La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espèces

La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espèces

Messagepar Philippe » Vendredi 22 Juin 2018 16:55

La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espèces

Sa tête blanche dans le goulot d’une bouteille en plastique en guise de masque anesthésiant, le petit singe se fait examiner sous toutes les coutures par le vétérinaire du zoo de La Palmyre.

Ce tamarin de Geoffroy (Saguinus geoffroyi), vingt centimètres pour 500 grammes, « fait partie d’un programme d’échange européen », souligne Thierry Petit, vétérinaire qui officie depuis 1989 à La Palmyre. Au total, le parc participe à des programmes européens pour la sauvegarde de 55 espèces de tout poil.

Spécialisé dans les grands singes, le zoo de La Palmyre finance en outre une vingtaine de projets de conservation, en particulier pour l’orang-outan de Bornéo et les quatre sous-espèces de gorilles d’Afrique.

« La conservation, c’est l’une des trois missions d’un zoo avec la recherche et la sensibilisation », martèle la responsable pédagogie et conservation du zoo, Florence Perroux.

Pendant longtemps, « les zoos faisaient de la reproduction surtout pour montrer des bébés au public », reconnaît Thierry Petit. Mais avec la multiplication des espèces en danger, « on a constitué la population captive comme un stock génétique, pour éventuellement des réintroductions dans la nature ».

Une politique de mise en réseaux des zoos qui a débuté dans les années 1980, avec l’association européenne des zoos et aquariums (EAZA), dont les programmes ont permis d’éviter la disparition de nombreuses espèces menacées, comme l’oryx d’Arabie, le tamarin lion doré ou le bison d’Europe.

Les transferts d’animaux entre les parcs zoologiques européens sont gérés par un coordinateur référent chargé de suivre une espèce via « un livre généalogique ». « C’est lui qui dit où vont les animaux, à partir d’une analyse de la population pour éviter la consanguinité. Les zoos ne décident que de la période de départ », explique Thierry Petit.

Contraception ?

A La Palmyre, cela se traduit chaque année par une centaine d’arrivées ou de départs, sur quelque 1.600 animaux au total.

Pendant que le tamarin se réveillait, deux grands koudous femelles, cousines des antilopes, prenaient ainsi la direction du zoo du bassin d’Arcachon. Et un éléphant mâle devait prochainement arriver en Charente-Maritime pour s’y reproduire.

Une politique à ce point fructueuse « que pour certaines espèces on en arrive à parler de contraception », souligne le Dr Petit.

S’il est relativement aisé de faire se reproduire certaines espèces, les panthères par exemple, d’autres sont nettement plus regardantes. C’est le cas des guépards, pourtant cousins des précédentes : « C’est très différent. Un mâle et une femelle ne vivent pas ensemble. Le soigneur a alors un rôle déterminant. Il doit détecter la chaleur d’une femelle, qui dure de 24 à 36 heures », parfois sans signe distinctif, explique le vétérinaire.

Le personnel a le coup d’oeil car dans les années 1990, un guépard sur quatre dans les zoos d’Europe venait de La Palmyre, dit-il, en injectant une hormone à une femelle tapir pour stimuler sa fertilité.

Chaque année, plus de 200 animaux voient le jour dans les 18 hectares de forêt protégée du zoo, dirigé par Pierre Caillé, petit-fils de celui qui l’a fondé en 1966.

Mais aujourd’hui, la remise en liberté de spécimens dans leur biotope, souvent lui-même menacé par les activités humaines, n’est plus la seule stratégie envisagée. « Le transport ou le suivi coûtent très cher alors qu’il est plus efficace de préserver un milieu, de replanter des forêts ou de créer des parcs naturels », explique Florence Perroux.

« A Madagascar, on finance trois programmes pour des lémuriens qui ont pour effet de sauvegarder le milieu naturel. Par exemple, pour le lémur aux yeux turquoise, le programme AEECL a conduit en 2007 au classement en parc naturel de la zone où il vit sur l’île », explique-t-elle.

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Un vétérinaire s'occupe d'un petit singe au zoo de la Palmyre aux Mathes en Charente-Maritime le 17 mai 2018.
Source : Libération.
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Messagepar abel » Vendredi 22 Juin 2018 17:19

Merci Philippe pour cet article !
Un nouveau mâle éléphant à La Palmyre ? Le nouveau bâtiment a finalement été construit ?
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar abel » Vendredi 22 Juin 2018 17:42

C'est bon, j'ai trouvé sur leur Facebook, le bâtiment est en effet achevé.
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar Philippe » Samedi 23 Juin 2018 22:25

Lorsque les zoos se penchent au chevet des espèces menacées

Si les zoos faisaient jadis de la reproduction pour présenter des bébés au public, celui de La Palmyre en Charente-Maritime assure que cette époque est désormais révolue. Il s'agit désormais de participer à la conservation des espèces.

Au total, le zoo de La Palmyre (Charente-Maritime) participe à des programmes européens pour la sauvegarde de 55 espèces de tout poil. Spécialisé dans les grands singes, il finance en outre une vingtaine de projets de conservation, en particulier pour l'orang-outan de Bornéo et les quatre sous-espèces de gorilles d'Afrique. " La conservation, c'est l'une des trois missions d'un zoo avec la recherche et la sensibilisation ", martèle la responsable pédagogie et conservation du zoo, Florence Perroux.

Des populations captives comme stock génétique pour préserver les espèces

Pendant longtemps, " les zoos faisaient de la reproduction surtout pour montrer des bébés au public ", reconnaît Thierry Petit, vétérinaire qui officie depuis 1989 à La Palmyre. Mais avec la multiplication des espèces en danger, " on a constitué la population captive comme un stock génétique, pour éventuellement des réintroductions dans la nature ". Une politique de mise en réseaux des zoos qui a débuté dans les années 1980, avec l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), dont les programmes ont permis d'éviter la disparition de nombreuses espèces menacées, comme l'oryx d'Arabie, le tamarin lion doré ou le bison d'Europe.
Les transferts d'animaux entre les parcs zoologiques européens sont gérés par un coordinateur référent chargé de suivre une espèce via " un livre généalogique ". " C'est lui qui dit où vont les animaux, à partir d'une analyse de la population pour éviter la consanguinité. Les zoos ne décident que de la période de départ ", explique Thierry Petit.

Une reproduction bien plus difficile chez certains animaux

A La Palmyre, les échanges se traduisent chaque année par une centaine d'arrivées ou de départs, sur quelque 1.600 animaux au total. Pendant que le tamarin se réveillait, deux grands koudous femelles, cousines des antilopes, prenaient ainsi la direction du zoo du bassin d'Arcachon. Et un éléphant mâle devait prochainement arriver en Charente-Maritime pour s'y reproduire
Une politique à ce point fructueuse " que pour certaines espèces on en arrive à parler de contraception ", souligne le Dr Petit. Mais s'il est relativement aisé de faire se reproduire certaines espèces - les panthères par exemple - d'autres sont nettement plus regardantes. C'est le cas des guépards, pourtant cousins des précédentes : " C'est très différent. Un mâle et une femelle ne vivent pas ensemble. Le soigneur a alors un rôle déterminant. Il doit détecter la chaleur d'une femelle, qui dure de 24 à 36 heures ", parfois sans signe distinctif, explique le vétérinaire.
Le personnel a le coup d'oeil car dans les années 1990, un guépard sur quatre dans les zoos d'Europe venait de La Palmyre, dit-il, en injectant une hormone à une femelle tapir pour stimuler sa fertilité.

Il est parfois plus efficace de replanter des forêts plutôt que de relâcher directement les animaux

Aujourd'hui, la remise en liberté de spécimens dans leur biotope, souvent lui-même menacé par les activités humaines, n'est plus la seule stratégie envisagée. " Le transport ou le suivi coûtent très cher alors qu'il est plus efficace de préserver un milieu, de replanter des forêts ou de créer des parcs naturels ", explique Florence Perroux. " A Madagascar, on finance trois programmes pour des lémuriens qui ont pour effet de sauvegarder le milieu naturel. Par exemple, pour le lémur aux yeux turquoise, le programme AEECL a conduit en 2007 au classement en parc naturel de la zone où il vit sur l'île ", explique-t-elle.

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Un koudou est préparé à un voyage vers le zoo du Bassin d'Arcachon.
Source : Sciences et Avenir.
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar Philippe » Lundi 22 Octobre 2018 12:11

Voici quelques photos, prises dimanche 21 octobre 2018, du bâtiment récemment érigé afin d'accueillir le nouveau mâle éléphant, pas encore arrivé hier dans l'établissement de Charente-Maritime, et de l'enclos d'isolement attenant.
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Sur les deux clichés ci-dessus, on aperçoit le chemin en pente reliant le bâtiment du mâle à l'espace situé devant celui des femelles et permettant l'accès au plateau des pachydermes.

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Messagepar Antoine6259 » Lundi 22 Octobre 2018 12:20

Merci Philippe. La Palmyre qui se lance dans un bâtiment avec une architecture simple et contemporaine, ça c'est une révolution ! L'enclos extérieur n'a quand même pas l'air bien grand, et je suis surpris de la pente et des marches qui relient les deux enclos.
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar Philippe » Lundi 22 Octobre 2018 12:44

L'enclos extérieur est, sauf erreur de ma part, le "bunker" destiné à abriter le mâle en période de musth.
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar Antoine6259 » Lundi 22 Octobre 2018 13:22

J'imagine ! Cela dit, comment faisaient-ils jusqu'à présent ?
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar Philippe » Lundi 22 Octobre 2018 13:26

A priori, le précédent mâle, Shinto, n'avait pas besoin d'être isolé périodiquement en raison de son comportement.
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Messagepar GPN » Lundi 22 Octobre 2018 15:45

Effectivement, cet enclos n'est destiné à l'éléphant que pendant ses périodes de musth.

A l'intérieur, un box a été créé pour le traning et les femelles pourront aussi en profiter !
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Messagepar GPN » Lundi 22 Octobre 2018 16:38

Désolé pour le double post mais je ne peux plus éditer mon message, c'est Gandhi, un mâle de 12 ans en provenance d'Heidelberg qui arrivera à la Palmyre début Novembre
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar gibbon » Lundi 22 Octobre 2018 21:02

Philippe a écrit:A priori, le précédent mâle, Shinto, n'avait pas besoin d'être isolé périodiquement en raison de son comportement.

Oh si ! A chacune de mes visites, Shinto était isolé des femelles par une clôture électrique qui partageait le plateau extérieur en deux.
« Les oiseaux ne descendent pas des dinosaures, ce sont des dinosaures à proprement parler. »
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar Philippe » Lundi 22 Octobre 2018 21:09

Visiblement, la clôture électrique n'a pas été jugée suffisante pour le nouveau mâle...
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Messagepar GPN » Mardi 23 Octobre 2018 6:36

Shinto était séparé des femelles tout le temps par ce fil électrique. Les femelles pouvaient passer dessus mais pas lui.

Le problème avec Gandhi c'est qu'il n'a que 12 ans et qu'il n'est pas aussi grand que Shinto.

Et ce n'est pas forcément que la clôture n'a pas été jugée suffisante mais surtout que la coordinateur a imposé à la Palmyre un nouveau bâtiment avec les recommandations et équipements en vigueur pour obtenir un nouveau mâle... La Plamyre a très bien joué le jeu !
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Re: La Palmyre, un zoo investi dans la préservation des espè

Messagepar Philippe » Mardi 23 Octobre 2018 9:18

La simple clôture est donc bien jugée insuffisante par l'EAZA au regard des recommandations en vigueur...
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