Loi biodiversité, cirques et delphinariums

[Philippe]

Le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a été voté - après quatre jours de débats - en première lecture à l'Assemblée nationale, mardi 24 mars 2015, à une large majorité par 325 voix contre 189.
Parmi les questions qui intéressent « directement » les fidèles de ce forum :
°deux amendements (amendements 994 et 1024) de la députée écologiste Laurence Abeille, proposant l'interdiction des delphinariums d'ici 3 ans ou, à défaut, de soumettre l'exhibition des cétacés au respect strict de leurs impératifs biologiques, ont été refusés.
Pour la ministre de l'écologie Ségolène Royal, ces animaux sont « entretenus dans des conditions adaptées à leur biologie ». La ministre s'est néanmoins engagée, face à la vigilance de la rapporteure Geneviève Gaillard, à engager une réflexion sur ce sujet en 2ème lecture du projet de loi.
°l'amendement de Laurence Abeille visant à interdire l'utilisation d'animaux sauvages dans les cirques a été rejeté, suite à un avis défavorable de la rapporteure et du gouvernement.

[Wilfried]

Je ne vais pas me répéter ad vitam æternam, mais nous allons assister à la naissance d'un micro-truc rikiki qui ne servira à rien, car le meilleur est encore à venir : le passage du texte au Sénat, actuellement dans l'opposition. Les députés UMP ayant voté contre le texte car considérant qu'il portait (entre autre) atteinte aux intérêts de l'agriculture et de la chasse, il y a fort à parier que les sénateurs vont défendre la même chose....mais avec la majorité cette fois ci.

[okapi]

Le plus triste est sans doute ce défaut de clairvoyance, cette absence de "reconnaissance de l'évidence" des politiques: qui peut croire, sincèrement, que les dauphins, les orques et probablement l'ensemble des mammifères marins, vivent dans des conditions normales dans les zoos? Il y a là, désespérément, un pauvre clientélisme qui fait reculer les édiles sur des points ultrasensibles. La question du cirque a longtemps été portée par l'Association des maires de France, farouchement opposée à une quelconque interdiction qui fragiliserait une forme populaire et donc, pernicieux mélange, source de voix. Personne ne va s'aliéner un électorat qui "aime" ça et l'ajouterait à la liste de ses griefs contre "ceux" qui gouvernent, où qu'ils se trouvent... C'est ce qui plombe le moindre débat et entrave la moindre évolution du dossier.
On aurait pu espérer mieux d'un gouvernement socialiste, plus enclin à trancher dans le vif des problèmes de société sensibles, mais c'est sûr que tout ce qui touche au zoo et au cirque ne fait pas sérieux et ne mérite pas vraiment qu'on s'y arrête...

[Wilfried]

Tout à fait d'accord avec l'analyse d'Okapi. En bon Jacobin, je constate que les différentes vagues de décentralisations amorcées depuis 1982 n'ont fait qu'amplifier la démagogie et le populisme à toutes les échelles de la vie politique...

Bref, ci-dessous, le communiqué de la LPO ce matin à ce sujet :

"Les Députés et la loi biodiversité : la LPO fait un bilan mitigé des premiers débats

Les débats en première lecture sur le projet de loi relatif à la biodiversité viennent de s'achever à l'Assemblée.

Les plus optimistes y verront de réelles avancées et se satisferont du résultat au vu des lobbies contre nature activés à cette occasion. Les plus pessimistes regretteront les occasions ratées d'une grande Loi en faveur de la biodiversité. La LPO quant à elle en tire… un bilan mitigé !

Abeille (Apis mellifera) – Crédit photo : Nicolas MacaireAbeille (Apis mellifera) – Crédit photo : Nicolas Macaire

Pour les regrets, l'absence de l'intégration de l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) dans la future Agence Française pour la Biodiversité a pour conséquence d'instaurer une agence dont l'expertise sera déséquilibrée au profit des milieux aquatiques. Cette exclusion, résultant d'un lobby cynégétique qui coupe la branche sur laquelle il est assis, est incompréhensible et sujette à gaspillage d'argent public inacceptable. Nos associations seront d'autant plus vigilantes sur les moyens humains et financiers qui seront affectés à la nouvelle Agence dans la prochaine loi de finances. Des regrets encore, teintés de colère, face aux reculs par rapport au texte issu de la Commission développement durable. En effet, comment expliquer demain qu'un chien soit un animal sensible mais pas un renard ou une biche puisque la mesure visant à étendre à l'animal sauvage les sanctions pour sévices dans le code pénal est supprimée ? Comment le gouvernement, qui se dit ambitieux dans ce domaine, peut-il assumer de voir l'espace de continuités écologiques vidé de son contenu alors qu'il permettrait de classer et protéger dans les documents d'urbanisme certains petits espaces contribuant à la trame verte et bleue ? Sans parler enfin de ces affirmations électoralistes et sans fondement scientifique selon lesquels l'agriculture et la sylviculture sont, par nature et sans distinction, favorables à l'environnement ? Les français ne seront pas dupes.

D'autres dispositions sont discutables comme l'extension sans concertation préalable des missions des agences de l'eau à la biodiversité terrestre et marine, et le maintien de la notion de réserves d'actifs naturels en matière de compensation qui peut conduire à déstabiliser le dispositif « Eviter, Réduire, Compenser ».

Côté positif, force est de constater que, 40 ans après la première grande loi de protection de la nature, les élus peuvent débattre de la biodiversité avec sérieux. Il est loin le temps des moqueries autour de la préoccupation des « petites fleurs et des petits oiseaux ». D'ailleurs l'esprit de la loi a été respecté au sens où la vision dynamique de la biodiversité portée par le titre I du projet de loi est maintenue, et le renforcement du principe de solidarité écologique explicitement étendu aux territoires. L'ajout au principe de compensation de l'objectif d'absence « de perte nette » doit être souligné. De même les deux piliers opérationnels du projet de loi ont été adoptés avec l'officialisation de l'Agence française pour la biodiversité et la traduction en droit français du protocole de Nagoya.

Côté positif toujours, le projet de loi résiste relativement bien à certains lobbies, notamment ceux portés par le groupe chasse de l'Assemblée et qui plus est en période électorale. Nous saluons ainsi le maintien de l'interdiction de la chasse à la glu – non sélective et cruelle – et de la chasse en période de mise bas pour les mammifères. On peut citer aussi le renforcement d'outils volontaires comme les obligations réelles environnementales dont la publicité foncière est dorénavant prévue. L'interdiction d'ici le 1er janvier 2016 des néonicotinoïdes, molécules très toxiques pour l'homme et les pollinisateurs sauvages, représente une des principales avancées obtenue en séance. Nous accueillons avec satisfaction la confirmation qu'un projet de loi sur le préjudice écologique sera bientôt soumis à discussion.

« Au final, sorti de cette première lecture, le texte issu de la Commission Développement Durable se trouve renforcé sur certains points, mais… vidé de nombreuses propositions intéressantes pour la biodiversité. Sans qu'il soit possible ni de se réjouir ni de s'en alarmer. Tout dépendra des travaux du Sénat à venir. Espérons que les élus sauront être au rendez-vous pour ne pas louper cette opportunité d'adopter une loi ambitieuse pour la biodiversité, donc pour notre société. Faute de quoi, ils porteraient une responsabilité importante vis-à-vis des générations futures. » Allain Bougrain Dubourg

[raphaël]

Du point de vue "animaux captifs", c'est dramatique d'incompétence.

En France, mais pas qu'ici, les décideurs sont souvent des gens qui n'y connaissent rien. Ségolène Royal est une ministre de l'Ecologie catastrophique et elle le prouve encore. Les cétacés vivent dans des conditions qui correspondent à leur biologie ? Elle est éthologue, ou biologiste pour dire ça ? C'est stupide.

[Wilfried]

Du point de vue "animaux captifs", c'est dramatique d'incompétence.

En France, mais pas qu'ici, les décideurs sont souvent des gens qui n'y connaissent rien. Ségolène Royal est une ministre de l'Ecologie catastrophique et elle le prouve encore. Les cétacés vivent dans des conditions qui correspondent à leur biologie ? Elle est éthologue, ou biologiste pour dire ça ? C'est stupide.

C'est clair !!! et si encore cette incompétence se limitait à ce sujet, certes très important, mais c'est loin d'être le cas... à chaque changement d'interlocuteur ministériel, on pense que l'on a atteint le fond, mais à chaque fois, ils nous démontrent le contraire....et on creuse, on creuse...

[okapi]

Au-delà de cette notion très floue d'incompétence (les conseillers compétents, eux, sont légion dans l'entourage de la ministre), il faut plutôt prendre en compte le principe électoraliste à quelques semaines d'élections et à quelques mois de l'été. Qui va s'en prendre aux loisirs et aux parcs d'attraction avec de telles échéances? Ségolène Royal n'est pas "incompétente" en matière d'écologie, elle évite surtout d'ouvrir de nouveaux fronts, j'imagine sur recommandation d'en haut. Bien sûr qu'elle n'est pas biologiste ou éthologue, mais ses conseillers, sans aucun doute. Un ministre n'est que la partie apparente de l'iceberg et attaquer la poignée de parcs qui possèdent des dauphins au risque de lancer une polémique globale sur les zoos c'est finalement de la... politique!

[Vinch]

Je partage entièrement l'avis de Wilfried et de Raphael: on ne pouvait rêver pire comme ministre de l'écologie, quelque soit l'opinion politique...
Ségolène Royal est même anti-écologiste: graisse la patte des chasseurs, propose la gratuité des autoroutes (entrendre: encourage le recours à l'automobile !), elle a reculé devant les chauffeurs routiers qui s'opposaient à l'écotaxe, elle autorise les tirs de prélèvement et de défense contre le loup, promet même l'autorisation de la chasse contre le loup plutôt que de favoriser les vraies solutions: chiens de dissuasion, autres manières de mener le pastoralisme; elle a favorisé en tant que présidente de région Poitou-Charentes l'implantation d'élevages industriels de porcins et de vaches laitières, ce qui n'est pas du moins conséquent pour l'environnement; elle reste très en retrait sur la question du climat...
Elle ne souhaite aucunément enterrer le dossier du barrage de Sivens, très catastrophique pour l'environnement; et ne lutte pas contre d'autres dossiers du même genre...
Elle refuse de nouveaux lâchers d'ours aux Pyrénées et propose la régulation des vautours fauves. Notons qu'elle a accepté de rencontrer chasseurs et éleveurs pastoraux, mais qu'elle refusé, ou juste omis, de rencontrer les différentes associations qui oeuvrent pour la réintroduction et le suivi de l'ours et des vautours, pour la protection du loup et pour sa cohabitation avec le pastoralisme inspirée d'autres modèles européens...

Il y un une (petite) ambiguité sur le personnage: c'est vrai qu'elle s'est opposée à la sortie d'un paragraphe du texte sur la Loi sur la transition économique, qui portait sur la baisse sur la part de marché du nucléaire de 75 à 50%, demandée par l'opposition de droite...

Par ailleurs, je suis assez d'accord avec ce que dit Okapi à propos de la "prudence excessive" de Ségolène Royal qui évite d'ouvrir de nouveaux fronts. Prudence politicienne sous l'effet de groupes influents... Mais je doute fort des véritables compétences de ses conseillers, je ne pense pas qu'ils soient bardés de diplômes d'éthologie, de biologie ou d'autres en rapport avec l'environnement, les écosystème, etc... Je les crois juste énarques ou sciences-po... Ça travaille en famille, ces politiques...

[Wilfried]

Dans la même veine, le premier Ministre VALLS, aujourd'hui, au Congrés de la FNSEA, à St Etienne :

Les agriculteurs, par la voix du président de la FNSEA Xavier Beulin, ont interpellé le gouvernement sur ses décisions en matière de politique écologiste.

"Pendant combien de temps allez-vous donner des gages improbables aux Verts ?" a-t-il dit, se disant persuadé "qu’on assiste actuellement à la fin de l’écologie politique".

"Les agriculteurs sont les meilleurs écologistes de notre pays", leur a répondu Manuel Valls.

Tout est dit, CQFD.... Ils disent la même chose aux chasseurs...Toute autre personne s'autorisant à exprimer une opinion contraire est au mieux un "bobo urbain qui-n'y-connaît-rien", au pire un zadiste potentiel, grunge et vivant aux dépends du système qu'il attaque....
Les lobbyistes de Monsanto, Bayers et consorts ont bien fait leur boulot, on va encore bouffer pendant longtemps des perturbateurs endocriniens et autres saloperies cancérogènes (type Roundup)...circulez citoyens, circulez !!

[emil19]

... Ouch ! Que de volées verbales !

Relisez les propos d'Okapi ! Pour connaître un peu le fonctionnement du ministère de l'environnement, entre-autres, je peux vous dire qu'il a raison à 100 %.

En commençant par renverser la table, tout fini par aller à la poubelle, le projet que l'on portait y compris. Lisez "le lièvre et la tortue" ... c'est ça la politique ! Celui qui s'amuse à faire le lièvre, en principe, il court pour rien et avance moins vite ... voire se fait emporter dans l'autre sens (pensez à l'écotaxe que l'on a pas préparé avec les routiers français ... malheureusement !).

Honnêtement, je pense que beaucoup n'étaient pas rassurés, au ministère, par l'arrivée de Mme Royal. Finalement, certains se rendent compte que c'est peut-être l'une des meilleurs ministres de l'environnement depuis M. Borloo.

Dire "Les agriculteurs sont les meilleurs écologistes de notre pays", pour vous ça veut peut-être dire que "les agriculteurs sont assez verts". Mais si vous vous placez dans la tête d'un agriculteur, ça sous-entend "ton boulot et l'écologie, c'est lié", "si tu fais pas gaffe un minimum à l'écologie, tu sors du peloton des agriculteurs qui ont tendance à se verdir", etc, etc. Et ça le pousse dans le bon sens. Ça sert à rien de dire "vous êtes nuls !", ça ne fait que bloquer les situations et les évolutions positives.

Quant au "bobo urbain qui-n'y-connaît-rien", y'a malheureusement des cas ! Des cas qui font souvent plus de mal que de bien. Pas que urbain d'ailleurs : Quand je pense au pseudo-écolos qui roulent en voiture électrique (100 km par jours entre le boulot et chez eux) et qui ne veulent pas d'éoliennes à moins de 10 km de chez eux... ... Ha oui, mais non ! C'est moi qui suis trop idiot, l'électricité elle sort toute seule du truc en plastique avec deux trous ... sans déconner !!!

[Wilfried]

Dire "Les agriculteurs sont les meilleurs écologistes de notre pays", pour vous ça veut peut-être dire que "les agriculteurs sont assez verts".

Non, ça veut juste dire "les agriculteurs sont les meilleurs écologistes de notre pays"...

Pour avoir connu dans une autre vie les fonctions d'attaché administratif au Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, je n'ai pas besoin de lire Okapi pour savoir ce qui se passe dans ces grandes et belles Maisons...nous n'avons visiblement pas les mêmes sources, c'est le moins que l'on puisse dire !!! Mes relais à moi me parlent surtout de quelqu'un d'ingérable, d'incohérent et de versatile....et je ne parle que de la forme, sans allusion au dress code quasi "talibanesque" qu'elle a tenté d'imposer à ses collaboratrices pendant sa prise de fonctions...

Pour l'écotaxe, un point pour toi, ce projet, initié par Sarkozy, a été mal fagoté dés le départ...

Quant à parler de ceux qui font plus de mal que de bien, juste un chiffre : 99% des espèces de papillons suisses ont disparu des alpages ces 60 dernières années, assortie d'une réduction de la biodiversité botanique des 2/3....à cause des.... bobos urbains ??

Extrait de la revue de recherche Agronomique Suisse : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a806d1d ... atiquement

Et les allergies alimentaires ont doublé en cinq ans :

Extrait de Science et Vie http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 2s&cad=rja

Tu disais "sans déconner"... je t'assure que je ne déconne pas.

[Therabu]

Mes relais à moi me parlent surtout de quelqu'un d'ingérable, d'incohérent et de versatile...

Rien de nouveau pour nous au doux pays de la Vallée des singes

[Wilfried]

Mes relais à moi me parlent surtout de quelqu'un d'ingérable, d'incohérent et de versatile...

Rien de nouveau pour nous au doux pays de la Vallée des singes

Certes, ma femme est charentaise (de la VRAIE Charente, angoumoisine de souche, pas de l'ex-Charente inférieure )...et toute ma belle-famille, amis et relations, ont un avis convergent sur la question... ce n'est pourtant pas facile, en politique, de faire l'unanimité, on peut au moins lui reconnaître cela !! Cela nécessite beaucoup de "bravitude"...(je sais, c'est petit, c'est moche...).

N'oublions pas non plus, entre autres "faits d'armes" que c'est sous son "règne" de Présidente du Conseil Régional que le Marais Poitevin a perdu son label de Parc Naturel Régional, du fait de l'asséchement de la zone humide (au profit du "Marais sec", c'est à dire drainé et cultivé en périphérie, on retrouve nos amis agriculteurs et 1ers écolos). A peine arrivée au Ministère, elle s'est empressée de le lui réattribuer, vidant au passage de sens ce label...

[emil19]

C'est un peu facile de taper sur le dernier maillon de la chaîne !

Les agriculteurs n'achètent pas des pesticides et autres produits chimiques, qui leur coûtent de l'argent et les empoissonnent, pour leur bon plaisir. Le fait est que les acheteurs veulent des tomates uniformes, sans tâche, pas chères, qui se conservent longtemps et si possible en toute saison ... et pour ça il faut en principe pulvériser, faire des serres, etc.

L'agriculteur est loin d'être l'origine du problème. Lui préfère manger quelques invendus ou se faire son propre jardin sur un lopin de terre sans trier les carottes à deux racines ou grignotés sur un côté de celles "parfaites". Sa production c'est son gagne-pain, et il ne gagne souvent vraiment pas beaucoup.

Rajouter des contraintes, c'est rendre ces produits plus chers et donc non-achetés par les consommateurs qui préfèrent toujours, en majorité, les trucs pas chers même si ça vient de l'autre bout du monde et que ça pollue énormément.

Il ne faut pas mettre dans le même sac les quelques "agriculteurs" qui sont plus des industriels (du type "ferme des 1000 vaches" et autres… ) et la grande majorité qui, s'ils ne traitent pas, ne vendront rien et couleront.

Le problème c'est le consommateur... qui est très souvent urbain.

De nombreux pros de la conservation disent qu'il est indispensable de travailler avec la population locale qui vit près du milieu, sans quoi le projet tourne à l'échec (cf Des zoos pourquoi faire ? de P. Gay). Je ne vois pas pourquoi ça ne s'appliquerait pas en France ! On ajoute une contrainte à des gens qui ne gagnent déjà pas grand-chose (par rapport au reste de la population française) et après on les accuse de tous les maux… c’est pas sérieux !

La solution se trouve en concertation entre ceux qui ont la connaissance théorique (les gens dans les bureaux ou les labo. qui ont une culture scientifique) et ceux qui ont la connaissance pratique, qui "sentent" la terre (dont les agriculteurs). Ça ne sert vraiment à rien de cracher sur les agriculteurs ! Ils ont conscience d’une nocivité forte des produits qu’ils utilisent, ne serait-ce que pour eux, alors s'ils peuvent en utiliser moins, ils le feront avec plaisir. Un des véritables problèmes c’est que, aujourd’hui, dans le domaine de l'agriculture, le fournisseur le moins cher de la planète qui fournit un produit standardisé qui se conserve bien gagne toujours.

J'ai quand même un peu d'espoir : le vent semble tourner en faveur du "bio" et du dit "responsable"... doucement, mais peut-être surement.

Si tu veux vraiment lancer dans la comparaison urbain/rural concernant la biodiversité, il faut aussi regarder les côtés négatifs des villes et pas exclusivement ceux des cultures : Si tu remplaces les champs par des routes, des immeubles et 3 petits parcs minuscules, tu penses que ça sera mieux ? J'ai jamais vu de chevreuils, de lièvres ou de grenouilles en plein Paris ! Alors qu'à chaque fois que je passe en train dans la Beauce, pourtant très "agriculture intensive", je vois des chevreuils ou des lièvres. Je ne dis pas que l'agriculture c'est parfait, mais juste qu'il faut balayer devant ça porte avant de critiquer sans nuance.

Dernière parenthèse : Concernant, Mme Royal, je ne parle pas de sa personnalité ou de sa carrière politique, mais des décisions finales qui ont été prises sous "son pilotage" qui sont parues souvent bien équilibrées tout en restant ambitieuses et de ces interventions médiatiques en tant que ministre de l'environnement... rien de plus. (Honnêtement, dans le domaine de l'environnement, que se soit fait par la gauche ou fait par la droite ou par tartenpion je m'en moque éperdument du moins que ça soit intelligent et bien expliqué dans les médias... et ça semble être le cas de beaucoup de monde dans le ministère).

[emil19]

Je rajoute un mot sur la Vallée des singes, car ça concerne le domaine de l'énergie que je connais bien (sans travailler aujourd'hui dans l'éolien) :

La présence du parc, qui est tout aussi artificielle que l’implantation des éoliennes, ne peut pas, si on suit une logique de développement durable, empêcher à elle-seule l'implantation d'éoliennes.

Si on bloque des projets éoliens pour ce type d'argument, on s'impose un choix :
- soit soutenir le nucléaire pour faire de l'électricité
- soit soutenir le charbon, le fioul ou le gaz naturel pour faire de l'électricité
- soit diminuer drastiquement de plus de 50% notre consommation d'électricité (chez vous, mais également dans l'industrie et les services) et dire adieu aux voitures électriques.

ça serait une colonie remarquable de chauve-souris, par exemple, ça serait à étudier parce qu’elles sont naturellement là, ne sont pas a priori déplaçables et qu'on sait que les éoliennes font des dégâts chez ces espèces, mais pour un parc... vous connaissez mon avis !