Bien que ne figurant pas à l'ordre du jour, le zoo de Pessac a encore été évoqué lors du dernier conseil municipal de la commune girondine. Il a en effet fait l'objet d'une question orale de la part de Dominique Dumont, devant une assistance très attentive composée de membres du personnel inquiets quant à leur avenir.
L'opposante socialiste a une nouvelle fois contesté la position du maire consistant à se défaire du zoo parce que ce ne serait pas la vocation d'une Ville de gérer une telle structure : " Lille, Lyon, Mulhouse, Amiens, Besançon, Montpellier sont pourtant des zoos en gestion publique", a-t-elle fait remarquer. Elle a ensuite souligné que le zoo de Bordeaux-Pessac était largement bénéficiaire, "dégageant une rentabilité de plus de 130.000 euros par an, sans aucune subvention, et que cette rentabilité est en augmentation depuis que le zoo est passé sous maîtrise publique en 2009. N'oublions pas non plus qu'il génère de l'emploi direct et indirect, 11 salariés".
Puis elle s'en est prise à la méthode : "Vous avez installé à la direction du zoo de Bordeaux-Pessac les propriétaires du zoo de La Teste. Comment comptez-vous garantir au mieux les intérêts de la Ville en ayant installé aux manettes du zoo les personnes mêmes avec qui vous comptez négocier, décourageant par là même tout autre professionnel intéressé ?" Et de conclure : "Vous introduisez le loup dans la bergerie."
La formule fort à propos à fait rugir le maire, car elle n'était pas mentionnée dans le texte écrit de la question "orale".
Il a maintenu que la gestion d'un zoo était un métier bien spécifique, une "activité à risques" qui n'était pas du ressort d'une collectivité. Selon lui, cela s'est passé à Pessac par un étrange cocktail fait de "subventions", de "péripéties" et d'un "montage original" où se : Syndicat mixte, SEM, SAS... Au passage, il a évoqué l'opération da Cunha, vendeur à 2,6 millions d'euros, mais pas repreneur du projet. Cela prouve bien à ses yeux qu'il est trop aléatoire. Quant aux emplois annoncés, il les a trouvé coûteux : " 40 pour 40 millions, cela faut un million l'emploi. Heureusement que l'économie ne fonctionne pas comme ça."
Franck Raynal a affirmé qu'aucun acheteur n'avait été sélectionné. Il y en avait trois en lice. De là à aboutir à une concrétisation, il y a un grand bond de félin. Car le zoo actuel court aux handicaps : remise aux normes à faire, petite taille et terrain qui ne lui appartient pas...
Source : Sud-Ouest.