Un zoo racheté par Sea Sheperd France

[zoovenirs]

Pour mettre en oeuvre tous ces projets, Rewild fait un appel aux dons. Sur sa cagnotte en ligne, l’organisation a d’ores et déjà rassemblé 174.000 euros, provenant de plus de 6.000 donateurs. Elle espère que les dons continueront à affluer, afin d’atteindre les 600.000 euros nécessaires au rachat du zoo d’ici mai 2020. Pour accroître sa notoriété, Rewild s’appuie sur le soutien de deux personnes médiatiques, à savoir l’animateur de radio et de télévision Stéphane Bern et le journaliste Hugo Clément.

À noter que ce projet de rachat bénéficie de l’avis favorable de l’Association Française des Parcs Zoologiques (AFdPZ).
Des membres de cette dernière avaient visité le zoo de Pont-Scorff en avril 2019, visite qui a donné lieu à un courrier de mise en demeure, demandant à la direction du zoo de se mettre en conformité pour des raisons de sécurité et de bien-être animal. « De nombreux points relevés ne correspondaient pas à l’éthique de l’AFdPZ et aux standards des parcs zoologiques modernes. Nous serions heureux qu’une éventuelle reprise permette l’amélioration rapide de ce parc », a déclaré Rodolphe Delord, Président de l’AFdPZ.

Source: consoGlobe.com

[zoovenirs]

Pour le prix d'une belle maison, on peut acheter un zoo.
Alors que de nouveaux parcs animaliers/zoos vont voir encore le jour en France, personne ne veut reprendre un zoo vieillissant pour le transformer et améliorer les conditions de vie des animaux habitués à la seule captivité.
La nature sauvage serra t-elle assez hospitalière pour ces animaux ?

[didier]

C'est sûr qu'en matière de bien-être animal, Rodolphe Delord en connaît un rayon, entre le gorille Yangu, la légendaire fosse des ours du film de Jean-Jacques Annaud, les volières à perroquets dignes de l'oisellerie du Pont-Neuf, on a incontestablement affaire à un grand spécialiste.

[GPN]

Une jolie réponse de l'EAZA, claire, nette et précise :

https://www.eaza.net/assets/Uploads/EAZ ... J8JhAT3sxY

En Français (Trad par C.Cartron)

Déclaration de l'EAZA sur le projet de vente du zoo de Pont-Scorff, France
Amsterdam, le 19 décembre 2019 : L'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) a appris avec surprise et inquiétude qu'un consortium pour les droits des animaux se faisant appeler «Rewild» est en passe d'acheter le zoo de Pont-Scorff en France. Cette coalition a publié des déclarations concernant son intention de réintroduire tous les animaux actuellement hébergés au zoo dans les pays où l'on retrouve ces espèces à l'état sauvage. Ils ont en outre déclaré qu'ils avaient l'intention d'utiliser les installations du parc comme entre de sauvetage pour accueillir des animaux saisis par les autorités françaises avant que ces animaux ne soient également réintroduits dans la nature. L'EAZA est en contact avec l'Association Française des Parcs Zoologiques (AFdPZ) pour mieux comprendre la situation, et nous comprenons que la vente du zoo n'est pas encore finalisée; cependant, face aux appels publics de la coalition Rewild pour le financement de leur projet, l'EAZA se sent obligée de publier une déclaration pour souligner nos graves préoccupations.

Pont-Scorff est un zoo agréé en vertu de la directive sur les zoos européens et membre à part entière de l'EAZA. Dans le cadre d'un programme cyclique, le zoo doit être inspecté par une équipe d'accréditation EAZA en 2020 pour s'assurer qu'il répond à nos normes élevées de soins et de bien-être animal, de contribution à la conservation, d'éducation à la conservation et de recherche scientifique. Les zoos respectant ces normes contribuent fortement à la protection de la biodiversité grâce à une approche factuelle de la conservation des espèces et sont reconnus par les organismes internationaux de conservation comme un élément important de la communauté de la conservation. L'EAZA gère collectivement plus de 200 programmes de gestion des populations (EAZA Ex Situ Programs, ou EEP) visant à maximiser l'efficacité de la conservation de populations durables de chaque espèce dans l'ensemble de nos quelque 350 zoos et aquariums. Beaucoup d'animaux à Pont-Scorff font partie des programmes EEP, et les décisions quant à l'endroit où ces animaux peuvent être hébergés ou transférés doivent toujours être prises collectivement par des groupes spécialisés, basés sur les besoins génétiques, démographiques et individuels des animaux.

La réintroduction est sans aucun doute un élément important de la conservation, et l'EAZA possède une expertise importante dans ce domaine. Des décennies d'expériences nous ont appris que les réintroductions doivent être effectuées de manière globale, visant ce qui est bon pour les populations d'espèces dans leur ensemble, et doivent impliquer les parties prenantes, y compris les écologistes, les acteurs politiques et les communautés locales dans les pays concernés. Ce sont des opérations complexes qui ne doivent pas être menées à la légère, et certainement pas à des fins d'idéologie ou de relations publiques.

Pour les projets de réintroduction, l'EAZA suit de près les Guidelines pour la réintroduction et les Conservation Translocations, publiées par l'Union internationale pour la conservation de la nature, la plus grande et la plus efficace organisation de conservation du monde. Ces lignes directrices indiquent clairement :

1. Les projets de réintroduction doivent être entrepris en sachant que la réussite prendra des décennies et que les taux de mortalité des animaux réintroduits seront inévitablement élevés (jusqu'à 70% dans certains cas, même avec une bonne protection et une bonne supervision).
2. Les sites de réintroduction doivent être choisis avec soin afin de ne pas introduire de nouveaux animaux dans un écosystème qui ne peut pas les supporter ou qui sera endommagé par leur introduction. Des animaux mal placés peuvent détruire des populations entières d'espèces sauvages indigènes et endommager irréversiblement leur écosystème.
3. Les animaux choisis pour la réintroduction devraient apporter un avantage de conservation démontrable en améliorant le profil génétique ou démographique de la population à laquelle ils se joindront.

Le plan de Rewild ne montre aucune compréhension de ces principes et aucune intention d’engager des experts dans le domaine ou des ONG de conservation sur le terrain. Soyons clairs sur les conséquences de cette action:

1. Les animaux qui vont dans des zones qui ont déjà atteint la capacité maximale de l'espèce (en raison de la perte d'habitat, du braconnage ou d'autres facteurs humains) courent un risque très élevé de mourir de faim, d'être tués par des prédateurs ou des concurrents, ou d'être tués par des humains.
2. Les animaux qui vont dans des zones gérées par des ONG de conservation bouleverseront les plans détaillés de ces projets et mettront en péril leur succès. Les centres de sauvetage des pays de l'aire de répartition sont généralement surchargés et ce projet ne fera probablement qu'ajouter à la pression qu'ils subissent.
3. L'investissement requis pour réintroduire chaque animal de Pont-Scorff s'élèverait à des millions d'euros, à dépenser pour la formation des animaux, le transport des animaux et le suivi des animaux sur des décennies pour assurer le succès du projet. À moins qu'il y ait des besoins clairs pour la conservation de l'espèce, cet argent ne sera donc pas disponible pour des projets de conservation significatifs qui ont souvent sérieusement besoin de ressources pour soutenir leur travail.

Rewild informe le public que le site deviendra «le seul centre de secours aux animaux confisqués en France». Cette affirmation est manifestement fausse. Les membres de l'EAZA, y compris les zoos français, ont soutenu les autorités dans leurs efforts de sauvetage en offrant leur expertise et en hébergeant des animaux saisis. En effet, les recherches de la CITES ont démontré que la grande majorité des animaux saisis sont hébergés temporairement ou définitivement dans les zoos. Ce travail est hautement spécialisé et concerne souvent des animaux psychologiquement perturbés ou en mauvaise santé physique; encore une fois, Rewild ne montre aucune compréhension de ce fait.

L'EAZA invite donc le public à se demander s'il veut vraiment contribuer à ce qui est un programme malavisé. 600 000 € feraient une énorme différence pour les groupes de conservation, et nous demandons donc aux gens d'envisager de faire des dons à des projets de conservation gérés par des professionnels et à base scientifique plutôt qu'aux rêves idéologiques d'amateurs. Les espèces animales sont en grave difficulté, nous avons besoin de solutions sérieuses si nous voulons leur assurer un avenir, et les plans de Rewild ne représentent aucune forme de pensée progressiste en matière de conservation

[didier]

Ah oui, pas du tout le même son de cloche que l'AFdPZ.

[cedric]

Espèces en EEP

Pélicans frisés,aigle pêcheurs,makis varis,chats des sables,rhinocéros noirs,girafes,chats pêcheurs,guépards, lycaons,éléphants d'asie,panthères nébuleuses,panthère des neiges,pandas roux,loups à crinière, tamarins pinchés,chiens des buissons,chats manuls, chats de geoffroy,atèles à tête brune, ouistitis à pinceaux, sakis à face blanche,aras militaires,ours à lunettes, manchots

en ESB:
Binturongs,makis cattas, mangabeys,lynx de sibérie,tamarins labiés,hippopotame amphibie

Données de 2019

[Clemsy67]

J'éprouvais quelques difficultés à me faire une idée sur la situation, mais l'EAZA évoque clairement ce qui me chagrine le plus : ce projet est une affaire idéologique fondée sur le bien-être animal, aux antipodes de ce qui compte le plus, càd la conservation.

Encore une fois, les extrêmes sont employés ... Un juste milieu aurait pu apparaître, pour transformer le zoo en améliorant les conditions de vie des pensionnaires, tout en s'assurant que tout l'argent gagné par le zoo soit investit dans la conservation. A la place, une fracture se créée entre ceux qui ne veulent que le bien-être individuel des animaux (notamment les antispécistes) et ceux qui veulent réellement protéger la biodiversité au sens large.

[okapi]

Je comprends mieux le sens du mot panique!
C'est une forme d'artillerie lourde, mais ça risque d'être un poil peine perdue néanmoins: la machine est lancée et le paradoxe le plus inquiétant, c'est que des milliers de gens donnent spontanément à ce projet qui leur semble bien plus juste que tous les programmes de conservation que les zoos tentent de valoriser pour justifier leur existence... Pas sûr que l'effet attendu avec ce communiqué soit le bon...
Et le compteur frôle les 300 000€... En moins de 72 heures...

[snockot]

Si j'ai bien tout compris, avec un peu de recul : le projet à long terme c'est de recueillir des animaux, de les "ré-ensauvager", et de compter dans un premier temps sur des dons, puis sur les entrées des visiteurs pour vivre. Visiteurs qui paieront pour voir les animaux non pas en face d'eux, mais sur des écrans, avec un boutique pour aider et d'autres machins pédagogiques. J'imagine qu'ils n'ont pas pris cette décision sur un coup de tête et qu'il y a des économistes et spécialistes en tourisme et compagnie qui les ont aidés, mais j'ai franchement un peu de mal à y croire... Pourtant, encore une fois, tout le mal que je leur souhaite c'est que ça marche !

Par contre plus je regarde la vidéo et plus je trouve déplorable d'en arriver là pour avoir de l'argent. Comme dis plus haut, soit ils sont volontairement dans la désinformation sur le devenir des animaux (remise en liberté, réserves dans les pays d'origine etc. avec les coûts financiers, écologiques et de moyens que cela implique) et c'est franchement inquiétant (quand on en arrive à déformer la vérité pour faire passer un message parce qu'on est persuadé d'avoir raison, c'est dangereux), soit ils sont naïfs et ce n'est pas plus rassurant quand à leur future gestion du cheptel présent et futur.
J'ai hâte de connaitre les "sanctuaires" des pays d'origines qui seront ravis de recueillir les capybaras ou les ratons-laveurs qui auront parcourus plusieurs milliers de kilomètres pour venir dans des zones où ils sont nombreux et causent plus ou moins de nuisances... Comme si un zoo à l'autre bout du monde nous renvoyait des chevreuils ou des étourneaux alors que nos centres de sauvegarde de la faune sauvage sont déjà en gros manque de moyens et/ou de places...

J'ai essayé de discuter un peu avec certains de mes amis qui partageaient le lien sur facebook, c'est très difficile, tant tout le monde est persuadé du bien fondé de tout ça, avec comme réplique star "au moins ils font quelque chose, y aura toujours du monde à critiquer de toutes façon". L'enfer est pavé de bonnes intentions...

[bodega]

A ma connaissance, les amoureux des animaux qui sont en train de racheter le zoo, n'ont pas encore été foutus de s'adresser directement aux travailleurs autistes du Chalet pour leur expliquer leur projet, et ça ne semble pas programmé. Ils militent pour le bien-être animal, OK, mais ce n'est pas une raison pour se moquer des personnes qui nettoient la merde des animaux. C"est de la maltraitance.

[spalyc]

La maltraitance c'est avant tout les animaux qui vont la subir, s'ils relâchent vraiment des milliers d'animaux imprégnés par l'homme dans la nature on va avoir à faire à un énorme meurtre, c'est complétement aberrant et malsain !
Snockot, je suis tout à fait d'accord avec toi. J'ai beau essayer d'avertir des connaissances qui partagent la vidéo et font les horrifier sur Instagram, rien n'y fait. Pire même je me fais traiter de tous les noms, des gens qui n'ont jamais visité le zoo se permettent de le critiquer ce qui est inadmissible, il se base sur des images complètements tournées dans le sens des associations !
C'est vrai que 600 000 € c'est pas si cher... Je suis presque déçu que le parc ne vaille pas plus... Je l'imaginais plus autour de 4-5 millions d'euros.... Après peut-être que Plombeur
Ferrara lance les soldes avant l'heure.
C'est dommage il y a tant à faire sur ce magnifique site... Et il y avait sûrement des entreprises morbihannaises qui auraient pus se proposer repreneuses...

[bodega]

Et ben mince alors ! Il est tout à fait justifié de se préoccuper de la maltraitance que vont subir les animaux, mais si ça passe par une forme de mépris pour les travailleurs handicapés (qui, au demeurant ne sont pas complètement cons, comprennent ce qu'on leur dit et ont une sensibilité comme tout être humain), ça laisse quand même rêveur sur l'avenir.
Cela dit, Alain Le Héritte n'a peut-être pas dit son dernier mot. En tant qu'actionnaire (même minoritaire), n'aurait-il pas du être consulté lors de la promesse de vente ?

[Vinch]

Qui sait ? Il pourrait aussi vouloir se débarrasser de ses parts, mais attendre le moment opportun pour les vendre car elles ne doivent pas valoir grand chose actuellement...

[okapi]

Attention aux emballements! A ce jour, le budget n'est pas bouclé, même si on peut imaginer qu'il va l'être rapidement et le projet global d'établissement n'en est encore qu'à des annonces et des évocations. La reprise effective n'est prévue que dans cinq mois et d'ici là un projet a toutes les raisons d'être modifié, amendé, précisé. Il est évident que les animaux susceptibles de l'être ne vont pas être relâchés n'importe comment du jour au lendemain, que ceux en EEP (une centaine d'individus?) vont évidemment être conservés comme tels et redéployés dans d'autres parcs (croyez-moi, quand on voit comment certains ont récupéré le temps d'un battement de cil des dizaines d'oiseaux saisis, on peut supposer que les petites espèces vont trouver un nouveau lieu de résidence très rapidement) et pour les plus importantes, nul doute que quelques parcs bien intentionnés vont se faire une joie dans l'urgence de s'offrir pour héberger des animaux dont ils rêvent depuis longtemps. Bien sûr, il y aura des complications, bien sûr, c'est une utopie qu'il va falloir rendre accessible, mais ne mésestimez pas trop vite ces associations qui sont parfaitement capable de lever des fonds conséquents rapidement et de s'appuyer sur des conseillers compétents pour assurer la transition.

[bodega]

Tout à fait d'accord avec ces sages paroles !
Cela dit, un peu d'humanité n'a jamais fait de mal à personne et comme les travailleurs et travailleuses autistes n'ont pas la chance de faire l'objet d'un EEP, comprenez qu'on soit un attentif à leur sort ... aussi.