Un rhinocéros tué à Thoiry

[abel]

Au zoo de la Palmyre (17) les rhinocéros, comme les autres animaux, sont très surveillés.

L'un des rhinocéros blancs du parc de Thoiry a été abattu et sa corne tronçonnée par des individus qui ont forcé les portes. À La Palmyre ce genre d'action est redouté et on s'en protège.

Le fait divers est unique en France et en Europe, un ou des individus se sont introduits dans le parc de Thoiry dans les Yvelines, ont abattu de 3 balles dans la tête l'un des rhinocéros, un mâle de 4 ans, avant de tronçonner sa corne.
On savait ces animaux exposés aux trafiquants et aux braconniers dans leur milieu naturel, ils le sont aussi dans les parcs zoologiques. La corne des rhinocéros est réputée bénéfique dans le traitement de certaines maladies, des rumeurs qui n'ont aucun fondement scientifique. "Si l'on pouvait soigner les cancers avec de la kératine, ça se saurait ..." nous a déclaré une des repsonsables du zoo de la Palmyre.
Les rhinocéros comme tous les autres animaux sont particulièrement surveillés.
Le parc de Charente-Maritime compte 3 rhinocéros blancs, deux femelles et un mâle qui sont protégés comme les autres espèces. Par définition les parcs zoologiques sont des lieux où l'on préserve les espèces menacées rares et exotiques, elles sont donc toutes surveillées et pour différentes raisons. Il faut assurer leur sécurité, celles des personnels du parc et bien sûr celle des visiteurs.

Prudence à La Palmyre
La direction du zoo de Charente-Maritime n'a pas souhaité communiquer sur cette affaire ni exposer évidemment les mesures de sécurités prises à l'intérieur de l'établissement. Elle a transmis aux rédactions un communiqué de l'EAZA, l'Association Européenne des Zoos et Aquariums qui dénonce l'abattage de l'animal et rappelle que les rhinocéros blancs sont en voie de dispartion et que les 250 spécimens qui vivent dans les parcs en Europe sont un élément majeur dans la survie de l'espèce.

Le trafic de corne réprimé par la loi
la loi punit sévèrement la vente de tout article contenant de la corne de rhinocéros ou de l'ivoire d'éléphant. Ségolène Royal la Ministre de l'environnement a fait savoir qu'elle allait saisir le procureur de la République de Versailles. Au marché noir le kilo de corne peut atteindre 50 000 Euros. Le Vietnam et la Chine sont souvent les pays destinataires de ce trafic.

Source: http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 10097.html

[Johnny B'good]

Moi (et pas mal de mes collègues), on ne comprend surtout pas pourquoi ils font autant de bruits sur cette histoire, sachant que ça peut donner des idées pour ceux qui n'étaient par exemple pas au courant du prix d'un kilos de Kératine ...

A part mettre en danger d'autre animaux ça ne sert à rien d'autre, les seuls qui puissent faire quelques choses se sont les parcs eux même, et les parcs sont déjà au courant de tout ça bien avant que ça n'en parle aux infos, donc faudrait surtout éviter de parler du sujet pour continuer de préserver au mieux toute ces espèces

[abel]

Je pense que les réseaux qui organisent le braconnage des rhinocéros que ce soit dans la nature, ou maintenant dans les zoos, sont parfaitement au courant du prix de la corne. Abattre un rhinocéros dans un parc zoologique, ça nécessite quand même une sacrée organisation et des contacts sûrs pour faire passer la corne en Asie rapidement. Je ne pense pas, mais ce n'est que mon avis, qu'en parler rende la situation plus compliquée qu'elle ne l'est déjà. En parler permet de sensibiliser les gens, et c'est le principe même des médias: informer sur ce qui se passe dans le monde... Sinon, ton argument marche avec tous les sujets, les médias ne pourraient plus parler de grand-chose et on ne saurait rien (ou presque) !

[Philippe]

Je partage tout à fait l'avis d'Abel.
Informer le grand public de la mise à mort d'un rhinocéros à Thoiry pour s'emparer de sa corne, c'est aussi l'alerter sur la situation dramatique que connaissent les rhinocéros - et plus largement la grande faune - partout dans le monde.
Qu'une radio comme France Culture ait évoqué ce cas de braconnage dans ses journaux me semble ici assez révélateur.
Le fait qu'un rhinocéros soit ainsi abattu chez nous, à quelques dizaines de kilomètres de Paris, permet ainsi à ce grand public de prendre conscience de l'ampleur prise aujourd'hui par le trafic des espèces menacées. Malheureusement plus sûrement qu'annoncer que 25.000 éléphants de forêt ont été massacrés entre 2004 et 2014 dans le parc national de Minkébé, au Gabon.

[Philippe]

Le domaine de Thoiry : après le choc

À la suite de l’acte de braconnage survenu dans la nuit du 6 au 7 mars 2017, une autopsie du rhinocéros blanc Vince a été réalisée hier matin - mercredi 8 mars 2017 - pendant plus de 5 heures par les vétérinaires du Safari Zoo Domaine de Thoiry, assistés par la gendarmerie. Il a été confirmé qu’il avait été tué par 3 balles de calibre 12, soit un calibre commun pour les fusils de chasse.

La direction du Safari Zoo Domaine de Thoiry s’appuie sur les compétences des forces de l’ordre pour mener l'enquête et faire le maximum pour trouver les coupables.

Le Safari Zoo Domaine de Thoiry, qui offre une surface de 155 hectares aux animaux qu’il héberge, a déjà renforcé ses mesures de sécurité et va investir dans un dispositif adapté aux nouvelles menaces auxquelles peuvent être désormais confrontés les parcs animaliers, même si l’on ne peut qu’espérer qu‘il s’agisse d’un acte isolé dans le temps.

La direction du Safari Zoo Domaine de Thoiry s’est également rapprochée du Rhino Specialist Group de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), de l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA) et de l’Association Française des Parcs Zoologiques (AFdPZ) pour discuter de la possibilité de prendre et d’appliquer, dans l’ensemble des zoos européens, une mesure visant à anéantir la valeur des cornes des rhinocéros qu’ils abritent.

Malgré l’épreuve traversée cette semaine, la direction et le personnel du Safari Zoo Domaine de Thoiry ont à cœur de faire face en maintenant l’établissement ouvert au public dans les conditions habituelles.

Source : page Facebook du zoo de Thoiry.

[NathanGil]

Bonsoir à tous.
Je suis comme vous très touché par cet événement tragique. Et je n'imagine même pas l'état des équipes de Thoiry à l'heure actuelle...
C'est pourquoi j'ai eu l'idée de leur envoyer une lettre de soutien. Puis j'ai pensé que ce serait peut-être intéressant de carrément le faire au nom de toute la "communauté Les Zoos Dans Le Monde", et regrouper les mots de ceux qui sont d'accord de participer
Je propose donc à ceux qui seraient partants de m'envoyer par MP(disons d'ici lundi) leurs témoignages de soutien.
N'hésitez pas à me dire si vous avez une autre idée ou une suggestion, ou si cela vous paraît être une bonne idée.
Bonne soirée !

[éric13]

Je partage la précaution informative souhaitée par Johnny.

Ceux qui ont déjà partagé des informations s'aperçoivent malheureusement aussi que l'information peut être utilisée et détournée de son but initial...

Dans le cas présent, le risque c'est de donner des idées à des gens peu scrupuleux, toujours à la recherche d'argent facile... mais qui ne pensaient pas au braconnage.

[Elouan]

Bonsoir à tous.
Je suis comme vous très touché par cet événement tragique. Et je n'imagine même pas l'état des équipes de Thoiry à l'heure actuelle...
C'est pourquoi j'ai eu l'idée de leur envoyer une lettre de soutien. Puis j'ai pensé que ce serait peut-être intéressant de carrément le faire au nom de toute la "communauté Les Zoos Dans Le Monde", et regrouper les mots de ceux qui sont d'accord de participer
Je propose donc à ceux qui seraient partants de m'envoyer par MP(disons d'ici lundi) leurs témoignages de soutien.
N'hésitez pas à me dire si vous avez une autre idée ou une suggestion, ou si cela vous paraît être une bonne idée.
Bonne soirée !

C'est une bonne idée Nathan, je pense que ça fera plaisir à toute l'équipe de Thoiry !

[Johnny B'good]

Je partage la précaution informative souhaitée par Johnny.

Ceux qui ont déjà partagé des informations s'aperçoivent malheureusement aussi que l'information peut être utilisée et détournée de son but initial...

Dans le cas présent, le risque c'est de donner des idées à des gens peu scrupuleux, toujours à la recherche d'argent facile... mais qui ne pensaient pas au braconnage.

C'est ça que je voulais dire abel et philippe, je sais que les braconniers sont parfaitement au courant du prix de la corne, mais d'autre gens qui peuvent également s'avérer dangereux ne l'était pas forcément, et maintenant ils le sont et vu le prix ça donne de très belles idées à mon avis.
En tout cas je reste sur mon idée, pour la sécurité des animaux pour lesquels on travail, moi ça me fait peur que ce soit autant médiatisé, tant pour les rhinocéros, éléphant, etc ..

[Philippe]

Pour ma part, je pense que le retentissement de cette affaire permet au grand public de prendre (enfin) conscience de l'importance que revêt aujourd'hui le trafic des espèces menacés et de l'ampleur du braconnage les frappant.
Je crois que les réseaux criminels à l'origine de tels faits connaissent depuis longtemps la valeur de la corne de rhino (cf. le réseau irlandais démantelé voici quelques années). Que cet acte ait été très médiatisé ne change, à mon sens, pas grand chose sur ce dernier point. Et cela fait des années qu'une telle attaque était redoutée d'ailleurs.

[Philippe]

Braconnage : les zoos français vont-ils décorner leurs rhinocéros ?

Certains parcs s'interrogent sur la pertinence de cette mesure choc visant à décourager les braconniers après le vol d'une corne sur un animal tué en début de semaine à Thoiry. D'autres prônent des solutions alternatives.

Couper préventivement la corne des rhinocéros pour éviter que des malfaiteurs viennent le faire eux-mêmes : voici la solution à laquelle pourrait se résoudre le Safari de Peaugres, un zoo d'Ardèche, face à la menace des braconniers. Alors que les trafiquants s'en prenaient jusque-là surtout aux animaux à l'état sauvage, un zoo français a en effet été la cible d'une attaque inédite en Europe. Dans la nuit de lundi à mardi, des braconniers se sont introduits au zoo de Thoiry, dans les Yvelines, pour abattre Vince, un rhinocéros blanc mâle de 4 ans de trois balles dans la tête. Sa dépouille a été laissée sur place, mais l'une de ses cornes a été sectionnée et emportée.

L'enquête en cours n'a pas encore permis de retrouver les responsables du délit, mais les enquêteurs s'orientent vers la criminalité organisée. La corne de rhinocéros a en effet une valeur immense sur le marché noir : dans certains pays d'Asie, dont la Chine et le Vietnam, on lui prête des vertus curatives inouïes, et certains sont prêts à dépenser des fortunes pour en obtenir. La corne peut se vendre jusqu'à 60.000 dollars le kilo: plus chère que l'or et la cocaïne.

Face à des organisations criminelles potentiellement armées, il faut non seulement renforcer la sécurité des zoos mais aussi empêcher de nouveaux braconnages. « Notre décision n'est pas encore prise, mais le débat existe dans plusieurs zoos européens » explique au Figaro, Cécile Dubois, directrice adjointe du Safari de Peaugres (Ardèche), où l'on se demande sérieusement s'il ne faut pas couper la corne des animaux préventivement. « Le décornage se fait en Afrique depuis trente ans, la technique fonctionne plutôt bien. »
Effectivement, de nombreux pays africains, dont l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, ont choisi de faire enlever les cornes des rhinocéros en milieu sauvage. Le but de l'opération : décourager les braconniers, qui n'auront donc plus de raison de tuer ces animaux en voie d'extinction. Symboliquement, le geste est fort. « On reçoit beaucoup de critiques déjà sur les réseaux sociaux », raconte Cécile Dubois, alors même que la proposition n'est qu'en débat et que rien n'est décidé. Mais pour elle, « mieux vaut un rhinocéros moche mais vivant qu'un rhinocéros mort ».

Couper la corne ou l'empoisonner ?

Le décornage n'est pas douloureux pour le rhinocéros : la corne est simplement faite de kératine, la matière qui compose nos ongles et nos cheveux. C'est « du poil aggloméré », confirme Cécile Dubois, qu'il suffirait de couper à quelques centimètres de la racine. L'opération, rapide, se fait sous anesthésie. Néanmoins, la corne repousse et l'opération devrait être reproduite tous les deux ans. Et comme pour les humains, une anesthésie n'est jamais sans risques, d'où certaines hésitations.

Surtout, la mesure ne fait pas consensus dans les différents zoos français. Rodolphe Delord, directeur du zoo-parc de Beauval (Loir-et-Cher), fait partie des sceptiques : « Pour moi, c'est une mutilation. Ça peut avoir des effets négatifs sur les rhinocéros décornés, et ça peut influencer les comportements des autres rhinocéros. » Il préfère envisager d'autres méthodes comme l'empoisonnement des cornes de rhinocéros. La mesure, déjà mise en place dans la réserve sud-africaine de Sabi Sand, rend les cornes tant convoitées impropres à la consommation : on y injecte un produit sans danger pour les rhinocéros mais toxique pour les humains, qui tomberont malades sans pour autant en mourir. Mais cette solution, complexe techniquement, pose un problème moral. « Est-ce qu'on peut choisir d'empoisonner sciemment des enfants à l'étranger, même s'ils consomment un produit issu du braconnage ? », interroge Cécile Dubois, du Safari de Peaugres.

Au parc zoologique de Paris, la directrice Sophie Ferreira Le Morvan préfère prendre le temps de la réflexion : « Il y a une grande palette d'actions qui existe, chacune a des avantages et des inconvénients » qu'il faut peser avant de prendre une décision aussi conséquente. « Surtout que ce qui s'est passé à Thoiry reste un évènement exceptionnel, intolérable bien entendu, mais exceptionnel dans un parc zoologique français », conclut-elle.

Source : Le Figaro.

[abel]

Pour ma part, je pense que le retentissement de cette affaire permet au grand public de prendre (enfin) conscience de l'importance que revêt aujourd'hui le trafic des espèces menacés et de l'ampleur du braconnage les frappant.
Je crois que les réseaux criminels à l'origine de tels faits connaissent depuis longtemps la valeur de la corne de rhino (cf. le réseau irlandais démantelé voici quelques années). Que cet acte ait été très médiatisé ne change, à mon sens, pas grand chose sur ce dernier point. Et cela fait des années qu'une telle attaque était redoutée d'ailleurs.

Tout à fait d'accord avec Philippe. Franchement, je pense que les réseaux criminels savent malheureusement très bien que la corne de rhinos peut être une source d'importants profits. D'autant plus que le braconnage des rhinocéros en Afrique n'est pas non plus une nouveauté. Ça ne fait pas forcément la une des journaux, mais les documentaires et articles sur le sujet sont nombreux. Donc non, je ne pense pas que médiatiser l'affaire aggravera la situation (qui est déjà très compliquée et grave).

[Therabu]

Je sors un petit peu du sujet mais Rodolphe Delord ne semble pas gêné par l'ejointage. Petit problème de cohérence.

Quant a la médiatisation, je vais répéter des arguments déjà exposés:
- les réseaux de trafiquants étaient déjà au fait de la valeur des cornes
- la proximité touche les gens.
Néanmoins je me pose la question de l'intérêt de sensibiliser un public européen qui pour le coup est totalement innocent dans la disparition de ces animaux. Peu d'entre eux passent au stade du don. Peut être serait il plus judicieux d'orienter les flux d'informations en direction d'un potentiel client vietnamien.

[okapi]

Allons, un flamant sur une pelouse, ça ne choque personne puisqu'une part infime de visiteurs comprend qu'ils sont éjointés! Personne ne pose jamais la question fatidique: mais pourquoi restent-ils aussi sagement dans leur enclos alors qu'ils devraient/pourraient s'envoler? En revanche, un gros rhinocéros privé de corne, ça ne le fait vraiment pas! Un animal aussi emblématique incomplet, c'est une forme de déchéance visuelle...

[Johnny B'good]

Pour ma part, je pense que le retentissement de cette affaire permet au grand public de prendre (enfin) conscience de l'importance que revêt aujourd'hui le trafic des espèces menacés et de l'ampleur du braconnage les frappant.
Je crois que les réseaux criminels à l'origine de tels faits connaissent depuis longtemps la valeur de la corne de rhino (cf. le réseau irlandais démantelé voici quelques années). Que cet acte ait été très médiatisé ne change, à mon sens, pas grand chose sur ce dernier point. Et cela fait des années qu'une telle attaque était redoutée d'ailleurs.

Tout à fait d'accord avec Philippe. Franchement, je pense que les réseaux criminels savent malheureusement très bien que la corne de rhinos peut être une source d'importants profits. D'autant plus que le braconnage des rhinocéros en Afrique n'est pas non plus une nouveauté. Ça ne fait pas forcément la une des journaux, mais les documentaires et articles sur le sujet sont nombreux. Donc non, je ne pense pas que médiatiser l'affaire aggravera la situation (qui est déjà très compliquée et grave).

Vous ne comprenez pas en fait .. Oui les réseaux criminels connaissent déjà la valeur, mais ça peut créer DE NOUVEAU réseaux qui eux n'en savaient rien et qui s'en trouvent maintenant intéressé. Quand au fait de mettre les gens au courant sur l'ampleur de la chose je ne vois pas l'intérêt dans la mesure où de toute façon ça ne changera rien.
Donc autant se taire sur le sujet, c'est bien plus prudent, en tout cas vous ne verrez pas beaucoup de parcs ébruiter cette affaire, on reste silencieux pour la plupart pour éviter le genre de problème que j'explique.