Oulà ! Vaste débat que celui-ci, et je suis certain de ne pas avoir toutes les compétences requises pour aborder l'ensemble des dimensions liées à ce type de démarche, mais je vais quand même m'efforcer d'y répondre pour partie.
Tout d'abord, un lien :
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 2401,d.bGEVous y trouverez déjà une grande partie des réponses que vous recherchez, et en plus écrites par de réels spécialistes de la question.
Pour ce qui me concerne, le facteur anthropique ayant accéléré d'un facteur 1000 le rythme de disparition des espèces, ce qui me semble cohérent de s'efforcer, dans une logique de compensation, par tous les moyens scientifiques disponibles :
- de sauver les espèces actuelles qui se dirigent vers l'extinction du fait de l'action humaine.
- de "récupérer", de différentes manière, les espèces récemment disparues, afin de leur permettre de réintégrer des écosystèmes identiques ou proches de ceux dans lesquels elles vivaient, et évoluaient, au sens darwinien du terme, il y a peu. Et qu'elles reprennent le cours de cette évolution, la sélection naturelle faisant le reste...
Lorsque le cheval de Prewalski a disparu, tout comme le bison d'Europe, de leurs milieux naturels respectifs, il n'ont pas été remplacés. Ces milieux existent toujours, y compris en Europe, ou pour être plus précis, ont pu disparaître, pour réapparaître (exode rural, etc...). C'est la raison pour laquelle nous avons réintroduit ces 20 dernières années, avec les succès que l'on connaît en France, les rapaces charognards (vautours fauves, moines et gypaètes), le lynx ou le castor. Ce dernier vient d'ailleurs d'être réintroduit en Angleterre, avec beaucoup d'effet positifs mesurés sur l'évolution des milieux qu'il fréquente, en terme de biodiversité. Les bisons d'europe comptent aujourd'hui plus de sujets en liberté que captifs, et jouent à nouveau leur rôle dans l'évolution des milieux qu'ils fréquentent (à ce sujet, voir le bilans à 3 ans de la réserve du Haute-Thorenc, dans les Alpes maritimes).
Dans la même idée, les élans d'europe ont également été réintroduits en Europe avec beaucoup de succès, comme le balbuzard ou le pygargue à queue blanche. A chaque fois, cela vivifie les écosystème concernés puisqu'un maillon absent est de retour.
Par extrapolation, et en mettant en parenthèses les limites de ces démarches principalement liées à la tolérance des cultures des populations humaines de ces territoires, il y aurait tout à gagner de récupérer non pas notre mégafaune, mais du moins quelques uns de ses éléments contemporains, pendant que des bribes de leur patrimoine génétique sont encore présent dans certaines souches de bétail domestiqués mais finalement peu impactés par la sélection humaine. Sachant que ces populations, peu rentables, sont toutes menacées d'extinction, il s'agit tout à la fois de les en préserver, travail bien mené depuis plus d'une quinzaine d'années en Europe, tout en les mélangeants de façon dirigée afin que les gènes récessifs dont elles ont hérité de leurs ancêtres sauvage puissent s'exprimer à nouveau pour nous conduire vers un animal le plus proche possible de la représentation que l'on a du type originel. Cette représentation est complétement objectivée, dans le cadre du projet Tauros, par la comparaison avec l'ADN original séquencé.
Mais ce n'est pas la seule voie. C'est pour cela qu'un bouquetin des Pyrénéens a été cloné en 2000, et même si cela s'est soldé par un échec, je pense que l'initiative mérite d'être saluée. En 2014, on devrait assister à la réintroduction du lamantin en Guadeloupe, le milieu est là, la nourriture aussi, seuls les harpons et les bateaux l'avaient fait disparaître.
Il faut se battre sur tous les fronts et mobiliser toutes nos ressources pour essayer d'amoindrir le massacre planétaire auquel nous nous livrons depuis plusieurs millénaires, mais qui a pris des proportions sans précédents ces derniers siècles, et plus encore ces dernières décennies. C'est ma conviction.