Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar Vinch » Jeudi 15 Avril 2021 12:33

Ça ne rigole plus... Plus du tout...
Précisons que, contrairement à ce que dit l’article, l’association REWILD n’occupe pas le site. Il ne s’agit en fait que de l’ancien gérant de Bretagne Zoo, Monsieur Pensu, et une partie de son ex-équipe.

Ex-zoo de Pont-Scorff : un contrôle avec le renfort de la gendarmerie
.
Le site de l’ex-zoo de Pont-Scorff, actuellement occupé par une partie de l’équipe de l’association Rewild, a fait l’objet d’un contrôle officiel de la part des services de la préfecture, ce jeudi matin.

Quatre véhicules et huit gendarmes sont venus à Pont-Scorff ce jeudi matin pour accompagner les contrôleurs de la Direction de la protection des populations et le mandataire judiciaire.
Quatre véhicules et huit gendarmes sont venus à Pont-Scorff ce jeudi matin pour accompagner les contrôleurs de la Direction de la protection des populations et le mandataire judiciaire. (Dominique Morvan/Le Télégramme)
Nouvel épisode dans le feuilleton autour du devenir de l’ex-zoo de Pont-Scorff. L’équipement, transformé fin 2019 en centre de réhabilitation de la faune sauvage par l’association Rewild et placé en liquidation judiciaire récemment, a fait l’objet, ce jeudi matin, d’un contrôle officiel auquel ont participé la gendarmerie et les services de la Direction de la protection des populations (DDPP).

Ex-zoo de Pont-Scorff : contrôle avec le renfort de la gendarmerie
Le contrôle s’est terminé peu avant 12 h. (Le Télégramme/Dominique Morvan)
Les militaires accompagnaient des représentants des services de l’État. Leur présence aurait été rendue nécessaire pour assurer la bonne marche d’un contrôle administratif. En dépit d’une décision du tribunal de commerce de ce lundi 12 avril, Jérôme Pensu est toujours présent sur le site. Les juges avaient pourtant signifié que le gérant avait été mis à l’écart de toute activité concernant les lieux. Le mandataire judiciaire était, lui aussi, présent sur les lieux.

Brigade cynophile et Psig sur place

Certains salariés s’étonnent que l’ancien gérant assure encore la gestion de la structure, dans l’attente du dépôt des offres de reprise, fixé au 30 avril. D’autres ont été plutôt surpris de voir débarquer la gendarmerie. Huit militaires ont été mobilisés. Parmi eux, des gendarmes de Pont-Scorff mais aussi un maître-chien de la brigade cynophile et un équipage du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) venu de Lorient. avec quatre véhicules

L’opération s’est achevée peu avant midi. Présent sur place, Jean-Michel Chappron, directeur départemental de la protection des populations, n’a pas souhaité expliquer la nature du contrôle.

Source: https://www.letelegramme.fr/dossiers/re ... 1618482333
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar Vinch » Jeudi 15 Avril 2021 18:31

Sous escorte, vraiment ? Les gendarmes, le PSIG avec un chien d’intervention, rien que ça... Que se passe-t-il là-bas pour que la Préfecture du Morbihan se sente autant en danger lorsqu’elle doit effectuer une visite de contrôle ?


Zoo de Pont-Scorff. Une visite de contrôle sous escorte
Le site de l’ex-zoo de Pont-Scorff, en liquidation, a fait l’objet d’un nouveau contrôle administratif de la part des services de la préfecture, ce jeudi 15 avril 2021, sous le regard de gendarmes.

Le zoo de Pont-Scorff, transformé en décembre 2019 en centre de réhabilitation de la faune sauvage par l’association Rewild et placé en liquidation judiciaire le 29 mars dernier, a fait l’objet, ce jeudi matin, d’un contrôle administratif des services de la Direction de la protection des populations (DDPP).

Lors de cette visite inopinée, les représentants des services de l’État étaient accompagnés de l’administrateur, du liquidateur et de la mandataire judiciaires ainsi que de 8 gendarmes, dont des effectifs du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig). Ils sont arrivés sur place vers 9 h et sont repartis vers midi.
La suite du contrôle post-liquidation

Ce contrôle intervient dans le cadre de la poursuite d’activité après la mise à l’écart comme représentant légal de la société du gérant Jérôme Pensu. Toujours présent sur site, il donne la main à des tâches opérationnelles, avec l’accord de l’administrateur judiciaire, mais n’a plus aucun pouvoir juridique.

Selon des employés du zoo, il s’agit de la poursuite du contrôle effectué juste après la liquidation, afin d’expertiser la situation de l’établissement, cette fois sur le volet administratif. La délégation a contrôlé des registres et autres papiers. Elle a aussi échangé avec les employés et Jérôme Pensu.

C’est désormais une mandataire judiciaire, à la demande du parquet de Lorient, qui est responsable du site, dans l’attente du dépôt des offres de reprise, dernier délai le 30 avril.

Source: Ouest-France
https://www.ouest-france.fr/bretagne/mo ... yZk9IlaS1c
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar spalyc » Vendredi 16 Avril 2021 11:12

Malgré quelques approximations, je partage cette vidéo assez bien réalisée :
https://www.youtube.com/watch?v=_RWVcmQq4FI&t=329s
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar Vinch » Samedi 17 Avril 2021 10:45

Merci pour cette excellente vidéo qui dit l’essentiel, malgré quelques inexactitudes et son orientation carrément anti-végans, des gens qui, selon l’auteur de la vidéo, sont de doux rêveurs et font n’importe quoi...

À ce lien, un long article d’Ouest-France intitulé : « Zoo de Pont-Scorff : du projet Rewild à la liquidation judiciaire, autopsie d’un échec », qui expose particulièrement l’ex-gérant, M. Pensu, sur son passé, sur ses inimitiés accumulées, la « coquille vide » (cit.) du projet Biôme, etc...

https://www.ouest-france.fr/environneme ... 299931f171
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar candlemass » Samedi 17 Avril 2021 11:45

Vinch a écrit:À ce lien, un long article d’Ouest-France intitulé : « Zoo de Pont-Scorff : du projet Rewild à la liquidation judiciaire, autopsie d’un échec », qui expose particulièrement l’ex-gérant, M. Pensu, sur son passé, sur ses inimitiés accumulées, la « coquille vide » (cit.) du projet Biôme, etc...


Si j'ai bon souvenir, le "cv" de J. Pensu a été évoqué dés le début de ce topic, bien avant les articles de presse.
Je ne comprends pas la participation du Biôme (je sais que ce n'est pas le cas mais qui ressemble à une société écran) à la coalition. Et quand je lis tous ce que 'on reproche à J. Pensu, je me dis qu'ils ont certainement été séduits par son discours anti-zoo avant de se rendre compte trop tard qu'il est tout le contraire. En tout cas, ils ne semblent pas s'être renseignés sur leurs collaborateurs...
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar alex2000 » Dimanche 18 Avril 2021 11:14

"La belle histoire d'un zoo breton tourne au désastre ", titre de l'article publié dans le JDD.

On en apprend de belles. Par exemple :

-Après un rachat "pour un euro symbolique" de 70 % des parts de la Sarl Bretagne Zoo, le collectif Rewild a aussi hérité de un million d'euros de dettes, et non pas de "créances" comme l'écrit le journaliste qui n'a pas encore compris la différence entre une créance et une dette.
Avec un passif final de 1,4 million, on voit bien que l'essentiel des problèmes financiers n'est pas issu de la gestion par JP gérant...

-Dès le début la coalition se fissure, certains membres fondateurs n'étant pas d'accord avec l'objectif de libérer les animaux du zoo. Ainsi, Pierre Douay, cofondateur de Rewild est écarté dès le début : "Lorsque le site internet est lancé, je n'apparais pas dessus. Et quand je vois la vidéo, j'ai la rage, on vendait l'idée de remettre en liberté des animaux du zoo, c'est n'importe quoi!". "L'idée initiale était de recueillir des animaux issus du trafic, énonce Sergio Lopez, président de Wildlife Angel. Avec cette campagne de communication, nous perdions toute crédibilité."

- Le vétérinaire Yann Favennec assure que les " animaux vont mieux qu'avant". Pourtant, "des rapports de visites soulignent des conditions de vie douteuses. Ainsi, les phoques évoluent dans un mélange de gras de poissons, d'excréments et potentiellement de spores, milieu favorable au développement de salmonelles.
-"Des animaux se sont échappés ( wallabies, perroquets) et un jaguarondi a été percuté par une voiture. Contre l'avis de soignants, différentes espèces ont été réunies et un panda roux a tué ses nouvelles colocataires, des bernaches".

-Dernière information quelque peu incongrue : " A Pont-Scorff, on préfère reconvertir le bassin d'une otarie en piscine avec bar et frigo". Et JP fume le cigare sous le parasol ?

Enfin, les offres de reprise d'ci le 30 avril vont bon train : outre Sea Shepherd qui veut continuer seule l'aventure, "trois zoos traditionnels" seraient sur les rangs.
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar Vinch » Dimanche 18 Avril 2021 11:16

Vinch a écrit:À ce lien, un long article d’Ouest-France intitulé : « Zoo de Pont-Scorff : du projet Rewild à la liquidation judiciaire, autopsie d’un échec », qui expose particulièrement l’ex-gérant, M. Pensu, sur son passé, sur ses inimitiés accumulées, la « coquille vide » (cit.) du projet Biôme, etc...

https://www.ouest-france.fr/environneme ... 299931f171


Voici l’article:
ENQUÊTE. Zoo de Pont-Scorff : du projet Rewild à la liquidation judiciaire, les raisons d’un échec

Le rachat médiatisé du zoo de Pont-Scorff par une alliance d’ONG, fin 2019, a tourné au naufrage. Aujourd’hui, il est en liquidation. La vingtaine de salariés et les 400 animaux sont dans l’attente d’un repreneur. Chronique d’un échec annoncé.

Le rachat du zoo de Pont-Scorff par une alliance d’ONG, fin 2019, a tourné court. Retour en sept points sur cet échec, terriblement humain, lié à une série d’impréparations, de désaccords et de stratégies hasardeuses.

1. Un coup de théâtre médiatique

L’idée reste toujours séduisante et dans l’air du temps, avec sa part d’utopie : racheter un zoo pour en libérer ses animaux. Lorsqu’en décembre 2019, le journaliste Hugo Clément relaie sur les réseaux sociaux un appel à la générosité publique pour racheter celui de Pont-Scorff, en décrépitude, le coup de com' est international. Une coalition de sept ONG (Sea Shepherd, Centre Athénas, Le Biome, Hisa, One Voice, Wildlife Angel et Darwin écosystème) nommée Rewild s’empare de cette occasion unique de montrer au monde qu’on peut réintroduire dans leur milieu naturel des animaux captifs. La cagnotte est un succès : plus de 700 000 € collectés en cinq jours, par 23 000 donateurs de 67 pays, dont Marc Simoncini, fondateur de Meetic qui verse à lui seul 250 000 €.

Un an et demi plus tard, le « réensauvagement » (d’où le nom Rewild) n’a jamais eu lieu. Aucun animal n’a pu, à ce jour, être rendu à la vie sauvage. L’ancien zoo a été placé en liquidation judiciaire le 29 mars 2021, à cause de grosses difficultés financières, avec une poursuite d’activité de trois mois pour trouver une solution de reprise. Pendant ce temps, deux clans revendiquent la paternité et l’identité de Rewild, se déchirent, publiquement depuis février. « Inévitable », « c’était écrit d’avance », comme le disent certains détracteurs du projet ?

2. Le réensauvagement, un projet complexe

Dès le rachat, les intentions de Rewild ont provoqué autant d’enthousiasme que de circonspection. « Utopique », estimait Rodolphe Delord, directeur du zoo de Beauval et président de l’Association française des parcs zoologiques (AFDPZ). « C’est complexe, long et risqué de réintroduire des animaux captifs ». « Inquiétant », analysait même l’association européenne des zoos et aquariums, soulignant que « l’investissement requis pour réintroduire chaque animal de Pont-Scorff s’élèverait à des millions d’euros », avec des taux de mortalité élevés, les animaux ayant passé énormément de temps en captivité.

Karine Demure, bénévole issue de Sea Shepherd, est en charge des projets de « réensauvagement ». Depuis 8 mois, avant le redressement, elle tentait, avec des experts, de trouver des solutions en fonction des espèces et des individus. « Certains animaux pourront être relâchés, d’autres non ». Elle visait les premiers départs d’animaux à partir du mois de mai 2021.

Rewild oppose à ses détracteurs leur partialité et leur intérêt à voir leur projet échouer puisqu’ils « font commerce de la captivité des animaux ». Dialogue impossible. La tension ne retombera pas. En matière de communication, la stratégie radicale de Rewild ne fait que commencer.

3. Une coalition très fragile

Mais qui compose Rewild justement ? Question simple, réponse complexe. L’association se présente comme une coalition d’ONG spécialisées dans la défense, la sauvegarde, la saisie et la réhabilitation des animaux. Les désaccords d’orientation ont provoqué des défections. Pour certaines très rapides, comme celle de Wildlife Angel pour qui Rewild repose sur un engagement irréaliste.

Bilan : des sept ONG initiales, il n’en restait que deux à bord lors du redressement judiciaire, le 23 février. La plus connue : Sea Shepherd, l’ONG de défense des océans. La seconde : le Biome, projet de station d’élevage et de conservation dans les Landes, qui n’a jamais vu le jour. La première a mis à contribution un réseau, des bénévoles et des gros moyens (500 000 €). Mais elle n’avait « aucune maîtrise », « aucun pouvoir de décision » sur la gestion de la SARL Bretagne zoo. Laquelle était assurée par Jérôme Pensu, créateur controversé du Biome.

Les dettes n’ont cessé de se creuser et les deux derniers acteurs ont fini par divorcer, au terme d’un audit. Désormais, sur les réseaux sociaux, il y a deux Rewild. Rewild tout court, derrière lequel on retrouve Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. Et « Rewild Rescue Center », avec Jérôme Pensu, des soigneurs, soutenus par le Centre de soin Athénas. Bref, Dallas dans un zoo.

4. Un gérant providentiel devenu « erreur de casting »

Le choix de placer une personnalité aussi forte et radicale que celle de Jérôme Pensu à la tête du projet est aussi source de vives critiques. D’homme providentiel, il est devenu « l’erreur de casting », « le pire ennemi de Rewild », selon Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, qui le portait aux nues un an et demi plus tôt.

Cet homme se montre au service d’une mission, « depuis 1991 » : la gestion des animaux saisis issus du trafic. L’autre objectif affiché par Rewild est en effet de transformer le parc en centre de réhabilitation des animaux sauvages sauvés du trafic.

Le moins que l’on puisse dire est que son parcours est semé d’inimitiés avec ses anciens employeurs ou partenaires, qui ne veulent plus en entendre parler. Le Biome, son projet de « station zoologique d’élevage spécialisée dans la reproduction d’espèces exotiques en danger d’extinction » dans les Landes, est une coquille vide. Après un premier échec à Soustons en 2011, le projet avait resurgi en 2015, avec l’intégration d’une maquette de baleine bleue grandeur nature. Il n’a jamais ouvert à Pouydesseaux. Il avait pourtant reçu des promesses de finances publiques et privées.

Pour Jérôme Pensu, la fédération des chasseurs landais (FDC40) a fait « perdre un investissement collecté de 3 millions d’euros » en ne mettant plus à disposition le terrain promis.

« L’histoire se répète. Il se victimise et rejette sur autrui la responsabilité de ses propres échecs », estime son associé principal jusqu’en 2016, Enrique Petit. Le projet aurait capoté à cause d’un désaccord avec la FDC40, propriétaire du terrain prévu pour le Biome. Jérôme Pensu avait noué des liens avec cette fédération en 2003 lors de la marée noire du Prestige et collaborait bénévolement avec elle depuis 2010, en tant que capacitaire d’Alca Torda, centre de soin pour animaux sauvages de la fédération.

La fédération est toujours en procédure juridique contre lui au tribunal administratif (pour la promesse de bail emphytéotique du terrain pour le Biome) et vient de gagner face à lui aux prud’hommes (Jérôme Pensu revendiquant la qualité de salarié). « On a vécu un peu la même chose que Rewild, en moins médiatique, confie Régis Hargues, directeur de la FDC40, qui explique qu’un « climat de défiance avait commencé à s’installer avec lui. On n’a pas souhaité continuer. »

Avant le Biome, ce « soigneur animalier de la faune sauvage en difficulté », comme il se décrit, a aussi géré, pour l’association Bretagne vivante, l’unité mobile de soin des oiseaux mazoutés de Theix, qu’il a conçu après la marée noire de l’Erika, de janvier 2000 à avril 2003. Là aussi, rupture douloureuse. Licencié économique, il a obtenu gain de cause sur le paiement de 1 690 heures supplémentaires en 2007. L’association a dû lui verser 70 000 €. Et l’unité mobile de soins, qui avait trouvé des financements pour démarrer, n’a finalement jamais été fonctionnelle.

Aujourd’hui, Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, déchante aussi. « Au début, j’ai vu l’énergie débordante, le pédagogue, le bon orateur. Puis j’ai entraperçu une mégalomanie. Aujourd’hui, je vois un manipulateur. Il a le don d’arranger la vérité. Et cultive le syndrome de la persécution et de la victimisation. » Depuis la scission, elle s’est désolidarisée, tout comme l’avocat de Sea Shepherd, des plaintes déposées, entre autres, contre le directeur de la DDPP (abandonnée depuis), les Thomas, la famille propriétaire des terrains du zoo.

Ces critiques, Jérôme Pensu les connaît. « Ça fait 30 ans que des gens essaient de me salir. Chasseurs, parcs zoologiques, police de l’environnement… Ils valident l’utilisation des animaux saisis. »

5. Une stratégie de communication agressive

La stratégie de communication de Rewild avec le monde extérieur est aussi source d’interrogations. Loin de vouloir jouer la séduction, elle a consisté à se braquer systématiquement. Toute critique extérieure était perçue comme une déclaration de guerre. Blanc ou noir, gentil ou méchant, il faut choisir. La méthode consistait dans le même temps à galvaniser sa base de soutiens et à jouer en permanence les victimes.

Résultat : une Blitzkrieg tous azimuts, sur les réseaux sociaux ou au tribunal (à coups de citations directes) : contre leur banque, accusée de leur mettre des bâtons dans les roues dans la gestion de leur compte (en divulguant les adresses mails de trois banquiers), contre le directeur départemental de la protection des populations pour diffamation, contre le préfet pour sa mise en demeure de respect de la réglementation, contre la famille Thomas, propriétaire des terrains, pour des appels malveillants ou abus de biens sociaux, contre la presse, nationale ou régionale, quoi qu’elle dise…

Une stratégie dénuée de nuances, qui doit notamment à la personnalité de Jérôme Pensu, qui se décrit lui-même comme « incorruptible, irascible ». « Son combat est juste mais la méthode est inefficace, analyse Pierre Douay, associé de Jérôme Pensu dans le Biome et cofondateur de Rewild. Il veut tellement en découdre avec la terre entière. C’est contre-productif. Ça a décrédibilisé le projet de Rewild. Un projet pourtant extraordinaire. »

6. Un financement famélique pour un site vétuste

L’échec de Rewild doit aussi beaucoup à une mauvaise anticipation des enjeux financiers. Les 700 000 € de la cagnotte ont surtout servi à assurer le fonctionnement de ce parc de 14 hectares, qui coûte environ 80 000 € par mois. L’ancien propriétaire de 70 % des parts du zoo, Sauveur Ferrara, avait finalement donné cinq ans à Rewild pour régler les 600 000 € nécessaires au rachat de ses parts.

Mais en rachetant le zoo, Rewild a aussi hérité des dettes de ce parc vieillissant, créé en 1973. Le zoo n’étant pas aux normes, des travaux étaient à effectuer, peu importe qu’il soit fermé au public ou non. En février dernier, Rodolphe Delord, de l’AFDPZ, nous indiquait qu’il faudrait « 5 à 10 millions d’euros d’investissement pour rénover le parc, pour la sécurité et le bien-être animal. Le zoo de Pont-Scorff n’a pas investi depuis 15 à 20 ans. Le retard est colossal ».

Pour faire rentrer de l’argent, Rewild, qui avait fermé le zoo au public dès décembre 2019, avait le projet d’ouvrir un restaurant vegan, un musée virtuel… pour le printemps 2021. Mais les travaux n’ont jamais commencé et le Covid est passé par là. Le passif s’élevait à 1,4 million d’euros quand le zoo a été placé en redressement judiciaire.

7. Une tension intacte dans l’attente d’un repreneur

Le tribunal de commerce de Lorient a décidé, le 12 avril, d’écarter Jérôme Pensu de son rôle de représentant légal de la société durant la période de continuité après la liquidation, dans l’attente d’un repreneur. La juridiction lui reproche des erreurs de gestion (déclaration de cessation des paiements au bout de six mois, au lieu de 45 jours, absence de contrat d’assurance, absence de capacitaires garantissant la gestion de tous les animaux, y compris dangereux) et estime qu’il peut « être un obstacle à des soutiens nécessaires au maintien du site et à l’entretien des animaux ». En l’occurrence à celui de la fondation Brigitte Bardot, qui a apporté 50 000 € pour le soin des animaux, critique à son égard.

Que vont devenir la vingtaine de salariés et les 380 et quelque animaux (au moment du rachat étaient présents 398 animaux de 113 espèces) ? Les soigneurs, qui ont connu cinq directions en 10 ans, vantent de meilleures conditions d’existence pour les animaux « moins stressés » depuis la reprise par Rewild. « Les animaux restent la priorité de tout le monde ici, assure un soigneur. Ils sont en bonne santé, nourris comme il faut. » Les phoques ont, par exemple, retrouvé leur pelage depuis qu’ils ne nagent plus dans une eau chlorée.

Les offres de reprise peuvent être déposées jusqu’au 30 avril. Deux idéologies risquent de nouveau de s’affronter. Sea Shepherd « n’abandonne pas le projet Rewild » et va se positionner, mais en s’assurant une maîtrise totale du projet. Un ou des zoos devrait également être sur les rangs. Alain Le Héritte, ancien directeur du zoo (de 1997 à 2011), qui était propriétaire de 30 % de la société Bretagne Zoo placée en liquidation, est prêt à accompagner des candidats à la reprise.

Le projet Rewild survivra-t-il ? « Rewild, ce n’est pas un site, ce n’est pas Pont-Scorff, indiquait Jérôme Pensu au lendemain de la liquidation. Tout reste à écrire, une équipe de combattants s’est formée, a été mise à l’épreuve. Elle a envie de continuer la mission des animaux saisis. » « Si ce projet ne se fait pas ici, il se fera ailleurs », lâchait Loïck Aubry, un des représentants des salariés acquis à sa cause. La saga n’est pas terminée…
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar Vinch » Dimanche 18 Avril 2021 11:28

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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar FloriAn. » Dimanche 18 Avril 2021 11:41

3 zoos sur les rangs, c'est une bonne nouvelle !!!

Maintenant qui ? Peu-être le groupe Looping ?
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar didier » Dimanche 18 Avril 2021 14:00

Un immense gâchis, on aurait pu utiliser tellement mieux cette somme astronomique. Si Boubouche passe sur le forum, ce serait bien d'avoir son avis, je n'ai jamais eu d'animosité contre lui, il doit être très dépité.
En France , la liberté d'expression est un principe intangible, c'est sur cette base que toute personne peut librement émettre une opinion, positive ou négative, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution .
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar Vinch » Dimanche 18 Avril 2021 14:21

didier a écrit:Un immense gâchis, on aurait pu utiliser tellement mieux cette somme astronomique. Si Boubouche passe sur le forum, ce serait bien d'avoir son avis, je n'ai jamais eu d'animosité contre lui, il doit être très dépité.

Je ne sais pas s’il reviendra un jour vers nous dans ce forum pour répondre lui-même à ta question, mais une chose est sûre: il est effectivement très dépité, ainsi que quelques autres soigneurs qui ont su ouvrir les yeux. Pensées confraternelles pour eux qui doivent travailler dans une ambiance qui doit actuellement être particulièrement tendue.

FloriAn. a écrit:3 zoos sur les rangs, c'est une bonne nouvelle !!!

Maintenant qui ? Peu-être le groupe Looping ?

Et peut-être davantage.
Il faut attendre la fin du mois d’avril-début mai pour le savoir. Enfin, pour savoir qui sera le repreneur.
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar alex2000 » Lundi 19 Avril 2021 18:03

Pauvre Jérôme Pensu !

Il aura tant fait pour Rewild. Lui qui a négocié et obtenu à l'arraché la vente du zoo de Pont-Scorff à un prix très modique, avec le bonus d'un règlement étalé sur plusieurs années à l'ancien directeur qui doit aujourd'hui s'en mordre les doigts et couper le fromage en quatre...Mais quoi, dans toute bonne histoire il y a un renard et un corbeau (ou un pigeon selon les versions). Et sans cela, il n'y aurait pas eu de Rewild depuis un an.

Puis toutes ces conférences en compagnie de Lamya, à alerter sur le trafic des animaux sauvages, les dérives biologiques en milieu fermé, à guerroyer contre les "industriels de la captivité", et apporter la contradiction aux zoos qui n'en veulent point mais nul démocratie sans débat public.
Et les perroquets en vol libre, les kangourous qui prennent la clé des champs, les phoques (et la gestion) en eaux troubles...c'est grâce à qui je vous prie ?

Droit dans ses bottes, aussi raide qu'un menhir face aux vents contraires, il a tenu tête fièrement aux putschistes qui voulaient être calife à la place du calife. Répondant sur la gestion qu'il a réduit d'un tiers les charges fixes, que d'un commun accord avec Sea Shepherd il s'est privé de millions d'euros en fermant le zoo au public, afin de garder inviolé le dogme rewildien de l'invisibilité des animaux aux visiteurs, sous peine d'être apostat et d'ouvrir un nouveau zoo commercial. Refusant le rôle de bouc émissaire auquel certains voudraient l'assigner pour mieux faire oublier leurs propres défaillances.

Même à l'insu de son plein gré, il aura tant défendu la cause zoologique, en démontrant par A plus B qu'un parc ne peut que difficilement se passer des recettes de la billetterie, primo pour survivre ; secundo pour faire face aux demandes de mise en conformité de l'administration qui requièrent des millions d'investissement ; tertio pour financer des actions de conservation.
Jusqu'au dénouement final, entouré de ses partisans, aussi irréductibles que les derniers soldats de la Légion à Camerone, seuls face au destin et à la meute des loups médiatiques et autres toutous de la brigade cynophile, lâchée au petit matin par la police mexicaine...euh française. Il ne manque plus que la musique, " Il était une fois dans l'Ouest " !

Bon, il ne sera pas parvenu à sauver Gargantua mais on ne peut pas tout faire non plus.
Il mériterait bien une statue à l'entrée du zoo...biodégradable toutefois, il faut être écolo jusqu'au bout.
alex2000
 
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar alex2000 » Jeudi 22 Avril 2021 11:27

Putschiste un jour, putschiste toujours...
Maline comme une marsouine, la présidente de Sea Shepherd France préparerait en douce le coup de Jarnac ou plutôt de fourchue de l'année.
En signant un compromis de vente avec la famille Thomas, son organisation pourrait acquérir la propriété des terrains de l'ancien zoo de Pont-Scorff. Ainsi, même si un repreneur obtenait devant le tribunal la reprise de la Sarl Bretagne zoo, il devrait faire face à une ONG anti-zoo et lui verser des loyers. De quoi décourager tous les zoos candidats à pareille reprise...et laisser Sea Shepherd seul en lice pour réaliser son projet d'un centre de sauvetage de la faune marine.
Tout cela, bien sûr, au nom de "l'amour, de la bienveillance, de l'ouverture, du partage"...Diabolique on vous dit !
alex2000
 
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar Vinch » Vendredi 23 Avril 2021 18:54

alex2000 a écrit:Putschiste un jour, putschiste toujours...
Maline comme une marsouine, la présidente de Sea Shepherd France préparerait en douce le coup de Jarnac ou plutôt de fourchue de l'année.
En signant un compromis de vente avec la famille Thomas, son organisation pourrait acquérir la propriété des terrains de l'ancien zoo de Pont-Scorff. Ainsi, même si un repreneur obtenait devant le tribunal la reprise de la Sarl Bretagne zoo, il devrait faire face à une ONG anti-zoo et lui verser des loyers. De quoi décourager tous les zoos candidats à pareille reprise...et laisser Sea Shepherd seul en lice pour réaliser son projet d'un centre de sauvetage de la faune marine.
Tout cela, bien sûr, au nom de "l'amour, de la bienveillance, de l'ouverture, du partage"...Diabolique on vous dit !

Je pense qu'il faudrait arrêter de croire n'importe quoi, de faire croire n'importe quoi. Parce que là, ça devient vraiment de la médisance à la JP.
Le rachat des terrains est très probablement au programme de tous les repreneurs.
Et puis, si SSF ne remportait pas la reprise du Zoo de Pont Scorff une fois la décision du Tribunal de Commerce rendue, il resterait encore dans le délai de 10 jours de rétractation, pour pouvoir y renoncer sans qu'il n'y ait la moindre pénalité à payer.
Je ne vois vraiment pas l'intérêt qu'aurait SSF à se rendre propriétaire d'un terrain qu'il ne pourrait pas exploiter, puisque le TC l'aura décidé, et de jouer le rôle de boulet à un autre repreneur, de l'empêcher de se rendre lui-même acquéreur des terrains. C'est quand même idiot.
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Vinch
 
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Re: Un zoo racheté par Sea Sheperd France

Messagepar alex2000 » Vendredi 23 Avril 2021 22:53

Vinch a écrit:Le rachat des terrains est très probablement au programme de tous les repreneurs.


Si le rachat des terrains est "probablement au programme de tous les repreneurs", selon "Ouest France", c'est Sea Shepherd qui a signé un compromis de vente avec la famille Thomas. Et juridiquement, un compromis de vente équivaut à une vente.
Si cela est confirmé, les autres repreneurs ont déjà perdu la partie quant à l'acquisition des terrains.

Vinch a écrit:Je ne vois vraiment pas l'intérêt qu'aurait SSF à se rendre propriétaire d'un terrain qu'il ne pourrait pas exploiter, puisque le TC l'aura décidé, et de jouer le rôle de boulet à un autre repreneur, de l'empêcher de se rendre lui-même acquéreur des terrains.


L'intérêt de SSF est dans son idéologie : liquider un zoo ou l'empêcher de renaitre, lutter contre la captivité des animaux sauvages à des fins commerciales. Et cela compte l'idéologie, ou les dogmes, pour les militants. Même les écolos ne se nourrissent pas que de salades vertes.
Plus un petit plaisir au parfum de revanche, en évacuant au passage un ou deux menhirs...Sans doute avec l'agrément de la famille Thomas qui apparemment n'en peut plus de JP Rewild.
Une fois propriétaire du terrain, si il ne remporte pas la reprise de la Sarl bretagne zoo devant le tribunal, Sea Shepherd ne pourrait pas l'exploiter en tant que zoo...et justement, ce n'est pas leur but, mais créer une nouvelle activité, de type sauvetage d'animaux marins par exemple...
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