L’ASBL Wolf Eyes dénonce les conditions de vie des animaux.
Le site Internet du Parc animalier de Bouillon affirme que le confort et le bien-être de ses pensionnaires est la priorité n° 1 et ajoute qu’on y trouve des animaux heureux dans des enclos spacieux. Cela c’est le côté pile, le côté face est moins glorieux selon Jean-Michel Stasse, président de l’ASBL Wolf Eyes qui se bat pour le bien-être animal dans les parcs animaliers.
" Nous ne demandons pas la disparition des zoos, nous voulons y faire interdire les spectacles d’animaux sauvages comme ils le sont déjà dans les cirques. Nous nous battons contre les messages colportés par les gens qui prétendent que ces parcs participent à la préservation des espèces. "
Cet ancien soigneur au parc du Monde sauvage à Aywaille se rend régulièrement dans les zoos pour voir les conditions dans lesquelles vivent les animaux. " On commence à me connaître et je n’y suis pas le bienvenu ", nous a-t-il confié. Ce mercredi 14 mars 2018, il était au Parc animalier de Bouillon. Il a consigné ses constatations sur sa page Facebook (wolf eyes asbl) et illustrées par des vidéos.
Celles-ci n’engagent que lui : " L’enclos des loups ressemble à un dépotoir. " Il continue son parcours et découvre deux chats sauvages (Felis silvestris) dans un enclos à l’hygiène plus que douteuse, vu le nombre de crottes au sol : " La loi belge impose un enclos de 30 m². Dans la nature, ils ont besoin de 3 km². " Il a vu un vautour handicapé seul et trois chèvres blessées. Chez les tigres il s’exclame : " Ces deux tigres me déchirent le cœur. Regardez cette vidéo et imaginez-vous seulement 1 minute dans cette pièce de 6 m². En étant juste en face de la vitre l’odeur est intenable, imaginez le choc psychologique pour ces animaux. "
Jean-Michel va envoyer un courrier au ministre Carlo di Antonio pour lui demander un entretien : "Je ne fais que reprendre ses propos en réponse à Madame la députée Moinnet en date du 09/02/2018 : ‘Tout le monde s’accorde sur la nécessité de respecter le bien-être animal et la vie des animaux présents dans les parcs zoologiques. ’
Nathalie Pochet, gérante du Parc animalier, met les choses au point. Selon elle toutes les normes pour les enclos sont respectées, et même au-delà. " Certes nous n’avons pas une superficie excessivement supérieure à la norme imposée par le bien-être animal mais nous y répondons. Pour les tigres l’enclos intérieur fait 32 m² (et pas 6 m² comme il le dit) et 320 m² extérieur. La norme est de 30 m² intérieur et 100 m² extérieur pour les deux tigres. "
" Concernant les chats sauvages, là encore il dénonce le problème d’espace, la norme est bien de 30 m² comme il le dit et nous la respectons. Pour l’enclos des loups nous disposons de 2.500 m² extérieur et de 16 m² intérieur, or la norme est de 6 m² intérieur pour nos trois loups et de 1.200 m² extérieur. Nous avions la possibilité, donc nous avons fait un enclos le double de leur besoin. C’est pourquoi on ne peut pas toujours les voir. " Ces loups ne se reproduisent pas car ils sont castrés. " Les loups que nous détenons ont été placés par un centre qui les avait enlevés à un particulier qui ne répondait pas aux conditions de détention. Ne pouvant prouver l’origine des individus, le centre a autorisé la détention mais a interdit la reproduction. "
Toujours selon la gérante, des carcasses de viande nourrissent ces carnivores, il est donc possible de retrouver les restes qui sont enlevés régulièrement. Quant au vautour, cet animal n’est pas blessé, il est handicapé. Il ne peut plus voler et donc, après avoir été soigné dans un centre de revalidation, il a été placé au Parc pour lui éviter une mort certaine en le replaçant dans son milieu naturel, vu qu’il ne vole plus.
En ce qui concerne les autres griefs elle admet que ce mercredi il y a eu un souci interne qui a fait que toute l’équipe a été mobilisée et que tous les enclos n’ont pu être ouverts le matin, ce qui explique pourquoi les tigres étaient toujours dans l’enclos intérieur lors de son passage.
Le vétérinaire du Parc, Jean-Christophe Bertho, manifestement énervé par l’attitude de Jean-Michel Stasse, nous a fait savoir que ce dernier n’avait aucune compétence dans ce domaine et que c’est au SPF Bien-être animal de jouer son rôle : " Il y a des règles à respecter et elles le sont au Parc animalier de Bouillon. Au lieu de faire ses commentaires sur Facebook il aurait mieux fait de s’adresser directement aux responsables du parc ."
Source : La Dernière Heure.