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Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Encore une fois, la bêtise des reseaux sociaux frappe fort ...
Tout est dit dans ces derniers postes. C'est vraiment navrant car avec 600000 € il y avait de quoi financer des institituons existantes où des projets sur le terrain qui manquent cruellement de moyen. Mais au lieu de ça, sous le proverbe de l'enfer pavé de bonnes intentions, on va gaspiller une énorme somme d'argent pour rien, mis à part le financement de la guerre des ONG ...
Tout est dit dans ces derniers postes. C'est vraiment navrant car avec 600000 € il y avait de quoi financer des institituons existantes où des projets sur le terrain qui manquent cruellement de moyen. Mais au lieu de ça, sous le proverbe de l'enfer pavé de bonnes intentions, on va gaspiller une énorme somme d'argent pour rien, mis à part le financement de la guerre des ONG ...
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candlemass - Messages: 1391
- Enregistré le: Dimanche 25 Février 2018 11:09
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Alley, on en remet une couche sur cette histoire qui fait décidément couler beaucoup d’encre:
Source: https://www.huffingtonpost.fr/amp/entry ... 8babd4772/
Après le rachat du zoo de Pont-Scorff, Rewild répond aux critiques
Plusieurs associations s'inquiètent après le rachat du zoo de Pont-Scorff par la coalition Rewild, soutenue notamment par Hugo Clément.
26/12/2019 16:50 CET
Par Lucie Oriol
C’est la belle histoire de cette fin d’année. La coalition Rewild, composée de sept associations, a réussi grâce à une cagnotte en ligne à rassembler 650.000 euros pour racheter le zoo de Pont-Scorff en Bretagne et le transformer en centre de réhabilitation d’animaux sauvages saisis lors du démantèlement de trafics. Parmi les soutiens célèbres du projet, le journaliste Hugo Clément ou encore l’acteur Pierre Niney. L’initiative a également reçu un coup de pouce décisif avec un don de 250.000 euros de l’investisseur Marc Simoncini, fondateur de Meetic, annoncé sur Twitter.
Le succès est impressionnant, mais certains s’interrogent désormais sur la viabilité du projet. Au coeur des objectifs de Rewild, le ré-ensauvagement, c’est-à-dire la remise en liberté d’animaux dans des zones sauvages ou sanctuarisées, y compris pour ceux nés en captivité. À terme, le lieu où sera exclu tout contact entre public et animaux doit devenir un sanctuaire pour animaux victimes de trafic Derrière l’éclat et la success-story, certains s’inquiètent. L’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) a soulevé plusieurs questionnements dans un communiqué publié peu avant Noël, et explique que le ré-ensauvagement nécessite des opérations complexes, “qui ne doivent pas être menées à la légère et certainement pas à des fins idéologiques ou de relations publiques”. Un son de cloche identique du côté de l’Association française des parcs zoologiques sur Facebook qui rappelle que “les populations d’espèces menacées hébergées en zoos sont gérées par le biais de programmes d’élevages européens. Ainsi les zoos ne sont pas propriétaires des animaux qui appartiennent en fait à ces programmes”.
“On cherche à nous décrédibiliser”
Contacté par Le HuffPost, Rewild explique que la priorité est aujourd’hui de faire un audit interne afin de déterminer les aménagements à effectuer. “Cet audit sera mené par notre gestionnaire et administrateur interne Jérôme Pensu, avant d’être remis à la préfecture. Notre priorité dans l’immédiat c’est notamment de prendre soin d’un rhinocéros noir qui va vraiment très mal, mais aussi de phoques qui ont été placés dans un bassin d’eau douce” explique Lamya Essemlali coprésidente de Rewild. La coalition a choisi d’écarter un audit réalisé en avril dernier par l’EAZA et qui donnait 6 mois au zoo pour réaliser des aménagements. “C’est un audit qui tient sur une demi-page et dont tout le bien-être animal a été oublié”, assure-t-elle également.
Concernant le ré-ensauvagement, Rewild fait valoir sa compétence et refuse les procès en amateurisme des deux associations zoologiques. “Il y a des protocoles de “relaching” très précis, cela se fera au cas par cas pour chaque animal. Cela peut prendre des années, on le sait, mais nous travaillons avec partenaires internationaux, des vétérinaires du monde entier. Aujourd’hui on cherche à nous décrédibiliser alors que nous avons une vraie expertise”, estime Lamya Essemlali.
Jérôme Pensu, administrateur de Rewild abonde: “Toute cette énergie dépensée contre nous, c’est parce qu’on va démontrer que ça peut marcher. Aujourd’hui, nous faisons peur parce que nous avons toutes les données en mains et qu’on va être en mesure de montrer qu’il se passe des choses souvent non conformes à la législation. Trois quarts des établissements ont aujourd’hui des phoques dans de l’eau douce”. Selon lui, il est possible que d’ici 5 à 6 mois des animaux puissent être relâchés dans des zones sauvages ou des sanctuaires. “Cela dépend des catégories d’animaux, des protocoles”, ajoute-t-il.
Quid des animaux qui n’appartiendraient pas aux zoos, mais à des programmes scientifiques? Pour Lamya Essemlali cet argument ne tient pas juridiquement. “C’est une légende. Les animaux font partie du capital de chaque zoo et de leur chiffre d’affaires. Sur 560 animaux à Pont-Scorff, aujourd’hui seulement une dizaine ont été prêtés par d’autres zoos”, fait-elle valoir.
La question financière
Si l’exploit de la cagnotte a été salué, certains s’interrogent toutefois sur la pérennité financière du lieu. Sur RTL, Rodolphe Delord, directeur du zoo de Beauval et président de l’Association française des parcs zoologiques, a notamment déclaré: “au-delà des 600.000 euros, il y a des millions à investir pour le rénover, pour refaire des infrastructures et pour réhabiliter un bien-être animal” commente-t-il.
Avant la vente, le budget mensuel du zoo était évalué à 110.000 euros par mois, au sein desquels sont notamment intégrées des charges liées à des dettes précédentes. Avec la réussite du projet, Jérôme Pensu espère que cette somme sera amenée à grossir, grâce notamment à différentes rentrées d’argent commerciales. Lesquelles ne se feront cependant pas tout de suite.
Pour pouvoir financer l’établissement, Rewild entend ouvrir dans 5 à 6 mois une boutique et un restaurant végétalien, d’autres formes d’accueil du public sont également prévues, mais les visiteurs ne seront plus en contact avec les animaux. Pour pouvoir “tenir en apnée les six prochains mois”, la coalition compte donc toujours sur la générosité et c’est à cet égard que la cagnotte a été laissée ouverte. “Très clairement, oui nous faisons un pari sur la générosité, en attendant plusieurs points d’économies ont été identifiés. Des appareils qui ne servent plus sont loués, il y a un distributeur de boissons vide loué également 500 euros par moi, ou encore de grosses déperditions en termes d’énergie avec du chauffage”, énumère Lamya Essemlali.
Jérôme Pensu, qui se donne un mois pour faire le point sur la situation du zoo, estime qu’on est très loin des millions d’euros évoqués par Rodolphe Delord. “On ne sera pas ouvert au public, ça enlève déjà une pression, ça permet aux soigneurs de se recentrer sur leur travail, et surtout tous les bâtiments sont déjà là pour nos futures infrastructures”.
S’il assure être également en discussion avec un très gros mécène, l’administrateur ne cache pas qu’avoir “une année de trésorerie serait sécurisant pour travailler”. Une soirée de bienfaisance sera par ailleurs organisée le 6 février prochain avec près de 500 chefs d’entreprises bretons afin de récolter des fonds. Rewild entend bien profiter de l’affection de la région pour le parc.
Le précédent propriétaire des lieux Sauveur Ferrara avait réalisé des économies en passant notamment d’une trentaine à 17 personnes en matière de personnels. Ces salariés seront-ils intégrés au projet? Lamya Essemlali assure qu’il y a un enthousiasme de la part de l’équipe et ajoute “On a l’ambition de pouvoir tous les garder, on veut se donner les moyens”.
Source: https://www.huffingtonpost.fr/amp/entry ... 8babd4772/
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Vinch - Messages: 6084
- Enregistré le: Jeudi 22 Octobre 2009 19:49
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Je comprends que dans leur désespoir, certains soigneurs se réjouissent de ce coup de poker.
Je ne me suis pas encore trop exprimé sur cette affaire. Avec la tête refroidie, je me demande si le monde des zoos doit réagir de manière aussi violente. Cela dit, Rewild dit grosso modo qu'ils vont faire leur travail mieux que les parcs et je comprends que l'ensemble des professionnels se sente visés.
Je suis moi aussi sceptique et je pense que l'argent devrait être utilisé à des fins bien plus efficaces, que ce soit sur le terrain ou dans des centres déjà existants plutôt que d'assurer une porte de sortie inespérée à M. Ferrara.
Toutefois, si l'on regarde, concrètement, qu'est ce que le monde zoologique peut perdre, on a un zoo moribond, sur un site difficile à aménager et nécessitant des millions d'euros pour être mis aux normes.
Je n'ai pas d'attache émotionnelle au zoo mais il faut bien reconnaître qu'avec ou sans Pont-Scorff, la planète zoo continuera de tourner et ce n'est pas les actions de conservation de ce parc à l'agonie qui vont manquer.
D'un point de vue de la collection, je suis allé voir sur Zootierliste, même si ce n'est pas forcément frais, qu'est ce que la "communauté zoologique" pouvait perdre dans l'histoire. Les programmes d'élevage pouvant souffrir me semblent limités aux espèces suivantes :
- chat des sables d'Arabie
- trois éléphants d'Asie (dont combien potentiellement reproducteurs ?)
- Mangabey à collier (combien d'individus?)
- Atèle robuste de Colombie
- un couple de chats pêcheur
- Ara de Buffon
- Un couple de nébuleuses s'étant déjà reproduit
- des cacatoés à huppe souffrée
- Serpent ratier de Moellendorf
- deux ours à lunettes
Il y a ensuite des espèces menacées mais dont les zoos sont surpeuplés (ou juste courantes) et pour lesquels une opportunité de réensauvagement serait intéressante (même si je pense que si ce n'est pas fait c'est parce que les conditions ne sont pas encore réunies comme l'a bien spécifié la nouvelle star des réseaux sociaux Raphaël Windson
).
-des manchots du cap (il y a déjà des centres qui réhabilitent les oiseaux avec difficulté en Afrique du Sud)
- loutres cendrées
- magots
- binturong
- Maki vari
- Pinché
- Loup à crinière
- Petit panda
- Onces
- Veaux marins
- Lémur noir
- Chien des buissons
On énumère également dans le zoo les espèces suivantes, dont la disparition des circuits européens ne me semble pas être foncièrement gênante :
- Cercopithéque de Brazza
- Chat de Geoffroy
- Un pauvre mangabey à joues grises
- Amazones à ailes oranges
- De vieux atèles du Panama, dont la population européenne doit être amenée à disparaître
- des tamarins labiés
- chat de Pallas
- des tigres blancs (donc hybrides)
Ceux qui vont le plus probablement bénéficier de cette action sont à mon avis la grande faune africaine car charismatique. De plus, il est mentionné que des sanctuaires appartiennent déjà à l'une ou plusieurs des associations. Si l'espace le permet, il serait alors possible de faire partir sous les cieux africains:
- lycaons
- Zèbres de plaines (purs ?)
- gnou bleu
- eland du Cap
- Un vieux rhinocéros noir qui semble incapable de se reproduire
- De vieux hippopotames
- Nyala
- des mâles girafes plus ou moins purs (Rothschild)
- des mangoustes fauves
Hormis quelques individus figurant dans la première liste, je ne vois pas d'impact pour les populations des zoos européens.
Balancer tant d'argent pour faire voyager de vieux individus qui ne pourront pas être relâchés en Afrique est triste lorsque l'on sait ce que l'on pourrait faire avec l'argent mais n'est en soit pas véritablement gênant. Si des "portes de sorties" réellement sauvages se dessinent grâce à Rewild pour des espèces en danger mais bien présentes dans les zoos, tant mieux, les zoos pourront emprunter cette voie par la suite. Peut être que l'attitude que doivent garder les zoos est désormais d'attendre et de voir si Rewild parviendra véritablement à remplir ses objectifs ambitieux... ou voir l'initiative couler sous le poids des tensions entre acteurs, des difficultés financières, contraintes administratives et vétérinaires ou le simple fait que les animaux ne soient pas prêts et doivent être gardés en captivité.
Tout ça pour ça ?
Je ne me suis pas encore trop exprimé sur cette affaire. Avec la tête refroidie, je me demande si le monde des zoos doit réagir de manière aussi violente. Cela dit, Rewild dit grosso modo qu'ils vont faire leur travail mieux que les parcs et je comprends que l'ensemble des professionnels se sente visés.
Je suis moi aussi sceptique et je pense que l'argent devrait être utilisé à des fins bien plus efficaces, que ce soit sur le terrain ou dans des centres déjà existants plutôt que d'assurer une porte de sortie inespérée à M. Ferrara.
Toutefois, si l'on regarde, concrètement, qu'est ce que le monde zoologique peut perdre, on a un zoo moribond, sur un site difficile à aménager et nécessitant des millions d'euros pour être mis aux normes.
Je n'ai pas d'attache émotionnelle au zoo mais il faut bien reconnaître qu'avec ou sans Pont-Scorff, la planète zoo continuera de tourner et ce n'est pas les actions de conservation de ce parc à l'agonie qui vont manquer.
D'un point de vue de la collection, je suis allé voir sur Zootierliste, même si ce n'est pas forcément frais, qu'est ce que la "communauté zoologique" pouvait perdre dans l'histoire. Les programmes d'élevage pouvant souffrir me semblent limités aux espèces suivantes :
- chat des sables d'Arabie
- trois éléphants d'Asie (dont combien potentiellement reproducteurs ?)
- Mangabey à collier (combien d'individus?)
- Atèle robuste de Colombie
- un couple de chats pêcheur
- Ara de Buffon
- Un couple de nébuleuses s'étant déjà reproduit
- des cacatoés à huppe souffrée
- Serpent ratier de Moellendorf
- deux ours à lunettes
Il y a ensuite des espèces menacées mais dont les zoos sont surpeuplés (ou juste courantes) et pour lesquels une opportunité de réensauvagement serait intéressante (même si je pense que si ce n'est pas fait c'est parce que les conditions ne sont pas encore réunies comme l'a bien spécifié la nouvelle star des réseaux sociaux Raphaël Windson

-des manchots du cap (il y a déjà des centres qui réhabilitent les oiseaux avec difficulté en Afrique du Sud)
- loutres cendrées
- magots
- binturong
- Maki vari
- Pinché
- Loup à crinière
- Petit panda
- Onces
- Veaux marins
- Lémur noir
- Chien des buissons
On énumère également dans le zoo les espèces suivantes, dont la disparition des circuits européens ne me semble pas être foncièrement gênante :
- Cercopithéque de Brazza
- Chat de Geoffroy
- Un pauvre mangabey à joues grises
- Amazones à ailes oranges
- De vieux atèles du Panama, dont la population européenne doit être amenée à disparaître
- des tamarins labiés
- chat de Pallas
- des tigres blancs (donc hybrides)
Ceux qui vont le plus probablement bénéficier de cette action sont à mon avis la grande faune africaine car charismatique. De plus, il est mentionné que des sanctuaires appartiennent déjà à l'une ou plusieurs des associations. Si l'espace le permet, il serait alors possible de faire partir sous les cieux africains:
- lycaons
- Zèbres de plaines (purs ?)
- gnou bleu
- eland du Cap
- Un vieux rhinocéros noir qui semble incapable de se reproduire
- De vieux hippopotames
- Nyala
- des mâles girafes plus ou moins purs (Rothschild)
- des mangoustes fauves
Hormis quelques individus figurant dans la première liste, je ne vois pas d'impact pour les populations des zoos européens.
Balancer tant d'argent pour faire voyager de vieux individus qui ne pourront pas être relâchés en Afrique est triste lorsque l'on sait ce que l'on pourrait faire avec l'argent mais n'est en soit pas véritablement gênant. Si des "portes de sorties" réellement sauvages se dessinent grâce à Rewild pour des espèces en danger mais bien présentes dans les zoos, tant mieux, les zoos pourront emprunter cette voie par la suite. Peut être que l'attitude que doivent garder les zoos est désormais d'attendre et de voir si Rewild parviendra véritablement à remplir ses objectifs ambitieux... ou voir l'initiative couler sous le poids des tensions entre acteurs, des difficultés financières, contraintes administratives et vétérinaires ou le simple fait que les animaux ne soient pas prêts et doivent être gardés en captivité.
Tout ça pour ça ?
- Therabu
- Messages: 3918
- Enregistré le: Vendredi 30 Mai 2008 16:10
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
La voix de la raison! Effectivement, hormis les éléphants et les ours, indépendamment du fait que nous ignorons s'ils sont potentiellement reproducteurs, les autres espèces concernées ne sont pas si nombreuses et plusieurs ne devraient pas être trop compliquées à placer dans d'autres parcs.
Pont-Scorff avait de bonnes raisons de disparaître, y compris dans des circonstances plus difficiles qu'une reprise et un réaménagement. Qui regrette quoi? Qu'un zoo, membre de l'AFPDZ, disparaisse et se transforme peut-être à terme en un partenaire potentiel plus qu'un ennemi? La réaction des associations française et européenne est sans doute démesurée et montre surtout l'inquiétude des parcs pour leurs affaires: si la société civile est capable de prendre fait et cause pour un tel enjeu, ils ont tout à craindre d'un revirement brutal en leur défaveur. Je comprends qu'à l'heure de dévoiler au monde de gigantesques investissements (mais que représentent donc 600 000€ face à 20 millions pour installer un bar-restaurant-salles de séminaires tropicalisé avec animaux?) certains s'inquiètent de la curiosité de journalistes un peu informés qui pourraient questionner certains chiffres versus l'ambition conservatoire affichée avec fierté...
Et nous savons tous qu'avant d'être "rentabilisée" la pyramide va surtout être un poste lourd de la dette globale du zoo, donc l'impact de cette nouveauté sur les fonds alloués à la conservation, pour peu que la fréquentation soit moins glorieuse que prévu, notamment liée à une nouvelle prise de conscience du grand public...
Pont-Scorff avait de bonnes raisons de disparaître, y compris dans des circonstances plus difficiles qu'une reprise et un réaménagement. Qui regrette quoi? Qu'un zoo, membre de l'AFPDZ, disparaisse et se transforme peut-être à terme en un partenaire potentiel plus qu'un ennemi? La réaction des associations française et européenne est sans doute démesurée et montre surtout l'inquiétude des parcs pour leurs affaires: si la société civile est capable de prendre fait et cause pour un tel enjeu, ils ont tout à craindre d'un revirement brutal en leur défaveur. Je comprends qu'à l'heure de dévoiler au monde de gigantesques investissements (mais que représentent donc 600 000€ face à 20 millions pour installer un bar-restaurant-salles de séminaires tropicalisé avec animaux?) certains s'inquiètent de la curiosité de journalistes un peu informés qui pourraient questionner certains chiffres versus l'ambition conservatoire affichée avec fierté...
Et nous savons tous qu'avant d'être "rentabilisée" la pyramide va surtout être un poste lourd de la dette globale du zoo, donc l'impact de cette nouveauté sur les fonds alloués à la conservation, pour peu que la fréquentation soit moins glorieuse que prévu, notamment liée à une nouvelle prise de conscience du grand public...
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Tu me prends de vitesse, Antoine. Je comptais faire un post sur les espèces actuellement présentes à Pont Scorff. Mais merci beaucoup pour ton excellente contribution.
Àmha, pour les animaux en EEP, ils ne pourront rien tenter sans l’autorisation de l’EAZA, des coordinateurs EEPs, des TAG et même des parcs réellement propriétaires de ces animaux. Autrement dits, ReWild est muselé d’avance là-dessus, je pense.
N’oublions pas que des animaux saisis et quelques 200 à 300 psittacidés vont être rapatriés par le grand spécialiste Jérôme Pensu, devenu chef animalier du futur ex-zoo.
Àmha, pour les animaux en EEP, ils ne pourront rien tenter sans l’autorisation de l’EAZA, des coordinateurs EEPs, des TAG et même des parcs réellement propriétaires de ces animaux. Autrement dits, ReWild est muselé d’avance là-dessus, je pense.
N’oublions pas que des animaux saisis et quelques 200 à 300 psittacidés vont être rapatriés par le grand spécialiste Jérôme Pensu, devenu chef animalier du futur ex-zoo.
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Vinch - Messages: 6084
- Enregistré le: Jeudi 22 Octobre 2009 19:49
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Okapi,
Concernant les partenariats pour la Conservation, certains des protagonistes qui composent ReWild en ont menés avec succès avec d’autres zoos.
J’imagine qu’ils souhaiteraient continuer dans ce sens, mais avec des partenaires comme Sea Shepherd, One Voice et le Biôme de Pensu qui ont déclaré la guerre ouverte aux zoos, à l’AFPDZ et à l’EAZA, ça ne va pas du tout être chose simple.
Il faudrait souhaiter qu’ils deviennent plus modérés ou que ReWild implose et que certaines associations membres se retirent car ce futur centre de réhabilitation ne pourra pas fonctionner tout seul et longtemps avec des dons de 5 € ou 10 € par-ci et par-là.
Concernant les partenariats pour la Conservation, certains des protagonistes qui composent ReWild en ont menés avec succès avec d’autres zoos.
J’imagine qu’ils souhaiteraient continuer dans ce sens, mais avec des partenaires comme Sea Shepherd, One Voice et le Biôme de Pensu qui ont déclaré la guerre ouverte aux zoos, à l’AFPDZ et à l’EAZA, ça ne va pas du tout être chose simple.
Il faudrait souhaiter qu’ils deviennent plus modérés ou que ReWild implose et que certaines associations membres se retirent car ce futur centre de réhabilitation ne pourra pas fonctionner tout seul et longtemps avec des dons de 5 € ou 10 € par-ci et par-là.
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Vinch - Messages: 6084
- Enregistré le: Jeudi 22 Octobre 2009 19:49
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
On peut imaginer que cette expérience inédite va être un bon prétexte pour s'écouter et se comprendre mieux: rien de tel que de mettre les mains dans le cambouis pour comprendre comment fonctionne un moteur!
Pour ce qui est des dons, il y a fort à parier que l'élan ne va pas s'interrompre si vite: dès que le projet sera rendu visible, ils trouveront d'innombrables donateurs pour assurer la continuité de l'aventure, y compris d'ailleurs des entreprises susceptibles de soutenir le projet avec de la valorisation ou des fonds conséquents. Sur ce plan là, je ne suis pas inquiet!
Pour ce qui est des dons, il y a fort à parier que l'élan ne va pas s'interrompre si vite: dès que le projet sera rendu visible, ils trouveront d'innombrables donateurs pour assurer la continuité de l'aventure, y compris d'ailleurs des entreprises susceptibles de soutenir le projet avec de la valorisation ou des fonds conséquents. Sur ce plan là, je ne suis pas inquiet!
- okapi
- Messages: 12061
- Enregistré le: Lundi 02 Juin 2008 19:02
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
la nouvelle star des réseaux sociaux Raphaël Windson).
Je vous invite à aller lire les réactions suscitées par son message sur son profil facebook, celles de Véronique Thomas, la fille du créateur du zoo, sont d'une rare intelligence.

En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
- didier
- Messages: 15732
- Enregistré le: Samedi 13 Août 2005 10:28
- Localisation: charenton-le-pont
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Déjà avec JAKOB (le rhino noir), la comm va être délicate, car il est justement "en prêt" et appartient au zoo de Krefeld...
Ou les ours à lunettes qui appartiennent à Nuremberg et à Dortmund...
Ou les éléphants qui appartiennent à Givskud et à Emmen...
Ou OLAF (girafe de Rothschild) qui appartient à Arnheim...
Ou les ours à lunettes qui appartiennent à Nuremberg et à Dortmund...
Ou les éléphants qui appartiennent à Givskud et à Emmen...
Ou OLAF (girafe de Rothschild) qui appartient à Arnheim...
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éric13 - Messages: 1366
- Enregistré le: Lundi 10 Septembre 2012 22:18
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Qu'entends-tu par "appartiennent", j'avais cru comprendre que les espèces en EEP n'étaient pas la propriété des parcs qui les hébergeaient. Quelle différence par exemple entre les panthères nébuleuses de Pont-Scorff, et les animaux que tu as cités, je ne vois pas ? 

En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
- didier
- Messages: 15732
- Enregistré le: Samedi 13 Août 2005 10:28
- Localisation: charenton-le-pont
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Didier,
Regarde à ce lien:
https://www.diergaardeblijdorp.nl/wp-co ... udbook.pdf
C’est le studbook des éléphants. À partir du moment où tu as la mention « Loan to », tu peux supposer le premier parc de provenance ou le parc naisseur comme propriétaire. Il y a aussi la mention « ownership » qui indique clairement la propriété.
Donc, même s’il en ont la responsabilité morale, le parc hébergeur ne peut vraiment pas disposer comme ça des animaux qui sont chez lui en prêt d’élevage ou en dépôt genre « bachelor group ». Il faut l'accord du propriétaire et du coordinateur.
Après, effectivement, il y a des animaux qui sont mis librement à la disposition du studbook keeper, ils appartiennent en fait à l’EAZA, comme pour les nébuleuses, mais même là, on n’en fait pas vraiment ce qu’on en veut, même des naissances issues de ces animaux.
Regarde à ce lien:
https://www.diergaardeblijdorp.nl/wp-co ... udbook.pdf
C’est le studbook des éléphants. À partir du moment où tu as la mention « Loan to », tu peux supposer le premier parc de provenance ou le parc naisseur comme propriétaire. Il y a aussi la mention « ownership » qui indique clairement la propriété.
Donc, même s’il en ont la responsabilité morale, le parc hébergeur ne peut vraiment pas disposer comme ça des animaux qui sont chez lui en prêt d’élevage ou en dépôt genre « bachelor group ». Il faut l'accord du propriétaire et du coordinateur.
Après, effectivement, il y a des animaux qui sont mis librement à la disposition du studbook keeper, ils appartiennent en fait à l’EAZA, comme pour les nébuleuses, mais même là, on n’en fait pas vraiment ce qu’on en veut, même des naissances issues de ces animaux.
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Vinch - Messages: 6084
- Enregistré le: Jeudi 22 Octobre 2009 19:49
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Bon, alley, sur ce sujet épineux, il y a au moins une publication par jour:
Source: https://www.francebleu.fr/infos/societe ... 1577467846
Zoo de Pont-Scorff : "On ne va pas ouvrir les cages et libérer les animaux comme ça"
Vendredi 27 décembre 2019 à 19:35 - Par Nolwenn Quioc, France Bleu Breizh Izel, France Bleu Armorique
Une semaine après l'annonce du rachat du zoo de Pont-Scorff, deux coprésidentes du collectif Rewild étaient présentes sur le site aujourd'hui. Elles expliquent la philosophie de leur projet, et répondent aux questions et aux critiques.
Perrine Crosmary et Lorane Mouyzon, deux des coprésidentes de Rewild.
Pont-Scorff, France
"On ne joue pas avec la nature. On va travailler avec des partenaires et des scientifiques qui sont carrés". Dès le début, Lorane Mouzon, coprésidente de Rewild, donne le ton.
Depuis l'annonce du rachat du zoo de Pont-Scorff, le collectif, constitué de 7 associations de défense de la nature, a déclenché l'enthousiasme, mais aussi les critiques.
Libérer les animaux et accueillir les bêtes victimes de trafic
Mercredi 19 décembre, Rewild annonçait le rachat du zoo de Pont-Scorff, pour "libérer les animaux" qui y sont actuellement pensionnaires, et en faire un centre de réhabilitation pour des bêtes victimes de trafic, à condition de réussir à collecter 600 000 euros. Quelques jours plus tard, le 22 décembre, c'était chose faite grâce à une cagnotte lancée en ligne.
Dans le nouveau centre, le public ne pourra plus voir directement les animaux en cage, mais il y aura tout de même des visites virtuelles. Dès la semaine prochaine, plusieurs dizaines d'oiseaux, principalement des perroquets victimes de trafic, devraient déjà arriver à Pont-Scorff, pour y passer quelques jours avant de pouvoir regagner leur pays d'origine.
Rewild répond aux critiques
Un beau projet, qui a tout de même soulevé des questions, voire du scepticisme et des critiques, notamment de la part des associations françaises et européennes des parcs zoologiques.
"C'est une nouvelle économie, plus vertueuse qu'on essaye de mettre en place, sans exploitation des animaux sauvages, explique Lorane Mouzon, une des coprésidentes. Et c'est vrai que c'est une première mondiale. Ça ne s'est jamais fait."
Certains animaux s'habituent plus facilement que d'autres à la vie sauvage
"On est en train de faire la première mutation d'un zoo en un établissement qui n'exploitera plus les animaux, ajoute Perrine Crosmary, également co-présidente. Forcément ça déroute, mais on est persuadés que c'est l'avenir".
Des oiseaux de Pont-Scorff bientôt en liberté
Le cas de chaque animal sera étudié avec le plus grand soin. Certains animaux, notamment des oiseaux originaires d'Europe, pourraient retrouver la liberté dans les prochaines semaines. Pour d'autres, ce sera plus long, et la réintroduction dans la nature ne se fera que si c'est possible, notamment d'un point de vue de santé et de patrimoine génétique.
Les loups ne pourront sans doute jamais retrouver une liberté totale
Beaucoup d'animaux, comme les loups ou le rhinocéros noir, ne pourront probablement pas retrouver la liberté. Rewild prévoit tout de même de les faire revenir sous des latitudes plus adaptées à leur espèce, dans des réserves ou des sanctuaires grillagés mais où ils disposent de davantage de place.
Rewild aura besoin de tout le personnel
Dans ce nouveau projet, les 17 salariés du zoo auront une place, rassure Perrine Crosmary. "Évidemment on aura besoin des soigneurs, mais aussi des autres salariés, il y aura l'accueil du public, des visites guidées, la boutique, un restaurant, ça nécessite du personnel".
Le site a déjà connu de nombreux licenciements et départs ces dernières années. Il est passé d'une cinquantaine de salariés à 17
Des salariés qui, selon les responsables de Rewild, "ont été au départ un peu surpris par le changement d'activité. Mais maintenant que ça commence à prendre forme, ça leur enlève un poids"
Comme on n'est plus ouvert au public, ce n'est plus urgent de nettoyer les vitres de l'enclos, mais plutôt de nourir les animaux et d'en prendre soin. Ça leur a donné une nouvelle motivation pour s'investir.
Le projet est-il viable ?
Devant la nouveauté du projet, difficile de prévoir la réaction du public. Est-il possible de faire venir à Pont-Scorff suffisamment de visiteurs pour financer l'activité de réintroduction des bêtes dans la nature ? Seul l'avenir le dira.
Dans le nouveau site, plus question d'approcher les giraphes ou les lions
Rewild mise sur le développement de visites assistées d'équipements de réalité augmentée, permettant de voir des zèbres qui galopent au milieu du chemin ou des panthères des neiges virtuelles dans les arbres."Au mieux de son activité, le zoo faisait plus de 300 000 entrées à l'année. Donc ce n'est pas négligeable. Une fois qu'on leur aura montré ce qu'on veut faire, les gens vont adopter le projet".
Rewild veut créer des visites d'un nouveau genre avec de la réalité virtuelle.
Reste désormais à trouver des financements supplémentaires, pour faire vivre le zoo et réaliser les premiers investissements pour sa transformation, le temps de pouvoir rouvrir au public.
Source: https://www.francebleu.fr/infos/societe ... 1577467846
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Vinch - Messages: 6084
- Enregistré le: Jeudi 22 Octobre 2009 19:49
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Je ne suis pas sûr que des zèbres en réalité virtuelle vont faire venir 300 000 visiteurs.
Ce système me fait douter, surtout que les personnes qui voudront voir des animaux "réels" iront dans des zoos, ce qui n'est pas dans les intérêts de "Rewild".

- AnimauxEtZoos
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- Enregistré le: Dimanche 04 Septembre 2016 13:36
Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Dans mes souvenirs, Pont-Scorf n’était-il pas membre de la WAZA ?
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Bombyx - Messages: 1006
- Enregistré le: Mercredi 27 Juillet 2005 16:29
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France
Il n'a échappé à personne que 600 000€, c'est le prix de la création ex-nihilo de Calviac: finalement, pour un zoo complet comme Pont-Scorff, ce n'est pas si cher payé...
Calviac survit avec 30 ou 35 000 visiteurs, on peut supposer qu'un projet comme celui de Rewild sera susceptible d'attirer un autre public que celui des zoos et, s'il est considéré comme juste, susciter la bienveillance des anti-zoos et se constituer un cercle de donateurs toujours plus large.
Calviac survit avec 30 ou 35 000 visiteurs, on peut supposer qu'un projet comme celui de Rewild sera susceptible d'attirer un autre public que celui des zoos et, s'il est considéré comme juste, susciter la bienveillance des anti-zoos et se constituer un cercle de donateurs toujours plus large.
- okapi
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