Ils s'appellent Mangui et Taïga. Ils sont frère et sœur et font la fierté de tout le personnel du zoo d'Amnéville. Au premier rang desquels les directeurs Michel Louis et Jean-Marc Vichard. Les deux jeunes tigres de Sibérie, première portée de leur mère Toundra, 3 ans, sont nés lundi en début d'après-midi. Au beau milieu de l'enclos, devant les yeux de visiteurs ébahis et émus ! Mais surtout, sous les yeux de leur père Alexeï, un beau mâle de 11 ans, de 230 kg, arrivé il y a quelques mois du zoo de La Palmyre. Prématurés d'une dizaine de jours, ils ont pris de court leurs soigneurs qui n'ont pas eu le temps de mettre leur mère à l'abri. Du public mais surtout de leur père. « En liberté, les couples se séparent juste après l'accouplement : les félins mâles, et particulièrement les tigres, sont très violents avec les petits, y compris les leurs. Il est même fréquent qu'ils tuent leurs progénitures », explique Michel Louis avec encore quelques sueurs rétrospectives dans l'attente de la réaction du macho sibérien.
Craintes injustifiées.
Car non seulement le beau mâle poursuit ses démonstratives marques d'affection à Toundra mais, en plus, il pouponne avec assiduité. « Il n'hésite pas à se mettre en protection entre eux et le public, il accepte même que les petits se couchent contre lui, les lèche », précise Philippe Cammarata, l'un des responsables animaliers. Une attitude qui laisse Michel Louis sous le charme. Après quelques recherches, le directeur du zoo confirme cette « première mondiale en captivité. Je n'ai retrouvé nulle part rapporté le fait qu'un tigre mâle élève ses petits aux côtés de sa femelle ». Chez les tigres la mode semble aussi au nouveau père... Du moins en ce qui concerne Alexeï. Une excellente nouvelle pour l'espèce, menacée d'extinction dans la nature en raison de la déforestation et du trafic, notamment vers la Chine, des peaux, griffes et différentes autres parties du corps. De bonnes nouvelles printanières n'arrivant jamais seules au zoo, le mois d'avril a aussi vu la naissance d'une petite dizaine d'autres animaux. A commencer par le troisième petit du couple de saki de l'espace amazonien. « Ce sont des singes qui vivent en couple dans la canopée des forêts d'Amazonie. Normalement, ils se reproduisent difficilement en captivité », précise Philippe Cammarata. « Là nous avons trois naissances sur les trois dernières années. C'est exceptionnel », souligne la soigneuse des primates. Une « excellente mère, protectrice, et un bon père : nous avons un super couple ». La clef du succès selon la jeune femme.
Même satisfaction chez les makis, ces lémuriens grégaires à la longue queue annelée noire et blanche. Depuis quelques jours, des petits jumeaux sont agrippés l'un sur le dos, l'autre sur le ventre de leur mère, devenue le centre d'intérêt de tout le groupe. Deux petits ouistitis à pinceaux, pas plus gros que les pouces d'un homme, se devinent aussi dans la fourrure de leurs mères. Enfin, trois petites oies bernaches de Hawaï, « le palmipède le plus rares du monde, sauvé de la disparition il y a 50 ans par les zoos », ont éclos. Elles ne sont pas encore visibles des visiteurs. Pas comme les deux petits damans des rochers qui se prélassent déjà au soleil. Ces cinq espèces font partie d'un plan d'élevage européen pour la sauvegarde de ces espèces menacées de disparition. Chaque année Amnéville y apporte une bien jolie contribution.
Il y a aussi eu un reportage sur France3 édition Metz à 1min26 :
http://videojts.francetv.fr/publicite/jt-asx.php?chaine=3-lca&url=mms://wm.woob2.com/france3-jt/regions/lca/HD_1957_metz_locale_260407.wmv&WMCache=0