Sur cette dernière naissance :
Un second bébé morse à l'Aquarium
(Québec) Les morses sont en principe une espèce qui a beaucoup de difficulté à se reproduire en captivité, mais il faut croire que ceux de l'Aquarium de Québec n'ont pas été mis au courant. Seulement deux semaines après que la femelle Arnaliaq eut donné naissance à un petit, l'autre morse femelle de l'aquarium, Samka, l'a imitée dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 mai 2016. Il s'agit d'une première mondiale.
« Le comportement maternel est arrivé dans les deux cas, l'allaitement se passe bien, la femelle doit évacuer son placenta, et c'est arrivé. Donc jusqu'à maintenant, toutes les étapes se sont bien déroulées », s'est réjoui le directeur de l'aquarium, Christophe Zamuner, bien que l'on ne puisse pas présumer que tout se passera toujours bien.
Les naissances de morses en captivité sont des événements extrêmement rares, dit-il, « d'abord parce qu'il n'y a pas tant de morses que ça dans des institutions zoologiques, et que celles qui ont à la fois des mâles et des femelles [il y a un mâle, Boris, et deux femelles à Québec] sont encore moins nombreuses. Et la difficulté, dans les zoos, c'est que les cycles de reproduction ne surviennent pas en même temps pour les mâles et les femelles. Il faut aussi savoir que plusieurs problèmes peuvent survenir pendant la grossesse. Il peut y avoir des mort-nés, c'est arrivé ailleurs. Mais pour nous, tout s'est fait assez rapidement et sans assistance. [...] Pourquoi ça arrive ici et pas aux autres ? Il n'y a pas vraiment de raison. On a été chanceux. »
On ignore pourquoi le rut des mâles et les chaleurs des femelles se désynchronisent dans les zoos alors qu'en nature, ils surviennent bien évidemment en même temps, explique Dre Claire Grosset, de l'équipe de vétérinaires de l'Aquarium de Québec. Et on ne sait pas davantage pourquoi la captivité mène à tant de bébés morses mort-nés.
Mais il est possible, dit-elle, que la latitude y soit pour quelque chose. Une étude menée dans un zoo californien a trouvé que c'est « le rut du mâle, là-bas, qui n'est pas survenu à la bonne période de l'année. Ils ont réussi à le resynchroniser avec le cycle des femelles grâce à des traitements hormonaux, mais le foetus ne s'est pas rendu jusqu'à donner un veau. [...] C'est sûr qu'ici, on a un climat plus proche de celui de leur milieu naturel. Peut-être que le fait qu'on ait un couvert neigeux une bonne partie de l'année déclenche quelque chose chez eux, ça fait partie des hypothèses qu'on étudie ».
Source (avec reportage vidéo) :
www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/en ... uarium.php