15/12/2006
MOSCOU (AFP) - Les champignons poussent dans la banlieue de Moscou, les ours n'entrent pas en hibernation... la Russie, connue pour ses hivers rigoureux, est à son tour victime du réchauffement climatique.
Ces phénomènes n'ont certes rien de spectaculaire, à l'échelle d'un ouragan en Floride ou de la fonte de la banquise, mais les températures enregistrées en Russie depuis le 20 novembre battent tous les records de mémoire de statisticien, raconte Guennadi Elisseïev, directeur adjoint des services de la météo russes.
"La température moyenne pour les dix premiers jours de décembre est d'habitude de moins 5 degrés Celsius, mais cette année le mercure a monté jusqu'à plus 10 degrés Celsius. Ce sont des températures de fin octobre", explique-t-il.
Les scientifiques reconnaissent que la Russie est devenue une nouvelle victime du réchauffement climatique. C'est "une réalité", assure Alexandre Bedritski, expert en climatologie russe.
"Une explication évidente est que des cyclones très puissants se forment au dessus de l'Atlantique Nord et se déplacent vers la mer de Barents", souligne M. Elisseïev.
"Mais le climat devient aussi plus doux et un lien avec l'effet de serre est indéniable", ajoute-t-il.
Dans l'attente d'une chute des températures annoncée par la météo, des phénomènes étranges se passent en Russie, si redoutée pour ses froids sibériens.
Des dizaines d'ours blancs sèment la panique dans la région de Tchoukotka, dans le nord de l'Extrême-Orient russe, poussés vers les villages à la recherche de nourriture.
"La glace n'est pas suffisamment solide" sur la côte arctique, ce qui empêche les ours de pêcher et les "oblige à chercher leur nourriture près des humains", explique un expert de l'Institut de recherches sur l'océan Pacifique, Anatoli Kotchnev.
En Sibérie, la glace a fondu sur le fleuve Enisseï entraînant une débâcle sur une distance de 250 km.
Au zoo de Moscou, les oiseaux s'accouplent comme si le printemps était déjà arrivé tandis que le couple d'ours bruns Mouchir et Rosa souffre d'insomnies en attendant la neige pour hiberner.
"Il n'a pas le moral. Elle est plus calme", commente la porte-parole du zoo Elena Mendosa. "C'est une femelle, elle gère mieux ses mauvaises humeurs", assure-t-elle....
