Sauveur Ferrara précise son projet pour le zoo d’Attilly
Le pédopsychiatre albigeois a volé au secours du zoo d’Attilly, placé en décembre en liquidation judiciaire. Il compte investir quatre millions d’euros en 2016. Détails.
À la fin du mois de décembre 2015, la décision tombait. La justice prononçait la liquidation judiciaire du zoo du Bois d’Attilly, situé à Ozoir-la-Ferrière. Après de nombreuses mises en demeure de l’État, une condamnation à des amendes dont une pour mauvais traitement envers les animaux et un redressement judiciaire, cette nouvelle décision du tribunal semblait sceller le sort de ce parc zoologique controversé.
Mais Sauveur Ferrara, un médecin millionnaire de 68 ans, pédopsychiatre à Albi et propriétaire de plusieurs établissements de santé et du zoo des Trois Vallées à Montredon-Labessonnié (Tarn) avait tourné son regard vers ce parc seine-et-marnais. Et lundi 1er février dernier, le tribunal de commerce de Melun validait la cession du terrain et de ses 300 animaux à Sauveur Ferrara, faisant de lui le nouveau propriétaire du parc, après l’accord de principe conclu avec l’ancienne gérante, Madeleine Mille.
Mises aux normes du parc
Un peu plus d’un mois après cette cession, le médecin albigeois a pu établir plus précisément sa feuille de route pour remettre le zoo d’Attilly à flot. « Mardi 15 mars, j’ai détaillé mon plan d’investissement et mes projets auprès de la DDPP (direction départementale de la protection des populations, organisme qui dépend de la préfecture, N.D.L.R.), explique au Pays Briard Sauveur Ferrara. Les injonctions du passé sont bien sûr celles du présent, c’est-à-dire que notre priorité est de remettre le parc aux normes, comme cela avait été demandé par les services de l’État. »
En tout, le repreneur du zoo d’Attilly a planifié un investissement de quatre millions d’euros pour la seule année 2016. « Toute la distribution de l’eau va être repensée car certains animaux étaient littéralement les pieds dans l’eau, poursuit-il. Aujourd’hui, nous avons déjà réalisé près du trois-quarts du drainage. Il y aura également les assainissements divers ainsi que les mises aux normes pour la protection du public, des salariés et des animaux. À la fin de cette année, s’il n’y a pas de délai administratif, nous auront finis toutes les mises aux normes. »
Agrandissement des enclos
La deuxième phase des aménagements du zoo concernera le confort des animaux. En effet, le parc a été créé en 1966 par Hubert Masquefa, une période où les normes législatives et où la considération du bien-être animal n’était pas la même qu’aujourd’hui. « Certes, un zoo reste un zoo, ça ne peut pas remplacer la liberté totale, soutient le médecin. Mais ces animaux témoignent de la problématique de la biodiversité et sensibilisent le public sur leur propre extinction. Même si nous les maintenons en captivité, souvent pour préserver les espèces, nous nous devons de leur offrir du confort et un bien-être. » Et de questionner : « Est-ce que ces animaux sont plus malheureux dans un zoo que les chats et les chiens que nous avons chez nous ? »
Ainsi, des travaux d’aménagements et d’agrandissements des enclos doivent commencer dès cette semaine. « Pour les félins, par exemple, ils disposent aujourd’hui de 200 m2. Nous souhaitons faire passer leur enclos à 3.000 m2 pour leur permettre de déambuler plus librement et avec plus d’espace. »
Les primates aussi vont voir leur décor changé. « Nous réfléchissons aux moyens de faire des installations plutôt naturelles, comme un grand enclos couvert de 1.500 m2 », ajoute-t-il. Autres travaux : la pose de câbles de fibre optique pour permettre de surveiller le parc avec de la vidéo, ainsi que le contrôle des températures des cages et enclos.
Prix inchangé en 2016
Pendant toute la durée des travaux, le parc restera ouvert au public. « Je n’ai rien à cacher, et je suis justement ouvert aux suggestions du public pour les aménagements », assure le pédopsychiatre. Quant au prix du billet d’entrée (16,50 euros pour les plus de 10 ans, et 9,60 euros de 3 à 9 ans), Sauveur Ferrara promet que rien ne changera en 2016. Pour la suite, en revanche, il ne prend pas d’engagement. « Je veux quelque chose de populaire, je n’ai pas investi dans ce zoo pour faire de l’argent mais parce que je suis convaincu de l’utilité de ces parcs, détaille-t-il. Mais pour qu’un projet soit pérenne, il faut qu’il soit viable économiquement. Ce qui sera gagné sera de toute façon immédiatement réinvesti. »
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