Il faut toujours mettre une nouveauté dans l'enclos. » La dernière en date : un hamac. Aussi explorateur qu'il soit, le Tremarctos ornatus (son appellation latine) a besoin de se reposer, parfois... Mais comme il est habitué à la chaleur amazonienne (son habitat naturel borde la cordillère des Andes), l'ours à lunettes n'hiberne jamais. Il préfère dormir la nuit, comme - presque - tout le monde.
Un régime frugivore
Même s'il est protégé par la convention de Washington, l'espèce, longtemps victime du braconnage et de la déforestation, reste menacée. On n'en compte plus guère que 2 500. De petite corpulence pour un ursidé (2 m debout, 90 cm au garrot, 120 kg en ce qui concerne Uco), le plantigrade à lunettes se nourrit essentiellement de fruits et de branchages. « En ce moment, précise J. Ebel, le délice, c'est la pastèque et le melon. » Dans son box, Amadore se pourlèche les babines : à sa merci, une noix de coco. •
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Maubeuge/actualite/Secteur_Maubeuge/2009/06/28/article_plus-sportifs-qu-intellos-deux-ours-a-lu.shtml
PAR JULIEN CASTELLI
Selon la légende, l'ours à lunettes doit son nom aux auréoles qui entourent ses yeux : des marques jaune clair qui - avec beaucoup d'imagination - donneraient presque l'impression que l'ours en question sort de chez l'opticien. Il n'en est rien.
Depuis le 18 juin, deux mâles (Uco, 7 ans, et Amadore, 3 ans) ont pris une colocation à Maubeuge. Deux mâles ? Et pourquoi pas un mâle et une femelle ? Explications : le zoo de Cologne en Allemagne fait autorité en matière d'ours à lunettes. Selon le programme européen d'élevage, il se charge de répartir les 70 ours à lunettes recensés dans les 24 parcs zoologiques européens. Et lorsque Maubeuge s'est porté volontaire pour un couple, il n'y avait plus de femelles disponibles. On n'aime pas les idées reçues, mais il faut bien le dire : ces dames aiment se faire désirer.
Uco et Amador sont nés en captivité aux zoos de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) et de Lisieux (Basse-Normandie). Dans leur box maubeugeois, « ils peuvent se voir, se sentir. Ils cherchent le contact de l'autre », explique Jimmy Ebel, directeur adjoint. Pas question toutefois de leur faire prendre l'air ensemble : « Ils ne se connaissent pas. » D'ici une semaine pourtant, la cohabitation dans l'enclos devrait être rendue possible.
Jusqu'en novembre 2008, deux ours bruns avaient loué cette enceinte. Mais le couple avait fini par poser son préavis. Pas à cause de la tornade, mais parce que l'enclos ne répondait pas à leurs exigences de vie : « Il n'était pas très adapté à l'ours brun, qui parcourt de grandes distances », reconnaît Jimmy Ebel. Contrairement aux autres espèces, les ours à lunettes sont d'un naturel arboricole. Le personnel du zoo a ainsi dû modifier l'enclos en hauteur, pour qu'Amadore et Uco puissent faire de la grimpette. « L'ours a lunettes est très explorateur. Il faut toujours mettre une nouveauté dans l'enclos. » La dernière en date : un hamac. Aussi explorateur qu'il soit, le Tremarctos ornatus (son appellation latine) a besoin de se reposer, parfois... Mais comme il est habitué à la chaleur amazonienne (son habitat naturel borde la cordillère des Andes), l'ours à lunettes n'hiberne jamais. Il préfère dormir la nuit, comme - presque - tout le monde.
Un régime frugivore
Même s'il est protégé par la convention de Washington, l'espèce, longtemps victime du braconnage et de la déforestation, reste menacée. On n'en compte plus guère que 2 500. De petite corpulence pour un ursidé (2 m debout, 90 cm au garrot, 120 kg en ce qui concerne Uco), le plantigrade à lunettes se nourrit essentiellement de fruits et de branchages. « En ce moment, précise J. Ebel, le délice, c'est la pastèque et le melon. » Dans son box, Amadore se pourlèche les babines : à sa merci, une noix de coco. •
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Maubeuge/actualite/Secteur_Maubeuge/2009/06/28/article_plus-sportifs-qu-intellos-deux-ours-a-lu.shtml