Les zoos anglais face au Brexit

[Philippe]

Les conséquences inattendues du Brexit sur les zoos anglais

En quittant l'Union européenne, le Royaume-Uni sortirait en même temps d'un programme permettant à ses zoos d'échanger avec ceux du continent.

Nouvel effet inattendu du Brexit à l'horizon: les zoos anglais craignent désormais pour leur bon fonctionnement. C'est qu'en sortant de l’Union européenne, le Royaume-Uni serait d’office radié du programme de protection européen pour les espèces menacées (EPP). « Toutes les espèces pourraient potentiellement être affectées », concède au Guardian Kirsten Pullen, directrice de l’Association des zoos et aquariums britanniques et irlandais.

Actuellement, l’EPP permet une liberté totale de mouvements pour les animaux au sein des pays de l’UE. Des échanges sont ainsi régulièrement réalisés entre les zoos et aquariums européens. L’exemple le plus médiatisé fut sans doute celui de Joao, un tigre de Sumatra transféré en 2013 d'un zoo d'Allemagne vers celui de Dudley, près de Birmingham.

De même, six requins zébres de l’aquarium de Hull, dans le Yorkshire, sont censés prendre ce mois-ci la destination de cinq aquariums différents à travers l’Europe. L’objectif de ce programme, mis en place en 1985 et regroupant aujourd’hui plus de 200 parcs animaliers à travers 28 pays, reste inchangé : il vise à réguler et à favoriser la reproduction animale au niveau européen.

Source : Libération.

[éric13]

Ah la blague !!!
Et la Suisse, c'est l'Europe peut-être ?

Certes, le Brexit aura des incidences administratives sur les transferts
mais rien d'alarmant

[okapi]

Tu crois que la directrice de l'association des zoos et aquariums britanniques ne situe pas la Suisse? Cette pauvre femme exprime publiquement un doute: soit elle est idiote, soit elle a un soupçon de raison de le faire, non? C'est vrai qu'elle s'adresse au Guardian, à des incapables de journalistes qui ont du déformer ses propos. Comment? Le Guardian est l'un des meilleurs quotidiens du monde? Ah, mince, elle a du se tromper de cible...

[Therabu]

A vrai dire, je ne comprends pas non plus en quoi cela remettrait en cause les programmes d'élevage. Hormis quelques formalités administratives supplémentaires ,je ne vois pas pourquoi les EEP seraient lies a l'appartenance a l'UE.
On voit bien d'ailleurs qu'il n'y a aucun argument derrière.

[jehan]

A mon avis, comme le dit Therabu, ce sont surtout les conséquences administratives qui sont visées. Dans un marché commun, les animaux peuvent circuler sans souci. Il faudra voir comment évoluent les négociations entre UE et Grande Bretagne!

Pour la Suisse, si elle n'est pas dans l'UE, elle a néanmoins conclu une série de conventions bilatérales avec l'Union, ce qui facilite les circulations, les procédures administratives, etc. Sans doute que la Grande-Bretagne devra alors régler ce problème de la même manière.

Mais rien de très alarmant en effet. Même en dehors de l'UE, les animaux circulent sans trop de difficultés entre institutions zoologiques!

[Philippe]

Il me semblait intéressant de partager cette info et l'inquiétude officielle de la BIAZA, même si la directrice de l'association ne donne aucune précision... Mais dont acte.

[abel]

Bien sûr que c'est intéressant ! Et si la directrice de la BIAZA s'en inquiète, c'est qu'elle doit avoir des raisons de le faire. Je ne vois pas vraiment pourquoi le Brexit remettrait en cause la participation aux EEPs, mais je ne connais pas à fond le sujet ! En tout cas, une chose est sûre, c'est que les transferts seront plus compliqués...

[Therabu]

Dans un marché commun, les animaux peuvent circuler sans souci.

Je sais pas si les responsables zoologiques souscrivent a cela. C'est quand même une sacrée charge administrative a chaque transfert il me semble.
Et puis les traités commerciaux ne concernent que...le commerce. Si les animaux sauvages en général ne sont pas une marchandise comme les autres, ceux en EEP ne font, a priori, l'objet d'aucun échange pécuniaire.

Philippe, oui c'est intéressant. Mais est on véritablement face a un risque ? A moins que ce ne soit une prise de position partisane dans un contexte d'application encore bien flou?

[éric13]

Pourtant si rebelle... et là cette circonspection
parce que c'est le Guardian, parce ce que c'est Miss Biaza !

Oui, elle s'inquiète du Brexit.
Oui, elle veut alarmer les bureaucrates qui lisent les journaux
en agitant le drapeau EEP.
Oui, elle ne veut pas perdre les avantages européens.

Après le Brexit, les Anglais, ils ont voté pour...
ou n'ont pas suffisamment voté contre !

Peut-être n'ont-ils pas bien réalisé (anticipé)
la portée d'une telle décision ?

Est-ce que les politiques ont fait leur boulot ?
Ou ont-ils préféré faire le show,
grossir le trait (comme c'est encore le cas dans cet article) ?

Quelle a été la part d'auto-suffisance dans ce processus ?

Toujours est-il que les EEP existent hors Europe
et que le Brexit ne saurait remettre en cause l'appartenance
de la Grande-Bretagne à l'EAZA.

Etant irrévérencieux par essence,
je ne pouvais laisser passer la débilité de tels propos.


Et je finis par cette belle expérience de la vie :

lorsque j'étais étudiant pour les TD (travaux dirigés),
nous avions à faire des explications de texte et la prof
nous reprochait chaque fois de trop lire nos préparations.
De ne pas être assez libre de notre parole.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'assistais
à la fin de mon cursus à un colloque où cette prof
fit un exposé pitoyable la tête plongée dans ses papiers
à lire mot pour mot ce qu'elle avait écrit...

[éric13]

Et si le Brexit dure 2 ans,
c'est bien pour négocier et garder au maximum les acquis.

[okapi]

L'EAZA accueille t-elle des parcs de pays non membres de l'UE? Est-ce affaire continentalo-géographique ou politique?

[Philippe]

C'est peut-être précisément parce que s'ouvre une phase de négociations que la directrice de la BIAZA a évoqué ce sujet dans les colonnes du Guardian et que son intervention est plus pertinente qu'il n'y paraît de prime abord.
Au-delà de la question des seuls EEP et des éventuelles lourdeurs administratives à venir, il y a peut-être aussi derrière cette déclaration d'autres motifs d'inquiétudes concernant, par exemple, des fonds européens ou des aspects d'ordre législatif. Autant prévenir que guérir quand il en est encore temps. Bref, ce n'est peut-être pas vraiment une blague...

[Therabu]

On est d'accord pour dire que cette prise de parole n'est pas anodine et révèlent les inquiétudes d'une profession. Mais pourquoi évoquer les EEP ?
Il me semble que UE, EAZA et EEP évoluent chaque a leur niveau. L'Eaza accueille des zoos de pays non membres de l'UE, la Suisse et la Norvège étant de bons exemples. Les programmes d'elevage , comme vous le savez n'incluent pas que des parcs affiliés a l'association. Je rappelle que Berlin ne fait pas partie de l'Eaza, que des éleveurs privés participent a certains programmes et que des zoos d'autres régions que l'Europe contribuent même au sein de certains programmes (zoos du golfe par exemple).

[Philippe]

Peut-être pour mettre un peu la pression - le rôle des EEP étant très "parlant" et donc susceptible de rallier le grand public à la cause et aux souhaits législatifs des zoos - afin d'obtenir d'autres aménagements moins "vendeurs" dans le cadre de la sortie de l'UE.
Mettre en avant un aspect peu, voire pas, touché par le Brexit mais symbolique pour obtenir un régime dérogatoire dans d'autres domaines...

[raphaël]

L'EAZA et les EEP sont totalement déconnectés de l'UE, je ne comprends pas non plus ce témoignage.
En revanche, les transferts d'animaux sont grandement facilités dans l'espace Schengen et sont bien plus complexes administrativement vers ou depuis un pays qui n'en fait pas partie. C'est peut être là le souci.