Visite guidée au parc animalier des Cytises :
A la découverte des wallabys, grues couronnées, aras et porcs-épics
Cela fait vingt ans qu'il se plie en quatre pour répondre aux besoins et aux exigences des quelque quatre cents animaux du parc animalier des Cytises, à Lens.
Jean-Louis Renversé, chef soigneur de 54 ans, nous propose une plongée dans son quotidien.
« Tu peux faire les prélèvements de fientes du wallabie marron ? Merci ». La main gauche posée sur des vertèbres douloureuses, le chef soigneur du parc animalier des Cytises distribue de la main droite, via son talkie-walkie, les tâches matinales. Et elles sont nombreuses. Avant d'entamer la tournée générale de pommes, de carottes, de kiwis, de poires, de melons (le mets préféré des porcs-épics) pour les animaux à poils ou à plumes, Jean-Louis commence par une visite de courtoisie aux malades et blessés placés à l'isolement. Ce matin, le vétérinaire qui effectue une visite d'office tous les quinze jours n'est pas là. Mais Jean-Louis Renversé, si, aux petits soins de Nénette. La star des grues couronnées du parc est depuis quelques jours plutôt mal en point. « On a failli la perdre, confie Jean-Louis. Elle a pris une grosse raclée par le couple reproducteur (la femelle a pondu pour la première fois, NDLR). » Résultat pour Nénette : huit jours d'antibiotiques. « Tiens, il y a encore un ver là, lui montre son soigneur en donnant la becquée. Bon, à tout à l'heure. » Jean-Louis passe devant une autre grosse cage. Qui sont ces locataires ? Des espèces protégées d'oiseaux récemment saisies par les douanes chez un particulier, et confiées par la police aux Cytises en attendant une décision de justice. « Ce n'est pas rare. Nous avons eu un ara chloroptère rouge et bleu (un oiseau) saisi à Calais avant d'être revendu sous le manteau. » Les allées du parc nous emmènent devant les volières. Des espaces où les décors sont changés une fois par mois. Question de bien-être pour les oiseaux en cage. « Il faut qu'ils s'occupent ! En captivité, il faut enrichir leur milieu au maximum. » Voilà pourquoi ils gambadent dans un espace boisé. « Des daims, nous n'en avons plus que sept, précise le soigneur. Et ça suffit. Ça ne sert à rien d'en avoir quinze. » Que sont devenus les autres ? Ils ont vu du pays en ayant intégré un autre parc ou zoo de France. « Les échanges permettent de diversifier les espèces à présenter au public et d'éviter la consanguinité.
» Juste en face, nous faisons connaissance avec les lamas. La femelle erre dans sa prairie, le mâle dans la sienne : tout semble aller pour le mieux. Mais les apparences sont trompeuses. Le climat s'avère être tendu : « Il a fallu les séparer, car ils ne s'entendent pas du tout », confirme Jean-Louis. Finalement, un parc animalier, « c'est comme dans la société », il s'agit de gérer les caractères, les susceptibilités et les conflits.
Il est 11 h 30 et dans l'enclos de la famille de porcs-épics, pas âme qui vive. Zorro, Mémère et le fiston Pirate ne semblent pas avoir envie d'émerger. Réveillé pour les présentations, Zorro s'approche de nous. N'ayant reniflé aucune odeur particulière de melon, il se laisse caresser avant de repartir d'une patte nonchalante se recoucher dans son trou.
« Tout se passe bien ? » lance Jean-Louis à ses deux soigneurs afférés dans les volières et chez les wallabies.
Alors que l'un ramasse plumes et fientes dans les volières, le deuxième, seau à la main, se trouve dans l'enclos miné des wallabies. Avec entre 3 et 4 kilos de crottes ramassées quotidiennement, disons que le transit des wallabies des Cytises fonctionne à merveille. « Soigneur, il ne suffit pas de vouloir l'être, il faut être capable de l'être », assure Jean-Louis à la fin de la visite. Capable de mettre les mains dans le caca, capable de revenir en cas de pépin même une fois les horaires de boulot achevés. Bref, pour être soigneur, « c'est sûr : il faut être passionné ».
Source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens ... rois.shtml
A la découverte des wallabys, grues couronnées, aras et porcs-épics
Cela fait vingt ans qu'il se plie en quatre pour répondre aux besoins et aux exigences des quelque quatre cents animaux du parc animalier des Cytises, à Lens.
Jean-Louis Renversé, chef soigneur de 54 ans, nous propose une plongée dans son quotidien.
« Tu peux faire les prélèvements de fientes du wallabie marron ? Merci ». La main gauche posée sur des vertèbres douloureuses, le chef soigneur du parc animalier des Cytises distribue de la main droite, via son talkie-walkie, les tâches matinales. Et elles sont nombreuses. Avant d'entamer la tournée générale de pommes, de carottes, de kiwis, de poires, de melons (le mets préféré des porcs-épics) pour les animaux à poils ou à plumes, Jean-Louis commence par une visite de courtoisie aux malades et blessés placés à l'isolement. Ce matin, le vétérinaire qui effectue une visite d'office tous les quinze jours n'est pas là. Mais Jean-Louis Renversé, si, aux petits soins de Nénette. La star des grues couronnées du parc est depuis quelques jours plutôt mal en point. « On a failli la perdre, confie Jean-Louis. Elle a pris une grosse raclée par le couple reproducteur (la femelle a pondu pour la première fois, NDLR). » Résultat pour Nénette : huit jours d'antibiotiques. « Tiens, il y a encore un ver là, lui montre son soigneur en donnant la becquée. Bon, à tout à l'heure. » Jean-Louis passe devant une autre grosse cage. Qui sont ces locataires ? Des espèces protégées d'oiseaux récemment saisies par les douanes chez un particulier, et confiées par la police aux Cytises en attendant une décision de justice. « Ce n'est pas rare. Nous avons eu un ara chloroptère rouge et bleu (un oiseau) saisi à Calais avant d'être revendu sous le manteau. » Les allées du parc nous emmènent devant les volières. Des espaces où les décors sont changés une fois par mois. Question de bien-être pour les oiseaux en cage. « Il faut qu'ils s'occupent ! En captivité, il faut enrichir leur milieu au maximum. » Voilà pourquoi ils gambadent dans un espace boisé. « Des daims, nous n'en avons plus que sept, précise le soigneur. Et ça suffit. Ça ne sert à rien d'en avoir quinze. » Que sont devenus les autres ? Ils ont vu du pays en ayant intégré un autre parc ou zoo de France. « Les échanges permettent de diversifier les espèces à présenter au public et d'éviter la consanguinité.
» Juste en face, nous faisons connaissance avec les lamas. La femelle erre dans sa prairie, le mâle dans la sienne : tout semble aller pour le mieux. Mais les apparences sont trompeuses. Le climat s'avère être tendu : « Il a fallu les séparer, car ils ne s'entendent pas du tout », confirme Jean-Louis. Finalement, un parc animalier, « c'est comme dans la société », il s'agit de gérer les caractères, les susceptibilités et les conflits.
Il est 11 h 30 et dans l'enclos de la famille de porcs-épics, pas âme qui vive. Zorro, Mémère et le fiston Pirate ne semblent pas avoir envie d'émerger. Réveillé pour les présentations, Zorro s'approche de nous. N'ayant reniflé aucune odeur particulière de melon, il se laisse caresser avant de repartir d'une patte nonchalante se recoucher dans son trou.
« Tout se passe bien ? » lance Jean-Louis à ses deux soigneurs afférés dans les volières et chez les wallabies.
Alors que l'un ramasse plumes et fientes dans les volières, le deuxième, seau à la main, se trouve dans l'enclos miné des wallabies. Avec entre 3 et 4 kilos de crottes ramassées quotidiennement, disons que le transit des wallabies des Cytises fonctionne à merveille. « Soigneur, il ne suffit pas de vouloir l'être, il faut être capable de l'être », assure Jean-Louis à la fin de la visite. Capable de mettre les mains dans le caca, capable de revenir en cas de pépin même une fois les horaires de boulot achevés. Bref, pour être soigneur, « c'est sûr : il faut être passionné ».
Source : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens ... rois.shtml