Le zoo d'Amnéville n'appartiendra bientôt plus à ses salariésDans quelques jours, le zoo d'Amnéville ne sera plus une SCOP, qui appartient à ses salariés. Le ministère de la Santé et celui de la Transition écologique et solidaire vont normalement valider le changement par arrêté. Le zoo va passer en société et le capital va être ouvert à un investisseur.
Le zoo d'Amnéville est étranglé financièrement par une dette abyssale de 53 millions d'euros, et dans la tourmente avec les révélations de France Bleu Lorraine sur le fichage des salariés, le déversement de produits dans la forêt d'Hagondange ou encore la mise à la déchetterie "par erreur" du cadavre de l'ours polaire Olaf. Mais ses dirigeants s'attendent à une bonne nouvelle. La ministre de la Santé Agnès Buzyn et la ministre de la Transition écologique et Solidaire, Elisabeth Borne, devraient signer dans les prochains jours un arrêté validant le passage de la SCOP Zoo d'Amnéville (Société Coopérative et Participative) en SAS (Société par Actions Simplifiée).
160 emplois en jeu
Le décret a été établi "en urgence", nous dit-on dans l'entourage des ministères, après une demande du zoo fin septembre. "Les conditions légales sont remplies" explique un conseiller du ministre du Travail interpellé par le préfet de la Moselle. En effet, quand une SCOP est en difficulté, les ministres peuvent accepter par arrêté un changement de statut. "On a accéléré les choses car il y a quand même 160 emplois en jeu" justifie ce conseiller. La fédération des SCOP a déjà donné son aval à la transformation.
Le fonds d'investissement Prudentia dans le capital
Le passage en SAS ouvre le capital à un investisseur, sans doute le fond d'investissement Prudentia, et évite de manière certaine la liquidation judiciaire du zoo d'Amnéville. Les 195 créanciers du zoo ont reçu la proposition de changement en octobre, et ont pu se prononcer. Treize banques ont accepté de "s'asseoir" sur une bonne partie de l'endettement : 40 millions d'euros.
L'audience de la chambre commerciale du tribunal de Metz, le 18 décembre, devient donc une étape pour "lever" le redressement judiciaire et permettre l'entrée du fonds d'investissement Prudentia dans le capital, moyennant 10 millions d'euros, pour prendre 88% des parts et laisser le reste au directeur actuel Michel Louis. Prudentia est un fond d'investissement dirigé par un ancien préfet qui a des attaches à Metz : Henri Masse, beau-frère de l'ancienne députée européenne Nathalie Griesbeck.
Des hôtels au zoo ?
Les élus de Moselle ont, semble-t-il, largement favorisé le changement de statut pour éviter la liquidation et sauvegarder les emplois. Le dossier des quatre repreneurs locaux qui souhaitaient investir 30 millions d'euros, écarter le directeur Michel Louis et fermer Tiger World (la salle de spectacle de tigres), ne sera donc pas étudié.
Mais en Lorraine, une décision pose question : la clause d'inaliénabilité du zoo d'Amnéville. Le fonds d'investissement souhaiterait, selon nos informations, lever cette clause. Cela permettrait au zoo de ne plus être obligatoirement propriétaire des terrains. Concrètement, des promoteurs pourraient acheter certains de ces terrains et construire des hôtels dans le parc, et les propriétaires pourraient même remplacer des enclos par des immeubles. Il y a actuellement trois hectares de terrain disponible dans le zoo d'Amnéville.
Source :
https://www.francebleu.fr/infos/faits-d ... 1576082803