Sigean, un petit coin d'Afrique :
Lorsque vous prenez un ticket pour entrer dans la Réserve africaine de Sigean, à deux pas de Narbonne, dans l'Aude, vous mettez les pieds sur un autre continent. Ici, c'est l'Afrique ! Avec son paradis d'animaux sauvages. Avec ses grands espaces de garrigue et pinède. Avec ses étangs salés et ses collines calcaires.
Ici, il faut ouvrir l'œil, et le bon, pour se laisser emporter par la magie du spectacle vivant. Ici, enfin, il faut ranger sa montre et son portable dans la boîte à gants - la première partie de la visite se faisant en voiture - pour vivre au rythme de la nature.
Espèces menacées :
En route pour le premier parc, celui de la Brousse. Une autruche de couleur beige, imposante, nous accueille au milieu de la route. Tout en balançant son cou, elle s'approche de la voiture et vient picorer les insectes accrochés aux rétroviseurs extérieurs. « Si elle a les plumes noires, c'est un mâle. Si elles sont beiges, c'est une femelle », avertit Gabriel de Jésus, chargé des relations publiques à la Réserve, guide aussi. Plus loin, un troupeau de gnous à queue noire détale en courant. Au détour d'un virage, ce sont des springboks qu'on essaie de photographier. Ces petites antilopes originaires d'Afrique du Sud ont donné leur nom à l'équipe de rugby du pays.
« Dans les différents parcs, on mélange les espèces qui peuvent cohabiter. Il n'y a pas de compétitions alimentaires entre elles », ajoute Gabriel de Jésus.
Ici, on voit une maman girafe avec son girafon. Là un zèbre de Hartamann. Plus loin, des ânes de Somalie, gris avec de fines rayures sur le bout des pattes, une espèce en voie de disparition dont il ne reste que 200 individus dans le monde, dont 9 à Sigean. Il y a aussi des phacochères, des impalas, des onagres…
Crée le 8 avril 1974, par deux amoureux de la nature - Paul de La Panouse et Daniel de Monfreid - la Réserve africaine de Sigean n'a eu de cesse de s'agrandir, de s'enrichir de nouvelles espèces, de s'embellir et d'attirer toujours plus de visiteurs.
De 88 hectares en 1974, la Réserve s'étend aujourd'hui sur plus de 300 hectares. Quant au cheptel, il est passé d'un peu moins d'un millier d'animaux au moment de l'ouverture à plus de 3800 aujourd'hui. A l'heure, actuelle 60 % des animaux du parc proviennent d'Afrique. La plupart a su s'adapter au climat languedocien. Toutefois, « des bâtiments chauffés ont été construits pour les girafes et les rhinocéros afin qu'ils supportent mieux nos hivers rigoureux », précise notre guide.
Le lion, la star :
Près de 330 000 personnes visitent la Réserve tous les ans. Au fil du temps, elle est devenue l'un des parcs animaliers les plus connus de France. En somme, elle s'est taillé la part du lion.
Les fauves justement, ils sont au parc n°5. On en compte 14 dont 3 mâles. « On sort un lion avec son groupe de femelles et le lendemain un autre sinon ils se battraient », explique Gabriel de Jésus. Chaque lion mange entre 3 et 10 kilos de viande par jour et jeûne une fois par semaine.
Il est temps à présent de laisser la voiture et de se promener près de l'étang de l'Oeil de Ca. A 13h, il ne faut pas manquer le repas de poissons servi aux cigognes et pélicans. Pas question non plus de partir sans voir les guépards, éléphants, lycaons, magots, gibbons, iguanes, couleuvres… Un conseil : prévoyez la journée pour la visite.
A bon entendeur…
Le chiffre : 3800 :
animaux/Sur plus de 300 hectares, la Réserve africaine de Sigean un petit coin d'Afrique compte plus de 3800 animaux répartis en 160 espèces : 23 % sont des mammifères (éléphants, rhinocéros, girafes, zèbres, gnous,…) ; 48 % sont des oiseaux, (pélicans, cigognes, grues, ibis sacré, autruches, paons…) ; 29 % sont des reptiles (alligators, tortues terrestres et d'eau, iguanes…)
« 2,4 tonnes de nourriture sont distribuées chaque jour dont 198 kg de fruits et légumes, 134 kg de pain et biscottes, 75 kg de viande, 101 kg de poissons, 511 kg de graines et granulés, 1 518 kg de fourrages. » Gabriel de Jésus.
Le 11 millionième visiteur. La Réserve africaine de Sigean un petit coin d'Afrique attend son 11 millionième visiteur, cette année. Ce chanceux promeneur se verra offrir l'entrée du parc, le repas, la visite guidée…
Plus de 10 000 naissances en 34 ans :
Dans le parc n°4 de la Réserve de Sigean un petit coin d'Afrique, réservé aux ours du Tibet, il existe un coin nursery dans lequel sont installés des oursons et leur mère. Comme des gamins, les oursons font des glissages sur les troncs d'arbre, retombent sur le dos en remuant les pattes, se chamaillent.
En 34 ans, plus de 10 000 naissances ont été homologuées à la Réserve. L'an dernier, sont nés : 4 saïmiris, 2 ouistitis de Geoffroy, 1 gibbon à mains blanches, 4 impalas, 10 springboks, 4 gnous à queue noire, 2 girafes péralta, 1 zèbre de Hartmann, 1 dromadaire, 1 zèbre de Grévy, 10 couleuvres de l'Amour, 34 boas arc-en-ciel, 8 pélicans à dos rosé, 19 cigognes blanches…
Réserve Africaine de Sigean un petit coin d'Afrique, RD 6009, 11130 Sigean un petit coin d'Afrique. Tel. 04 68 48 20 20. Ouvert 365 jours par an.
Tarifs : adultes 26€, enfants 20€.
Ils en parlent :
Marianne Bilbaut 36 ans, assistante scientifique
« Cela fait dix ans que je travaille à de Sigean. J'ai une formation d'ethologue (étude du comportement des animaux). Sur le parc, je suis chargée de coordonner les échanges d'animaux. Bientôt, on va recevoir une femelle zèbre de Harmann d'Autriche. Je gère aussi les coopérations scientifiques. Certains chercheurs nous contactent dans le cadre de leurs études. Enfin, je m'occupe de l'échange d'informations sur des espèces difficiles à élever ou qui compte peu d'individus.
L'événement qui m'a le plus marquée : la naissance d'un éléphant le jour de Noël en 2003. Le Père Noël ne m'avait jamais apporté un aussi gros et beau cadeau. »
Guilhem Barrot, 30 ans, soigneur animalier
« Moi aussi, je suis à Sigean depuis 10 ans. Je m'occupe des animaux. La distribution de nourriture, le nettoyage des enclos, les soins, l'observation : c'est mon domaine. En ce moment, je suis une formation sur les reptiles, ils me fascinent. Ils ont un comportement très primitif. Le besoin de chaleur est primordial pour eux ainsi que l'humidité pour certains. La famille des reptiles comprend les serpents, les tortues, les lézards, les alligators, les crocodiles. Certains sont carnivores, d'autres herbivores.
L'événement qui m'a le plus marqué : le mâle alligator a quitté tout seul sa maison hivernale pour se rendre dans son parc. »
Elodie Trunet, 26 ans, vétérinaire
« Il y a deux ans que je suis arrivée sur la réserve. C'est mon premier poste. Grâce à lui, je réalise mon rêve d'enfant. Ici, je m'occupe de tous les soins vétérinaires. Gérer un grand nombre d'espèces, c'est très bien. Du zèbre au rhinocéros en passant pour le pélican, la girafe, l'alligator, le lion : je soigne tout ce petit monde. On vermifuge, on vaccine. On intervient sur les animaux malades ou blessés et autopsie les morts. C'est passionnant.
L'événement qui m'a le plus marquée : l'alimentation au biberon d'un petit hippotrague (antilope) délaissé par sa mère et mal en point. Aujourd'hui, il va bien. »
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2010/06 ... rique.html
Lorsque vous prenez un ticket pour entrer dans la Réserve africaine de Sigean, à deux pas de Narbonne, dans l'Aude, vous mettez les pieds sur un autre continent. Ici, c'est l'Afrique ! Avec son paradis d'animaux sauvages. Avec ses grands espaces de garrigue et pinède. Avec ses étangs salés et ses collines calcaires.
Ici, il faut ouvrir l'œil, et le bon, pour se laisser emporter par la magie du spectacle vivant. Ici, enfin, il faut ranger sa montre et son portable dans la boîte à gants - la première partie de la visite se faisant en voiture - pour vivre au rythme de la nature.
Espèces menacées :
En route pour le premier parc, celui de la Brousse. Une autruche de couleur beige, imposante, nous accueille au milieu de la route. Tout en balançant son cou, elle s'approche de la voiture et vient picorer les insectes accrochés aux rétroviseurs extérieurs. « Si elle a les plumes noires, c'est un mâle. Si elles sont beiges, c'est une femelle », avertit Gabriel de Jésus, chargé des relations publiques à la Réserve, guide aussi. Plus loin, un troupeau de gnous à queue noire détale en courant. Au détour d'un virage, ce sont des springboks qu'on essaie de photographier. Ces petites antilopes originaires d'Afrique du Sud ont donné leur nom à l'équipe de rugby du pays.
« Dans les différents parcs, on mélange les espèces qui peuvent cohabiter. Il n'y a pas de compétitions alimentaires entre elles », ajoute Gabriel de Jésus.
Ici, on voit une maman girafe avec son girafon. Là un zèbre de Hartamann. Plus loin, des ânes de Somalie, gris avec de fines rayures sur le bout des pattes, une espèce en voie de disparition dont il ne reste que 200 individus dans le monde, dont 9 à Sigean. Il y a aussi des phacochères, des impalas, des onagres…
Crée le 8 avril 1974, par deux amoureux de la nature - Paul de La Panouse et Daniel de Monfreid - la Réserve africaine de Sigean n'a eu de cesse de s'agrandir, de s'enrichir de nouvelles espèces, de s'embellir et d'attirer toujours plus de visiteurs.
De 88 hectares en 1974, la Réserve s'étend aujourd'hui sur plus de 300 hectares. Quant au cheptel, il est passé d'un peu moins d'un millier d'animaux au moment de l'ouverture à plus de 3800 aujourd'hui. A l'heure, actuelle 60 % des animaux du parc proviennent d'Afrique. La plupart a su s'adapter au climat languedocien. Toutefois, « des bâtiments chauffés ont été construits pour les girafes et les rhinocéros afin qu'ils supportent mieux nos hivers rigoureux », précise notre guide.
Le lion, la star :
Près de 330 000 personnes visitent la Réserve tous les ans. Au fil du temps, elle est devenue l'un des parcs animaliers les plus connus de France. En somme, elle s'est taillé la part du lion.
Les fauves justement, ils sont au parc n°5. On en compte 14 dont 3 mâles. « On sort un lion avec son groupe de femelles et le lendemain un autre sinon ils se battraient », explique Gabriel de Jésus. Chaque lion mange entre 3 et 10 kilos de viande par jour et jeûne une fois par semaine.
Il est temps à présent de laisser la voiture et de se promener près de l'étang de l'Oeil de Ca. A 13h, il ne faut pas manquer le repas de poissons servi aux cigognes et pélicans. Pas question non plus de partir sans voir les guépards, éléphants, lycaons, magots, gibbons, iguanes, couleuvres… Un conseil : prévoyez la journée pour la visite.
A bon entendeur…
Le chiffre : 3800 :
animaux/Sur plus de 300 hectares, la Réserve africaine de Sigean un petit coin d'Afrique compte plus de 3800 animaux répartis en 160 espèces : 23 % sont des mammifères (éléphants, rhinocéros, girafes, zèbres, gnous,…) ; 48 % sont des oiseaux, (pélicans, cigognes, grues, ibis sacré, autruches, paons…) ; 29 % sont des reptiles (alligators, tortues terrestres et d'eau, iguanes…)
« 2,4 tonnes de nourriture sont distribuées chaque jour dont 198 kg de fruits et légumes, 134 kg de pain et biscottes, 75 kg de viande, 101 kg de poissons, 511 kg de graines et granulés, 1 518 kg de fourrages. » Gabriel de Jésus.
Le 11 millionième visiteur. La Réserve africaine de Sigean un petit coin d'Afrique attend son 11 millionième visiteur, cette année. Ce chanceux promeneur se verra offrir l'entrée du parc, le repas, la visite guidée…
Plus de 10 000 naissances en 34 ans :
Dans le parc n°4 de la Réserve de Sigean un petit coin d'Afrique, réservé aux ours du Tibet, il existe un coin nursery dans lequel sont installés des oursons et leur mère. Comme des gamins, les oursons font des glissages sur les troncs d'arbre, retombent sur le dos en remuant les pattes, se chamaillent.
En 34 ans, plus de 10 000 naissances ont été homologuées à la Réserve. L'an dernier, sont nés : 4 saïmiris, 2 ouistitis de Geoffroy, 1 gibbon à mains blanches, 4 impalas, 10 springboks, 4 gnous à queue noire, 2 girafes péralta, 1 zèbre de Hartmann, 1 dromadaire, 1 zèbre de Grévy, 10 couleuvres de l'Amour, 34 boas arc-en-ciel, 8 pélicans à dos rosé, 19 cigognes blanches…
Réserve Africaine de Sigean un petit coin d'Afrique, RD 6009, 11130 Sigean un petit coin d'Afrique. Tel. 04 68 48 20 20. Ouvert 365 jours par an.
Tarifs : adultes 26€, enfants 20€.
Ils en parlent :
Marianne Bilbaut 36 ans, assistante scientifique
« Cela fait dix ans que je travaille à de Sigean. J'ai une formation d'ethologue (étude du comportement des animaux). Sur le parc, je suis chargée de coordonner les échanges d'animaux. Bientôt, on va recevoir une femelle zèbre de Harmann d'Autriche. Je gère aussi les coopérations scientifiques. Certains chercheurs nous contactent dans le cadre de leurs études. Enfin, je m'occupe de l'échange d'informations sur des espèces difficiles à élever ou qui compte peu d'individus.
L'événement qui m'a le plus marquée : la naissance d'un éléphant le jour de Noël en 2003. Le Père Noël ne m'avait jamais apporté un aussi gros et beau cadeau. »
Guilhem Barrot, 30 ans, soigneur animalier
« Moi aussi, je suis à Sigean depuis 10 ans. Je m'occupe des animaux. La distribution de nourriture, le nettoyage des enclos, les soins, l'observation : c'est mon domaine. En ce moment, je suis une formation sur les reptiles, ils me fascinent. Ils ont un comportement très primitif. Le besoin de chaleur est primordial pour eux ainsi que l'humidité pour certains. La famille des reptiles comprend les serpents, les tortues, les lézards, les alligators, les crocodiles. Certains sont carnivores, d'autres herbivores.
L'événement qui m'a le plus marqué : le mâle alligator a quitté tout seul sa maison hivernale pour se rendre dans son parc. »
Elodie Trunet, 26 ans, vétérinaire
« Il y a deux ans que je suis arrivée sur la réserve. C'est mon premier poste. Grâce à lui, je réalise mon rêve d'enfant. Ici, je m'occupe de tous les soins vétérinaires. Gérer un grand nombre d'espèces, c'est très bien. Du zèbre au rhinocéros en passant pour le pélican, la girafe, l'alligator, le lion : je soigne tout ce petit monde. On vermifuge, on vaccine. On intervient sur les animaux malades ou blessés et autopsie les morts. C'est passionnant.
L'événement qui m'a le plus marquée : l'alimentation au biberon d'un petit hippotrague (antilope) délaissé par sa mère et mal en point. Aujourd'hui, il va bien. »
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2010/06 ... rique.html