Le Maroc a enfin un vrai zooC’est le prince héritier Moulay Al Hassan qui inaugure aujourd’hui, lundi 9 janvier, le grand jardin zoologique de Rabat. L’ouverture au public est prévue le week-end suivant. Entre-temps, une journée porte ouverte pour la presse et une campagne de communication pour annoncer l’évènement seront organisées. Ce zoo est considéré comme le deuxième plus grand d’Afrique après celui de l’Afrique du Sud. En effet, sa réalisation a nécessité 460 millions de dirhams, entièrement couverte par la cession du terrain de l’ancienne ménagerie animale de Témara. «Nous disposons désormais d’un parc zoologique répondant aux standards internationaux. Sa réalisation nous a permis d’acquérir et de développer des compétences spécifiques et complexes, qui nous seront d’une grande utilité pour les projets futurs dans la réserve foncière restante», souligne Abdeladim Lhafi PDG de la société Jardin zoologique national et haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. Selon lui, ce savoir-faire servira à réaliser le safari de nuit, l’autre composante du projet. Il s’agira de présenter la vie de la faune sauvage à activité nocturne. Selon le business plan, on table sur 900.000 visiteurs par an, soit 10% d’une population située dans un rayon de 100 km et estimée à 9 millions de personnes. Et le coût de fonctionnement s’élève à 50 millions de DH.
Abdeladim Lhafi mise sur les recettes pour couvrir les frais de maintenance. Si de par le monde, les zoos sont subventionnés à travers la région ou l’Etat, à Rabat il en va autrement. Mais il a trouvé la parade en encourageant le parrainage des espèces animales comme le lion de l’Atlas et l’épie chauve. Pour cette dernière espèce, le Maroc est le seul pays au monde où existe une colonie viable à l’état sauvage, rappelle-t-il. Plusieurs entreprises ont répondu positivement au système de parrainage. La Fondation BMCE, l’OCP, des cimentiers… ont décidé de parrainer des espèces animales menacées de disparition ou d’extinction. Autant d’entreprises citoyennes qui utiliseront ces emblèmes pour donner le label de développement durable à leurs produits.
La deuxième formule pour générer des ressources consiste dans la mise en concession de trois restaurants à l’intérieur du circuit du zoo. A cela s’ajoutent 5 kiosques pour vendre les crêpes, la barbe à papa, les jus et de la glace. A l’entrée, un autre restaurant, indépendant du zoo, où il sera possible de dîner en face des lions de l’Atlas séparés d’une baie vitrée. Ces établissements ne seront pas commercialisés tout de suite. Lhafi attend l’ouverture pour mieux négocier les contrats. Plusieurs offres ont été remises.
Situé au niveau de la ceinture de verte, sur l’axe reliant Rabat à Casablanca, le parc zoologique de la capitale, qui s’étend sur 50 hectares invite le visiteur à découvrir 120 espèces, représentées par 1000 animaux vivant en liberté dans un environnement naturel reconstitué.Dans un espace savamment aménagé selon les standards les plus modernes en la matière, « les écosystèmes offrent des habitats naturels pour la faune de la savane, du désert, de la montagne de l’Atlas, de la forêt tropicale et des zones humides », selon le Haut Commissaire aux Eaux et Forêt et à la lutte contre la désertification, Abdeladim El Hafi.
Au cours de ce périple initiatique dans ce décor végétal reconstituant les écosystèmes marocains et africains, les visiteurs sont en contact libre avec la richesse de la faune des cinq écosystèmes, en l’occurrence la savane, le désert, la montagne de l’Atlas, la forêt tropicale et les zones humides.
« La plupart des animaux viennent du Maroc (27 lions de l’Atlas), d’autres sont originaires d’Afrique (rhinocéros, girafe, certains primates), du Proche-Orient (Adax, oryx, antilopes, guépards) », a déclaré à la MAP M. El Hafi.
En accédant à la zone représentant les montagnes de l’Atlas, on se croirait en plein milieu de la végétation et de la faune moyen atlasiques, avec des saillies rocheuses imposantes de 14 mètres de hauteur. On peut y observer les espèces emblématiques du Maroc, tels le lion de l’Atlas, le mouflon à manchettes et le singe magot, entre autres.
Ce parc animalier raconte aussi la vie de la zone du désert avec ses espèces animales inféodées aux milieux sahariens, telles que les antilopes sahariennes, les guépards et l’autruche à cou rouge, avec une reproduction des paysages sablonneux et rocailleux simulant le décor de l’extrême aridité.
Lors de cette visite attractive et enrichissante, enfants et adultes pourront également apprécier des espèces animales de la savane africaine (éléphants, girafes, rhinocéros blancs et les babouins) évoluant dans des paysages composés de graminées et d’acacias.
En outre, un restaurant de style africain, avec vue sur la savane, permet aux visiteurs de marquer un temps de transition entre deux types d’écosystèmes différents.
A mesure que l’on avance davantage dans ce circuit enchanteur, le zoo révèle aux visiteurs les sons et senteurs envoûtants, ainsi que les curiosités faunistiques spécifiques de la forêt tropicale comme le mandrill, les lémuriens, le chimpanzé et une diversité d’oiseaux dans une grande volière.
Sur ce même site, les visiteurs auront le loisir de plonger au coeur de l’écosystème propre aux zones humides. Situées dans le prolongement de la forêt tropicale, des plaines inondées entourées de forêts rappellent la typographie des zones humides et dessinent un emplacement marécageux entre la savane et la forêt tropicale.
Le regard ne manque pas d’être émerveillé par l’apparence imposante des buffles d’Afrique et des hippopotames et crocodiles se prélassant près de la marre l’eau, et ce, à travers une baie vitrée à l’intérieur d’une structure d’observation.
Avant d’entamer cette immersion dans ce monde féérique, un village d’accueil, dès l’entrée au zoo, offre aux visiteurs les clefs d’accès aux diverses installations d’accueil, cafés, restaurants et autres commodités.
Soucieux de sauvegarder les espèces et de protéger la biodiversité, le jardin zoologique a pour vocation de sensibiliser à la fragilité des écosystèmes et des espèces animales et de permettre aux espèces rares ou en voie d’extinction de se reproduire dans des conditions idoines, a souligné M. El Hafi.
Le jardin zoologique de Rabat est un excellent espace pour la régénérescence des espèces animales à l’image de l’expérience pilote réussie dans le parc de la province d’Aousserd (300 km au sud de Dakhla) où de nombreuses espèces, telles que les antilopes addax, les gazelles dama mhorre et les autruches au cou rouge ont pu pérenniser l’espèce dans un environnement des plus naturels avant d’être réintroduites dans leur milieu d’origine.
Le jardin zoologique de Rabat s’investit, d’autre part, dans une mission éducative en proposant une ferme pédagogique, « une sorte de mini zoo abritant des oiseaux d’ornement, (perroquets, zara, perruches), des races d’ovins, de camélidés (lama) et des chèvres, ainsi que des animaux domestiques, « ce qui permettra aux bambins de découvrir le monde rural et les métiers de la ferme », fait savoir M. El Hafi.
Quant à la recherche scientifique, elle y trouvera également son compte, dans la mesure où elle compte élire domicile ultérieurement au zoo dans le but de mener des études et expérimentations dédiées exclusivement à la valorisation de la faune et des écosystèmes.
Source et photo :
http://www.marocagriculture.com/le-jard ... ignes.html